Difference between revisions of "Anarchisme et marxisme"

From Anarchopedia
Jump to: navigation, search
m (cat)
(Traduction de deux nouveaux paragraphes)
Line 48: Line 48:
 
L'analyse des classes sociales des anarchistes et des marxistes est basée sur l'idée que la société est divisée en plusieurs classes, chacune avec des intérêts différents en accord avec leur circonstance matérielle. Les deux analyses diffèrent cependant, là où ils tracent les lignes de frontière entre ces groupes sociaux.
 
L'analyse des classes sociales des anarchistes et des marxistes est basée sur l'idée que la société est divisée en plusieurs classes, chacune avec des intérêts différents en accord avec leur circonstance matérielle. Les deux analyses diffèrent cependant, là où ils tracent les lignes de frontière entre ces groupes sociaux.
  
Pour les marxistes, les deux classes les plus importantes sont la bourgeoisie (propriétaire des moyens de productions) et le prolétariat (la classe travailleuse, exploitée par la bourgeoisie). Marx estime que les circonstances historiques uniques des auxquels font face les travailleur/-euse/-s industriels les pousseront à s'organiser ensemble en vue de prendre le pouvoir étatique ainsi que les moyens de production à la bourgeoisie, à collectiviser ces derniers, et à créer une société dénuée de classe dirigée par et pour les travailleur/-euse/-s. Il met volontairement de côté les paysans, les petits propriétaires "petit-bourgeois", ainsi que le « sous-prolétariat » <ref>En allemand « Lumpenproletariat » (prolétariat en haillons, de « Lumpen » = loque, chiffon, haillon et « Proletariat »), cette population a été considérée par de nombreux marxistes comme sans conscience politique. Les théoriciens de la révolution recommandaient de s'en méfier, car cette classe était susceptible de servir de force d'appoint à la bourgeoisie. Voir l'[http://fr.wikipedia.org/wiki/Sous-prol%C3%A9tariat article de Wikipédia]</ref> - sous-classe non-salariée - incapables de créer et de participer à la révolution.
+
Pour les marxistes, les deux classes les plus importantes sont la bourgeoisie (propriétaire des moyens de productions) et le prolétariat (la classe travailleuse, exploitée par la bourgeoisie). Marx estime que les circonstances historiques uniques des auxquels font face les travailleur/-euse/-s industriels les pousseront à s'organiser ensemble en vue de prendre le pouvoir étatique ainsi que les moyens de production à la bourgeoisie, à collectiviser ces derniers, et à créer une société dénuée de classe dirigée par et pour les travailleur/-euse/-s. Il met volontairement de côté les paysans, les petits propriétaires "petit-bourgeois", ainsi que le « sous-prolétariat » <ref>En allemand « Lumpenproletariat » (prolétariat en haillons, de « Lumpen » = loque, chiffon, haillon et « Proletariat »), cette population a été considérée par de nombreux marxistes comme sans conscience politique. Les théoriciens de la révolution recommandaient de s'en méfier, car cette classe était susceptible de servir de force d'appoint à la bourgeoisie. Voir l'[http://fr.wikipedia.org/wiki/Sous-prol%C3%A9tariat article de Wikipédia]</ref> - sous-classe non-salariée - incapables de créer et de participer à la révolution. Les theories post-marxistes et autres néo-marxistes telles que le léninisme ou le maoïsme cherche à expliquer ce dernier point de vue comme le résultat de l'impérialisme augmentant artificiellement les modes de vie des travailleur/-euse/-s industriel-le-s dans les nations capitalistes développées, faisant d'eux moins que des rebelles, et menant vers des révolutions dans des pays moins développés ayant une forte population paysanne &mdash; cpmme en Russie ou en Chine. Lénine va même jusqu'à dire que l'impérialisme est ainsi en dernier recours une bonne chose puisqu'il apporte des technologies occidentales avancées aux pays moins développés, accélérant ainsi le processus mondial d'industrialisation &mdash; et donc, accélérant la révolution mondiale prédite par Marx.
  
