Difference between revisions of "Anarchisme et luttes de libération nationale"

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(La nation et l'État)
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Une nation est une construction mythique (et religieuse), créé par des États-nation ou des autorités ethniques pour justifier l'unité d'un peuple autour d'une langue, d'une culture, d'un territoire administré (ou à administrer) par l'[[État]]. La nation se révéle n'être que la continuation des communautés qui se sont unies de gré ou de force par la poursuite des guerres inter-communautaires, impérialistes ou religieuses. L'appel aux ancêtres améne une hiérarchisation de ces nations en castes militaires et religieuses. La nation est l'alibi moraliste que se donne les chefs ethniques ou les États-nations afin d'exercer leur [[domination]] sur le peuple.
 
Une nation est une construction mythique (et religieuse), créé par des États-nation ou des autorités ethniques pour justifier l'unité d'un peuple autour d'une langue, d'une culture, d'un territoire administré (ou à administrer) par l'[[État]]. La nation se révéle n'être que la continuation des communautés qui se sont unies de gré ou de force par la poursuite des guerres inter-communautaires, impérialistes ou religieuses. L'appel aux ancêtres améne une hiérarchisation de ces nations en castes militaires et religieuses. La nation est l'alibi moraliste que se donne les chefs ethniques ou les États-nations afin d'exercer leur [[domination]] sur le peuple.
  
À la fin de la Révolution française, le nationalisme impérialiste de Napoléon imposera l'État-nation (État de droit, État éthnique et territoire strictement délimité) à une grande partie de l'europe, ce qui en retour, par une même logique, ménera, de la part des peuples dominés (par des empires), à des insurrections d'indépendance nationales et de surcroît à la création de nouveaux États-nations. L'État-nation, par sa législation des frontiéres, abolira les barriéres douaniéres intérieures de la [[féodalité]] afin de permettre l'ascendance de la bourgeoisie et de répondre aux impératifs du [[capitalisme]]. Devant les contradictions du capitalisme, l'État-nation optera, selon les besoins contradictoire, pour des politiques économiques de libre-échange ou protectioniste. Et devant les contradictions sociales, et pour une stabilité politique, l'État-nation fabriquera et forcera à l'identité collective, la nation, par l'intermédaire de l'école et de la conscription obligatoire, et le suffrage universel (parfois obligatoire) qui sera le pis-aller civique. La nation a pour but de souder moralement la société, à l'intérieur, en dépassant les antagonismes de classe, et vis à vis de l'exterieur, trouver l'ennemi historique (l'étranger, le non conforme, etc) coupable des maux de la patrie. L'État-nation permettra l'instauration du cadre juridique justifiant ce nationalisme.
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À la fin de la Révolution française, le nationalisme impérialiste de Napoléon imposera l'État-nation (État de droit, État éthnique et territoire strictement délimité) à une grande partie de l'europe, ce qui en retour, par une même logique, ménera, de la part des peuples dominés (par des empires), à des insurrections d'indépendance nationales et de surcroît à la création de nouveaux États-nations. L'État-nation, par sa législation des frontiéres, abolira les barriéres douaniéres intérieures de la [[féodalité]] afin de permettre l'ascendance de la bourgeoisie et de répondre aux impératifs du [[capitalisme]]. Devant les contradictions du capitalisme, l'État-nation optera, selon les besoins contradictoire, pour un contrôle des marchandises par des politiques économiques de libre-échange ou protectioniste. Et devant les contradictions sociales, et pour une stabilité politique, l'État-nation fabriquera et forcera à l'identité collective par la nation, par l'intermédaire de l'école et de la conscription obligatoire, et le suffrage universel (parfois obligatoire) qui sera le pis-aller civique. La nation a pour but de souder moralement la société, à l'intérieur, en dépassant les antagonismes de classe, et vis à vis de l'exterieur, trouver l'ennemi historique (l'étranger, le non conforme, etc) coupable des maux de la patrie. L'État-nation permettra l'instauration du cadre juridique (droit du sol ou droit du sang) justifiant ces nationalismes.
  
