Difference between revisions of "FAQAnar:F.8.1 - Quelles sont les forces sociales derrière la montée du capitalisme ?"

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La société capitaliste est d'un développement relativement récent. Pour Marx, tandis que les marchés existent depuis des millénaires, "''l'ère capitaliste date du XVIe siècle''"<ref>Capital, Vol. 1, p. 876</ref>. Comme Murray Bookchin a pu le relever, pour une "''longue période, peut-être de plus de cinq siècles''", le capitalisme "''coexiste avec des relations à base simple et féodales''" en Europe. Il a fait valoir que ce délai "''ne peut tout simplement pas être traité comme 'transitionnel' sans relire le présent dans le passé''" <ref>From Urbanisation to Cities, p. 179</ref>. En d'autres termes, le capitalisme n'était pas une conséquence inévitable de "l'histoire" ou de l'évolution sociale.
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La société capitaliste est un développement relativement récent pour Marx, alors que des marchés ont existé pendant des millénaires ''"l'ère capitaliste date du seizième siècle."''[Capital, vol. 1, p. 876]Comme Murray Boochkin le faisait remarquer, pendant une ''"longue période, s'étendant peut-être sur plus de cinq siècles,"''le capitalisme ''" a co-existé avec les relations de type féodales et celles de commodités simples''en Europe. Il soutient que cette période ''"ne peut simplement être qualifiée de 'transitoire' sans faire une interprétation du passé selon le présent."''[de  Urbanisation vers les Villes,p.178] En d'autres termes, le capitalisme ne fut pas le débouché inévitable de l'"histoire" ou de l'évolution sociale.
  
Bookchin est allé à noter que le capitalisme a existé "''de plus en plus en importance dans l'économie mixte de l'Occident du XIVe siècle jusqu'au XVIIe''", mais qu'il a "''littéralement explosé en existant en Europe, particulierement en Angleterre, au cours du dix-huitième et spécialement au dix-neuvième siècle''"<ref>Op. Cit., P. 181</ref>. La question se pose, qu'est ce qui se trouvait derrière cette "importance croissante" ? Le capitalisme a-t-il "explosé" en raison de sa nature plus efficace ou existe-t-il d'autres, non économiques, forces en travail ? Comme nous allons le montrer, c'est très certainement la deuxième - le capitalisme est né non pas de forces économiques, mais de l'action politique de l'élite sociale que son usure a enrichi. Contrairement à la production de l'artisan (simple marchandise), le travail salarié génère des inégalités et de la richesse pour quelques-uns et qui seront sélectionnés, protégés et encouragés par ceux qui contrôlent l'État dans leurs propres intérêts économiques et sociaux.
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Boochkin poursuivait en notant que le capitalisme existait ''"avec une implication grandissante dans l'économie hétéroclite de l'Ouest du quatorzième siècle au dix-septième"''mais qu'il s'est ''" soudain propagé d'une façon explosive en Europe, particulièrement en Angleterre, au cours du dix-huitième et encore plus au dix-neuvième siècles.''[Op. Cit., p. 181] Viens alors la question, qu'y a t-il derrière cette ''cette essor significatif''? Le capitalisme s'étend-il si soudainement de par l'inhérence de sa nature efficace ou y avait-il d'autres forces, non-économiques, en action ? Comme nous allons le montrer, il s'agit principalement et de loin de la deuxième réponse -- le capitalisme est née, non-pas de forces économiques mais des actions politiques prise par l'élite sociales qu'il enrichit. Contrairement à la production artisanale, le travail salarié génère des inégalités et de la richesse pour quelques uns, et sera ainsi sélectionné, protégé et encouragé par ceux qui contrôlent l'état par leurs propres intérêts économiques et sociaux.
  
