Difference between revisions of "FAQAnar:F.8.1 - Quelles sont les forces sociales derrière la montée du capitalisme ?"

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La société capitaliste est un développement relativement récent pour Marx, alors que des marchés ont existé pendant des millénaires ''"l'ère capitaliste date du seizième siècle."''[Capital, vol. 1, p. 876]Comme Murray Boochkin le faisait remarquer, pendant une ''"longue période, s'étendant peut-être sur plus de cinq siècles,"''le capitalisme ''" a co-existé avec les relations de type féodales et celles de commodités simples''en Europe. Il soutient que cette période ''"ne peut simplement être qualifiée de 'transitoire' sans faire une interprétation du passé selon le présent."''[de  Urbanisation vers les Villes,p.178] En d'autres termes, le capitalisme ne fut pas le débouché inévitable de l'"histoire" ou de l'évolution sociale.
  
Capitalist society is a relatively recent development. For Marx, while markets have existed for millennium "the capitalist era dates from the sixteenth century." [Capital, vol. 1, p. 876] As Murray Bookchin pointed out, for a "long era, perhaps spanning more than five centuries," capitalism "coexisted with feudal and simple commodity relationships" in Europe. He argues that this period "simply cannot be treated as 'transitional' without reading back the present into the past." [From Urbanisation to Cities, p. 179] In other words, capitalism was not a inevitable outcome of "history" or social evolution.
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Boochkin poursuivait en notant que le capitalisme existait ''"avec une implication grandissante dans l'économie hétéroclite de l'Ouest du quatorzième siècle au dix-septième"''mais qu'il s'est ''" soudain propagé d'une façon explosive en Europe, particulièrement en Angleterre, au cours du dix-huitième et encore plus au dix-neuvième siècles.''[Op. Cit., p. 181] Viens alors la question, qu'y a t-il derrière cette ''cette essor significatif''? Le capitalisme s'étend-il si soudainement de par l'inhérence de sa nature efficace ou y avait-il d'autres forces, non-économiques, en action ? Comme nous allons le montrer, il s'agit principalement et de loin de la deuxième réponse -- le capitalisme est née, non-pas de forces économiques mais des actions politiques prise par l'élite sociales qu'il enrichit. Contrairement à la production artisanale, le travail salarié génère des inégalités et de la richesse pour quelques uns, et sera ainsi sélectionné, protégé et encouragé par ceux qui contrôlent l'état par leurs propres intérêts économiques et sociaux.
  
Bookchin went on to note that capitalism existed "with growing significance in the mixed economy of the West from the fourteenth century up to the seventeenth" but that it "literally exploded into being in Europe, particularly England, during the eighteenth and especially nineteenth centuries." [Op. Cit., p. 181] The question arises, what lay behind this "growing significance"? Did capitalism "explode" due to its inherently more efficient nature or where there other, non-economic, forces at work? As we will show, it was most definitely the second -- capitalism was born not from economic forces but from the political actions of the social elites which its usury enriched. Unlike artisan (simple commodity) production, wage labour generates inequalities and wealth for the few and so will be selected, protected and encouraged by those who control the state in their own economic and social interests.  
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Le développement du capitalisme en Europe fut favorisé par deux élites sociales, la classe capitaliste naissante au sein des villes médiévales déchues et l'état absolutiste. La ville médiévale était ''en tout points modifiée par l'augmentation du pouvoir du capital commercial, principalement causée par le commerce extérieur ...En cela l'unité interne de la commune fut ramollie laissant place à l'essor d'un système de castes et menant nécessairement à une inégalité progressive d'intérêt social. Les minorités de privilégiés appuyèrent de tout leur poids une centralisation des forces politiques de la communauté... Le mercantilisme dans les villes en péril des Républiques amena logiquement une demande pour des unités économiques plus larges [i.e nationaliser le marché]; et ainsi le désir de formes politique plus puissantes fut intensément attisé... Par conséquent la ville est graduellement devenue un petit état, pavant la voie menant aux futurs état nationaux." ''[Rudolph Rocker, Nationalisme et culture, p. 94]. Kropotkine insistait sur le fait que dans cette destruction de l'auto-organisation communale l'état ne servait pas seulement les intérêts de la classe capitaliste naissante mais aussi ses propres intérêts. Tout comme les propriétaires de terres recherchant une force de travail et un marché du travail constitué d'individus distincts et isolés, l'état cherche à éliminer tous les rivaux potentiels à son pouvoir et s'oppose ainsi à ''toute coalition et toute société privée, quel que soient leurs buts.''[L'Etat: Son Rôle Historique, p.53]
  
