Difference between revisions of "Anarchisme et luttes de libération nationale"

From Anarchopedia
Jump to: navigation, search
(nation et État)
 
(4 intermediate revisions by 3 users not shown)
Line 1: Line 1:
 
{{APOV}}
 
{{APOV}}
La question nationale se posera à l''''[[anarchisme]]'''. Les luttes de libération nationales, d'indépendance et d'auto-determination améneront les anarchistes à prendre des positions favorables ou défavorables vis à vis de ces questions<ref>cela dépendant de la délimitation donné au terme nation, entre le "fait" d'un groupe homogéne et le "mythe" créateur créé part l'État ; [[rudolf Rocker]], dans ''nationalisme et culture'' admet une opposition irréconciliable entre nation et peuple ainsi qu'entre État et société, il rejette le couple État-nation et soutient la société et le peuple</ref>. Les anarchistes estiment que, pour parvenir à l'indépendance et l'autodétermination complète de tous les peuples<ref>à préciser</ref> du monde, il faut commencer par lutter pour la libération sociale du peuple, contre les tendances autoritaires, avant-gardistes ou gardiennes du peuple, puis, en même temps que la révolution sociale se réalise, organiser un système politique anarchiste reposant sur l'[[autogestion]], le [[Fédéralisme|fédéralisme]], l'[[internationalisme]] et l'[[Entraide|entraide]]. Les anarchistes défendent la sécession, comme une possibilité et une necessité pour tout individu, groupe, commune ou région vivant dans ce lieu géographique identifié comme une nation, et habité par un peuple, et ne désirant pas être inscrit dans ce cadre limité (frontières).
+
Les luttes de libération nationales, d'indépendance et d'auto-determination améneront les anarchistes à prendre des positions favorables ou défavorables vis à vis de ces questions<ref>cela dépendant de la délimitation donné au terme nation, entre le "fait" d'un groupe homogéne et le "mythe" créateur créé part l'État ; [[rudolf Rocker]], dans ''nationalisme et culture'' admet une opposition irréconciliable entre nation et peuple ainsi qu'entre État et société, il rejette le couple État-nation et soutient la société et le peuple</ref>. Les anarchistes estiment que, pour parvenir à l'indépendance et l'autodétermination complète de tous les populations du monde, il faut commencer par lutter pour la libération sociale des populations, contre les tendances autoritaires, avant-gardistes ou gardiennes du peuple, puis, en même temps que la révolution sociale se réalise, organiser un système politique anarchiste reposant sur l'[[autogestion]], le [[Fédéralisme|fédéralisme]], l'[[internationalisme]] et l'[[Entraide|entraide]]. Les anarchistes défendent la sécession, comme une possibilité et une nécessité pour tout individu, groupe, commune ou région vivant dans ce lieu géographique identifié comme une nation, et habité par une population, et ne désirant pas être inscrit dans ce cadre limité (frontières).
  
 
==nation et État==
 
==nation et État==
  
Une nation est souvent une construction mythique (et religieuse), créé par des États-nation ou des autorités ethniques pour justifier l'unité d'un/des peuple.s autour d'une langue, d'une culture, d'une race (*), d'une communauté d'interêt, ceci afin qu'un territoire puisse être administré (ou à administrer) par l'[[État]]. La nation est l'alibi moraliste que se donne les chefs ethniques ou les États-nations afin d'exercer leur [[domination]] sur le peuple. La nation a pour but de souder moralement la société en dépassant les antagonismes de classe, et vis à vis de l'exterieur (ou intérieur), trouver l'ennemi historique (l'étranger, le non conforme, etc) coupable des maux de la patrie.
+
Une nation est souvent une construction mythique (et religieuse), créé par des États-nation ou des autorités ethniques pour justifier l'unité d'un/des peuple.s autour d'une langue, d'une culture, d'une race (*), d'une communauté d'intérêt, ceci afin qu'un territoire puisse être administré (ou à administrer) par l'[[État]]. La nation est l'alibi moraliste que se donne les chefs ethniques ou les États-nations afin d'exercer leur [[domination]] sur le peuple. La nation a pour but de souder moralement la société en dépassant les antagonismes de classe, et vis à vis de l'extérieur (ou intérieur), trouver l'ennemi historique (l'étranger, le non conforme, etc) coupable des maux de la patrie/nation.
  