Le développement du capitalisme en Europe a été favorisée par deux élites sociales, l'augmentation de la classe capitaliste au sein de la dégénérescence des villes médiévales et les État absolutiste. La ville médiévale a été "''complètement changé par l'augmentation progressive de la puissance du capital commercial, principalement en raison du commerce extérieur... En cela, l'unité intérieure de la commune a été assouplie, ce qui donne lieu à de plus en plus un système de castes et conduit nécessairement à une progressive inégalité des intérêts sociaux. Les minorités privilégiés pressent de plus en plus nettement vers une centralisation des forces politiques de la communauté... Le Mercantilisme dans les républiques de ville périssantes conduit logiquement à une demande pour de plus grande unités économiques [c'est-à-dire à nationaliser le marché], et par cela, le désir de renforcer les formes politiques a été sensiblement étoffé... Ainsi, la ville est devenu progressivement un petit État, ouvrant la voie à l'État national à venir''"<ref>Rudolf Rocker, nationalisme et culture, p. 94</ref>. Kropotkine a souligné que, dans cette destruction de l'auto-organisation des communes, l'état non seulement a servi les intérêts de la haute classe capitaliste, mais aussi des siens propres. Tout comme le propriétaire et le capitaliste cherche une main-d'œuvre et un marché du travail composé d'atomisés et d'isolés, il en va de même de l'État cherchant à éliminer tous les concurrents potentiels à son pouvoir et s'opposant à "''toutes les coalitions et de toutes les sociétés privées, quelle que soit leur objectif''"<ref>The State: It's Historic role, p 53</ref>.
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Le développement du capitalisme en Europe fut favorisé par deux élites sociales, la classe capitaliste naissante au sein des villes médiévales déchues et l'état absolutiste. La ville médiévale était ''en tout points modifiée par l'augmentation du pouvoir du capital commercial, principalement causée par le commerce extérieur ...En cela l'unité interne de la commune fut ramollie laissant place à l'essor d'un système de castes et menant nécessairement à une inégalité progressive d'intérêt social. Les minorités de privilégiés appuyèrent de tout leur poids une centralisation des forces politiques de la communauté... Le mercantilisme dans les villes en péril des Républiques amena logiquement une demande pour des unités économiques plus larges [i.e nationaliser le marché]; et ainsi le désir de formes politique plus puissantes fut intensément attisé... Par conséquent la ville est graduellement devenue un petit état, pavant la voie menant aux futurs état nationaux." ''[Rudolph Rocker, Nationalisme et culture, p. 94]. Kropotkine insistait sur le fait que dans cette destruction de l'auto-organisation communale l'état ne servait pas seulement les intérêts de la classe capitaliste naissante mais aussi ses propres intérêts. Tout comme les propriétaires de terres recherchant une force de travail et un marché du travail constitué d'individus distincts et isolés, l'état cherche à éliminer tous les rivaux potentiels à son pouvoir et s'oppose ainsi à ''toute coalition et toute société privée, quel que soient leurs buts.''[L'Etat: Son Rôle Historique, p.53]
  
L'augmentation du pouvoir économique des proto-capitalistes les mettra en conflit avec celui des seigneurs féodaux, ce qui signifie que le premier a besoin d'aide pour consolider sa position. Cette aide est venue sous la forme monarchique de l'Etat qui, à son tour, a besoin de soutien contre les seigneurs féodaux. Avec la force de l'absolutisme derrière elle, le capital pouvait entamer le processus d'augmentation de son pouvoir et son influence en élargissant le "marché" à travers l'action de l'Etat. Cette utilisation de la contrainte d'état est nécessaire parce que, comme Bookchin le notait "''dans toutes les sociétés pré-capitalistes, les forces du Conseil... existaient pour restreindre l'économie de marché. Non moins significative, de nombreuses sociétés pré-capitalistes ont soulevé ce qu'ils croyaient être d'insurmontables obstacles à la pénétration de l'État dans la vie sociale''". Il a noté que le "''pouvoir des communautés villageoises pour résister à l'invasion du commerce et des formes politiques despotique dans le respect de la société communales <u>substrat</u>''". La violence de l'État était nécessaire pour briser cette résistance et, sans surprise "''une classe qui bénéficiera le plus de l''expansion de l'Etat-nation était la bourgeoisie européenne... Cette structure... a conditionné la base pour le prochain grand système de mobilisation du travail : l'usine''"<ref>The Ecology of Freedom, pp. 207-8 et P. 336</ref>. L'État absolutiste, a noté Rocker, dépendait de l'aide de ces nouvelles forces économiques, et vice versa, et il a "''tout d'abord favorisé les plans de capital commercial''" puisque ses coffres sont remplis par l'expansion du commerce. Ses armées et ses flottes ont "''contribués à l'expansion de la production industrielle, car ils ont demandé un certain nombre de choses dont la production à grande échelle, que les boutiques des petits commerçants ne sont plus adaptés. Ainsi, peu à peu se pose la soi-disant fabrique, les précurseurs de la dernière grande industrie''"<ref>Op. Cit., Pp. 117-8</ref>. En tant que tel, il est impossible de sous-estimer le rôle de l'Etat à créer les conditions préalables pour à la fois le capitalisme agricole et industriel.
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Le pouvoir économique grandissant des proto-capitalistes entrait conflit avec celui des seigneurs féodaux, ce qui signifiait que les premiers avaient besoins d'aide pour consolider leur position. Cette aide parvint sous la forme d'un état monarchique qui, à son tour, eu besoin de support face aux seigneur féodaux. Avec la force de l'absolutisme à l'appui, le capital pourrait commencer le processus d'augmentation de son pouvoir et son influence en étendant le "marché" à travers l'action étatique. Cette utilisation de la coercition étatique était requise car, comme Boochkin en pris note ''"dans toute société pré-capitaliste des forces d'opposition...existaient pour restreindre l'économie de marché. Non moins significativement, beaucoup de sociétés pre-capitalistes ont monté ce qu'elles pensaient être d'insurmontables obstacles à la pénétration de l'Etat dans la vie sociale."''Il remarquait que la ''"puissance des communautés villageoises résistantes à l'invasion du commerce et des formes politiques despotiques dans ce qui demeurait du substrat communal de la société. '' La violence de l'Etat était nécessaire pour briser cette résistance et, bien entendu La '' classe qui bénéficie le plus de l'état-nation émergeant était la bourgeoisie Européenne... Cette structure... jetait les bases du formidable prochain système de mobilisation du travail: l'usine."'' [L'Ecologie de la Liberté p.207-208 et p.236] L'état absolutiste, notait Rocker, ''"était dépendant de l'aide de ces nouvelles forces économiques, et vice et versa'' et ainsi ''" a tout d'abord fait les affaires du capital commercial''ses coffres étant remplis par l'expansion du commerce. Ses armées et ses flottes ''"contribuèrent à l'expansion de la production industrielle car elles nécessitaient un nombre de choses pour leur production à grande échelle auxquelles les boutiques des petits commerçants n'étaient plus adaptées. Par conséquent advinrent progressivement les fameuses manufactures, avatars des grandes industries à venir.''[Op. Cit., pp. 117-8] En cela, il est impossible de sous-estimer le rôle de la puissance étatique dans la création des pré-conditions des 2 capitalismes que sont l'agriculture et industrie.
  