The development of capitalism in Europe was favoured by two social elites, the rising capitalist class within the degenerating medieval cities and the absolutist state. The medieval city was "thoroughly changed by the gradual increase in the power of commercial capital, due primarily to foreign trade . . . By this the inner unity of the commune was loosened, giving place to a growing caste system and leading necessarily to a progressive inequality of social interests. The privileged minorities pressed ever more definitely towards a centralisation of the political forces of the community. . . Mercantilism in the perishing city republics led logically to a demand for larger economic units [i.e. to nationalise the market]; and by this the desire for stronger political forms was greatly strengthened . . . Thus the city gradually became a small state, paving the way for the coming national state." [Rudolf Rocker, Nationalism and Culture, p. 94] Kropotkin stressed that in this destruction of communal self-organisation the state not only served the interests of the rising capitalist class but also its own. Just as the landlord and capitalist seeks a workforce and labour market made up of atomised and isolated individuals, so does the state seek to eliminate all potential rivals to its power and so opposes "all coalitions and all private societies, whatever their aim." [The State: It's Historic role, p. 53]  
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Le pouvoir économique grandissant des proto-capitalistes entrait conflit avec celui des seigneurs féodaux, ce qui signifiait que les premiers avaient besoins d'aide pour consolider leur position. Cette aide parvint sous la forme d'un état monarchique qui, à son tour, eu besoin de support face aux seigneur féodaux. Avec la force de l'absolutisme à l'appui, le capital pourrait commencer le processus d'augmentation de son pouvoir et son influence en étendant le "marché" à travers l'action étatique. Cette utilisation de la coercition étatique était requise car, comme Boochkin en pris note ''"dans toute société pré-capitaliste des forces d'opposition...existaient pour restreindre l'économie de marché. Non moins significativement, beaucoup de sociétés pre-capitalistes ont monté ce qu'elles pensaient être d'insurmontables obstacles à la pénétration de l'Etat dans la vie sociale."''Il remarquait que la ''"puissance des communautés villageoises résistantes à l'invasion du commerce et des formes politiques despotiques dans ce qui demeurait du substrat communal de la société. '' La violence de l'Etat était nécessaire pour briser cette résistance et, bien entendu La '' classe qui bénéficie le plus de l'état-nation émergeant était la bourgeoisie Européenne... Cette structure... jetait les bases du formidable prochain système de mobilisation du travail: l'usine."'' [L'Ecologie de la Liberté p.207-208 et p.236] L'état absolutiste, notait Rocker, ''"était dépendant de l'aide de ces nouvelles forces économiques, et vice et versa'' et ainsi ''" a tout d'abord fait les affaires du capital commercial''ses coffres étant remplis par l'expansion du commerce. Ses armées et ses flottes ''"contribuèrent à l'expansion de la production industrielle car elles nécessitaient un nombre de choses pour leur production à grande échelle auxquelles les boutiques des  petits commerçants n'étaient plus adaptées. Par conséquent advinrent progressivement les fameuses manufactures, avatars des grandes industries à venir.''[Op. Cit., pp. 117-8] En cela, il est impossible de sous-estimer le rôle de la puissance étatique dans la création des pré-conditions des 2 capitalismes que sont l'agriculture et industrie.
  