 
L'analyse des classes sociales anarchistes précèdent le marxisme et le contredit. Les anarchistes estiment que ce n'est pas l'ensemble de la classe dominante qui détient le contrôle de l'État, mais une minorité faisant partie de la classe dirigeante (et qui donc, défend les intérêts de toute sa classe sociale), minorité cherchant tout de même à conserver ses propres intérêts, à savoir la détention du pouvoir. Une minorité révolutionnaire prenant le pouvoir et imposant ses vues au peuple ne sera qu'une minorité dirigeant le capitalisme de plus, et constituera une nouvelle classe dirigeante, une bourgeoisie de fonctions. [[Michel Bakounine|Bakounine]] le prédit longtemps avant la [[Révolution russe|révolution russe]] et la chute de l'Union Soviétique lorsqu'il écrivit :
 
L'analyse des classes sociales anarchistes précèdent le marxisme et le contredit. Les anarchistes estiment que ce n'est pas l'ensemble de la classe dominante qui détient le contrôle de l'État, mais une minorité faisant partie de la classe dirigeante (et qui donc, défend les intérêts de toute sa classe sociale), minorité cherchant tout de même à conserver ses propres intérêts, à savoir la détention du pouvoir. Une minorité révolutionnaire prenant le pouvoir et imposant ses vues au peuple ne sera qu'une minorité dirigeant le capitalisme de plus, et constituera une nouvelle classe dirigeante, une bourgeoisie de fonctions. [[Michel Bakounine|Bakounine]] le prédit longtemps avant la [[Révolution russe|révolution russe]] et la chute de l'Union Soviétique lorsqu'il écrivit :
Line 55: Line 55:
 
Traditionnellement, les anarchistes défendent la position selon laquelle une révolution réussie a besoin du soutien de la paysannerie, et que ce soutient ne peut être obtenu que par la redistribution des terres entre les paysans sans terre. C'est à dire que pour obtenir ce support de la paysannerie, il faut explicitement rejetter la propriété étatique imposée des terres, bien que la collectivisation volontaire est considérée comme plus efficace et donc soutenue par les anarchistes (en effet, durant la [[Révolution espagnole|révolution espagnole]], ces derniers ont donné l'impulsion à des centaines de collectivisations, et seule une faible minorité de gens décidaient de conserver la propriété des terres ; les petits paysans pouvaient cultiver leur lopin de terre, sans utiliser de travail salarié).
 
Traditionnellement, les anarchistes défendent la position selon laquelle une révolution réussie a besoin du soutien de la paysannerie, et que ce soutient ne peut être obtenu que par la redistribution des terres entre les paysans sans terre. C'est à dire que pour obtenir ce support de la paysannerie, il faut explicitement rejetter la propriété étatique imposée des terres, bien que la collectivisation volontaire est considérée comme plus efficace et donc soutenue par les anarchistes (en effet, durant la [[Révolution espagnole|révolution espagnole]], ces derniers ont donné l'impulsion à des centaines de collectivisations, et seule une faible minorité de gens décidaient de conserver la propriété des terres ; les petits paysans pouvaient cultiver leur lopin de terre, sans utiliser de travail salarié).
  
