Difference between revisions of "FAQAnar:F.2 - Que signifie "liberté" pour les "anarcho"-capitalistes ?"

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Étant donné que les travailleurs sont payés pour obéir, vous pouvez vraiment vous demander sur quelle planète Murray Rothbard était lorsqu'il a fait valoir que "le travail" d'une personne "est aliénable, mais sa volonté ne l'est pas" et qu'il "ne peut pas aliéner sa volonté, plus particulièrement le contrôle sur son propre corps et son esprit". Il oppose la propriété privée et l'auto-propriété en faisant valoir que "''toutes les propriétés matérielles appartenant à une personne sont aliénable... Je peux donner ou vendre à une autre personne mes chaussures, ma maison, ma voiture, mon argent, etc Mais il y a certaines choses vitales qui, en fait naturelles et dans la nature de l'homme, sont inaliénables... [Sa] volonté et son contrôle sur sa propre personne sont inaliénables''"<ref>The Ethics of Liberty, p. 40, p. Et 135 pp. 134-5</ref>. Pourtant, les « services de main-d'œuvre » ne correspondent pas aux propriétés privés que Rothbard liste comme étant inaliénable. Comme nous l'avons fait valoir dans la section [[B.1|B.1]] les "services de main-d'œuvre" et la "volonté" d'une personne ne peuvent pas être divisés - si vous vendez vos services de main-d'œuvre, il faut aussi donner le contrôle de votre corps et de votre esprit à une autre personne. Si un travailleur n'obéit pas aux ordres de son employeur, elle est viré. Que Rothbard nie cela indique une absence totale de bon sens. Peut-être que Rothbard aurait dit qu'autant que le travailleur peut quitter à tout moment, il n'a pas vraiment aliéné sa volonté (ce qui semble être son cas contre les contrats d'esclaves - voir la section [[F.2.2|F.2.2]]). Mais cela ne tient pas compte du fait que, entre la signature et la rupture du contrat et pendant les heures de travail (et peut-être en dehors de ces heures de travail, si le patron a obligation de dépistage des drogues ou des travailleurs qui assistent à des réunions syndicales ou anarchiste ou à celles qui ont une sexualité "contre nature" et ainsi de suite) le travailleur aliéne sa volonté et son corps. Dans les mots de Rudolf Rocker, "''sous les réalités de la forme économique capitaliste... Il peut... n'avoir aucun droit sur sa propre personne, pour ce qui est des finalités lorsque l'on est obligé de présenter à la dictation économique d'un autre s'il ne veut pas mourir de faim''"<ref>Anarcho-Syndicalisme, p. 10</ref>.
 
Étant donné que les travailleurs sont payés pour obéir, vous pouvez vraiment vous demander sur quelle planète Murray Rothbard était lorsqu'il a fait valoir que "le travail" d'une personne "est aliénable, mais sa volonté ne l'est pas" et qu'il "ne peut pas aliéner sa volonté, plus particulièrement le contrôle sur son propre corps et son esprit". Il oppose la propriété privée et l'auto-propriété en faisant valoir que "''toutes les propriétés matérielles appartenant à une personne sont aliénable... Je peux donner ou vendre à une autre personne mes chaussures, ma maison, ma voiture, mon argent, etc Mais il y a certaines choses vitales qui, en fait naturelles et dans la nature de l'homme, sont inaliénables... [Sa] volonté et son contrôle sur sa propre personne sont inaliénables''"<ref>The Ethics of Liberty, p. 40, p. Et 135 pp. 134-5</ref>. Pourtant, les « services de main-d'œuvre » ne correspondent pas aux propriétés privés que Rothbard liste comme étant inaliénable. Comme nous l'avons fait valoir dans la section [[B.1|B.1]] les "services de main-d'œuvre" et la "volonté" d'une personne ne peuvent pas être divisés - si vous vendez vos services de main-d'œuvre, il faut aussi donner le contrôle de votre corps et de votre esprit à une autre personne. Si un travailleur n'obéit pas aux ordres de son employeur, elle est viré. Que Rothbard nie cela indique une absence totale de bon sens. Peut-être que Rothbard aurait dit qu'autant que le travailleur peut quitter à tout moment, il n'a pas vraiment aliéné sa volonté (ce qui semble être son cas contre les contrats d'esclaves - voir la section [[F.2.2|F.2.2]]). Mais cela ne tient pas compte du fait que, entre la signature et la rupture du contrat et pendant les heures de travail (et peut-être en dehors de ces heures de travail, si le patron a obligation de dépistage des drogues ou des travailleurs qui assistent à des réunions syndicales ou anarchiste ou à celles qui ont une sexualité "contre nature" et ainsi de suite) le travailleur aliéne sa volonté et son corps. Dans les mots de Rudolf Rocker, "''sous les réalités de la forme économique capitaliste... Il peut... n'avoir aucun droit sur sa propre personne, pour ce qui est des finalités lorsque l'on est obligé de présenter à la dictation économique d'un autre s'il ne veut pas mourir de faim''"<ref>Anarcho-Syndicalisme, p. 10</ref>.
  