La nation se révéle n'être que la continuation des communautés qui se sont unies de gré ou de force par la poursuite des guerres inter-communautaires, impérialistes ou religieuses. L'appel aux ancêtres nationaux aménant une hiérarchisation de la société en castes militaires et religieuses.  
+
La nation se révèle n'être que la continuation des communautés qui se sont unies de gré ou de force par la poursuite des guerres inter-communautaires, impérialistes ou religieuses. L'appel aux ancêtres nationaux amenant une hiérarchisation de la société en castes militaires et religieuses.  
  
À la fin de la Révolution française, le nationalisme impérialiste de Napoléon imposera l'État-nation (État de droit, État éthnique et territoire strictement délimité) à une grande partie de l'europe. En retour, par une même logique, cela ménera, de la part des peuples dominés (par des empires), à des insurrections d'indépendance nationales et de surcroît à la création de nouveaux États-nations. L'État-nation permettra l'instauration du cadre juridique (droit du sol ou droit du sang) justifiant ces nationalismes.  
+
À la fin de la Révolution française, le nationalisme impérialiste de Napoléon imposera l'État-nation (État de droit, État ethnique et territoire strictement délimité) à une grande partie de l'Europe. En retour, par une même logique, cela mènera, de la part des peuples dominés (par des empires), à des insurrections d'indépendance nationales et de surcroît à la création de nouveaux États-nations. L'état-nation permettra l'instauration du cadre juridique (droit du sol ou droit du sang) justifiant ces nationalismes.  
  
L'État-nation, par sa législation des frontiéres, abolira les barriéres douaniéres intérieures de la [[féodalité]], cela permettra l'ascendance de la bourgeoisie et répondra aux impératifs du [[capitalisme]]. Devant les contradictions du capitalisme, l'État-nation optera, selon les besoins contradictoire, pour un contrôle des marchandises par des politiques économiques de libre-échange ou de protectionisme. Et devant les contradictions sociales engendré par ce systéme, et pour créer une stabilité politique, l'État-nation fabriquera et forcera à l'identité collective nationale du/des peuple.s par l'intermédaire de l'école, de la conscription obligatoire, du suffrage universel (parfois obligatoire) qui sera le pis-aller civique, et par les moyens des mass médias.
+
L'état-nation, par sa législation des frontières, abolira les barrières douanières intérieures de la [[féodalité]], cela permettra l'ascendance de la bourgeoisie et répondra aux impératifs du [[capitalisme]]. Devant les contradictions du capitalisme, l'état-nation optera, selon les besoins contradictoire, pour un contrôle des marchandises par des politiques économiques de libre-échange ou de protectionnisme. Et devant les contradictions sociales engendrées par ce système et pour créer une stabilité politique, l'état-nation fabriquera et forcera l'identité collective nationale des populations par l'intermédiaire de l'école, de la conscription obligatoire, du suffrage universel (parfois obligatoire) qui sera le pis-aller civique, et par les moyens des mass médias.
  
 
==nation et libération==
 
==nation et libération==
  
 
{{ébauche}}
 
{{ébauche}}
Les nations et le nationalisme sont nés de l'apparition de l'État moderne. Suite à la guerre impériale de Napoléon sur l'europe, d'anciens empires conquis seront sujets à des agitations libérales et nationales qui méneront, avec le congré de vienne (1815) et l'accord des souverains, à l'indépendance de nouveaux États-nation. Les nouveaux États-nation décidés en haut lieux lors du congré de vienne, seront remises en question lors de nouvelles agitations d'indépendance, qui éclatérent en 1848, ce fut le printemps des peuples. Les luttes de libération nationale prétendent combattre l'impérialisme, il se trouve souvent qu'elles ne combattent en fait que l'expansion de l'État-nation assimilateur, ceci pour créer de nouvelles nations-États.
+
Les nations et le nationalisme sont nés de l'apparition de l'État moderne. Suite à la guerre impériale de Napoléon sur l'Europe, d'anciens empires conquis seront sujets à des agitations nationales-libérales qui mèneront, avec le congré de vienne (1815) et l'accord des souverains, à l'indépendance de nouveaux états-nation. Les nouveaux états-nation décidés en haut lieux lors du congré de vienne, seront remis en question lors de nouvelles agitations d'indépendance, qui éclatèrent en 1848, ce fut le printemps des peuples. Les luttes de libération nationale prétendent combattre l'impérialisme ; il se trouve souvent qu'elles ne combattent en fait que l'expansion de l'État-nation assimilateur, ceci pour créer de nouvelles nations-états.
  