 
==nation et libération==
 
==nation et libération==
  
<!--La plupart des anarchistes actuel-le-s énoncent les liens étroits entre le nationalisme et l'étatisme, et placent l'anarchisme comme une alternative au nationalisme pouvant réellement parvenir à l'autodétermination que le nationalisme défend, mais ne parvient pas à mettre en place<ref>Ce qui était initialement une idée libératrice est devenu un moyen d'oppression ; en France, le nationalisme nie fermement la culture des peuples vivant sur l'État français mais ne se sentant pas français (basques, bretons, corses, occitans...)</ref>. Les tentatives contemporaines de fusionner anarchisme et nationalisme sont anecdotiques du point de vue historique, et leur influence est extrêmement restreinte.-->
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Les nations et le nationalisme sont nés de l'apparition de l'État moderne. Suite à la guerre impériale de Napoléon sur l'europe, d'anciens empires conquis seront sujets à des agitations libérales et nationales qui méneront, avec le congré de vienne (1815) et l'accord des souverains, à l'indépendance de nouveaux États-nation. Les nouveaux États-nation décidés en haut lieux lors du congré de vienne, seront remises en question lors de nouvelles agitations d'indépendance, qui éclatérent en 1848, ce fut le printemps des peuples.
  
 
Comme beaucoup de révolutionnaires de la moitié du XIX éme siécle, et avant de s'être impliqué dans le mouvement anarchiste vers 1864, [[Michel Bakounine|Bakounine]] s'engagera, contre l'impérialisme, en faveur des luttes de libération nationales (plus spécialement le mouvement panslaviste, polonais, ...). Plus tard, aprés son implication au sein de l'anarchisme, dans "Étatisme et anarchie" (1873), il évoquera ainsi la question nationale (dont les luttes de libération) en concluant que : "''rien n'est plus absurde et en même temps plus néfaste, plus mortel pour le peuple que de faire du pseudo principe de la nationalité l'idéal de toutes les apirations populaires [...] la question nationale, selon nous, doit s'éffacer entièrement devant les grands problêmes de la lutte sociale''"
 
Comme beaucoup de révolutionnaires de la moitié du XIX éme siécle, et avant de s'être impliqué dans le mouvement anarchiste vers 1864, [[Michel Bakounine|Bakounine]] s'engagera, contre l'impérialisme, en faveur des luttes de libération nationales (plus spécialement le mouvement panslaviste, polonais, ...). Plus tard, aprés son implication au sein de l'anarchisme, dans "Étatisme et anarchie" (1873), il évoquera ainsi la question nationale (dont les luttes de libération) en concluant que : "''rien n'est plus absurde et en même temps plus néfaste, plus mortel pour le peuple que de faire du pseudo principe de la nationalité l'idéal de toutes les apirations populaires [...] la question nationale, selon nous, doit s'éffacer entièrement devant les grands problêmes de la lutte sociale''"
  
 
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Les tentatives contemporaines de fusionner anarchisme et les luttes de libération nationales sont anecdotiques du point de vue historique, et leur influence est extrêmement restreinte.
  
 
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==Fusions historiques : un aperçu==
 