The rising economic power of the proto-capitalists conflicted with that of the feudal lords, which meant that the former required help to consolidate their position. That aid came in the form of the monarchical state which, in turn, needed support against the feudal lords. With the force of absolutism behind it, capital could start the process of increasing its power and influence by expanding the "market" through state action. This use of state coercion was required because, as Bookchin noted, "[i]n every pre-capitalist society, countervailing forces . . . existed to restrict the market economy. No less significantly, many pre-capitalist societies raised what they thought were insuperable obstacles to the penetration of the State into social life." He noted the "power of village communities to resist the invasion of trade and despotic political forms into society's abiding communal substrate." State violence was required to break this resistance and, unsurprisingly the "one class to benefit most from the rising nation-state was the European bourgeoisie . . . This structure . . . provided the basis for the next great system of labour mobilisation: the factory." [The Ecology of Freedom, pp. 207-8 and p. 336] The absolutist state, noted Rocker, "was dependent upon the help of these new economic forces, and vice versa and so it "at first furthered the plans of commercial capital" as its coffers were filled by the expansion of commerce. Its armies and fleets "contributed to the expansion of industrial production because they demanded a number of things for whose large-scale production the shops of small tradesmen were no longer adapted. Thus gradually arose the so-called manufactures, the forerunners of the later large industries." [Op. Cit., pp. 117-8] As such, it is impossible to underestimate the role of state power in creating the preconditions for both agricultural and industrial capitalism.  
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Certaines des plus importantes action étatiques du point de vue de la jeune industrie était le fameux Acte de Confinement, par lequel les choses "communes" -- les libres terres cultivables partagées communément les paysans dans la plupart des villages ruraux -- furent "confinées" ou incorporées dans les domaines de divers seigneurs territoriaux en tant que propriété privée (voir section F.8.3). Cela assurait un réservoir de travailleurs sans terre qui n'avait d'autre option que de vendre leur travail  aux seigneurs des terres et aux capitalistes. En fait, l'indépendance largement répandue causé par la possession de la majorité des foyers de terre a suscité des plaintes , comme l'un le décrit ''"que les homme qui devraient travailler comme travailleurs-salariés s'accrochent aux terres et dans l'idiotie de leurs coeur préfèrent l'indépendance en tant que squatteurs à l'emploi par un maître"''[cité par Allan Engler, Les Apôtres de l'Avarice,p.12] Une fois au service d'un maître, l'état était toujours à même de réprimer tout signe d'''"idiotie"'' et d'''indépendance'' (comme les grèves, les attaques armées et ce genre de choses). Par exemple, la France du dix-septième siècle a vue un ''"nombre de décrets...qui interdirent aux travailleur dans changer leur emploi ou qui prohibèrent les assemblées de travailleurs ou les grèves sous peine de supplice punitif ou même de mort.(Même la Faculté de Théologie de l'Université de Paris jugea pertinent de se prononcer solennelement contre le pêché des organisations des travailleurs)"''[Maurice Dobb, Etudes en Développement Capitaliste, p. 160]
  
Some of the most important state actions from the standpoint of early industry were the so-called Enclosure Acts, by which the "commons" -- the free farmland shared communally by the peasants in most rural villages -- was "enclosed" or incorporated into the estates of various landlords as private property (see section F.8.3). This ensured a pool of landless workers who had no option but to sell their labour to landlords and capitalists. Indeed, the widespread independence caused by the possession of the majority of households of land caused the rising class of capitalists to complain, as one put it, "that men who should work as wage-labourers cling to the soil, and in the naughtiness of their hearts prefer independence as squatters to employment by a master." [quoted by Allan Engler, The Apostles of Greed, p. 12] Once in service to a master, the state was always on hand to repress any signs of "naughtiness" and "independence" (such as strikes, riots, unions and the like). For example, Seventeenth century France saw a "number of decrees . . . which forbade workers to change their employment or which prohibited assemblies of workers or strikes on pain of corporal punishment or even death. (Even the Theological Faculty of the University of Paris saw fit to pronounce solemnly against the sin of workers' organisation)." [Maurice Dobb, Studies in Capitalism Development, p. 160]
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De plus, d'autres forme de soutient étatique garantirent aux firmes capitalistes d'avoir une longueur d'avance, assurant ainsi leur domination sur d'autres formes de travail (comme les coopératives). Une façon majeure de créer des réservoirs de ressources qui pourraient être utilisées pour l'investissement était l'utilisation de politiques mercantilistes utilisant des mesures protectionnistes pour enrichir les capitalistes et les seigneurs des terres aux dépens des consommateurs et de leurs travailleurs. Par exemple, l'une des complaintes les plus redondantes de ces premiers capitalistes était que les travailleurs pouvaient ne pas travailler régulièrement. Une fois qu'il avait travaillé quelques jours, ils disparaissaient ayant gagné suffisamment d'argent pour vivre. Avec des prix plus élevé pour la bouffe, causés par des mesures protectionnistes, les travailleurs devaient travailler plus dur, plus longtemps et s'habituèrent au travail à l'usine. De plus, le mercantilisme permit à l'industrie naissante de se développer en faisant fit de la concurrence étrangère et a permis aux industriels de réaliser des excédents de profits qu'ils pourraient ensuite utiliser pour augmenter leurs investissements. Des mots de l'économiste historien marxiste Maurice Dobb:
  