Comme beaucoup de révolutionnaires de la moitié du XIX éme siécle, [[Michel Bakounine|Bakounine]] s'engagera, contre l'impérialisme, en faveur des luttes de libération nationales (plus spécialement le mouvement panslaviste, polonais, ...). Il écrivit dans le journal d'[[Alexandre Herzen]] ''La Cloche'', défendant son cousin et protecteur [http://fr.wikipedia.org/wiki/Nikola%C3%AF_Muravyov-Amursky Nikolaï Muravyov-Amursky], gouverneur général de Sibérie orientale<ref>{{en}}[http://spamdetectéd'où retrait du lien/asie/04.pdf ''Bakunin, Yokohama and the Dawning of the Pacific''] par Peter Billingsley.</ref>. [[Max Nettlau]] nota d'ailleurs : ''« Ceci peut être expliqué par la psychose nationaliste croissante de Bakounine, provoquée et nourrie par les idées expansionistes des responsables politiques et des exploitants qui l'encerclèrent en Sibérie, le poussant à oublier la situation critique de leurs victimes. »'' <ref>''Mikhail Bakunin: A Biographical Sketch'' par [[Max Nettlau]], reproduit dans ''The Political Philosophy of Bakunin: Scientific Anarchism'', The Free press [[1953]], p.42</ref>. Il défendit également le projet d'États-Unis d'Europe<ref>En [[1867]], il affirmait qu'afin de faire triompher la liberté, la justice et la paix dans les relations internationales en Europe, et afin de rendre la guerre civile impossible parmi les différents peuples qui constituent la famille Europe, une seule solution était possible : constituer les États-Unis d'Europe.<br /> Voir ''Studies in Free Russia'' de Franco Venturi, Chicago, University of Chicago Press, [[1982]], p. 94.<br />ainsi que [http://raforum.info/imprimerart.php3?id_article=2221 KNOWLES, Rob. "Anarchist Notions of Nationalism and Patriotism"]</ref>. Plus tard, suite à l'échec de l'insurrection polonaise où bakounine fut déçu des mouvements de libération nationale, il s'impliquera au sein de l'anarchisme... dans le programme de "fraternité internationale révolutionnaire" (1864), il évoquera le droit national ainsi : "''Il faut donc que [le candidat à l'adhésion à l'alliance] réduise le principe de la nationalité, principe ambigü, plein d'hypocrisie et de piéges, principe d'État historique, ambitieux au principe, bien plus grand, bien plus simple, et le seul légitime , de la liberté : chacun, individu ou corps collectif, étant ou devant être libre, a le droit d'être lui-même, et personne n'a celui de lui imposer son costume, ses coutumes, sa langue, ses opinions et ses lois ; chacun doit être absolument libre chez soi. [...] Toutes ces idées étroites, ridicules, liberticides et par conséquent criminelles de grandeur, d'ambition et de gloire nationale, bonnes seulement pour la monarchie et pour l'oligarchie, aujourd'hui également bonnes pour la grande bourgeoisie, parce qu'elles leur servent à tromper les peuples et à les ameuter les uns contre les autres pour mieux les asservir''". Dans "Étatisme et anarchie" (1873), il évoquera ainsi la question nationale (dont les luttes de libération) en concluant que : "''rien n'est plus absurde et en même temps plus néfaste, plus mortel pour le peuple que de faire du pseudo principe de la nationalité l'idéal de toutes les apirations populaires [...] la question nationale, selon nous, doit s'éffacer entièrement devant les grands problêmes de la lutte sociale''"
+
Comme beaucoup de révolutionnaires de la moitié du XIX ème siècle, [[Michel Bakounine|Bakounine]] s'engagera, contre l'impérialisme, en faveur des luttes de libération nationales (plus spécialement le mouvement panslaviste, polonais, ...). Il écrivit dans le journal d'[[Alexandre Herzen]] ''La Cloche'', défendant son cousin et protecteur [http://fr.wikipedia.org/wiki/Nikola%C3%AF_Muravyov-Amursky Nikolaï Muravyov-Amursky], gouverneur général de Sibérie orientale<ref>{{en}}[http://spamdetectéd'où retrait du lien/asie/04.pdf ''Bakunin, Yokohama and the Dawning of the Pacific''] par Peter Billingsley.</ref>. [[Max Nettlau]] nota d'ailleurs : ''« Ceci peut être expliqué par la psychose nationaliste croissante de Bakounine, provoquée et nourrie par les idées expansionistes des responsables politiques et des exploitants qui l'encerclèrent en Sibérie, le poussant à oublier la situation critique de leurs victimes. »'' <ref>''Mikhail Bakunin: A Biographical Sketch'' par [[Max Nettlau]], reproduit dans ''The Political Philosophy of Bakunin: Scientific Anarchism'', The Free press [[1953]], p.42</ref>. Il défendit également le projet d'États-Unis d'Europe<ref>En [[1867]], il affirmait qu'afin de faire triompher la liberté, la justice et la paix dans les relations internationales en Europe, et afin de rendre la guerre civile impossible parmi les différents peuples qui constituent la famille Europe, une seule solution était possible : constituer les États-Unis d'Europe.<br /> Voir ''Studies in Free Russia'' de Franco Venturi, Chicago, University of Chicago Press, [[1982]], p. 94.<br />ainsi que [http://raforum.info/imprimerart.php3?id_article=2221 KNOWLES, Rob. "Anarchist Notions of Nationalism and Patriotism"]</ref>. Plus tard, suite à l'échec de l'insurrection polonaise où bakounine fut déçu des mouvements de libération nationale, il s'impliquera au sein de l'anarchisme... dans le programme de "fraternité internationale révolutionnaire" (1864), il évoquera le droit national ainsi :  
 +
<blockquote>"''Il faut donc que [le candidat à l'adhésion à l'alliance] réduise le principe de la nationalité, principe ambigü, plein d'hypocrisie et de piéges, principe d'État historique, ambitieux au principe, bien plus grand, bien plus simple, et le seul légitime , de la liberté : chacun, individu ou corps collectif, étant ou devant être libre, a le droit d'être lui-même, et personne n'a celui de lui imposer son costume, ses coutumes, sa langue, ses opinions et ses lois ; chacun doit être absolument libre chez soi. [...] Toutes ces idées étroites, ridicules, liberticides et par conséquent criminelles de grandeur, d'ambition et de gloire nationale, bonnes seulement pour la monarchie et pour l'oligarchie, aujourd'hui également bonnes pour la grande bourgeoisie, parce qu'elles leur servent à tromper les peuples et à les ameuter les uns contre les autres pour mieux les asservir''". </blockquote>
  