 
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Ironiquement, les droits de propriété (qui sont censés découler de l'auto-propriété des individus eux-mêmes) deviennent le moyen, sous le capitalisme, par lequel l'auto-propriété des non-propriétaires est rejetée. Le droit de base (auto-propriété) est refusée par le droit dérivé (propriété des choses). "''Pour traiter les autres et soi-même comme des propriétés''", affirme Susan L. Brown, "''cela objectivise la personne humaine, nie l'unité du sujet et de l'objet et est une négation de la personne... [Et] détruit la liberté recherché en premier lieu. La croyance libérale dans la propriété, à la fois réélle et à la personne, ne conduit pas à la liberté mais aux relations de domination et de subordination''"<ref>Op. Cit., P. 3</ref>. Dans le capitalisme, un manque de propriété peut être juste tout aussi oppressive que l'absence de droits légaux du fait des relations de domination et d'assujettissement que cette situation crée. Que les gens «consentent» à cette hiérarchie n'est pas la question. Comme Alexander Berkman le dit :
Ironically, the rights of property (which are said to flow from an individual's self-ownership of themselves) becomes the means, under capitalism, by which self-ownership of non-property owners is denied. The foundational right (self-ownership) becomes denied by the derivative right (ownership of things). "To treat others and oneself as property," argues L. Susan Brown, "objectifies the human individual, denies the unity of subject and object and is a negation of individual will . . . [and] destroys the very freedom one sought in the first place. The liberal belief in property, both real and in the person, leads not to freedom but to relationships of domination and subordination." [Op. Cit., p. 3] Under capitalism, a lack of property can be just as oppressive as a lack of legal rights because of the relationships of domination and subjection this situation creates. That people "consent" to this hierarchy misses the point. As Alexander Berkman put it:  
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"The law says your employer does not steal anything from you, because it is done with your consent. You have agreed to work for your boss for certain pay, he to have all that you produce . . .  
 
"The law says your employer does not steal anything from you, because it is done with your consent. You have agreed to work for your boss for certain pay, he to have all that you produce . . .  

Revision as of 10:21, 24 May 2008

FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
F - L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ?

Introduction

F.1 - Les "anarcho"-capitalistes sont-ils vraiment des anarchistes ?


F.2 - Que signifie "liberté" pour les "anarcho"-capitalistes ?


F.2.1 - Comment la propriété privée affecte la liberté ?
F.2.2 - Les libertarians-capitalistes supportent-ils l'esclavage ?

F.3 - Pourquoi les "anarcho"-capitalistes n'attribuent-ils généralement peu ou pas de valeur à l'"égalité" ?


F.3.1 - Pourquoi la négligence vis-à-vis de l'égalité est-elle si importante ?
F.3.2 - Peut-il y avoir une harmonie des intérêts dans une société inégalitaire ?

F.4 - Quelle est la position des libertariens sur la propriété privée ?


F.4.1 - Quel est le problème avec la théorie de propriété « homesteading » ?

F.5 - Privatiser les « terrains communaux » augmentera-t-il la liberté ?


F.6 - L'"anarcho"-capitalisme est il contre l'État ?


F.6.1 - Quel est le problème avec cette justice de « libre marché » ?
F.6.2 - Quelles sont les conséquences sociales d'un tel système ?
F.6.3 - Mais sûrement que les forces du marché arrêteront l'abus des riches ?
F.6.4 - Pourquoi ces « associations de défense » sont-elles des États ?

F.7 - Comment l'histoire de l'"anarcho"-capitalisme prouve-t-elle que cette théorie n'est pas anarchiste ?


F.7.1 - Les gouvernements en concurrence sont-ils de l'anarchisme?
F.7.2 - Le gouvernement est-il compatible avec l'anarchisme ?
F.7.3 - Peut-il exister un "anarchisme" de droite ?

F.8 - Quel rôle l'État a-t-il pris dans la création du capitalisme ?