Certains anarchistes contemporains (plus particulièrement ceux défendant l'économie participative) estiment qu'il y a trois classes qui ont tout intérêt à ce que l'organisation sociale change, non pas deux comme l'avancent les anarchistes « classiques ». La première est la classe travailleuse (qui inclut toute personne dont le travail est impliqué dans la production et la distribution de biens et de la plupart des soi-disant industries de « services »). Cette première classe regroupe les fermiers, les paysans, les petits propriétaires de terre, les petits commerçants et entrepreneurs qui travaillent avec leurs employés, et les ouvriers à col bleu, rose ou blanc. La seconde est la classe dirigeante ce inclut toute personne dont le travail touche de près ou de loin à la direction et à la gestion du travail des autres, principalement en faveur de la bourgeoisie, des organisations administratives, fixant le statu quo intellectuel<ref>Toute personne ne faisant pas avancer le débat intellectuel, ou empêchant aux autres de développer leur intellect, par exemple.</ref> ou gérant l'appareil d'État. La définition anarchiste de la classe dirigeante inclus des gens comme les bureaucrates, les technocrates, les gestionnaires, les administrateurs, les intellectuels de la classe moyenne (tels que les économistes, les politologues, les sociologues, les mathématiciens, les philosophes, etc...), les physiciens, les juges, les avocats, les officiers militaires, les dirigeants de parti politique et autres leaders, etc...<ref>Cette seconde classe ressemble à la classe des organisateurs décrite par James Burnham dans son livre [http://www.marxists.org/francais/general/burnham/index.htm ''l'Ère des Organisateurs'']</ref> Et enfin, la classe possédante, ou « classe capitaliste » (qui tire ses revenus de son contrôle sur l'industrie de la santé, la propriété terrienne etc...). Les marxistes débattent vigoureusement la composition exacte de la classe moyenne sous le capitalisme. Certains la décrivent comme une classe "co-ordonant" qui renforcent le capitalisme en faveur des capitalistes, composés de la petite bourgeoisie, des professions libérales et des gestionnaires. D'autres estiment, en utilisant de façon très libre le terme de « classe moyenne », de s'en servir pour désigner les travailleurs en col blanc décrit ci-dessus (bien qu'en termes marxistes, ils font partie du prolétariat &mdash; la classe des travailleurs). D'autres encore (tels que les [[Communisme des conseils|communistes des conseils]] estiment, comme les anarchistes qu'il existe une classe comprenant les intellectuels, les technocrates et les gestionnaires qui ne recherchent le pouvoir que pour eux-mêmes. Ce dernier groupes de communistes estiment qu'une classe moyenne technocratique pareille est la même qui prit le pouvoir pour elle-même en Union Soviétique<ref>Voir l'article [http://fr.wikipedia.org/wiki/Coordonnateurisme coordinnateurisme] de Wikipédia).</ref>
+
Certains anarchistes contemporains (plus particulièrement ceux défendant l'économie participative) estiment qu'il y a trois classes qui ont tout intérêt à ce que l'organisation sociale change, non pas deux comme l'avancent les anarchistes « classiques ». La première est la classe travailleuse (qui inclut toute personne dont le travail est impliqué dans la production et la distribution de biens et de la plupart des soi-disant industries de « services »). Cette première classe regroupe les fermiers, les paysans, les petits propriétaires de terre, les petits commerçants et entrepreneurs qui travaillent avec leurs employés, et les ouvriers à col bleu, rose ou blanc. La seconde est la classe dirigeante qui comprend toute personne dont le travail touche de près ou de loin à la direction et à la gestion du travail des autres, principalement en faveur de la bourgeoisie, des organisations administratives, fixant le statu quo intellectuel<ref>Toute personne ne faisant pas avancer le débat intellectuel, ou empêchant aux autres de développer leur intellect, par exemple.</ref> ou gérant l'appareil d'État. La définition anarchiste de la classe dirigeante inclus des gens comme les bureaucrates, les technocrates, les gestionnaires, les administrateurs, les intellectuels de la classe moyenne (tels que les économistes, les politologues, les sociologues, les mathématiciens, les philosophes, etc...), les physiciens, les juges, les avocats, les officiers militaires, les dirigeants de parti politique et autres leaders, etc...<ref>Cette seconde classe ressemble à la classe des organisateurs décrite par James Burnham dans son livre [http://www.marxists.org/francais/general/burnham/index.htm ''l'Ère des Organisateurs'']</ref> Et enfin, la classe possédante, ou « classe capitaliste » (qui tire ses revenus de son contrôle sur l'industrie de la santé, la propriété terrienne etc...). Les marxistes débattent vigoureusement la composition exacte de la classe moyenne sous le capitalisme. Certains la décrivent comme une classe "co-ordonant" qui renforcent le capitalisme en faveur des capitalistes, composés de la petite bourgeoisie, des professions libérales et des gestionnaires. D'autres estiment, en utilisant de façon très libre le terme de « classe moyenne », de s'en servir pour désigner les travailleurs en col blanc décrit ci-dessus (bien qu'en termes marxistes, ils font partie du prolétariat &mdash; la classe des travailleurs). D'autres encore (tels que les [[Communisme des conseils|communistes des conseils]] estiment, comme les anarchistes qu'il existe une classe comprenant les intellectuels, les technocrates et les gestionnaires qui ne recherchent le pouvoir que pour eux-mêmes. Ce dernier groupes de communistes estiment qu'une classe moyenne technocratique pareille est la même qui prit le pouvoir pour elle-même en Union Soviétique<ref>Voir l'article [http://fr.wikipedia.org/wiki/Coordonnateurisme coordinnateurisme] de Wikipédia).</ref>
  