Certaines des plus importantes actions de l'État du point de vue de la petite industrie sont les soi-disant lois des enclosures, par laquelle la « mise en commun » - la libre partage en commun des terres agricoles par les paysans dans la plupart des villages ruraux - a été « fermé » ou intégré dans la succession des différents propriétaires en propriété privée (voir la section [[F.8.3]]). Cela a assuré un bassin de travailleurs sans terre qui n'a pas eu d'autre choix que de vendre leur force de travail pour les propriétaires et les capitalistes. En effet, la généralisation de l'indépendance causé par la possession de la majorité des tenants des terres a causé la hausse de la classe des capitalistes à se plaindre, comme un l'a dit, "''que les hommes qui devraient travailler comme des travailleurs salariés s'accrochent au sol, et que dans leur cœur préfèrent l'indépendance tel des squatters à l'emploi par un maître''"<ref>cité par Allan Engler, The Apostles of Greed, p. 12</ref>. Une fois au service d'un maitre, l'État était toujours prêt à réprimer tout signe de "coeur<ref>naughtiness</ref>" et "d'indépendance" (telles que les grèves, émeutes, syndicats et autres). Par exemple, le dix-septième siècle en France a vu un "''certain nombre de décrets... Qui interdit les travailleurs de changer d'emploi ou qui interdit les assemblées de travailleurs ou les grèves, sous peine de châtiments corporels ou même de mort. (Même la Faculté de Théologie de l'Université de Paris s'est prononcé solennellement contre le péché de l'organisation des travailleurs)''"<ref>Maurice Dobb, Studies in Capitalism Development, p. 160</ref>.
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Certaines des plus importantes action étatiques du point de vue de la jeune industrie était le fameux Acte de Confinement, par lequel les choses "communes" -- les libres terres cultivables partagées communément les paysans dans la plupart des villages ruraux -- furent "confinées" ou incorporées dans les domaines de divers seigneurs territoriaux en tant que propriété privée (voir section F.8.3). Cela assurait un réservoir de travailleurs sans terre qui n'avait d'autre option que de vendre leur travail aux seigneurs des terres et aux capitalistes. En fait, l'indépendance largement répandue causé par la possession de la majorité des foyers de terre a suscité des plaintes , comme l'un le décrit ''"que les homme qui devraient travailler comme travailleurs-salariés s'accrochent aux terres et dans l'idiotie de leurs coeur préfèrent l'indépendance en tant que squatteurs à l'emploi par un maître"''[cité par Allan Engler, Les Apôtres de l'Avarice,p.12] Une fois au service d'un maître, l'état était toujours à même de réprimer tout signe d'''"idiotie"'' et d'''indépendance'' (comme les grèves, les attaques armées et ce genre de choses). Par exemple, la France du dix-septième siècle a vue un ''"nombre de décrets...qui interdirent aux travailleur dans changer leur emploi ou qui prohibèrent les assemblées de travailleurs ou les grèves sous peine de supplice punitif ou même de mort.(Même la Faculté de Théologie de l'Université de Paris jugea pertinent de se prononcer solennelement contre le pêché des organisations des travailleurs)"''[Maurice Dobb, Etudes en Développement Capitaliste, p. 160]
  