F.8.1 - Quelles sont les forces sociales derrière la montée du capitalisme ?
F.8.2 - Quel était le contexte social amenant le « laissez-faire » ?
F.8.3 - Quelles autres formes l'intervention de l'État ont-elles prises en créant le capitalisme ?
F.8.4 - Les « enclosures » ne sont-elles pas un mythe socialiste ?
F.8.5 - Que diriez-vous du manque de clôtures en Amérique ?
F.8.6 - Comment les travailleurs voient-ils l'élévation de capitalisme ?
Sommaire complet et détaillé


Catégorie:L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ?

Pour les "anarcho"-capitalistes, la notion de liberté est limitée à l'idée de la «liberté de». Pour eux, la liberté signifie tout simplement la liberté de l'"ouverture de la force" ou de la "non-agression contre la personne et la propriété de qui que ce soit"[1]. L'idée que la liberté doit combiner à la fois la liberté "à" et la liberté "de" est manquante dans leur idéologie, comme l'est le contexte social de la soi-disante liberté qu'ils défendent.

Avant de continuer, il est utile de citer Alan Haworth quand il note qu'"en fait, il est peu surprenant de constater de près la notion de liberté reçu par des écrivains libertariens. Une fois de plus, "anarchie, État et Utopie" est un cas d'espèce. Le mot «liberté» ne figure même pas dans l'index. Le mot «liberté» apparaît, mais seulement pour renvoyer le lecteur à la lecture d'un passage de «Wilt Chamberlain». Dans un prétendu travail «libertarien», c'est plus que surprenant. c'est vraiment remarquable"[2]. Pourquoi cela est le cas peut être vu de la manière dont les "libertariens" définissent la liberté.

Dans l'idéologie "libertarienne" et "anarcho"-capitaliste, la liberté est considéré comme un produit de la propriété. Comme Murray Rothbard le dit lui-même, "le libertarien définit la notion de « Liberté » ou « liberté »[3]... [Comme] l'état dans lequel une personne avec des droits de propriété sur son corps et des droits de propriété de son matériel légitime ne sont pas envahi, ne sont pas agressés.... la liberté et les droits de propriété sans restriction vont de pair"[4].

Cependant cette définition a certains problèmes. Dans une telle société, on ne peut (légitimement) faire quoi que ce soit avec ou sur une propriété autre si le propriétaire l'interdit. Cela signifie que la seule garantie de liberté d'une personne est déterminée par la quantité de propriété qu'il ou elle possède. Cela a pour conséquence que quelqu'un avec aucune propriété n'a aucune garantie de liberté du tout (au-delà, bien entendu, de la liberté de ne pas être assassiné ou lésé par la volonté délibéré des autres). En d'autres termes, une répartition des biens est une distribution de liberté, que les "libertariens" définissent eux-mêmes. Cela semble étrange aux anarchistes qu'une idéologie qui prétend être attachée à la promotion de la liberté implique la conclusion que certaines personnes devraient être plus libre que d'autres. Pourtant, c'est la conséquence logique de leur point de vue, ce qui pose un sérieux doute quant à savoir si les "anarcho"-capitalistes sont effectivement intéressés par la liberté de tous.

En regardant la définition de la "liberté" de Rothbard cité ci-dessus, nous pouvons voir que la liberté en fait n'est plus considéré comme étant un élément fondamental, une notion autonome. Au lieu de cela, la liberté est un dérivé de quelque chose de plus fondamental, à savoir les "droits légitimes" d'un individu, qui sont identifiés comme les droits de propriété. En d'autres mots, étant donné que les "anarcho"-capitalistes et les "libertariens" en général considérent le droit à la propriété comme «absolu», il s'ensuit que la liberté et la propriété devient une seule et une même chose. Cela suggère un autre nom pour le droit libertarien, à savoir le droit "Propertarien". Et, inutile de le dire, si nous n'acceptons pas le point de vue des libertariens sur ce qui constitue les "droits légitimes", alors leur prétention à être les défenseurs de la liberté est faible.