Les tentatives contemporaines de fusionner anarchisme et les luttes de libération nationales sont anecdotiques du point de vue historique, et leur influence est extrêmement restreinte.
+
Dans "Étatisme et anarchie" (1873), il évoquera ainsi la question nationale (dont les luttes de libération) en concluant que :
 +
<blockquote>"''rien n'est plus absurde et en même temps plus néfaste, plus mortel pour le peuple que de faire du pseudo principe de la nationalité l'idéal de toutes les aspirations populaires [...] la question nationale, selon nous, doit s'effacer entièrement devant les grands problèmes de la lutte sociale''"</blockquote>
  
 +
Les tentatives contemporaines de fusionner anarchisme et les luttes de libération nationales sont anecdotiques du point de vue historique, et leur influence est extrêmement restreinte.
 +
<!--
 
==luttes de libération==
 
==luttes de libération==
  
en France, le nationalisme nie fermement la culture des peuples vivant sur l'État français mais ne se sentant pas français (basques, bretons, corses, occitans,gascons...).  
+
Le nationalisme français nie fermement la culture des peuples vivant dans l'État français mais n'étant pas "historiquement" français (basques, bretons, corses, occitans,gascons...).  
 +
 
 +
'''EN COURS DE DÉVELOPPEMENT'''
  
'''EN COURS DE DEVELOPPEMENT'''
 
<!--
 
  
 
==Fusions historiques : un aperçu==
 
==Fusions historiques : un aperçu==
En [[1880]]-[[1881]], le nationaliste irlandais W. G. H. Smart installé à Boston écrivit des articles pour le journal intitulé ''The Anarchist''<ref>Source : ''The Raven'' N°6.</ref>. De même, les [[Anarchisme en Chine|anarchistes chinois]] au début du XX<sup><small>ème</small></sup> siècle étaient énormément engagés dans le mouvement nationaliste, et durant la [[Révolution mexicaine|révolution mexicaine]], des anarchistes tels que [[Ricardo Flores Magón]] participèrent avec enthousiasme ce qui était indiscutablement une révolution nationale de gauche.
+
Les [[Anarchisme en Chine|anarchistes chinois]] au début du XX<sup><small>ème</small></sup> siècle étaient énormément engagés dans le mouvement nationaliste, et durant la [[Révolution mexicaine|révolution mexicaine]], des anarchistes tels que [[Ricardo Flores Magón]] participèrent avec enthousiasme ce qui était indiscutablement une révolution nationalement localisé.
  