In addition, other forms of state aid ensured that capitalist firms got a head start, so ensuring their dominance over other forms of work (such as co-operatives). A major way of creating a pool of resources that could be used for investment was the use of mercantilist policies which used protectionist measures to enrich capitalists and landlords at the expense of consumers and their workers. For example, one of most common complaints of early capitalists was that workers could not turn up to work regularly. Once they had worked a few days, they disappeared as they had earned enough money to live on. With higher prices for food, caused by protectionist measures, workers had to work longer and harder and so became accustomed to factory labour. In addition, mercantilism allowed native industry to develop by barring foreign competition and so allowed industrialists to reap excess profits which they could then use to increase their investments. In the words of Marxist economic historian Maurice Dobb:
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''"Pour faire court, le Système Marchand était un système d'exploitation régulé par l'Etat à travers le commerce qui a joué un rôle prépondérant durant l'adolescence de l'industrie capitaliste: c'était essentiellement la politique économique d'un age d'accumulation primitive.''[Op. Cit., p. 209]
  
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Rocker résume cela ainsi :
  
"In short, the Mercantile System was a system of State-regulated exploitation through trade which played a highly important rule in the adolescence of capitalist industry: it was essentially the economic policy of an age of primitive accumulation." [Op. Cit., p. 209]
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''"quand l'absolutisme a victorieusement vaincu toute opposition à l'unification nationale, par sa poursuite active du mercantilisme et du monopole économique il donna à l'évolution sociale toute entière une direction qui ne pouvait que mener au capitalisme''[Op. Cit., pp. 116-7]
As Rocker summarises, "when absolutism had victoriously overcome all opposition to national unification, by its furthering of mercantilism and economic monopoly it gave the whole social evolution a direction which could only lead to capitalism." [Op. Cit., pp. 116-7]  
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Mercantilist policies took many forms, including the state providing capital to new industries, exempting them from guild rules and taxes, establishing monopolies over local, foreign and colonial markets, and granting titles and pensions to successful capitalists. In terms of foreign trade, the state assisted home-grown capitalists by imposing tariffs, quotas, and prohibitions on imports. They also prohibited the export of tools and technology as well as the emigration of skilled workers to stop competition (this applied to any colonies a specific state may have had). Other policies were applied as required by the needs of specific states. For example, the English state imposed a series of Navigation Acts which forced traders to use English ships to visit its ports and colonies (this destroyed the commerce of Holland, its chief rival). Nor should the impact of war be minimised, with the demand for weapons and transportation (including ships) injecting government spending into the economy. Unsurprisingly, given this favouring of domestic industry at the expense of its rivals and the subject working class population the mercantilist period was one of generally rapid growth, particularly in England.
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Les politiques mercantilistes prirent de nombreuses formes, parmi lesquelles celle de l'état fournissant du capital aux nouvelles industries, en les exemptant de règles corporatives et de taxes, en établissant des monopoles sur les marchés locaux, étrangers et coloniaux, et décernant des titres et des pensions aux capitalistes qui réussissaient. En termes de commerce extérieur, l'état assistait ses propres capitalistes en imposant des droits de douane, des quotas, des interdictions sur les importations. Ils interdirent aussi l'exportation des outils et des technologies tout comme l'émigration des travailleurs qualifiés pour se jouer de la concurrence (ceci s'appliquait à toute colonie que tel ou tel état pouvait éventuellement posséder). D'autres politique furent mises en place en fonction de besoins spécifiques propre à chaque état. Par exemple, l'état Anglais imposa toute une série de Décret de Navigation qui forcèrent les marchands à utiliser des bateaux Anglais pour visiter ses ports et ses colonies ( cela détruisit le commerce en Hollande son principal concurrent). L'impact de la guerre ne devrait pas être minimisé non-plus , avec une demande en armes et en moyens de transports (bateaux inclus) injectant des dépenses gouvernementales dans l'économie. Sans surprise, la préférence pour l'industrie domestique aux dépens de ses rivaux et des la population des travailleurs la période mercantiliste fut une période de croissance rapide, particulièrement en Angleterre.
 