Une autre conséquence importante de ce concept de "liberté en tant que propriété" est qu'il produit un étrange concept d'aliénation de la liberté. La liberté, comme nous l'avons signalé, n'est plus considéré comme absolue, mais un dérivé de la propriété - ce qui a pour conséquence importante que l'on peut «vendre» votre liberté et à toujours être considéré comme libre par l'idéologie. Ce concept de liberté est généralement appelé "auto-propriété". Mais, à l'évidence, je ne me "posséde" pas moi-même, comme si un objet était quelque peu séparables de sa subjectivité - je suis moi-même (voir la section B.4.2). Toutefois, la notion d'"auto-propriété" est pratique pour justifier diverses formes de domination et d'oppression - par accord (généralement sous la force des circonstances, nous devons prendre note) à certains contrats, une personne peut se "vendre" (ou se louer) à d'autres (par exemple, lorsque les travailleurs vendent leur force de travail aux capitalistes sur le "marché libre"). En effet, l'"auto-propriété" devient le moyen de justifier le traitement des personnes comme des objets - ironiquement, la chose pour laquelle le concept avait été créé pour l'arrêter! Comme le dit l'anarchiste Susan L. Brown, "du moment où un individu 'vend' sa force de travail à l'autre, il / elle perd son autodétermination et au lieu de cela il / elle est considéré comme un instrument assujeti pour la réalisation de la volonté d'un autre"[5].

Étant donné que les travailleurs sont payés pour obéir, vous pouvez vraiment vous demander sur quelle planète Murray Rothbard était lorsqu'il a fait valoir que "le travail" d'une personne "est aliénable, mais sa volonté ne l'est pas" et qu'il "ne peut pas aliéner sa volonté, plus particulièrement le contrôle sur son propre corps et son esprit". Il oppose la propriété privée et l'auto-propriété en faisant valoir que "toutes les propriétés matérielles appartenant à une personne sont aliénable... Je peux donner ou vendre à une autre personne mes chaussures, ma maison, ma voiture, mon argent, etc Mais il y a certaines choses vitales qui, en fait naturelles et dans la nature de l'homme, sont inaliénables... [Sa] volonté et son contrôle sur sa propre personne sont inaliénables"[6]. Pourtant, les « services de main-d'Å“uvre » ne correspondent pas aux propriétés privés que Rothbard liste comme étant inaliénable. Comme nous l'avons fait valoir dans la section B.1 les "services de main-d'Å“uvre" et la "volonté" d'une personne ne peuvent pas être divisés - si vous vendez vos services de main-d'Å“uvre, il faut aussi donner le contrôle de votre corps et de votre esprit à une autre personne. Si un travailleur n'obéit pas aux ordres de son employeur, elle est viré. Que Rothbard nie cela indique une absence totale de bon sens. Peut-être que Rothbard aurait dit qu'autant que le travailleur peut quitter à tout moment, il n'a pas vraiment aliéné sa volonté (ce qui semble être son cas contre les contrats d'esclaves - voir la section F.2.2). Mais cela ne tient pas compte du fait que, entre la signature et la rupture du contrat et pendant les heures de travail (et peut-être en dehors de ces heures de travail, si le patron a obligation de dépistage des drogues ou des travailleurs qui assistent à des réunions syndicales ou anarchiste ou à celles qui ont une sexualité "contre nature" et ainsi de suite) le travailleur aliéne sa volonté et son corps. Dans les mots de Rudolf Rocker, "sous les réalités de la forme économique capitaliste... Il peut... n'avoir aucun droit sur sa propre personne, pour ce qui est des finalités lorsque l'on est obligé de présenter à la dictation économique d'un autre s'il ne veut pas mourir de faim"[7].

Ironiquement, les droits de propriété (qui sont censés découler de l'auto-propriété des individus eux-mêmes) deviennent le moyen, sous le capitalisme, par lequel l'auto-propriété des non-propriétaires est rejetée. Le droit de base (auto-propriété) est refusée par le droit dérivé (propriété des choses). "Pour traiter les autres et soi-même comme des propriétés", affirme Susan L. Brown, "cela objectivise la personne humaine, nie l'unité du sujet et de l'objet et est une négation de la personne... [Et] détruit la liberté recherché en premier lieu. La croyance libérale dans la propriété, à la fois réélle et à la personne, ne conduit pas à la liberté mais aux relations de domination et de subordination"[8]. Dans le capitalisme, un manque de propriété peut être juste tout aussi oppressive que l'absence de droits légaux du fait des relations de domination et d'assujettissement que cette situation crée. Que les gens «consentent» à cette hiérarchie n'est pas la question. Comme Alexander Berkman le dit :

"The law says your employer does not steal anything from you, because it is done with your consent. You have agreed to work for your boss for certain pay, he to have all that you produce . . . "But did you really consent?

"When the highway man holds his gun to your head, you turn your valuables over to him. You 'consent' all right, but you do so because you cannot help yourself, because you are compelled by his gun.

