Difference between revisions of "Amour libre"
Anne Archet (Talk | contribs) (→L’approche libertaire) |
Anne Archet (Talk | contribs) |
||
| Line 3: | Line 3: | ||
Force toutefois est de constater que cette expression n'a plus souvent qu'autrement été qu'un vague programme, sinon un mot d'ordre ou un slogan, les anarchistes ne s'entendant que très rarement sur sa signification réelle. Ainsi, l'amour libre a pris tant de significations divergentes au cours du XXe siècle qu'on peut difficilement parler de discours spécifiquement anarchiste sur la sexualité. pour les anarchistes, amour libre a été utilisé entre autres comme synonyme d'union libre, de [[Néo-malthusianisme|néo-malthusianisme]], de [[Tolérance|tolérance]] envers les vices privés, de [[Camaraderie amoureuse|camaraderie amoureuse]], d'alternative à la famille [[Patriarcat|patriarcale]], de [[milieux libres|communalisme sexuel]] ou de [[Polyamour|polyamour]]. | Force toutefois est de constater que cette expression n'a plus souvent qu'autrement été qu'un vague programme, sinon un mot d'ordre ou un slogan, les anarchistes ne s'entendant que très rarement sur sa signification réelle. Ainsi, l'amour libre a pris tant de significations divergentes au cours du XXe siècle qu'on peut difficilement parler de discours spécifiquement anarchiste sur la sexualité. pour les anarchistes, amour libre a été utilisé entre autres comme synonyme d'union libre, de [[Néo-malthusianisme|néo-malthusianisme]], de [[Tolérance|tolérance]] envers les vices privés, de [[Camaraderie amoureuse|camaraderie amoureuse]], d'alternative à la famille [[Patriarcat|patriarcale]], de [[milieux libres|communalisme sexuel]] ou de [[Polyamour|polyamour]]. | ||
| − | Le point commun des divers discours anarchistes sur l'amour libre est de s'opposer à l'approche absolutiste de la régulation de la sexualité. Désignée parfois de puritanisme ou de [[morale]] judéo-chrétienne, l'approche absolutiste considère l'expression de la sexualité humaine comme étant foncièrement mauvaise et potentiellement dangereuse pour la santé morale et physique de l'individu et pour la cohésion de la société. La sexualité faisant partie de la nature bestiale et primaire de la personne, il importe donc, selon les absolutistes, de limiter son expression à une liste strictement limitée de comportements acceptables (monogamie, mariage, pratiques procréatives, hétérosexualité) imposée par les institutions de contrôle sociale telles que l'Église et l'État. Être pleinement humain demande donc, pour la morale traditionnelle, que l'individu soit en contrôle de ses pulsions sexuelles et les réprime ou les sublime au besoin. | + | Le point commun des divers discours anarchistes sur l'amour libre est de s'opposer à '''l'approche absolutiste''' de la régulation de la sexualité. Désignée parfois de puritanisme ou de [[morale]] judéo-chrétienne, l'approche absolutiste considère l'expression de la sexualité humaine comme étant foncièrement mauvaise et potentiellement dangereuse pour la santé morale et physique de l'individu et pour la cohésion de la société. La sexualité faisant partie de la nature bestiale et primaire de la personne, il importe donc, selon les absolutistes, de limiter son expression à une liste strictement limitée de comportements acceptables (monogamie, mariage, pratiques procréatives, hétérosexualité) imposée par les institutions de contrôle sociale telles que l'Église et l'État. Être pleinement humain demande donc, pour la morale traditionnelle, que l'individu soit en contrôle de ses pulsions sexuelles et les réprime ou les sublime au besoin. |