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As we discussed in section C.10, some kind of mercantilism has always been required for a country to industrialise. Over all, as economist Paul Ormerod puts it, the "advice to follow pure free-market polices seems . . . to be contrary to the lessons of virtually the whole of economic history since the Industrial Revolution . . . every country which has moved into . . . strong sustained growth . . . has done so in outright violation of pure, free-market principles." These interventions include the use of "tariff barriers" to protect infant industries, "government subsidies" and "active state intervention in the economy." He summarises: "The model of entrepreneurial activity in the product market, with judicious state support plus repression in the labour market, seems to be a good model of economic development." [The Death of Economics, p. 63]
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Thus the social forces at work creating capitalism was a combination of capitalist activity and state action. But without the support of the state, it is doubtful that capitalist activity would have been enough to generate the initial accumulation required to start the economic ball rolling. Hence the necessity of Mercantilism in Europe and its modified cousin of state aid, tariffs and "homestead acts" in America.  
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Comme nous l'avons abordé dans la section C.10, certains types de mercantilisme ont toujours été requis pour qu'un pays s'industrialise. Par dessus tout, comme l'économiste Paul Ormerod le dit, le ''conseil de suivre des politiques de pur marché libre semble... être contraire aux leçons de virtuellement toute l'histoire économique depuis la Révolution Industrielle... chaque pays qui s'est orienté vers... une croissance forte et durable... l'a fait dans l'illégale violation des principes de pur marché libre."''Ces interventions incluent l'utilisation de ''"barrière fiscales/douanières"'' pour protéger les jeunes industries, de ''"subventions gouvernementales"'' et d' ''"interventions actives de l'état dans l'économie.''Il résume: ''"Le modèle d'activité dans le marché des produits manufacturés, avec le soutient judicieux de l'état plus la répression sur le marché du travail, semble être un bon modèle de développement économique.''[La Mort des Economies, p. 63]
  
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Par conséquent, les forces sociales travaillant à la création du capitalisme furent l'activité capitaliste et l'action de l'état. Mais sans le soutient de l'état, on peut  rationnellement douter que l'activité capitaliste aurait suffit à générer l'accumulation initiale requise pour lancer la machine économique. D'où la nécessité du Mercantilisme en Europe et ses version modifiées d'aides étatique, de taxes douanières et de "Décrèts sur la Propriété" en Amérique.
 
==notes et references==
 
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Latest revision as of 08:20, 24 May 2011

FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
F - L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ?

Introduction

F.1 - Les "anarcho"-capitalistes sont-ils vraiment des anarchistes ?


F.2 - Que signifie "liberté" pour les "anarcho"-capitalistes ?


F.2.1 - Comment la propriété privée affecte la liberté ?
F.2.2 - Les libertarians-capitalistes supportent-ils l'esclavage ?

F.3 - Pourquoi les "anarcho"-capitalistes n'attribuent-ils généralement peu ou pas de valeur à l'"égalité" ?


F.3.1 - Pourquoi la négligence vis-à-vis de l'égalité est-elle si importante ?
F.3.2 - Peut-il y avoir une harmonie des intérêts dans une société inégalitaire ?

F.4 - Quelle est la position des libertariens sur la propriété privée ?


F.4.1 - Quel est le problème avec la théorie de propriété « homesteading » ?

F.5 - Privatiser les « terrains communaux » augmentera-t-il la liberté ?


F.6 - L'"anarcho"-capitalisme est il contre l'État ?


F.6.1 - Quel est le problème avec cette justice de « libre marché » ?
F.6.2 - Quelles sont les conséquences sociales d'un tel système ?
F.6.3 - Mais sûrement que les forces du marché arrêteront l'abus des riches ?
F.6.4 - Pourquoi ces « associations de défense » sont-elles des États ?