"Are you not compelled to work for an employer? Your need compels you just as the highwayman's gun. You must live . . . You can't work for yourself . . . The factories, machinery, and tools belong to the employing class, so you must hire yourself out to that class in order to work and live. Whatever you work at, whoever your employer may be, it always comes to the same: you must work for him. You can't help yourself. You are compelled." [What is Anarchism?, p. 11]

Due to this class monopoly over the means of life, workers (usually) are at a disadvantage in terms of bargaining power -- there are more workers than jobs (see section C.9). Within capitalism there is no equality between owners and the dispossessed, and so property is a source of power. To claim that this power should be "left alone" or is "fair" is "to the anarchists. . . preposterous. Once a State has been established, and most of the country's capital privatised, the threat of physical force is no longer necessary to coerce workers into accepting jobs, even with low pay and poor conditions. To use [right-"libertarian"] Ayn Rand's term, 'initial force' has already taken place, by those who now have capital against those who do not. . . . In other words, if a thief died and willed his 'ill-gotten gain' to his children, would the children have a right to the stolen property? Not legally. So if 'property is theft,' to borrow Proudhon's quip, and the fruit of exploited labour is simply legal theft, then the only factor giving the children of a deceased capitalist a right to inherit the 'booty' is the law, the State. As Bakunin wrote, 'Ghosts should not rule and oppress this world, which belongs only to the living.'" [Jeff Draughn, Between Anarchism and Libertarianism]

Or, in other words, right-Libertarianism fails to "meet the charge that normal operations of the market systematically places an entire class of persons (wage earners) in circumstances that compel them to accept the terms and conditions of labour dictated by those who offer work. While it is true that individuals are formally free to seek better jobs or withhold their labour in the hope of receiving higher wages, in the end their position in the market works against them; they cannot live if they do not find employment. When circumstances regularly bestow a relative disadvantage on one class of persons in their dealings with another class, members of the advantaged class have little need of coercive measures to get what they want." [Stephen L. Newman, Liberalism at Wit's End, p. 130] Eliminating taxation does not end oppression, in other words. As Tolstoy put it:


"in Russia serfdom was only abolished when all the land had been appropriated. When land was granted to the peasants, it was burdened with payments which took the place of the land slavery. In Europe, taxes that kept the people in bondage began to be abolished only when the people had lost their land, were unaccustomed to agricultural work, and . . . quite dependent on the capitalists . . . [They] abolish the taxes that fall on the workers . . . only because the majority of the people are already in the hands of the capitalists. One form of slavery is not abolished until another has already replaced it." [The Slavery of Our Times, p. 32] So Rothbard's argument (as well as being contradictory) misses the point (and the reality of capitalism). Yes, if we define freedom as "the absence of coercion" then the idea that wage labour does not restrict liberty is unavoidable, but such a definition is useless. This is because it hides structures of power and relations of domination and subordination. As Carole Pateman argues, "the contract in which the worker allegedly sells his labour power is a contract in which, since he cannot be separated from his capacities, he sells command over the use of his body and himself . . . To sell command over the use of oneself for a specified period . . . is to be an unfree labourer. The characteristics of this condition are captured in the term wage slave." [The Sexual Contract, p. 151]

In other words, contracts about property in the person inevitably create subordination. "Anarcho"-capitalism defines this source of unfreedom away, but it still exists and has a major impact on people's liberty. For anarchists freedom is better described as "self-government" or "self-management" -- to be able to govern ones own actions (if alone) or to participate in the determination of join activity (if part of a group). Freedom, to put it another way, is not an abstract legal concept, but the vital concrete possibility for every human being to bring to full development all their powers, capacities, and talents which nature has endowed them. A key aspect of this is to govern one own actions when within associations (self-management). If we look at freedom this way, we see that coercion is condemned but so is hierarchy (and so is capitalism for during working hours people are not free to make their own plans and have a say in what affects them. They are order takers, not free individuals).