En outre, d'autres formes d'aides d'État ont assurés que les entreprises capitalistes aient une longueur d'avance, afin d'assurer leur domination sur les autres formes de travail (comme les coopératives). Un moyen important de créer un pôle de ressources qui pourrait être utilisé pour l'investissement a été l'utilisation de politiques mercantilistes qui ont utilisés des mesures protectionnistes pour enrichir les capitalistes et les propriétaires au détriment des consommateurs et de leurs travailleurs. Par exemple, une des plaintes commune de la plupart des petits capitalistes, c'est que les travailleurs ne se présentent pas au travail régulièrement. Après avoir travaillé quelques jours, ils disparaissent puisqu'ils avaient gagné assez d'argent pour vivre. Avec des prix plus élevés pour l'alimentation, causé par des mesures protectionnistes, les travailleurs doivent alors travailler plus longtemps et plus durement et ils sont devenu tellement habitué au travail d'usine. En outre, le mercantilisme a permis le développement d'industries en limitant la concurrence étrangère, ce qui a permis aux industriels de tirer des bénéfices excédentaires dont ils pouvaient alors se servir pour accroître leurs investissements. Selon les paroles de l'historien marxiste de l'économie Maurice Dobb :
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De plus, d'autres forme de soutient étatique garantirent aux firmes capitalistes d'avoir une longueur d'avance, assurant ainsi leur domination sur d'autres formes de travail (comme les coopératives). Une façon majeure de créer des réservoirs de ressources qui pourraient être utilisées pour l'investissement était l'utilisation de politiques mercantilistes utilisant des mesures protectionnistes pour enrichir les capitalistes et les seigneurs des terres aux dépens des consommateurs et de leurs travailleurs. Par exemple, l'une des complaintes les plus redondantes de ces premiers capitalistes était que les travailleurs pouvaient ne pas travailler régulièrement. Une fois qu'il avait travaillé quelques jours, ils disparaissaient ayant gagné suffisamment d'argent pour vivre. Avec des prix plus élevé pour la bouffe, causés par des mesures protectionnistes, les travailleurs devaient travailler plus dur, plus longtemps et s'habituèrent au travail à l'usine. De plus, le mercantilisme permit à l'industrie naissante de se développer en faisant fit de la concurrence étrangère et a permis aux industriels de réaliser des excédents de profits qu'ils pourraient ensuite utiliser pour augmenter leurs investissements. Des mots de l'économiste historien marxiste Maurice Dobb:
  
<blockquote>"''En résumé, le système mercantile était un système d'exploitation régulé par l'État de par le commerce qui a joué un rôle très important dans l'adolescence de l'industrie capitaliste : c'était essentiellement la politique économique d'une ère d'accumulation primitive''"<ref>Op. Cit., P. 209</ref>.</blockquote>
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''"Pour faire court, le Système Marchand était un système d'exploitation régulé par l'Etat à travers le commerce qui a joué un rôle prépondérant durant l'adolescence de l'industrie capitaliste: c'était essentiellement la politique économique d'un age d'accumulation primitive.''[Op. Cit., p. 209]
  
Comme Rocker l'a résumé :
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Rocker résume cela ainsi :
  
<blockquote>"''lorsque l'absolutisme avait victorieusement surmonté toute opposition à l'unification nationale, par sa promotion du mercantilisme et du monopole économique et elle a donné à l'ensemble de l'évolution sociale une direction qui ne peut que conduire au capitalisme''"<ref>Op. Cit., Pp. 116-7</ref>.</blockquote>
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''"quand l'absolutisme a victorieusement vaincu toute opposition à l'unification nationale, par sa poursuite active du mercantilisme et du monopole économique il donna à l'évolution sociale toute entière une direction qui ne pouvait que mener au capitalisme''[Op. Cit., pp. 116-7]
  