F.7 - Comment l'histoire de l'"anarcho"-capitalisme prouve-t-elle que cette théorie n'est pas anarchiste ?


F.7.1 - Les gouvernements en concurrence sont-ils de l'anarchisme?
F.7.2 - Le gouvernement est-il compatible avec l'anarchisme ?
F.7.3 - Peut-il exister un "anarchisme" de droite ?

F.8 - Quel rôle l'État a-t-il pris dans la création du capitalisme ?


F.8.1 - Quelles sont les forces sociales derrière la montée du capitalisme ?
F.8.2 - Quel était le contexte social amenant le « laissez-faire » ?
F.8.3 - Quelles autres formes l'intervention de l'État ont-elles prises en créant le capitalisme ?
F.8.4 - Les « enclosures » ne sont-elles pas un mythe socialiste ?
F.8.5 - Que diriez-vous du manque de clôtures en Amérique ?
F.8.6 - Comment les travailleurs voient-ils l'élévation de capitalisme ?
Sommaire complet et détaillé


Catégorie:L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ? La société capitaliste est un développement relativement récent pour Marx, alors que des marchés ont existé pendant des millénaires "l'ère capitaliste date du seizième siècle."[Capital, vol. 1, p. 876]Comme Murray Boochkin le faisait remarquer, pendant une "longue période, s'étendant peut-être sur plus de cinq siècles,"le capitalisme " a co-existé avec les relations de type féodales et celles de commodités simplesen Europe. Il soutient que cette période "ne peut simplement être qualifiée de 'transitoire' sans faire une interprétation du passé selon le présent."[de Urbanisation vers les Villes,p.178] En d'autres termes, le capitalisme ne fut pas le débouché inévitable de l'"histoire" ou de l'évolution sociale.

Boochkin poursuivait en notant que le capitalisme existait "avec une implication grandissante dans l'économie hétéroclite de l'Ouest du quatorzième siècle au dix-septième"mais qu'il s'est " soudain propagé d'une façon explosive en Europe, particulièrement en Angleterre, au cours du dix-huitième et encore plus au dix-neuvième siècles.[Op. Cit., p. 181] Viens alors la question, qu'y a t-il derrière cette cette essor significatif? Le capitalisme s'étend-il si soudainement de par l'inhérence de sa nature efficace ou y avait-il d'autres forces, non-économiques, en action ? Comme nous allons le montrer, il s'agit principalement et de loin de la deuxième réponse -- le capitalisme est née, non-pas de forces économiques mais des actions politiques prise par l'élite sociales qu'il enrichit. Contrairement à la production artisanale, le travail salarié génère des inégalités et de la richesse pour quelques uns, et sera ainsi sélectionné, protégé et encouragé par ceux qui contrôlent l'état par leurs propres intérêts économiques et sociaux.

Le développement du capitalisme en Europe fut favorisé par deux élites sociales, la classe capitaliste naissante au sein des villes médiévales déchues et l'état absolutiste. La ville médiévale était en tout points modifiée par l'augmentation du pouvoir du capital commercial, principalement causée par le commerce extérieur ...En cela l'unité interne de la commune fut ramollie laissant place à l'essor d'un système de castes et menant nécessairement à une inégalité progressive d'intérêt social. Les minorités de privilégiés appuyèrent de tout leur poids une centralisation des forces politiques de la communauté... Le mercantilisme dans les villes en péril des Républiques amena logiquement une demande pour des unités économiques plus larges [i.e nationaliser le marché]; et ainsi le désir de formes politique plus puissantes fut intensément attisé... Par conséquent la ville est graduellement devenue un petit état, pavant la voie menant aux futurs état nationaux." [Rudolph Rocker, Nationalisme et culture, p. 94]. Kropotkine insistait sur le fait que dans cette destruction de l'auto-organisation communale l'état ne servait pas seulement les intérêts de la classe capitaliste naissante mais aussi ses propres intérêts. Tout comme les propriétaires de terres recherchant une force de travail et un marché du travail constitué d'individus distincts et isolés, l'état cherche à éliminer tous les rivaux potentiels à son pouvoir et s'oppose ainsi à toute coalition et toute société privée, quel que soient leurs buts.[L'Etat: Son Rôle Historique, p.53]

