Difference between revisions of "Anarchisme et luttes de libération nationale"

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Les nations et le nationalisme sont nés de l'apparition de l'État moderne. Suite à la guerre impériale de Napoléon sur l'europe, d'anciens empires conquis seront sujets à des agitations libérales et nationales qui méneront, avec le congré de vienne (1815) et l'accord des souverains, à l'indépendance de nouveaux États-nation. Les nouveaux États-nation décidés en haut lieux lors du congré de vienne, seront remises en question lors de nouvelles agitations d'indépendance, qui éclatérent en 1848, ce fut le printemps des peuples. Les luttes de libération nationale prétendent combattre l'impérialisme, il se trouve souvent qu'elles ne combattent en fait que l'expansion de l'État-nation assimilateur, ceci pour créer de nouvelles nations-États.
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Les nations et le nationalisme sont nés de l'apparition de l'État moderne. Suite à la guerre impériale de Napoléon sur l'europe, d'anciens empires conquis seront sujets à des agitations nationales-libérales qui méneront, avec le congré de vienne (1815) et l'accord des souverains, à l'indépendance de nouveaux États-nation. Les nouveaux États-nation décidés en haut lieux lors du congré de vienne, seront remises en question lors de nouvelles agitations d'indépendance, qui éclatérent en 1848, ce fut le printemps des peuples. Les luttes de libération nationale prétendent combattre l'impérialisme, il se trouve souvent qu'elles ne combattent en fait que l'expansion de l'État-nation assimilateur, ceci pour créer de nouvelles nations-États.
  