Les politiques Mercantilistes ont pris de nombreuses formes, y compris l'Etat fournissant des capitaux à de nouvelles industries, les exemptant des règles (de guild) et de taxes, la mise en place de monopoles locaux, de marchés étranger et coloniaux, et de la délivrance de titres et de pensions pour la réussite des capitalistes. En termes de commerce extérieur, l'État a assisté à l'agrandissement des capitalistes par l'imposition de droits de douane, des quotas, et des interdictions sur les importations. Ils ont également interdit l'exportation d'outils et de technologie ainsi que l'émigration de travailleurs qualifiés pour mettre fin à la concurrence (cela s'appliquant à toute colonie qu'un État spécifique peut avoir eu). D'autres politiques ont été appliquées selon les besoins de certains États. Par exemple, les État Anglais ont imposés une série d'actes de navigation, qui a forcé les commerçants à utiliser des navires anglais pour visiter ses ports et ses colonies (ce qui détruira le commerce de la Hollande, son principal rival). On ne devrait pas non plus réduire l'impact de la guerre au minimum, avec la demande d'armes et de transport (y compris les navires) pour l'injection de dépenses publiques dans l'économie. Il n'est pas surprenant, compte tenu de la faveur de cette branche de production nationale au détriment de ses concurrents et la population de la classe ouvrière dans la période mercantiliste a été de façon générale, en croissance rapide, en particulier en Angleterre.
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Les politiques mercantilistes prirent de nombreuses formes, parmi lesquelles celle de l'état fournissant du capital aux nouvelles industries, en les exemptant de règles corporatives et de taxes, en établissant des monopoles sur les marchés locaux, étrangers et coloniaux, et décernant des titres et des pensions aux capitalistes qui réussissaient. En termes de commerce extérieur, l'état assistait ses propres capitalistes en imposant des droits de douane, des quotas, des interdictions sur les importations. Ils interdirent aussi l'exportation des outils et des technologies tout comme l'émigration des travailleurs qualifiés pour se jouer de la concurrence (ceci s'appliquait à toute colonie que tel ou tel état pouvait éventuellement posséder). D'autres politique furent mises en place en fonction de besoins spécifiques propre à chaque état. Par exemple, l'état Anglais imposa toute une série de Décret de Navigation qui forcèrent les marchands à utiliser des bateaux Anglais pour visiter ses ports et ses colonies ( cela détruisit le commerce en Hollande son principal concurrent). L'impact de la guerre ne devrait pas être minimisé non-plus , avec une demande en armes et en moyens de transports (bateaux inclus) injectant des dépenses gouvernementales dans l'économie. Sans surprise, la préférence pour l'industrie domestique aux dépens de ses rivaux et des la population des travailleurs la période mercantiliste fut une période de croissance rapide, particulièrement en Angleterre.
 
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Comme nous l'avons mentionné dans la section [[C.10]], une sorte de mercantilisme a toujours été nécessaire pour un pays à industrialiser. Dans l'ensemble, comme l'économiste Paul Ormerod le dit lui-même, les "''conseils à suivre les politiques de pur libre-marché semble... être contraire aux enseignements de la quasi-totalité de l'histoire économique depuis la révolution industrielle... Tous les pays qui ont évolués dans ... une forte et soutenue Croissance... l'ont fait en violation pure et simple, du pur principe du libre-marché''". Ces interventions incluent l'utilisation de "''barrières tarifaires''" pour protéger les industries naissantes, "''des subventions gouvernementales''" et une "''intervention active de l'État dans l'économie''". Il résume : "''Le modèle de l'activité des entreprises dans le produit du marché, avec un soutien judicieux de l'Etat et la répression sur le marché du travail, semble être un bon modèle de développement économique''"<ref>The Death of Economics, p. 63</ref>.
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Ainsi, les forces sociales au travail créant le capitalisme a été une combinaison de l'activité capitaliste et d'action de l'Etat. Mais sans le soutien de l'État, il est douteux que l'activité capitaliste aurait été suffisant pour générer l'accumulation initiale nécessaire pour lancer le bal économique. D'où la nécessité du mercantilisme en Europe et de ses cousins modifiés des aides d'État, les droits de douane et des "actes de maison"<ref>Ndt: "homestead acts"</ref> en Amérique.  
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Comme nous l'avons abordé dans la section C.10, certains types de mercantilisme ont toujours été requis pour qu'un pays s'industrialise. Par dessus tout, comme l'économiste Paul Ormerod le dit, le ''conseil de suivre des politiques de pur marché libre semble... être contraire aux leçons de virtuellement toute l'histoire économique depuis la Révolution Industrielle... chaque pays qui s'est orienté vers... une croissance forte et durable... l'a fait dans l'illégale violation des principes de pur marché libre."''Ces interventions incluent l'utilisation de ''"barrière fiscales/douanières"'' pour protéger les jeunes industries, de ''"subventions gouvernementales"'' et d' ''"interventions actives de l'état dans l'économie.''Il résume: ''"Le modèle d'activité dans le marché des produits manufacturés, avec le soutient judicieux de l'état plus la répression sur le marché du travail, semble être un bon modèle de développement économique.''[La Mort des Economies, p. 63]
  
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Par conséquent, les forces sociales travaillant à la création du capitalisme furent l'activité capitaliste et l'action de l'état. Mais sans le soutient de l'état, on peut  rationnellement douter que l'activité capitaliste aurait suffit à générer l'accumulation initiale requise pour lancer la machine économique. D'où la nécessité du Mercantilisme en Europe et ses version modifiées d'aides étatique, de taxes douanières et de "Décrèts sur la Propriété" en Amérique.
 