| − | Il est toutefois important de remarquer que plusieurs anarchistes (et non les moindres) ont historiquement adhéré à l'approche absolutiste. Par exemple, la mysoginie et le puritanisme de [[Proudhon]] sont légendaires. [[Bakounine]] ne s'est jamais vraiment prononcé sur la question et sa propre vie amoureuse fut particulièrement inhibée. Qant à [[Kropotkine]], il s'intéressa surtout à la division sexuelle des tâches ménagères et [[Emma Goldman]] lui reprocha amicalement de | + | Il est toutefois important de remarquer que plusieurs anarchistes (et non les moindres) ont historiquement adhéré à l'approche absolutiste. Par exemple, la mysoginie et le puritanisme de [[Proudhon]] sont légendaires. [[Bakounine]] ne s'est jamais vraiment prononcé sur la question et sa propre vie amoureuse fut particulièrement inhibée. Qant à [[Kropotkine]], il s'intéressa surtout à la division sexuelle des tâches ménagères et [[Emma Goldman]] lui reprocha amicalement de n'offrir aucune alternative à la morale puritaine. La plupart des [[Anarcho-communisme|communistes libertaires]] et des [[Anarcho-syndicalisme|anarcho-syndicalistes]] ont partagé avec les divers courants socialistes non seulement leur ouvriérisme et leur fétichisation du travail, mais un puritanisme rigoureux. |
===L’amour libre comme approche pluraliste de la sexualité=== | ===L’amour libre comme approche pluraliste de la sexualité=== | ||
| Line 11: | Line 11: | ||
===L’amour libre comme approche libertaire de la sexualité=== | ===L’amour libre comme approche libertaire de la sexualité=== | ||
| − | === | + | ===L’amour libre comme approche pluraliste radicale de la sexualité=== |
==Bibliographie== | ==Bibliographie== | ||
Revision as of 03:50, 30 October 2005
Force toutefois est de constater que cette expression n'a plus souvent qu'autrement été qu'un vague programme, sinon un mot d'ordre ou un slogan, les anarchistes ne s'entendant que très rarement sur sa signification réelle. Ainsi, l'amour libre a pris tant de significations divergentes au cours du XXe siècle qu'on peut difficilement parler de discours spécifiquement anarchiste sur la sexualité. pour les anarchistes, amour libre a été utilisé entre autres comme synonyme d'union libre, de néo-malthusianisme, de tolérance envers les vices privés, de camaraderie amoureuse, d'alternative à la famille patriarcale, de communalisme sexuel ou de polyamour.
Le point commun des divers discours anarchistes sur l'amour libre est de s'opposer à l'approche absolutiste de la régulation de la sexualité. Désignée parfois de puritanisme ou de morale judéo-chrétienne, l'approche absolutiste considère l'expression de la sexualité humaine comme étant foncièrement mauvaise et potentiellement dangereuse pour la santé morale et physique de l'individu et pour la cohésion de la société. La sexualité faisant partie de la nature bestiale et primaire de la personne, il importe donc, selon les absolutistes, de limiter son expression à une liste strictement limitée de comportements acceptables (monogamie, mariage, pratiques procréatives, hétérosexualité) imposée par les institutions de contrôle sociale telles que l'Église et l'État. Être pleinement humain demande donc, pour la morale traditionnelle, que l'individu soit en contrôle de ses pulsions sexuelles et les réprime ou les sublime au besoin.
Il est toutefois important de remarquer que plusieurs anarchistes (et non les moindres) ont historiquement adhéré à l'approche absolutiste. Par exemple, la mysoginie et le puritanisme de Proudhon sont légendaires. Bakounine ne s'est jamais vraiment prononcé sur la question et sa propre vie amoureuse fut particulièrement inhibée. Qant à Kropotkine, il s'intéressa surtout à la division sexuelle des tâches ménagères et Emma Goldman lui reprocha amicalement de n'offrir aucune alternative à la morale puritaine. La plupart des communistes libertaires et des anarcho-syndicalistes ont partagé avec les divers courants socialistes non seulement leur ouvriérisme et leur fétichisation du travail, mais un puritanisme rigoureux.