Comme beaucoup de révolutionnaires de la moitié du XIX éme siécle, [[Michel Bakounine|Bakounine]] s'engagera, contre l'impérialisme, en faveur des luttes de libération nationales (plus spécialement le mouvement panslaviste, polonais, ...). Il écrivit dans le journal d'[[Alexandre Herzen]] ''La Cloche'', défendant son cousin et protecteur [http://fr.wikipedia.org/wiki/Nikola%C3%AF_Muravyov-Amursky Nikolaï Muravyov-Amursky], gouverneur général de Sibérie orientale<ref>{{en}}[http://spamdetectéd'où retrait du lien/asie/04.pdf ''Bakunin, Yokohama and the Dawning of the Pacific''] par Peter Billingsley.</ref>. [[Max Nettlau]] nota d'ailleurs : ''« Ceci peut être expliqué par la psychose nationaliste croissante de Bakounine, provoquée et nourrie par les idées expansionistes des responsables politiques et des exploitants qui l'encerclèrent en Sibérie, le poussant à oublier la situation critique de leurs victimes. »'' <ref>''Mikhail Bakunin: A Biographical Sketch'' par [[Max Nettlau]], reproduit dans ''The Political Philosophy of Bakunin: Scientific Anarchism'', The Free press [[1953]], p.42</ref>. Il défendit également le projet d'États-Unis d'Europe<ref>En [[1867]], il affirmait qu'afin de faire triompher la liberté, la justice et la paix dans les relations internationales en Europe, et afin de rendre la guerre civile impossible parmi les différents peuples qui constituent la famille Europe, une seule solution était possible : constituer les États-Unis d'Europe.<br /> Voir ''Studies in Free Russia'' de Franco Venturi, Chicago, University of Chicago Press, [[1982]], p. 94.<br />ainsi que [http://raforum.info/imprimerart.php3?id_article=2221 KNOWLES, Rob. "Anarchist Notions of Nationalism and Patriotism"]</ref>. Plus tard, suite à l'échec de l'insurrection polonaise où bakounine fut déçu des mouvements de libération nationale, il s'impliquera au sein de l'anarchisme... dans le programme de "fraternité internationale révolutionnaire" (1864), il évoquera le droit national ainsi : "''Il faut donc que [le candidat à l'adhésion à l'alliance] réduise le principe de la nationalité, principe ambigü, plein d'hypocrisie et de piéges, principe d'État historique, ambitieux au principe, bien plus grand, bien plus simple, et le seul légitime , de la liberté : chacun, individu ou corps collectif, étant ou devant être libre, a le droit d'être lui-même, et personne n'a celui de lui imposer son costume, ses coutumes, sa langue, ses opinions et ses lois ; chacun doit être absolument libre chez soi. [...] Toutes ces idées étroites, ridicules, liberticides et par conséquent criminelles de grandeur, d'ambition et de gloire nationale, bonnes seulement pour la monarchie et pour l'oligarchie, aujourd'hui également bonnes pour la grande bourgeoisie, parce qu'elles leur servent à tromper les peuples et à les ameuter les uns contre les autres pour mieux les asservir''". Dans "Étatisme et anarchie" (1873), il évoquera ainsi la question nationale (dont les luttes de libération) en concluant que : "''rien n'est plus absurde et en même temps plus néfaste, plus mortel pour le peuple que de faire du pseudo principe de la nationalité l'idéal de toutes les apirations populaires [...] la question nationale, selon nous, doit s'éffacer entièrement devant les grands problêmes de la lutte sociale''"
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Comme beaucoup de révolutionnaires de la moitié du XIX éme siécle, [[Michel Bakounine|Bakounine]] s'engagera, contre l'impérialisme, en faveur des luttes de libération nationales (plus spécialement le mouvement panslaviste, polonais, ...). Il écrivit dans le journal d'[[Alexandre Herzen]] ''La Cloche'', défendant son cousin et protecteur [http://fr.wikipedia.org/wiki/Nikola%C3%AF_Muravyov-Amursky Nikolaï Muravyov-Amursky], gouverneur général de Sibérie orientale<ref>{{en}}[http://spamdetectéd'où retrait du lien/asie/04.pdf ''Bakunin, Yokohama and the Dawning of the Pacific''] par Peter Billingsley.</ref>. [[Max Nettlau]] nota d'ailleurs : ''« Ceci peut être expliqué par la psychose nationaliste croissante de Bakounine, provoquée et nourrie par les idées expansionistes des responsables politiques et des exploitants qui l'encerclèrent en Sibérie, le poussant à oublier la situation critique de leurs victimes. »'' <ref>''Mikhail Bakunin: A Biographical Sketch'' par [[Max Nettlau]], reproduit dans ''The Political Philosophy of Bakunin: Scientific Anarchism'', The Free press [[1953]], p.42</ref>. Il défendit également le projet d'États-Unis d'Europe<ref>En [[1867]], il affirmait qu'afin de faire triompher la liberté, la justice et la paix dans les relations internationales en Europe, et afin de rendre la guerre civile impossible parmi les différents peuples qui constituent la famille Europe, une seule solution était possible : constituer les États-Unis d'Europe.<br /> Voir ''Studies in Free Russia'' de Franco Venturi, Chicago, University of Chicago Press, [[1982]], p. 94.<br />ainsi que [http://raforum.info/imprimerart.php3?id_article=2221 KNOWLES, Rob. "Anarchist Notions of Nationalism and Patriotism"]</ref>. Plus tard, suite à l'échec de l'insurrection polonaise où bakounine fut déçu des mouvements de libération nationale, il s'impliquera au sein de l'anarchisme... dans le programme de "fraternité internationale révolutionnaire" (1864), il évoquera le droit national ainsi :  
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<blockquote>"''Il faut donc que [le candidat à l'adhésion à l'alliance] réduise le principe de la nationalité, principe ambigü, plein d'hypocrisie et de piéges, principe d'État historique, ambitieux au principe, bien plus grand, bien plus simple, et le seul légitime , de la liberté : chacun, individu ou corps collectif, étant ou devant être libre, a le droit d'être lui-même, et personne n'a celui de lui imposer son costume, ses coutumes, sa langue, ses opinions et ses lois ; chacun doit être absolument libre chez soi. [...] Toutes ces idées étroites, ridicules, liberticides et par conséquent criminelles de grandeur, d'ambition et de gloire nationale, bonnes seulement pour la monarchie et pour l'oligarchie, aujourd'hui également bonnes pour la grande bourgeoisie, parce qu'elles leur servent à tromper les peuples et à les ameuter les uns contre les autres pour mieux les asservir''". </blockquote>
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Dans "Étatisme et anarchie" (1873), il évoquera ainsi la question nationale (dont les luttes de libération) en concluant que :  
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<blockquote>"''rien n'est plus absurde et en même temps plus néfaste, plus mortel pour le peuple que de faire du pseudo principe de la nationalité l'idéal de toutes les apirations populaires [...] la question nationale, selon nous, doit s'éffacer entièrement devant les grands problêmes de la lutte sociale''"</blockquote>
  