==notes et references==
 
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Revision as of 19:19, 27 July 2008

FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
F - L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ?

Introduction

F.1 - Les "anarcho"-capitalistes sont-ils vraiment des anarchistes ?


F.2 - Que signifie "liberté" pour les "anarcho"-capitalistes ?


F.2.1 - Comment la propriété privée affecte la liberté ?
F.2.2 - Les libertarians-capitalistes supportent-ils l'esclavage ?

F.3 - Pourquoi les "anarcho"-capitalistes n'attribuent-ils généralement peu ou pas de valeur à l'"égalité" ?


F.3.1 - Pourquoi la négligence vis-à-vis de l'égalité est-elle si importante ?
F.3.2 - Peut-il y avoir une harmonie des intérêts dans une société inégalitaire ?

F.4 - Quelle est la position des libertariens sur la propriété privée ?


F.4.1 - Quel est le problème avec la théorie de propriété « homesteading » ?

F.5 - Privatiser les « terrains communaux » augmentera-t-il la liberté ?


F.6 - L'"anarcho"-capitalisme est il contre l'État ?


F.6.1 - Quel est le problème avec cette justice de « libre marché » ?
F.6.2 - Quelles sont les conséquences sociales d'un tel système ?
F.6.3 - Mais sûrement que les forces du marché arrêteront l'abus des riches ?
F.6.4 - Pourquoi ces « associations de défense » sont-elles des États ?

F.7 - Comment l'histoire de l'"anarcho"-capitalisme prouve-t-elle que cette théorie n'est pas anarchiste ?


F.7.1 - Les gouvernements en concurrence sont-ils de l'anarchisme?
F.7.2 - Le gouvernement est-il compatible avec l'anarchisme ?
F.7.3 - Peut-il exister un "anarchisme" de droite ?

F.8 - Quel rôle l'État a-t-il pris dans la création du capitalisme ?


F.8.1 - Quelles sont les forces sociales derrière la montée du capitalisme ?
F.8.2 - Quel était le contexte social amenant le « laissez-faire » ?
F.8.3 - Quelles autres formes l'intervention de l'État ont-elles prises en créant le capitalisme ?
F.8.4 - Les « enclosures » ne sont-elles pas un mythe socialiste ?
F.8.5 - Que diriez-vous du manque de clôtures en Amérique ?
F.8.6 - Comment les travailleurs voient-ils l'élévation de capitalisme ?
Sommaire complet et détaillé


Catégorie:L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ? La société capitaliste est un développement relativement récent pour Marx, alors que des marchés ont existé pendant des millénaires "l'ère capitaliste date du seizième siècle."[Capital, vol. 1, p. 876]Comme Murray Boochkin le faisait remarquer, pendant une "longue période, s'étendant peut-être sur plus de cinq siècles,"le capitalisme " a co-existé avec les relations de type féodales et celles de commodités simplesen Europe. Il soutient que cette période "ne peut simplement être qualifiée de 'transitoire' sans faire une interprétation du passé selon le présent."[de Urbanisation vers les Villes,p.178] En d'autres termes, le capitalisme ne fut pas le débouché inévitable de l'"histoire" ou de l'évolution sociale.

Boochkin poursuivait en notant que le capitalisme existait "avec une implication grandissante dans l'économie hétéroclite de l'Ouest du quatorzième siècle au dix-septième"mais qu'il s'est " soudain propagé d'une façon explosive en Europe, particulièrement en Angleterre, au cours du dix-huitième et encore plus au dix-neuvième siècles.[Op. Cit., p. 181] Viens alors la question, qu'y a t-il derrière cette cette essor significatif? Le capitalisme s'étend-il si soudainement de par l'inhérence de sa nature efficace ou y avait-il d'autres forces, non-économiques, en action ? Comme nous allons le montrer, il s'agit principalement et de loin de la deuxième réponse -- le capitalisme est née, non-pas de forces économiques mais des actions politiques prise par l'élite sociales qu'il enrichit. Contrairement à la production artisanale, le travail salarié génère des inégalités et de la richesse pour quelques uns, et sera ainsi sélectionné, protégé et encouragé par ceux qui contrôlent l'état par leurs propres intérêts économiques et sociaux.