Le pouvoir économique grandissant des proto-capitalistes entrait conflit avec celui des seigneurs féodaux, ce qui signifiait que les premiers avaient besoins d'aide pour consolider leur position. Cette aide parvint sous la forme d'un état monarchique qui, à son tour, eu besoin de support face aux seigneur féodaux. Avec la force de l'absolutisme à l'appui, le capital pourrait commencer le processus d'augmentation de son pouvoir et son influence en étendant le "marché" à travers l'action étatique. Cette utilisation de la coercition étatique était requise car, comme Boochkin en pris note "dans toute société pré-capitaliste des forces d'opposition...existaient pour restreindre l'économie de marché. Non moins significativement, beaucoup de sociétés pre-capitalistes ont monté ce qu'elles pensaient être d'insurmontables obstacles à la pénétration de l'Etat dans la vie sociale."Il remarquait que la "puissance des communautés villageoises résistantes à l'invasion du commerce et des formes politiques despotiques dans ce qui demeurait du substrat communal de la société. La violence de l'Etat était nécessaire pour briser cette résistance et, bien entendu La classe qui bénéficie le plus de l'état-nation émergeant était la bourgeoisie Européenne... Cette structure... jetait les bases du formidable prochain système de mobilisation du travail: l'usine." [L'Ecologie de la Liberté p.207-208 et p.236] L'état absolutiste, notait Rocker, "était dépendant de l'aide de ces nouvelles forces économiques, et vice et versa et ainsi " a tout d'abord fait les affaires du capital commercialses coffres étant remplis par l'expansion du commerce. Ses armées et ses flottes "contribuèrent à l'expansion de la production industrielle car elles nécessitaient un nombre de choses pour leur production à grande échelle auxquelles les boutiques des petits commerçants n'étaient plus adaptées. Par conséquent advinrent progressivement les fameuses manufactures, avatars des grandes industries à venir.[Op. Cit., pp. 117-8] En cela, il est impossible de sous-estimer le rôle de la puissance étatique dans la création des pré-conditions des 2 capitalismes que sont l'agriculture et industrie.

Certaines des plus importantes action étatiques du point de vue de la jeune industrie était le fameux Acte de Confinement, par lequel les choses "communes" -- les libres terres cultivables partagées communément les paysans dans la plupart des villages ruraux -- furent "confinées" ou incorporées dans les domaines de divers seigneurs territoriaux en tant que propriété privée (voir section F.8.3). Cela assurait un réservoir de travailleurs sans terre qui n'avait d'autre option que de vendre leur travail aux seigneurs des terres et aux capitalistes. En fait, l'indépendance largement répandue causé par la possession de la majorité des foyers de terre a suscité des plaintes , comme l'un le décrit "que les homme qui devraient travailler comme travailleurs-salariés s'accrochent aux terres et dans l'idiotie de leurs coeur préfèrent l'indépendance en tant que squatteurs à l'emploi par un maître"[cité par Allan Engler, Les Apôtres de l'Avarice,p.12] Une fois au service d'un maître, l'état était toujours à même de réprimer tout signe d"idiotie" et dindépendance (comme les grèves, les attaques armées et ce genre de choses). Par exemple, la France du dix-septième siècle a vue un "nombre de décrets...qui interdirent aux travailleur dans changer leur emploi ou qui prohibèrent les assemblées de travailleurs ou les grèves sous peine de supplice punitif ou même de mort.(Même la Faculté de Théologie de l'Université de Paris jugea pertinent de se prononcer solennelement contre le pêché des organisations des travailleurs)"[Maurice Dobb, Etudes en Développement Capitaliste, p. 160]