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[[Image:Funeraloftheanarchistgalli.jpg|thumb|right|250px|''[[Les Funérailles de l'anarchiste Galli]]'' par [[Carlo Carrà]].]]
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Il écrivit dans le journal d'[[Alexandre Herzen]] ''La Cloche'', défendant son cousin et protecteur [http://fr.wikipedia.org/wiki/Nikola%C3%AF_Muravyov-Amursky Nikolaï Muravyov-Amursky], gouverneur général de Sibérie orientale<ref>{{en}}[http://alternative-anar.ifrance.com/asie/04.pdf ''Bakunin, Yokohama and the Dawning of the Pacific''] par Peter Billingsley.</ref>. [[Max Nettlau]] nota d'ailleurs :
En Europe, du début au milieu du XIX<sup><small>ème</small></sup> siècle, le [[nationalisme]], le [[socialisme]] et le [[libéralisme]] étaient étroitement liés. Des révolutionnaires comme [http://fr.wikipedia.org/wiki/Giuseppe_Mazzini Giuseppe Mazzini] s'alignaient sur les trois modèles, sans en mettre un en avant. Les premiers pionniers de l'anarchisme s'inspirairent de l'esprit de leur temps : ils étaient bien plus en rapport avec le socialisme ou le libéralisme qu'avec le conservatisme, et partageaient également des perspectives identiques avec le nationalisme originel. De fait, [[Michel Bakounine]] eu une longue période d'engagement en tant que nationaliste [http://fr.wikipedia.org/wiki/Panslavisme panslavique] avant de se tourner vers l'[[anarchisme]]. Il écrivit dans le journal d'[[Alexandre Herzen]] ''La Cloche'', défendant son cousin et protecteur [http://fr.wikipedia.org/wiki/Nikola%C3%AF_Muravyov-Amursky Nikolaï Muravyov-Amursky], gouverneur général de Sibérie orientale<ref>{{en}}[http://alternative-anar.ifrance.com/asie/04.pdf ''Bakunin, Yokohama and the Dawning of the Pacific''] par Peter Billingsley.</ref>. [[Max Nettlau]] nota d'ailleurs :
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<blockquote>« Ceci peut être expliqué par la psychose nationaliste croissante de Bakounine, provoquée et nourrie par les idées expansionistes des responsables politiques et des exploitants qui l'encerclèrent en Sibérie, le poussant à oublier la situation critique de leurs victimes. »<ref>''Mikhail Bakunin: A Biographical Sketch'' par [[Max Nettlau]], reproduit dans ''The Political Philosophy of Bakunin: Scientific Anarchism'', The Free press [[1953]], p.42</ref></blockquote>.
 
<blockquote>« Ceci peut être expliqué par la psychose nationaliste croissante de Bakounine, provoquée et nourrie par les idées expansionistes des responsables politiques et des exploitants qui l'encerclèrent en Sibérie, le poussant à oublier la situation critique de leurs victimes. »<ref>''Mikhail Bakunin: A Biographical Sketch'' par [[Max Nettlau]], reproduit dans ''The Political Philosophy of Bakunin: Scientific Anarchism'', The Free press [[1953]], p.42</ref></blockquote>.
 
Il défendit également le projet d'États-Unis d'Europe<ref>En [[1867]], il affirmait qu'afin de faire triompher la liberté, la justice et la paix dans les relations internationales en Europe, et afin de rendre la guerre civile impossible parmi les différents peuples qui constituent la famille Europe, une seule solution était possible : constituer les États-Unis d'Europe.<br /> Voir ''Studies in Free Russia'' de Franco Venturi, Chicago, University of Chicago Press, [[1982]], p. 94.<br />ainsi que [http://raforum.info/imprimerart.php3?id_article=2221 KNOWLES, Rob. "Anarchist Notions of Nationalism and Patriotism"]</ref> (une vision nationaliste contemporaine développée par Mazzini [http://raforum.info/imprimerart.php3?id_article=2221]). En [[1880]]-[[1881]], le nationaliste irlandais W. G. H. Smart installé à Boston écrivit des articles pour le journal intitulé ''The Anarchist''<ref>Source : ''The Raven'' N°6.</ref>. De même, les [[Anarchisme en Chine|anarchistes chinois]] au début du XX<sup><small>ème</small></sup> siècle étaient énormément engagés dans le mouvement nationaliste, et durant la [[Révolution mexicaine|révolution mexicaine]], des anarchistes tels que [[Ricardo Flores Magón]] participèrent avec enthousiasme ce qui était indiscutablement une révolution nationale de gauche.
 
Il défendit également le projet d'États-Unis d'Europe<ref>En [[1867]], il affirmait qu'afin de faire triompher la liberté, la justice et la paix dans les relations internationales en Europe, et afin de rendre la guerre civile impossible parmi les différents peuples qui constituent la famille Europe, une seule solution était possible : constituer les États-Unis d'Europe.<br /> Voir ''Studies in Free Russia'' de Franco Venturi, Chicago, University of Chicago Press, [[1982]], p. 94.<br />ainsi que [http://raforum.info/imprimerart.php3?id_article=2221 KNOWLES, Rob. "Anarchist Notions of Nationalism and Patriotism"]</ref> (une vision nationaliste contemporaine développée par Mazzini [http://raforum.info/imprimerart.php3?id_article=2221]). En [[1880]]-[[1881]], le nationaliste irlandais W. G. H. Smart installé à Boston écrivit des articles pour le journal intitulé ''The Anarchist''<ref>Source : ''The Raven'' N°6.</ref>. De même, les [[Anarchisme en Chine|anarchistes chinois]] au début du XX<sup><small>ème</small></sup> siècle étaient énormément engagés dans le mouvement nationaliste, et durant la [[Révolution mexicaine|révolution mexicaine]], des anarchistes tels que [[Ricardo Flores Magón]] participèrent avec enthousiasme ce qui était indiscutablement une révolution nationale de gauche.
  