Le développement du capitalisme en Europe fut favorisé par deux élites sociales, la classe capitaliste naissante au sein des villes médiévales déchues et l'état absolutiste. La ville médiévale était en tout points modifiée par l'augmentation du pouvoir du capital commercial, principalement causée par le commerce extérieur ...En cela l'unité interne de la commune fut ramollie laissant place à l'essor d'un système de castes et menant nécessairement à une inégalité progressive d'intérêt social. Les minorités de privilégiés appuyèrent de tout leur poids une centralisation des forces politiques de la communauté... Le mercantilisme dans les villes en péril des Républiques amena logiquement une demande pour des unités économiques plus larges [i.e nationaliser le marché]; et ainsi le désir de formes politique plus puissantes fut intensément attisé... Par conséquent la ville est graduellement devenue un petit état, pavant la voie menant aux futurs état nationaux." [Rudolph Rocker, Nationalisme et culture, p. 94]. Kropotkine insistait sur le fait que dans cette destruction de l'auto-organisation communale l'état ne servait pas seulement les intérêts de la classe capitaliste naissante mais aussi ses propres intérêts. Tout comme les propriétaires de terres recherchant une force de travail et un marché du travail constitué d'individus distincts et isolés, l'état cherche à éliminer tous les rivaux potentiels à son pouvoir et s'oppose ainsi à toute coalition et toute société privée, quel que soient leurs buts.[L'Etat: Son Rôle Historique, p.53]

Le pouvoir économique grandissant des proto-capitalistes entrait conflit avec celui des seigneurs féodaux, ce qui signifiait que les premiers avaient besoins d'aide pour consolider leur position. Cette aide parvint sous la forme d'un état monarchique qui, à son tour, eu besoin de support face aux seigneur féodaux. Avec la force de l'absolutisme à l'appui, le capital pourrait commencer le processus d'augmentation de son pouvoir et son influence en étendant le "marché" à travers l'action étatique. Cette utilisation de la coercition étatique était requise car, comme Boochkin en pris note "dans toute société pré-capitaliste des forces d'opposition...existaient pour restreindre l'économie de marché. Non moins significativement, beaucoup de sociétés pre-capitalistes ont monté ce qu'elles pensaient être d'insurmontables obstacles à la pénétration de l'Etat dans la vie sociale."Il remarquait que la "puissance des communautés villageoises résistantes à l'invasion du commerce et des formes politiques despotiques dans ce qui demeurait du substrat communal de la société. La violence de l'Etat était nécessaire pour briser cette résistance et, bien entendu La classe qui bénéficie le plus de l'état-nation émergeant était la bourgeoisie Européenne... Cette structure... jetait les bases du formidable prochain système de mobilisation du travail: l'usine." [L'Ecologie de la Liberté p.207-208 et p.236] L'état absolutiste, notait Rocker, "était dépendant de l'aide de ces nouvelles forces économiques, et vice et versa et ainsi " a tout d'abord fait les affaires du capital commercialses coffres étant remplis par l'expansion du commerce. Ses armées et ses flottes "contribuèrent à l'expansion de la production industrielle car elles nécessitaient un nombre de choses pour leur production à grande échelle auxquelles les boutiques des petits commerçants n'étaient plus adaptées. Par conséquent advinrent progressivement les fameuses manufactures, avatars des grandes industries à venir.[Op. Cit., pp. 117-8] En cela, il est impossible de sous-estimer le rôle de la puissance étatique dans la création des pré-conditions des 2 capitalismes que sont l'agriculture et industrie.

Certaines des plus importantes action étatiques du point de vue de la jeune industrie était le fameux Acte de Confinement, par lequel les choses "communes" -- les libres terres cultivables partagées communément les paysans dans la plupart des villages ruraux -- furent "confinées" ou incorporées dans les domaines de divers seigneurs territoriaux en tant que propriété privée (voir section F.8.3). Cela assurait un réservoir de travailleurs sans terre qui n'avait d'autre option que de vendre leur travail aux seigneurs des terres et aux capitalistes. En fait, l'indépendance largement répandue causé par la possession de la majorité des foyers de terre a suscité des plaintes , comme l'un le décrit "que les homme qui devraient travailler comme travailleurs-salariés s'accrochent aux terres et dans l'idiotie de leurs coeur préfèrent l'indépendance en tant que squatteurs à l'emploi par un maître"[cité par Allan Engler, Les Apôtres de l'Avarice,p.12] Une fois au service d'un maître, l'état était toujours à même de réprimer tout signe d"idiotie" et dindépendance (comme les grèves, les attaques armées et ce genre de choses). Par exemple, la France du dix-septième siècle a vue un "nombre de décrets...qui interdirent aux travailleur dans changer leur emploi ou qui prohibèrent les assemblées de travailleurs ou les grèves sous peine de supplice punitif ou même de mort.(Même la Faculté de Théologie de l'Université de Paris jugea pertinent de se prononcer solennelement contre le pêché des organisations des travailleurs)"[Maurice Dobb, Etudes en Développement Capitaliste, p. 160]