 
Les anarchistes considèrent que le marxisme a échoué, et échouera toujours, car il créé une dictature de la classe technocratique/gestionnaire sur les autres, et que la « dictature du prolétariat » est une impossibilité logique même. [[Michel Bakounine|Bakounine]] mit en lumière cet argument lorsqu'il écrivit :
 
Les anarchistes considèrent que le marxisme a échoué, et échouera toujours, car il créé une dictature de la classe technocratique/gestionnaire sur les autres, et que la « dictature du prolétariat » est une impossibilité logique même. [[Michel Bakounine|Bakounine]] mit en lumière cet argument lorsqu'il écrivit :
Line 66: Line 66:
  
 
Certains anarchistes vont même jusqu'à dire que le marxisme a échoué parce qu'il provient des esprits d'intellectuels de la classe moyenne, alors que l'anarchisme naît spontanément de l'acvtivité propre de la classe ouvrière et de l'[[Autogestion|autogestion]], alors que les marxistes estiment que leurs idées ne sont pas de nouvelles idéologiques tout droit sorties des esprits d'intellectuels mais formées sur les antagonismes de classe inhérents à chaque système économique et social à travers l'histoire. Ils estiment que le socialisme marxien vient tout particulièrement de la classe ouvrière, en raison des contradictions propres aux modes de production capitalistes. Les anarchistes soulignent que les différentes écoles marxistes prennent souvent le nom des intellectuels qui ont formé ces mouvements à partir d'une analyse poussée et d'une théorisation de la praxis philosophique, alors que les différentes tendances de l'anarchisme ont tendance à émerger de principes organisationnels ou de la pratique, et n'ont rarement, voire jamais, le nom d'un intellectuel<ref>On parle de bakouninistes lorsque l'on désigne les gens se rattachant aux idées de [[Michel Bakounine|Bakounine]], alors que les individus concerné-e-s se définissent plus comme [[Collectivisme libertaire|collectivistes libertaires]] ou [[Communisme libertaire|communistes libertaires]], idem avec les autres courants de pensée que l'on désigne parfois par le nom du penseur de référence ([[Pierre-Joseph Proudhon|proudhonnisme]]...)</ref>. Les différents courants anarchistes se distinguent entre-eux de ce qu'ils font, et comment ils s'organisent alors que les courants marxistes ont tendance à se différencier par leur approche stratégique et leur méthodologie philosophique ou intellectuelle. Certains marxistes estiment même que l'anarchisme provient des idées de prolétaires (ou de petits-bourgeois) marginalisés par le capitalisme, telle une lutte réactionnaire non-organisée et non-perfectionnée face aux forces du capitalisme.
 
Certains anarchistes vont même jusqu'à dire que le marxisme a échoué parce qu'il provient des esprits d'intellectuels de la classe moyenne, alors que l'anarchisme naît spontanément de l'acvtivité propre de la classe ouvrière et de l'[[Autogestion|autogestion]], alors que les marxistes estiment que leurs idées ne sont pas de nouvelles idéologiques tout droit sorties des esprits d'intellectuels mais formées sur les antagonismes de classe inhérents à chaque système économique et social à travers l'histoire. Ils estiment que le socialisme marxien vient tout particulièrement de la classe ouvrière, en raison des contradictions propres aux modes de production capitalistes. Les anarchistes soulignent que les différentes écoles marxistes prennent souvent le nom des intellectuels qui ont formé ces mouvements à partir d'une analyse poussée et d'une théorisation de la praxis philosophique, alors que les différentes tendances de l'anarchisme ont tendance à émerger de principes organisationnels ou de la pratique, et n'ont rarement, voire jamais, le nom d'un intellectuel<ref>On parle de bakouninistes lorsque l'on désigne les gens se rattachant aux idées de [[Michel Bakounine|Bakounine]], alors que les individus concerné-e-s se définissent plus comme [[Collectivisme libertaire|collectivistes libertaires]] ou [[Communisme libertaire|communistes libertaires]], idem avec les autres courants de pensée que l'on désigne parfois par le nom du penseur de référence ([[Pierre-Joseph Proudhon|proudhonnisme]]...)</ref>. Les différents courants anarchistes se distinguent entre-eux de ce qu'ils font, et comment ils s'organisent alors que les courants marxistes ont tendance à se différencier par leur approche stratégique et leur méthodologie philosophique ou intellectuelle. Certains marxistes estiment même que l'anarchisme provient des idées de prolétaires (ou de petits-bourgeois) marginalisés par le capitalisme, telle une lutte réactionnaire non-organisée et non-perfectionnée face aux forces du capitalisme.
 