La plupart des tentatives récentes de fusion entre anarchisme et nationalisme sont généralement considérées comme des « déviances » par la majorité du mouvement anarchistes, puisque le nationalisme lui-même passa d'une idée de gauche de libération, à une idée de droite dont le but est de renforcer l'État. Ce qui était initialement une idée libératrice est devenu un moyen d'oppression ;
 
  
 
==Anarchisme et nationalisme en Chine==
 
==Anarchisme et nationalisme en Chine==
Line 37: Line 40:
 
Les anarchistes chinois/-es étaient profondément engagé dans le mouvement nationaliste, et nombres d'entre-eux/elles étaient des "ancien-ne-s" du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Guomindang Guomindang] jusqu'à la défaite des nationalistes infligée par les maoïstes. Une minorité d'anarchistes chinois/-es étaient lié-e-s au Groupe de Paris<ref>Lire Christine Vidal, ''Les Anarchistes chinois du groupe de Paris à travers'' Le Siècle nouveau, mémoire de maîtrise (études chinoises) sous la direction de Marie-Claire Bergère Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) soutenu le 14 octobre 1992 3-86 ff.</ref> dont le but était de récolter des fonds afin de financer la révolution nationaliste de [[1911]], mené par [http://fr.wikipedia.org/wiki/Sun_Yat-sen Sun Yat-sen].
 
Les anarchistes chinois/-es étaient profondément engagé dans le mouvement nationaliste, et nombres d'entre-eux/elles étaient des "ancien-ne-s" du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Guomindang Guomindang] jusqu'à la défaite des nationalistes infligée par les maoïstes. Une minorité d'anarchistes chinois/-es étaient lié-e-s au Groupe de Paris<ref>Lire Christine Vidal, ''Les Anarchistes chinois du groupe de Paris à travers'' Le Siècle nouveau, mémoire de maîtrise (études chinoises) sous la direction de Marie-Claire Bergère Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) soutenu le 14 octobre 1992 3-86 ff.</ref> dont le but était de récolter des fonds afin de financer la révolution nationaliste de [[1911]], mené par [http://fr.wikipedia.org/wiki/Sun_Yat-sen Sun Yat-sen].
  
L'implication anarchiste au sein du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Guomindang Guomindang] à partir de [[1911]] resta relativement mineure, non seulement parce qu'une majorité d'anarchistes étaient opposé-e-s au principe même de natinalisme, mais également car le gouvernement du Guomindang était plus désireux de niveler la répression à l'encontre des organisations anarchistes partout et chaque fois que ces dernières défiaient le pouvoir de l'[[État]]. Néanmoins, une poignée d'anarchistes notoires, tels que Jing Meijiu ou Zhang Ji (tous les deux affiliés au Groupe de Tokyo) furent élus à des postes au sein du gouvernement du Guomindang, et continuèrent de se qualifier pourtant d'anarchistes. La réponse de la majeure partie du mouvement anarchiste fut mitigée. Le programme "Travail assidu et étude frugale" en France, était un ensemble de programmes économiques et éducatifs organisé avec l'aide des anarchistes, et en collaboration avec les nationalistes, qui permettait aux étudiant-e-s chinois/-es de la classe ouvrière de venir en France et de recevoir une éducation européenne, ce qui n'était jusqu'alors uniquement réservée uniquement à une élite bourgeoise. Ce programme éduqua des milliers de travailleurs/-euses et d'étudiant-e-s chinois/-es, comme par exemple les futurs leaders communistes tels que [http://fr.wikipedia.org/wiki/Deng_Xiaoping Deng Xiaoping].
+
L'implication anarchiste au sein du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Guomindang Guomindang] à partir de [[1911]] resta relativement mineure, non seulement parce qu'une majorité d'anarchistes étaient opposé-e-s au principe même de nationalisme, mais également car le gouvernement du Guomindang était plus désireux de niveler la répression à l'encontre des organisations anarchistes partout et chaque fois que ces dernières défiaient le pouvoir de l'[[État]]. Néanmoins, une poignée d'anarchistes notoires, tels que Jing Meijiu ou Zhang Ji (tous les deux affiliés au Groupe de Tokyo) furent élus à des postes au sein du gouvernement du Guomindang, et continuèrent de se qualifier pourtant d'anarchistes. La réponse de la majeure partie du mouvement anarchiste fut mitigée. Le programme "Travail assidu et étude frugale" en France, était un ensemble de programmes économiques et éducatifs organisé avec l'aide des anarchistes, et en collaboration avec les nationalistes, qui permettait aux étudiant-e-s chinois/-es de la classe ouvrière de venir en France et de recevoir une éducation européenne, ce qui n'était jusqu'alors uniquement réservée uniquement à une élite bourgeoise. Ce programme éduqua des milliers de travailleurs/-euses et d'étudiant-e-s chinois/-es, comme par exemple les futurs leaders communistes tels que [http://fr.wikipedia.org/wiki/Deng_Xiaoping Deng Xiaoping].
  