De plus, d'autres forme de soutient étatique garantirent aux firmes capitalistes d'avoir une longueur d'avance, assurant ainsi leur domination sur d'autres formes de travail (comme les coopératives). Une façon majeure de créer des réservoirs de ressources qui pourraient être utilisées pour l'investissement était l'utilisation de politiques mercantilistes utilisant des mesures protectionnistes pour enrichir les capitalistes et les seigneurs des terres aux dépens des consommateurs et de leurs travailleurs. Par exemple, l'une des complaintes les plus redondantes de ces premiers capitalistes était que les travailleurs pouvaient ne pas travailler régulièrement. Une fois qu'il avait travaillé quelques jours, ils disparaissaient ayant gagné suffisamment d'argent pour vivre. Avec des prix plus élevé pour la bouffe, causés par des mesures protectionnistes, les travailleurs devaient travailler plus dur, plus longtemps et s'habituèrent au travail à l'usine. De plus, le mercantilisme permit à l'industrie naissante de se développer en faisant fit de la concurrence étrangère et a permis aux industriels de réaliser des excédents de profits qu'ils pourraient ensuite utiliser pour augmenter leurs investissements. Des mots de l'économiste historien marxiste Maurice Dobb:

"Pour faire court, le Système Marchand était un système d'exploitation régulé par l'Etat à travers le commerce qui a joué un rôle prépondérant durant l'adolescence de l'industrie capitaliste: c'était essentiellement la politique économique d'un age d'accumulation primitive.[Op. Cit., p. 209]

Rocker résume cela ainsi :

"quand l'absolutisme a victorieusement vaincu toute opposition à l'unification nationale, par sa poursuite active du mercantilisme et du monopole économique il donna à l'évolution sociale toute entière une direction qui ne pouvait que mener au capitalisme[Op. Cit., pp. 116-7]

Les politiques mercantilistes prirent de nombreuses formes, parmi lesquelles celle de l'état fournissant du capital aux nouvelles industries, en les exemptant de règles corporatives et de taxes, en établissant des monopoles sur les marchés locaux, étrangers et coloniaux, et décernant des titres et des pensions aux capitalistes qui réussissaient. En termes de commerce extérieur, l'état assistait ses propres capitalistes en imposant des droits de douane, des quotas, des interdictions sur les importations. Ils interdirent aussi l'exportation des outils et des technologies tout comme l'émigration des travailleurs qualifiés pour se jouer de la concurrence (ceci s'appliquait à toute colonie que tel ou tel état pouvait éventuellement posséder). D'autres politique furent mises en place en fonction de besoins spécifiques propre à chaque état. Par exemple, l'état Anglais imposa toute une série de Décret de Navigation qui forcèrent les marchands à utiliser des bateaux Anglais pour visiter ses ports et ses colonies ( cela détruisit le commerce en Hollande son principal concurrent). L'impact de la guerre ne devrait pas être minimisé non-plus , avec une demande en armes et en moyens de transports (bateaux inclus) injectant des dépenses gouvernementales dans l'économie. Sans surprise, la préférence pour l'industrie domestique aux dépens de ses rivaux et des la population des travailleurs la période mercantiliste fut une période de croissance rapide, particulièrement en Angleterre.

Comme nous l'avons abordé dans la section C.10, certains types de mercantilisme ont toujours été requis pour qu'un pays s'industrialise. Par dessus tout, comme l'économiste Paul Ormerod le dit, le conseil de suivre des politiques de pur marché libre semble... être contraire aux leçons de virtuellement toute l'histoire économique depuis la Révolution Industrielle... chaque pays qui s'est orienté vers... une croissance forte et durable... l'a fait dans l'illégale violation des principes de pur marché libre."Ces interventions incluent l'utilisation de "barrière fiscales/douanières" pour protéger les jeunes industries, de "subventions gouvernementales" et d' "interventions actives de l'état dans l'économie.Il résume: "Le modèle d'activité dans le marché des produits manufacturés, avec le soutient judicieux de l'état plus la répression sur le marché du travail, semble être un bon modèle de développement économique.[La Mort des Economies, p. 63]

Par conséquent, les forces sociales travaillant à la création du capitalisme furent l'activité capitaliste et l'action de l'état. Mais sans le soutient de l'état, on peut rationnellement douter que l'activité capitaliste aurait suffit à générer l'accumulation initiale requise pour lancer la machine économique. D'où la nécessité du Mercantilisme en Europe et ses version modifiées d'aides étatique, de taxes douanières et de "Décrèts sur la Propriété" en Amérique.

notes et references