  
 
== Autres points de désaccord ==
 
== Autres points de désaccord ==
Line 86: Line 85:
 
Contrairement au marxisme, l'anarchisme a souvent été plus acceptant vis-à-vis de la spiritualité personnelle et des religions égalitaires<ref>Le slogan anarchiste le plus connu est tout de même « Ni dieu ni maître », initialement le titre d'une publication de Blanqui.</ref> De plus, l'anarchisme a historiquement gagné plus de supports parmi les communautés religieuses, et considère que certaines religions sont compatibles avec l'anarchisme (principalement tant qu'il n'existe aucune autorité religieuse). Certains anarchistes envisagent la société future comme étant débarassée de toute religion, alors que d'autres l'envisagent comme société ou les religions égalitaires et la spiritualité joueront un rôle proéminent.
 
Contrairement au marxisme, l'anarchisme a souvent été plus acceptant vis-à-vis de la spiritualité personnelle et des religions égalitaires<ref>Le slogan anarchiste le plus connu est tout de même « Ni dieu ni maître », initialement le titre d'une publication de Blanqui.</ref> De plus, l'anarchisme a historiquement gagné plus de supports parmi les communautés religieuses, et considère que certaines religions sont compatibles avec l'anarchisme (principalement tant qu'il n'existe aucune autorité religieuse). Certains anarchistes envisagent la société future comme étant débarassée de toute religion, alors que d'autres l'envisagent comme société ou les religions égalitaires et la spiritualité joueront un rôle proéminent.
  
 +
== Le nationalisme et les relations avec les peuples indigènes et les nations sans État ==
 +
<center>Voir l'article [[Anarchisme et nationalisme|anarchisme et nationalisme]]</center>
  
----
+
L'anarchisme et le marxisme sont diamétralement opposés en ce qui concerne les relations avec les peuples indigènes et les minorités nationales Au début de l'histoire de ces deux mouvements, des penseurs allant de Marx à Bakounine ou [[Pierre Kropotkine|Kropotkine]] avaient prévu que l'avènement d'une révolution balayerait toute distinction de nationalité, que les travailleurs du monde n'auraient pas de nation, et que la forme naturelle du socialisme était l'internationalisme qui ne connaîtrait et ne respecterait  aucune frontière. Cela resta la position de toute la gauche anti-capitaliste jusqu'au début du XXe siècle, et est toujours considérablement influente dans les cercles marxistes et anarchistes.
  