 
Des suites du succès des bolchéviks dans la [[Révolution russe|révolution russe]], l'anarchisme déclina au sein du mouvement ouvrier.
 
Des suites du succès des bolchéviks dans la [[Révolution russe|révolution russe]], l'anarchisme déclina au sein du mouvement ouvrier.
 
En [[1924]], le Parti Communiste Chinois (PCC) s'allia avec le parti nationaliste du Guomindang. Initialement composé d'anciens anarchistes, il attira une forte base, devenant de plus en plus critique vis-à-vis de l'[[anarchisme]]. Quand le Guomindang purgea les rangs du PCC en [[1927]], les anarchistes présents depuis longtemps au sein du Guomindang conseillèrent à leurs jeunes camarades de rejoindre le parti et de l'utiliser de la même façon que les stalinistes, afin de gagner de nouveaux/-elles membres et de l'influence. En dépit de l'opposition des autres groupes anarchistes initialement critiques face à cet opportunisme, beaucoup d'anarchistes finirent par rejoindre le parti.
 
En [[1924]], le Parti Communiste Chinois (PCC) s'allia avec le parti nationaliste du Guomindang. Initialement composé d'anciens anarchistes, il attira une forte base, devenant de plus en plus critique vis-à-vis de l'[[anarchisme]]. Quand le Guomindang purgea les rangs du PCC en [[1927]], les anarchistes présents depuis longtemps au sein du Guomindang conseillèrent à leurs jeunes camarades de rejoindre le parti et de l'utiliser de la même façon que les stalinistes, afin de gagner de nouveaux/-elles membres et de l'influence. En dépit de l'opposition des autres groupes anarchistes initialement critiques face à cet opportunisme, beaucoup d'anarchistes finirent par rejoindre le parti.
  
En partie à cause du pouvoir grandissant de l'aile droite du Guomindang et de la répression des mouvements ouvriers défendus par cette aile droite, les anarchistes décidèrent de ne pas rejoindre le Guomindang de façon massive ou même de l'utiliser à des fins politiques ; leur dernière collaboration fut la création de la première université du travail chinoise. L'université du travail avait pour but d'être une version nationale du programme "Travail assidu et étude frugale" du groupe de Paris et cherche à créer une nouvelle génération d'intellectuels ouvriers, pour parvenir à dépasser le fossé entre « ceux/celles qui travaillent avec leurs mains » et « ceux/celles qui travaillent avec leur tête ». Le but était d'entraîner la classe ouvrière à acquérir les aptitudes dont elle aurait besoin afin de s'autogérer, d'établir ses propres organisations indépendantes et des commerces tenus par la classe ouvrière ; cela constituerait la base de la nouvelle société anarchiste au sein-même de l'ancienne, dans une optique évolutive reposant sur la dualité, rappellant [[Proudhon]].
+
En partie à cause du pouvoir grandissant de l'aile droite du Guomindang et de la répression des mouvements ouvriers défendus par cette aile droite, les anarchistes décidèrent de ne pas rejoindre le Guomindang de façon massive ou même de l'utiliser à des fins politiques ; leur dernière collaboration fut la création de la première université du travail chinoise. L'université du travail avait pour but d'être une version nationale du programme "Travail assidu et étude frugale" du groupe de Paris et cherche à créer une nouvelle génération d'intellectuels ouvriers, pour parvenir à dépasser le fossé entre « ceux/celles qui travaillent avec leurs mains » et « ceux/celles qui travaillent avec leur tête ». Le but était d'entraîner la classe ouvrière à acquérir les aptitudes dont elle aurait besoin afin de s'autogérer, d'établir ses propres organisations indépendantes et des commerces tenus par la classe ouvrière ; cela constituerait la base de la nouvelle société anarchiste au sein-même de l'ancienne, dans une optique évolutive reposant sur la dualité, rappelant [[Proudhon]].
  
L'université ne fonctionnera que pendant quelques années, avant que le gouvernement nationaliste ne décide que le projet était trop subversif pour lui permettre de continuer, et retira ses subventions. Quand le Guomindang initia une seconde vague de répression à l'encontre des quelques mouvements populaires restants, les anarchistes quittèrent le parti en masse et furent forcé-e-s à rester dans l'ombre car les hostilités entre le Guomindang et le PCC &mdash; tous deux opposés aux auti-autoritaires &mdash; commencèrent à se durcir.
+
L'université ne fonctionnera que pendant quelques années, avant que le gouvernement nationaliste ne décide que le projet était trop subversif pour lui permettre de continuer, et retira ses subventions. Quand le Guomindang initia une seconde vague de répression à l'encontre des quelques mouvements populaires restants, les anarchistes quittèrent le parti en masse et furent forcé-e-s à rester dans l'ombre car les hostilités entre le Guomindang et le PCC &mdash; tous deux opposés aux anti-autoritaires &mdash; commencèrent à se durcir.
  
