Difference between revisions of "Émile Henry"

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::''Il s'agit également [[Groupe Anarchiste Émile-Henry|du nom d'un groupe anarchiste]] de Québec s'appelant maintenant le Collectif La Nuit.''
 
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'''Émile Henry''' est né en [[1872]] dans un millieu libéral aristocrate. Son père , Fortuné Henry, s'était battu dans les rangs des communards. Condamné à mort par contumace, il avait réussi à échapper à la répression qui suivit la défaite en se réfugiant en Espagne où naquirent ses deux fils. Il n'était revenu en France qu'en 1882 après l'armistice. Plus tard il collabora au journal L'En-dehors.
 
'''Émile Henry''' est né en [[1872]] dans un millieu libéral aristocrate. Son père , Fortuné Henry, s'était battu dans les rangs des communards. Condamné à mort par contumace, il avait réussi à échapper à la répression qui suivit la défaite en se réfugiant en Espagne où naquirent ses deux fils. Il n'était revenu en France qu'en 1882 après l'armistice. Plus tard il collabora au journal L'En-dehors.
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Émile Henry, contrairement aux autres anarchistes terroristes, était un intellectuel. Il fit des études brillantes comme boursier à l'école J.-B. Say où l'un de ses professeurs le dépeignit comme "un enfant parfait, le plus honnête qu'on puisse rencontrer". Il n'eût tenu qu'à lui de revêtir l'uniforme de polytechnicien. Mais il s'y refusa "pour ne pas être militaire et n'être pas contraint de tirer sur des malheureux comme à Fourmies". Emile Henry, déçu par les injustices qu'il constatait un peu partout, rejoint les mouvements anarchistes en 1891.
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Son frère, [[Fortuné HENRY]] fut également un anarchiste.
  
 
==L'affaire de la bombe==
 
==L'affaire de la bombe==
  
Le [[8 novembre]] [[1892]], une bombe destinée à faire sauter les bureaux de la compagnie des mines de carmaux est amenée par le concierge du bâtiment au commissariat de police de ''la rue des bons enfants''. Elle y explose tuant cinq personne; une sixième sera victime d'une crise cardiaque. Émile Henry prit la fuite, poursuivi par un agent de police et un garçon de café, auxquels se joignit un cheminot sur lequel il tira, mais en le manquant. Un peu plus loin, il blessa sérieusement un agent, avant de se faire prendre.
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Emile HENRY est l'instigateur d'une « propagande par le fait », stratégie d'action politique développée par les anarchistes à la fin du XIXe siècle en association à la propagande écrite et verbale. Elle proclame le « fait insurrectionnel » « moyen de propagande le plus efficace<ref name="bfj">Lettre d'Errico Malatesta à Carlo Cafiero, Bulletin de la Fédération jurassienne, 3 décembre 1876</ref> » et vise à sortir du « terrain légal » pour passer d'une « période d’affirmation » à une « période d’action », de « révolte permanente », la « seule voie menant à la révolution<ref name="vevey">Compte rendu de la réunion de Vevey, septembre 1880, Archives Nationales F7 12.504</ref> ».
  
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Le [[8 novembre]] [[1892]], Emile Henry dépose une bombe dans l’immeuble de la Compagnie des Mines de Carmaux. Découverte, elle est transportée au commissariat de la rue des Bons-Enfants. Elle y explose tuant cinq personne; une sixième sera victime d'une crise cardiaque. Émile Henry prit la fuite, poursuivi par un agent de police et un garçon de café, auxquels se joignit un cheminot sur lequel il tira, mais en le manquant. Un peu plus loin, il blessa sérieusement un agent, avant de se faire prendre.
  
Le 12 février 1894, à 9 heures du soir, un garçon blond pénétra dans le café Terminus, à la gare Saint-Lazare. S'étant assis à un guéridon libre, Henry tira soudain d'une poche de son paletot une petite marmite de fer blanc bourrée d'explosifs et la lança en l'air. Elle se heurta à un lustre, éclata et pulvérisa toutes les glaces ainsi que quelques tables de marbre. Ce fut un sauve-qui-peut général. Il y eut une vingtaine de blessés dont un devait succomber à ses blessures.
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Le 12 février 1894, à 9 heures du soir, un garçon blond pénétra dans le café Terminus, à la gare Saint-Lazare. S'étant assis à un guéridon libre, Henry tira soudain d'une poche de son paletot une petite marmite de fer blanc bourrée d'explosifs et la lança en l'air. Elle se heurta à un lustre, éclata et pulvérisa toutes les glaces ainsi que quelques tables de marbre. Ce fut un sauve-qui-peut général. Il y eut une vingtaine de blessés dont un devait succomber à ses blessures. Émile Henry prit la fuite, poursuivi par un agent de police et un garçon de café, auxquels se joignit un cheminot sur lequel il tira, mais en le manquant. Un peu plus loin, il blessa sérieusement un agent, avant de se faire prendre.
  
== Procès ==
 
  
Le [[27 avril]] [[1894]], ''Emile Henry'' comparait devant la cour d'assises de la seine. Il est condamné à mort. En sortant il s'écrie : "''camarades, courage! vive l'anarchie"''.
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... Un copié collé surprenant. ...
  