 
Les tentatives contemporaines de fusionner anarchisme et les luttes de libération nationales sont anecdotiques du point de vue historique, et leur influence est extrêmement restreinte.
 
Les tentatives contemporaines de fusionner anarchisme et les luttes de libération nationales sont anecdotiques du point de vue historique, et leur influence est extrêmement restreinte.

Revision as of 11:11, 8 December 2008

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La question nationale se posera à l'anarchisme. Les luttes de libération nationales, d'indépendance et d'auto-determination améneront les anarchistes à prendre des positions favorables ou défavorables vis à vis de ces questions[1]. Les anarchistes estiment que, pour parvenir à l'indépendance et l'autodétermination complète de tous les peuples[2] du monde, il faut commencer par lutter pour la libération sociale du peuple, contre les tendances autoritaires, avant-gardistes ou gardiennes du peuple, puis, en même temps que la révolution sociale se réalise, organiser un système politique anarchiste reposant sur l'autogestion, le fédéralisme, l'internationalisme et l'entraide. Les anarchistes défendent la sécession, comme une possibilité et une necessité pour tout individu, groupe, commune ou région vivant dans ce lieu géographique identifié comme une nation, et habité par un peuple, et ne désirant pas être inscrit dans ce cadre limité (frontières).

nation et État

Une nation est souvent une construction mythique (et religieuse), créé par des États-nation ou des autorités ethniques pour justifier l'unité d'un/des peuple.s autour d'une langue, d'une culture, d'une race (*), d'une communauté d'interêt, ceci afin qu'un territoire puisse être administré (ou à administrer) par l'État. La nation est l'alibi moraliste que se donne les chefs ethniques ou les États-nations afin d'exercer leur domination sur le peuple. La nation a pour but de souder moralement la société en dépassant les antagonismes de classe, et vis à vis de l'exterieur (ou intérieur), trouver l'ennemi historique (l'étranger, le non conforme, etc) coupable des maux de la patrie.

La nation se révéle n'être que la continuation des communautés qui se sont unies de gré ou de force par la poursuite des guerres inter-communautaires, impérialistes ou religieuses. L'appel aux ancêtres nationaux aménant une hiérarchisation de la société en castes militaires et religieuses.

À la fin de la Révolution française, le nationalisme impérialiste de Napoléon imposera l'État-nation (État de droit, État éthnique et territoire strictement délimité) à une grande partie de l'europe. En retour, par une même logique, cela ménera, de la part des peuples dominés (par des empires), à des insurrections d'indépendance nationales et de surcroît à la création de nouveaux États-nations. L'État-nation permettra l'instauration du cadre juridique (droit du sol ou droit du sang) justifiant ces nationalismes.

L'État-nation, par sa législation des frontiéres, abolira les barriéres douaniéres intérieures de la féodalité, cela permettra l'ascendance de la bourgeoisie et répondra aux impératifs du capitalisme. Devant les contradictions du capitalisme, l'État-nation optera, selon les besoins contradictoire, pour un contrôle des marchandises par des politiques économiques de libre-échange ou de protectionisme. Et devant les contradictions sociales engendré par ce systéme, et pour créer une stabilité politique, l'État-nation fabriquera et forcera à l'identité collective nationale du/des peuple.s par l'intermédaire de l'école, de la conscription obligatoire, du suffrage universel (parfois obligatoire) qui sera le pis-aller civique, et par les moyens des mass médias.

nation et libération