 
==Anarchisme et nationalisme au Mexico==
 
==Anarchisme et nationalisme au Mexico==
Line 51: Line 54:
 
''[[La Conquête du pain]]'' de Kropotkine, qu'il considérait comme la « bible » anarchiste, servit de base théorique pour les communes révolutionnaires en [http://fr.wikipedia.org/wiki/Basse-Californie Basse-Californie] (en espagnol : ''Baja California'') durant la révolte « Magonista » de [[1911]], expérience communautaire malheureusement de courte période.
 
''[[La Conquête du pain]]'' de Kropotkine, qu'il considérait comme la « bible » anarchiste, servit de base théorique pour les communes révolutionnaires en [http://fr.wikipedia.org/wiki/Basse-Californie Basse-Californie] (en espagnol : ''Baja California'') durant la révolte « Magonista » de [[1911]], expérience communautaire malheureusement de courte période.
  
En plus de son travail avec le Parti Libéral Mexicain (en espagnol : ''Partido Liberal Mexicano''), Magón s'allia avec les [[IWW|Wobblies]] et fit paraître le journal ''[[Regeneración]]'', qui encourageait les travailleurs à se soulever contre la dictature de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Porfirio_D%C3%ADaz Porfirio Diaz].
+
En plus de son travail dans le Parti Libéral Mexicain (en espagnol : ''Partido Liberal Mexicano''), Magón s'allia avec les [[IWW|Wobblies]] et fit paraître le journal ''[[Regeneración]]'', qui encourageait les travailleurs à se soulever contre la dictature de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Porfirio_D%C3%ADaz Porfirio Diaz].
  
 
==Har Dayal==
 
==Har Dayal==
Line 60: Line 63:
 
L<nowiki>'</nowiki>'''anarchisme noir''' cherche à abolir la suprématie blanche, le [[capitalisme]], et l'[[État]]. Ces théoriciens les plus connus sont [[Ashanti Alston]],  [[Lorenzo Kom'boa Ervin]], [[Kuwasi Balagoon]], beaucoup d'anciens membres du [[Black Panther Party]], ou encore [[Martin Sostre]]. L'anarchisme noir rejette également le mouvement anarchiste traditionnel.
 
L<nowiki>'</nowiki>'''anarchisme noir''' cherche à abolir la suprématie blanche, le [[capitalisme]], et l'[[État]]. Ces théoriciens les plus connus sont [[Ashanti Alston]],  [[Lorenzo Kom'boa Ervin]], [[Kuwasi Balagoon]], beaucoup d'anciens membres du [[Black Panther Party]], ou encore [[Martin Sostre]]. L'anarchisme noir rejette également le mouvement anarchiste traditionnel.
  
Les anarchistes noirs ont critiqué l'organisation hiérarchique du Black Panther Party<ref>Ce dernier était d'ailleurs fortement influencé par le [[marxisme]].</ref>, et également le mouvement anarchiste classique, puisqu'étant un mouvement traditionnellement européen et/ou « blanc »<ref>Ceci dénoterait d'un certain type de racisme anti-blanc.</ref>. Ils s'opposent à la conception anti-raciste, qui reposent sur l'universalisme prôné par les Lumières, déféndue par la tradition anarchiste ouvrière, estimant que se battre contre le racisme n'est pas assez suffisant, et que cela maquille les inégalités en proclamant une inégalité uniquement de droits. Par exemple, [[Pedro Ribeiro]] a critiqué l'ensemble du mouvement anarchiste en déclarant que :
+
Les anarchistes noirs ont critiqué l'organisation hiérarchique du Black Panther Party<ref>Ce dernier était d'ailleurs fortement influencé par le [[marxisme]].</ref>, et également le mouvement anarchiste classique, puisqu'étant un mouvement traditionnellement européen et/ou « blanc »<ref>Ceci dénoterait d'un certain type de racisme anti-blanc.</ref>. Ils s'opposent à la conception anti-raciste, qui reposent sur l'universalisme prôné par les Lumières, défendue par la tradition anarchiste ouvrière, estimant que se battre contre le racisme n'est pas assez suffisant, et que cela maquille les inégalités en proclamant une inégalité uniquement de droits. Par exemple, [[Pedro Ribeiro]] a critiqué l'ensemble du mouvement anarchiste en déclarant que :
 