Version précédente d'AP :
+
Pendant la construction de la [[Révolution russe|révolution russe]] cependant, Lénine et les bolchéviks trouvèrent opportun de promettre l'indépendance aux différentes minorités nationales non-russes, notamment aux Ukrainiens et aux Polonais, si ces derniers les aidaient à combattre l'empire tsariste. Une fois au pouvoir, ces promesses furent oubliées et les mouvements nationalistes à travers toute la Russie et la future URSS furent brutalement réprimés par Lénine, Trotsky, Staline et tous leurs successeurs jusqu'à l'effondrement de l'Union Soviétique en tant qu'entité politique. Durant la période qui précéda la Seconde Guerre mondiale, la politique étrangère de la Russie se focalisa sur l'idée du « socialisme dans un seul pays » (ou national-bolchévisme), bien que l'élite politique bolchévik chercha à instiguer et à soutenir les révolutions « communistes » dans un cadre national tout autour du monde, les plus notoires étant en Hongrie et en Allemagne, et absorba ainsi les nouveaux territoires « indépendants » dans le giron soviétique &mdash; but atteint après la Seconde Guerre mondiale avec le pacte de Varsovie. L'échec d'un soulèvement national-bolchévik en Allemagne en [[1939]] infirma la gauche allemande, laissant la voie libre à la montée du pouvoir nazi. Des éléments persistèrent dans la politique étrangère soviétique durant toute la Guerre froide et aidèrent à motiver le soutien des mouvements nationalistes et anti-impérialistes à travers le Tiers-Monde. L'aide de la Russie au Parti Communiste Chinois pendant la révolution chinoise fut motivée pour les mêmes raisons, mais une fois au pouvoir, Mao refusa d'autoriser l'Union Soviétique à controller la politique chinoise, amenant à la rupture avec Staline, rupture culminant avec une courte guerre entre ces deux puissances. La même chose se reproduira plus tard un rôle entre les dirigeants communistes chinois et vietnamiens.
Pour les marxistes, les deux classes principales sont la bourgeoisie et la classe prolétarienne. Marx a cru que les circonstances historiques que vivaient les travailleurs industriels, les inciteraient à s'organiser et saisir l'État et les moyens de production de la bourgeoisie. Il faudra ensuite, les collectiviser et créer une société sans classe administré par et pour les travailleurs. He explicitly dismissed peasants, agricultural workers, and the "lumpen-proletarians" - the "underclass" as incapable of creating revolution and argued that the social revolution, led by the Proletariat" was a historical and scientific certainty. Ironiquement, aucune révolution marxiste en n'importe quel pays a été dirigés par les "prolétaires". Post-Marxist and neo-Marxist theories such as Leninism and Maoism seek to explain this as the result of Imperialism artificially raising the standards of living for industrial workers in developed capitalist nations, making them less likely to rebel, and leading to revolutions in poorer less developed nations with majority Peasant populations - such as Russia and China. Lenin further argued that Imperialism was thus ultimately a good thing because it brought advanced western technology to backward and primitive nations and would thus speed up the global industrialization process - and thus bring about the global revolution which Marx had predicted.
+
  
The anarchist class analysis predates Marxism, drawing its lineage from the early socialist movement. Anarchists argue that there are three “classes,” which have relevance to social change - not two.  Roughly, these are the working class (which includes everyone whose labor is involved in producing and distributing goods as well as much of the so-called “service” industry), the coordinating class (which includes everyone whose labor is primarily concerned with “coordinating” and managing the labor of the working class), and the elite or “owning class,” (which derives its income from it’s control of wealth and resources).  Since most Anarchists reject dialectics and historical materialism, Anarchists do not claim that revolution and the reorganization of society are "inevitable", only that they are desirable, and see all liberation movements by oppressed people as fundamentally legitimate, be they "proletarians", "peasants", indigenous peoples, ethnic minorities, or cultural minorities (such as homosexuals) without needing to fit these movements into any predetermined "future history."
+
----
 
+
Version de WP :
==Nationalism and Relationships with Indigenous Peoples and Stateless Nations==
+
<center>Voir l'article [[Anarchisme et nationalisme|anarchisme et nationalisme]]</center>
+
 
+
Anarchism and Marxism differ sharply in their relationships with [[indigenous]] peoples and [[national minorities]]. Early in the history of both movements thinkers from Marx to Bakunin to Kropotkin predicted that the coming revolution would wipe away all distinctions of nationality, that the workers of the world have no "nation", and that the natural form for socialism was [[internationalism]] that neither acknowledged or respected boundaries. This remained the established position of the entire anti-capitalist left up until the early 1900s and still holds considerable sway in both anarchist and Marxist circles. 
+
 
+
During the build-up to the Russian revolution, however, Lenin and the Bolsheviks found it convenient to promise independence to the various indigenous non-Russian  national minorities, notably the [[Ukrainians]] and the [[Poles]], in return for their support against the Czarist empire. Once in power those promises were broken and nationalist movements throughout Russia and later the USSR were brutally crushed by Lenin, Trotsky, Stalin, and all their successors until the collapse of the USSR as a political unit. In the run-up to WWII Russia's foreign policy centered around the idea of [[National Bolshevism]], through which the Bolshevik political elite in Russia sought to instigate and support communist-nationalist revolutions around the world, most notably in Hungary and Germany, and then absorb the newly independent areas into a Soviet commonwealth - a goal that was achieved after WWII with the [[Warsaw Pact]]. The failure of an attempted National Bolshevik rising in Germany in 1939 crippled the German left, paving the way for the Nazi's rise to power and the fallout from the failed operation was critical in allowing Stalin to seize power and expel or murder his rivals. Elements of this persisted in Soviet foreign policy throughout the cold war and helped motivate support of nationalist and [[anti-imperialist]] movements throughout the third world. Aid by Russia to the Chinese Communist Party during the Chinese revolution was driven by the same motivation, but once in power Mao refused to allow the USSR to control Chinese policy, leading to a break with Stalin that culminated in a brief war between the two powers. The same process would later play out in the relationship between Communist rulers in China and Vietnam.
+
  