Il est guillotiné le [[21 mai]] [[1894]]. Il avait vingt et un ans.
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== Procès ==
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Le [[27 avril]] [[1894]], ''Emile Henry'' comparait devant la cour d'assises de la seine.
  
 
À l'audience de la cour d'assises, il eut de cinglantes répliques : Le président de la cour d'assises. - "Vous avez tendu cette main (...) que nous voyons aujourd'hui couverte de sang." Émile Henry. - "Mes mains sont couvertes de sang, comme votre robe rouge."
 
À l'audience de la cour d'assises, il eut de cinglantes répliques : Le président de la cour d'assises. - "Vous avez tendu cette main (...) que nous voyons aujourd'hui couverte de sang." Émile Henry. - "Mes mains sont couvertes de sang, comme votre robe rouge."
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Pendus à Chicago, décapités en Allemagne, garrottés à Xérès, fusillés à Barcelone, guillotinés à Montbrison et à Paris, nos morts sont nombreux ; mais vous n'avez pas pu détruire l'Anarchie. Ses racines sont profondes : elle est née au sein d'une société pourrie qui s'affaisse ; elle est une réaction violente contre l'ordre établi ; elle représente les aspirations d'égalité et de liberté qui viennent battre en brèche l'autoritarisme actuel. Elle est partout. C'est ce qui la rend indomptable, et elle finira par vous vaincre et par vous tuer."
 
Pendus à Chicago, décapités en Allemagne, garrottés à Xérès, fusillés à Barcelone, guillotinés à Montbrison et à Paris, nos morts sont nombreux ; mais vous n'avez pas pu détruire l'Anarchie. Ses racines sont profondes : elle est née au sein d'une société pourrie qui s'affaisse ; elle est une réaction violente contre l'ordre établi ; elle représente les aspirations d'égalité et de liberté qui viennent battre en brèche l'autoritarisme actuel. Elle est partout. C'est ce qui la rend indomptable, et elle finira par vous vaincre et par vous tuer."
  
Émile Henry fut guillotiné le 21 mai 1894 à l'âge de 21 ans. Assistèrent à son exécution Maurice Barrès et Georges Clemenceau qui, bien que tous deux peu suspects de sympathie pour l'anarchisme, se montrèrent émus du sort du jeune homme. La foule salua le fourgon qui transportait le corps supplicié d'Emile Henry ainsi que le relata le même Barrès dans l'édition du journal Le Matin du 22 mai 1894.
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Le 21 mai 1894, à Paris, au petit jour, sur la place de la Roquette gardée par la troupe, Émile Henry fut exécuté. Il lancera ces mots "Courage camarades, vive l'anarchie", avant d'être guillotiné. Assistèrent à son exécution Maurice Barrès et Georges Clemenceau qui, bien que tous deux peu suspects de sympathie pour l'anarchisme, se montrèrent émus du sort du jeune homme. La foule salua le fourgon qui transportait le corps supplicié d'Emile Henry ainsi que le relata le même Barrès dans l'édition du journal Le Matin du 22 mai 1894.
  
 
Une section anarchiste située au Québec porte ce nom.
 
Une section anarchiste située au Québec porte ce nom.
 
  
 
== Citation ==
 
== Citation ==
''"Dans la rue des bons enfants ........... une explosion fantastique n'en a pas laissé une brique. On crut que c'était fantomas, mais c'était la lutte des classes....  extraits de la java des bons enfants (1912)''
 
  
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Extrait de "La java des Bons-Enfants" (paroles de [[Raymond Callemin]]):<br>
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"Dans la rue des Bons-Enfants,<br>
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On vend tout au plus offrant,<br>
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Y avait un commissariat<br>
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Et maintenant il n'est plus là.<br>
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Une explosion fantastique<br>
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N'en a pas laissé une brique<br>
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On crut que c'était Fantomas<br>
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Mais c'était la lutte des classes." <br>
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"Il faut que la bourgeoisie comprenne bien que ceux qui ont souffert sont enfin las de leurs souffrances: il montrent les dents et frappent d'autant plus brutalement qu'on a été brutal avec eux." ''(in "Pourquoi j'ai tiré dans le tas", Emile Henry.)''
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==Notes et références==
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<div class="references-small" style="-moz-column-count:2; column-count:2;">
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<references /></div>
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[[Catégorie:Anarchiste|Henry, Emile]] [[Catégorie:Anarchiste exécuté|Henry, Emile]] [[Catégorie:Attentat anarchiste|Henry, Emile]]
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{{activiste anarchiste}}
 
{{wikipedia}}
 
{{wikipedia}}
[[Catégorie:Anarchiste|Henry, Émile]] [[Catégorie:Attentat anarchiste|Henry, Émile]]
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[[en:Émile Henry]]
 
[[pl:Emile Henry]]
 
[[pl:Emile Henry]]
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[[it:Émile Henry]]

Latest revision as of 10:12, 29 November 2015

Il s'agit également du nom d'un groupe anarchiste de Québec s'appelant maintenant le Collectif La Nuit.