De plus, d'autres forme de soutient étatique garantirent aux firmes capitalistes d'avoir une longueur d'avance, assurant ainsi leur domination sur d'autres formes de travail (comme les coopératives). Une façon majeure de créer des réservoirs de ressources qui pourraient être utilisées pour l'investissement était l'utilisation de politiques mercantilistes utilisant des mesures protectionnistes pour enrichir les capitalistes et les seigneurs des terres aux dépens des consommateurs et de leurs travailleurs. Par exemple, l'une des complaintes les plus redondantes de ces premiers capitalistes était que les travailleurs pouvaient ne pas travailler régulièrement. Une fois qu'il avait travaillé quelques jours, ils disparaissaient ayant gagné suffisamment d'argent pour vivre. Avec des prix plus élevé pour la bouffe, causés par des mesures protectionnistes, les travailleurs devaient travailler plus dur, plus longtemps et s'habituèrent au travail à l'usine. De plus, le mercantilisme permit à l'industrie naissante de se développer en faisant fit de la concurrence étrangère et a permis aux industriels de réaliser des excédents de profits qu'ils pourraient ensuite utiliser pour augmenter leurs investissements. Des mots de l'économiste historien marxiste Maurice Dobb:

"Pour faire court, le Système Marchand était un système d'exploitation régulé par l'Etat à travers le commerce qui a joué un rôle prépondérant durant l'adolescence de l'industrie capitaliste: c'était essentiellement la politique économique d'un age d'accumulation primitive.[Op. Cit., p. 209]

Rocker résume cela ainsi :

"quand l'absolutisme a victorieusement vaincu toute opposition à l'unification nationale, par sa poursuite active du mercantilisme et du monopole économique il donna à l'évolution sociale toute entière une direction qui ne pouvait que mener au capitalisme[Op. Cit., pp. 116-7]

Les politiques mercantilistes prirent de nombreuses formes, parmi lesquelles celle de l'état fournissant du capital aux nouvelles industries, en les exemptant de règles corporatives et de taxes, en établissant des monopoles sur les marchés locaux, étrangers et coloniaux, et décernant des titres et des pensions aux capitalistes qui réussissaient. En termes de commerce extérieur, l'état assistait ses propres capitalistes en imposant des droits de douane, des quotas, des interdictions sur les importations. Ils interdirent aussi l'exportation des outils et des technologies tout comme l'émigration des travailleurs qualifiés pour se jouer de la concurrence (ceci s'appliquait à toute colonie que tel ou tel état pouvait éventuellement posséder). D'autres politique furent mises en place en fonction de besoins spécifiques propre à chaque état. Par exemple, l'état Anglais imposa toute une série de Décret de Navigation qui forcèrent les marchands à utiliser des bateaux Anglais pour visiter ses ports et ses colonies ( cela détruisit le commerce en Hollande son principal concurrent). L'impact de la guerre ne devrait pas être minimisé non-plus , avec une demande en armes et en moyens de transports (bateaux inclus) injectant des dépenses gouvernementales dans l'économie. Sans surprise, la préférence pour l'industrie domestique aux dépens de ses rivaux et des la population des travailleurs la période mercantiliste fut une période de croissance rapide, particulièrement en Angleterre.

Comme nous l'avons abordé dans la section C.10, certains types de mercantilisme ont toujours été requis pour qu'un pays s'industrialise. Par dessus tout, comme l'économiste Paul Ormerod le dit, le conseil de suivre des politiques de pur marché libre semble... être contraire aux leçons de virtuellement toute l'histoire économique depuis la Révolution Industrielle... chaque pays qui s'est orienté vers... une croissance forte et durable... l'a fait dans l'illégale violation des principes de pur marché libre."Ces interventions incluent l'utilisation de "barrière fiscales/douanières" pour protéger les jeunes industries, de "subventions gouvernementales" et d' "interventions actives de l'état dans l'économie.Il résume: "Le modèle d'activité dans le marché des produits manufacturés, avec le soutient judicieux de l'état plus la répression sur le marché du travail, semble être un bon modèle de développement économique.[La Mort des Economies, p. 63]

Par conséquent, les forces sociales travaillant à la création du capitalisme furent l'activité capitaliste et l'action de l'état. Mais sans le soutient de l'état, on peut rationnellement douter que l'activité capitaliste aurait suffit à générer l'accumulation initiale requise pour lancer la machine économique. D'où la nécessité du Mercantilisme en Europe et ses version modifiées d'aides étatique, de taxes douanières et de "Décrèts sur la Propriété" en Amérique.

notes et references[edit]