 
During the Chinese revolution a parallel process occurred as [[Mao Zedong]] and the [[Chinese Communist Party]] first promised independence and self-determination to all of China's many stateless nations, and then not only refused to deliver once the CCP's grip on power was solidified but actually invaded and annexed [[Tibet]], which he regarded as a renegade province. Every successive Communist government throughout the world has followed this same pattern of first promising indigenous national minorities self-determination in order to gain their support and then actively opposing that self-determination once in power. In a nutshell, the general policy of Marxist governments from Lenin on has been to support revolution nationalism and the rights of indigenous groups in theory and to oppose it in practice. Most recently, the [[Sandanistas]] in [[Nicaragua]] were accused of carrying out campaigns of [[ethnic cleansing]] against indigenous peoples in order to seize their land.   
 
During the Chinese revolution a parallel process occurred as [[Mao Zedong]] and the [[Chinese Communist Party]] first promised independence and self-determination to all of China's many stateless nations, and then not only refused to deliver once the CCP's grip on power was solidified but actually invaded and annexed [[Tibet]], which he regarded as a renegade province. Every successive Communist government throughout the world has followed this same pattern of first promising indigenous national minorities self-determination in order to gain their support and then actively opposing that self-determination once in power. In a nutshell, the general policy of Marxist governments from Lenin on has been to support revolution nationalism and the rights of indigenous groups in theory and to oppose it in practice. Most recently, the [[Sandanistas]] in [[Nicaragua]] were accused of carrying out campaigns of [[ethnic cleansing]] against indigenous peoples in order to seize their land.   
Line 114: Line 108:
  
 
Les anarchistes utilisent une grande variété d'outils dans leur analyse sociale et plusieurs anars valorisent le matérialisme historique, en tant qu'outil d'analyse sociale. Le [[Workers Solidarity Movement]], par exemple, fait de son accord sur l'utilité de la méthode du matérialisme historique, un de ses points centrales d'unité dans l'organisation. Bien des anarchistes, toutefois, écartent le matérialisme historique, en tant que pseudo-science basée des dires universels impossible à tester ou vérifier. Les anarchistes furent parmi les premiers/ières à critiquer la tendance matérialiste dialectique sur cette base, et sur la base qu'il déshumanise l'analyse sociale et politique et qu'il n'est pas soutenable en tant que méthodologie universelle.
 
Les anarchistes utilisent une grande variété d'outils dans leur analyse sociale et plusieurs anars valorisent le matérialisme historique, en tant qu'outil d'analyse sociale. Le [[Workers Solidarity Movement]], par exemple, fait de son accord sur l'utilité de la méthode du matérialisme historique, un de ses points centrales d'unité dans l'organisation. Bien des anarchistes, toutefois, écartent le matérialisme historique, en tant que pseudo-science basée des dires universels impossible à tester ou vérifier. Les anarchistes furent parmi les premiers/ières à critiquer la tendance matérialiste dialectique sur cette base, et sur la base qu'il déshumanise l'analyse sociale et politique et qu'il n'est pas soutenable en tant que méthodologie universelle.
 +
 +
Most Anarchists reject dialectics and historical materialism, Anarchists do not claim that revolution and the reorganization of society are "inevitable", only that they are desirable.
  
 
===Determinism===
 
===Determinism===
Line 154: Line 150:
 
[[en:Anarchism and Marxism]]
 
[[en:Anarchism and Marxism]]
  
{{wikipedia}}(traduit)
+
{{wikipedia}} (traduit de l'[http://en.wikipedia.org/wiki/Anarchism_and_Marxism article anglais] et augmenté)

Revision as of 23:46, 4 July 2007