<blockquote>« ''C'est un anarchisme blanc petit-bourgeois qui ne peut établir de lien avec le peuple. En tant que personne de couleur noire, je ne suis pas intéressée par votre anarchisme. Je ne suis pas intéressé par votre libération individuelle, égoïste et qui ne sert que vous et vos amis blancs. Ce dont je me soucie, c'est la libération de mon peuple.'' »<ref>[http://www.anarkismo.net/newswire.php?story_id=460 Texte complet en anglais]. Mis à part l'insulte léniniste de « petit-bourgeois », ce type de phrases dénote un certain rejet de l'internationalisme, de l'union des peuples.</ref></blockquote>
 
<blockquote>« ''C'est un anarchisme blanc petit-bourgeois qui ne peut établir de lien avec le peuple. En tant que personne de couleur noire, je ne suis pas intéressée par votre anarchisme. Je ne suis pas intéressé par votre libération individuelle, égoïste et qui ne sert que vous et vos amis blancs. Ce dont je me soucie, c'est la libération de mon peuple.'' »<ref>[http://www.anarkismo.net/newswire.php?story_id=460 Texte complet en anglais]. Mis à part l'insulte léniniste de « petit-bourgeois », ce type de phrases dénote un certain rejet de l'internationalisme, de l'union des peuples.</ref></blockquote>
  

Latest revision as of 12:01, 17 June 2013

  1. redirect Modèle:ébauche anarchiste

Les luttes de libération nationales, d'indépendance et d'auto-determination améneront les anarchistes à prendre des positions favorables ou défavorables vis à vis de ces questions[1]. Les anarchistes estiment que, pour parvenir à l'indépendance et l'autodétermination complète de tous les populations du monde, il faut commencer par lutter pour la libération sociale des populations, contre les tendances autoritaires, avant-gardistes ou gardiennes du peuple, puis, en même temps que la révolution sociale se réalise, organiser un système politique anarchiste reposant sur l'autogestion, le fédéralisme, l'internationalisme et l'entraide. Les anarchistes défendent la sécession, comme une possibilité et une nécessité pour tout individu, groupe, commune ou région vivant dans ce lieu géographique identifié comme une nation, et habité par une population, et ne désirant pas être inscrit dans ce cadre limité (frontières).

nation et État[edit]

Une nation est souvent une construction mythique (et religieuse), créé par des États-nation ou des autorités ethniques pour justifier l'unité d'un/des peuple.s autour d'une langue, d'une culture, d'une race (*), d'une communauté d'intérêt, ceci afin qu'un territoire puisse être administré (ou à administrer) par l'État. La nation est l'alibi moraliste que se donne les chefs ethniques ou les États-nations afin d'exercer leur domination sur le peuple. La nation a pour but de souder moralement la société en dépassant les antagonismes de classe, et vis à vis de l'extérieur (ou intérieur), trouver l'ennemi historique (l'étranger, le non conforme, etc) coupable des maux de la patrie/nation.

La nation se révèle n'être que la continuation des communautés qui se sont unies de gré ou de force par la poursuite des guerres inter-communautaires, impérialistes ou religieuses. L'appel aux ancêtres nationaux amenant une hiérarchisation de la société en castes militaires et religieuses.

À la fin de la Révolution française, le nationalisme impérialiste de Napoléon imposera l'État-nation (État de droit, État ethnique et territoire strictement délimité) à une grande partie de l'Europe. En retour, par une même logique, cela mènera, de la part des peuples dominés (par des empires), à des insurrections d'indépendance nationales et de surcroît à la création de nouveaux États-nations. L'état-nation permettra l'instauration du cadre juridique (droit du sol ou droit du sang) justifiant ces nationalismes.

L'état-nation, par sa législation des frontières, abolira les barrières douanières intérieures de la féodalité, cela permettra l'ascendance de la bourgeoisie et répondra aux impératifs du capitalisme. Devant les contradictions du capitalisme, l'état-nation optera, selon les besoins contradictoire, pour un contrôle des marchandises par des politiques économiques de libre-échange ou de protectionnisme. Et devant les contradictions sociales engendrées par ce système et pour créer une stabilité politique, l'état-nation fabriquera et forcera l'identité collective nationale des populations par l'intermédiaire de l'école, de la conscription obligatoire, du suffrage universel (parfois obligatoire) qui sera le pis-aller civique, et par les moyens des mass médias.

nation et libération[edit]