It is because anarchists have recognised the authoritarian nature of capitalist firms that they have opposed wage labour and capitalist property rights along with the state. They have desired to replace institutions structured by subordination with institutions constituted by free relationships (based, in other words, on self-management) in all areas of life, including economic organisations. Hence Proudhon's argument that the "workmen's associations . . . are full of hope both as a protest against the wage system, and as an affirmation of reciprocity" and that their importance lies "in their denial of the rule of capitalists, money lenders and governments." [The General Idea of the Revolution, pp. 98-99]

Unlike anarchists, the "anarcho"-capitalist account of freedom allows an individual's freedom to be rented out to another while maintaining that the person is still free. It may seem strange that an ideology proclaiming its support for liberty sees nothing wrong with the alienation and denial of liberty but, in actual fact, it is unsurprising. After all, contract theory is a "theoretical strategy that justifies subjection by presenting it as freedom" and has "turned a subversive proposition [that we are born free and equal] into a defence of civil subjection." Little wonder, then, that contract "creates a relation of subordination" and not of freedom [Carole Pateman, Op. Cit., p. 39 and p. 59] Little wonder, then, that Colin Ward argued that, as an anarchist, he is "by definition, a socialist" and that "[w]orkers' control of industrial production" is "the only approach compatible with anarchism." [Talking Anarchy, p. 25 and p. 26]

Ultimately, any attempt to build an ethical framework starting from the abstract individual (as Rothbard does with his "legitimate rights" method) will result in domination and oppression between people, not freedom. Indeed, Rothbard provides an example of the dangers of idealist philosophy that Bakunin warned about when he argued that while "[m]aterialism denies free will and ends in the establishment of liberty; idealism, in the name of human dignity, proclaims free will, and on the ruins of every liberty founds authority." [God and the State, p. 48] That this is the case with "anarcho"-capitalism can be seen from Rothbard's wholehearted support for wage labour, landlordism and the rules imposed by property owners on those who use, but do not own, their property. Rothbard, basing himself on abstract individualism, cannot help but justify authority over liberty. This, undoubtedly, flows from the right-liberal and conservative roots of his ideology. Individualist anarchist Shawn Wilbar once defined Wikipedia as "the most successful modern experiment in promoting obedience to authority as freedom." However, Wikipedia pales into insignificance compared to the success of liberalism (in its many forms) in doing precisely that. Whether politically or economically, liberalism has always rushed to justify and rationalise the individual subjecting themselves to some form of hierarchy. That "anarcho"-capitalism does this under the name "anarchism" is deeply insulting to anarchists.

Overall, we can see that the logic of the right-"libertarian" definition of "freedom" ends up negating itself because it results in the creation and encouragement of authority, which is an opposite of freedom. For example, as Ayn Rand pointed out, "man has to sustain his life by his own effort, the man who has no right to the product of his effort has no means to sustain his life. The man who produces while others dispose of his product, is a slave." [The Ayn Rand Lexicon: Objectivism from A to Z, pp. 388-9] But, as was shown in section C.2, capitalism is based on, as Proudhon put it, workers working "for an entrepreneur who pays them and keeps their products," and so is a form of theft. Thus, by "libertarian" capitalism's own logic, capitalism is based not on freedom, but on (wage) slavery; for interest, profit and rent are derived from a worker's unpaid labour, i.e. "others dispose of his [sic] product."

Thus it is debatable that a right-"libertarian" or "anarcho" capitalist society would have less unfreedom or authoritarianism in it than "actually existing" capitalism. In contrast to anarchism, "anarcho"-capitalism, with its narrow definitions, restricts freedom to only a few areas of social life and ignores domination and authority beyond those aspects. As Peter Marshall points out, their "definition of freedom is entirely negative. It calls for the absence of coercion but cannot guarantee the positive freedom of individual autonomy and independence." [Demanding the Impossible, p. 564] By confining freedom to such a narrow range of human action, "anarcho"-capitalism is clearly not a form of anarchism. Real anarchists support freedom in every aspect of an individual's life.

In short, as French anarchist Elisee Reclus put it there is "an abyss between two kinds of society," one of which is "constituted freely by men of good will, based on a consideration of their common interests" and another which "accepts the existence of either temporary or permanent masters to whom [its members] owe obedience." [quoted by Clark and Martin, Anarchy, Geography, Modernity, p. 62] In other words, when choosing between anarchism and capitalism, "anarcho"-capitalists pick the latter and call it the former.


Notes et références

  1. Murray Rothbard, pour une nouvelle liberté, p. 23
  2. Anti-Libertaires, p. 95
  3. texte original : "the concept of 'freedom' or 'liberty'" ; difficilement traduisible par "liberté", donc l'un est avec une majuscule et l'autre non ou alors mettre l'un au singulier et l'autre au pluriel ?
  4. Op. Cit., P. 41
  5. La politique de l'individualisme, p. 4
  6. The Ethics of Liberty, p. 40, p. Et 135 pp. 134-5
  7. Anarcho-Syndicalisme, p. 10
  8. Op. Cit., P. 3