La plupart des tentatives récentes de fusion entre anarchisme et nationalisme sont généralement considérées comme des « déviances » par la majorité du mouvement anarchistes, puisque le nationalisme lui-même passa d'une idée de gauche de libération, à une idée de droite dont le but est de renforcer l'État.  
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La plupart des tentatives récentes de fusion entre anarchisme et nationalisme sont généralement considérées comme des « déviances » par la majorité du mouvement anarchistes, puisque le nationalisme lui-même passa d'une idée de gauche de libération, à une idée de droite dont le but est de renforcer l'État. Ce qui était initialement une idée libératrice est devenu un moyen d'oppression ; en France, le nationalisme nie fermement la culture des peuples vivant sur l'État français mais ne se sentant pas français (basques, bretons, corses, occitans...).
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==Anarchisme et nationalisme en Chine==
 
==Anarchisme et nationalisme en Chine==
 
{{article|anarchisme en Chine}}
 
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Revision as of 20:45, 27 August 2007

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L'anarchisme a des positions radicales et sociales vis à vis des luttes de libération nationales. Les anarchistes estiment que pour parvenir à l'indépendance et l'autodétermination complète pour tous les peuples du monde, il faut commencer par lutter socialement au sein du peuple contre les tendances autoritaires avant-gardistes ou gardiennes du peuple, puis en même temps que la révolution sociale se réalise, organiser un système politique anarchiste reposant sur l'autogestion, le fédéralisme, l'internationalisme et l'entraide. Les anarchistes défendent la sécession, comme une possibilité et une necessité pour tout individu, groupe, commune ou région vivant dans ce lieu géographique identifié comme une nation, et habité par un peuple, et ne désirant pas être inscrit dans ce cadre limité (frontières).

nation et État

Une nation est une construction mythique (et religieuse), créé par des États-nation ou des autorités ethniques pour justifier l'unité d'un peuple autour d'une langue, d'une culture, d'un territoire administré (ou à administrer) par l'État. La nation se révéle n'être que la continuation des communautés qui se sont unies de gré ou de force par la poursuite des guerres inter-communautaires, impérialistes ou religieuses. L'appel aux ancêtres améne une hiérarchisation de ces nations en castes militaires et religieuses. La nation est l'alibi moraliste que se donne les chefs ethniques ou les États-nations afin d'exercer leur domination sur le peuple.

À la fin de la Révolution française, le nationalisme impérialiste de Napoléon imposera l'État-nation (État de droit, État éthnique et territoire strictement délimité) à une grande partie de l'europe, ce qui en retour, par une même logique, ménera, de la part des peuples dominés (par des empires), à des insurrections d'indépendance nationales et de surcroît à la création de nouveaux États-nations. L'État-nation, par sa législation des frontiéres, abolira les barriéres douaniéres intérieures de la féodalité afin de permettre l'ascendance de la bourgeoisie et de répondre aux impératifs du capitalisme. Devant les contradictions du capitalisme, l'État-nation optera, selon les besoins contradictoire, pour un contrôle des marchandises par des politiques économiques de libre-échange ou protectioniste. Et devant les contradictions sociales, et pour une stabilité politique, l'État-nation fabriquera et forcera à l'identité collective par la nation, par l'intermédaire de l'école et de la conscription obligatoire, et le suffrage universel (parfois obligatoire) qui sera le pis-aller civique. La nation a pour but de souder moralement la société, à l'intérieur, en dépassant les antagonismes de classe, et vis à vis de l'exterieur, trouver l'ennemi historique (l'étranger, le non conforme, etc) coupable des maux de la patrie. L'État-nation permettra l'instauration du cadre juridique (droit du sol ou droit du sang) justifiant ces nationalismes.

nation et libération