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Nous avons donc une contradiction clé au sein de l'"anarcho"-capitalisme. Bien qu'ils déplorent l'intervention de l'Etat sur le marché, leur hypothèse sous-jacente est qu'il n'a pas d'effet réel sur la manière dont la société a évolué au fil des siècles. Par une remarquable coïncidence, l'effet net de toute cette intervention de l'Etat était de produire une économie capitaliste identique dans toutes les fonctions que celle qui aurait été produit si la société avait été laissé à elle-même évoluer naturellement. Il semble étrange que la violence d'Etat arrive à produire le même système économique que celui produit par les "libertariens" et les économistes Autrichiens en déduisant logiquement les concepts de quelques axiomes et hypothèses de base. Même plus d'une coïncidence, ces conclusions se trouvent également être presque exactement les mêmes que celles de ceux qui ont bénéficié de la contrainte des états antérieurs, voulant entendre - à savoir, la propriété privée est bonne, les syndicats et les grèves sont mauvaises, que l'État devrait pas interférer avec le pouvoir des patrons et ne devrait même pas penser à aider la classe ouvrière (chômeurs ou non). Ainsi, alors que leurs conseils et leur rhétorique peut avoir changé, le rôle social des économistes ne l'est pas. L'action de l'État est tenu de déposséder les producteurs directs des moyens d'existence (en particulier la terre) et à réduire les salaires réels des travailleurs afin qu'ils aient à fournir régulièrement un travail en obéissant. À cet égard, les capitalistes ont reçus beaucoup de conseils de par des économistes les plus jeunes autant que les documents de l'historien marxiste de l'économie Michael Perelman dans les moindres détails. Comme il le résume, "''l'économie politique classique a été consacré à la promotion de l'accumulation primitive dans le but de favoriser le développement capitaliste, même si la logique de l'accumulation primitive est en conflit direct avec la politique des économistes classique vise l'adhésion aux valeurs du laissez-faire''"<ref>L'Invention du capitalisme, p. 12</ref>. Le tournant du "laissez-faire" a été possible parce que le pouvoir direct de l'Etat pouvait être le plus souvent remplacé par le pouvoir économique pour assurer la dépendance de la classe ouvrière.
 
Nous avons donc une contradiction clé au sein de l'"anarcho"-capitalisme. Bien qu'ils déplorent l'intervention de l'Etat sur le marché, leur hypothèse sous-jacente est qu'il n'a pas d'effet réel sur la manière dont la société a évolué au fil des siècles. Par une remarquable coïncidence, l'effet net de toute cette intervention de l'Etat était de produire une économie capitaliste identique dans toutes les fonctions que celle qui aurait été produit si la société avait été laissé à elle-même évoluer naturellement. Il semble étrange que la violence d'Etat arrive à produire le même système économique que celui produit par les "libertariens" et les économistes Autrichiens en déduisant logiquement les concepts de quelques axiomes et hypothèses de base. Même plus d'une coïncidence, ces conclusions se trouvent également être presque exactement les mêmes que celles de ceux qui ont bénéficié de la contrainte des états antérieurs, voulant entendre - à savoir, la propriété privée est bonne, les syndicats et les grèves sont mauvaises, que l'État devrait pas interférer avec le pouvoir des patrons et ne devrait même pas penser à aider la classe ouvrière (chômeurs ou non). Ainsi, alors que leurs conseils et leur rhétorique peut avoir changé, le rôle social des économistes ne l'est pas. L'action de l'État est tenu de déposséder les producteurs directs des moyens d'existence (en particulier la terre) et à réduire les salaires réels des travailleurs afin qu'ils aient à fournir régulièrement un travail en obéissant. À cet égard, les capitalistes ont reçus beaucoup de conseils de par des économistes les plus jeunes autant que les documents de l'historien marxiste de l'économie Michael Perelman dans les moindres détails. Comme il le résume, "''l'économie politique classique a été consacré à la promotion de l'accumulation primitive dans le but de favoriser le développement capitaliste, même si la logique de l'accumulation primitive est en conflit direct avec la politique des économistes classique vise l'adhésion aux valeurs du laissez-faire''"<ref>L'Invention du capitalisme, p. 12</ref>. Le tournant du "laissez-faire" a été possible parce que le pouvoir direct de l'Etat pouvait être le plus souvent remplacé par le pouvoir économique pour assurer la dépendance de la classe ouvrière.
  
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Inutile de dire, quelques "libertariens" reconnaîssent que l'État a joué un rôle dans la vie économique pour la montée et le développement du capitalisme. Donc, ils font une différence entre les "mauvais" hommes d'affaires (qui ont pris les aides de l'État) et les "bons" (qui ne l'ont pas pris). Ainsi Rothbard selon laquelle les marxistes n'ont pas "''fait de distinction entre la « bourgeoisie » qui fait usage de l'État, et la bourgeoisie qui a agi sur le marché libre''"<ref>The Ethics of Liberty, p. 72</ref>. Mais un tel argument est absurde car il ne tient pas compte du fait que le "marché libre" est un réseau (et défini par l'État par les droits à la propriété qu'il applique). Cela signifie que l'intervention de l'Etat dans une partie de l'économie a des ramifications dans d'autres régions, en particulier si l'action de l'État en question est l'expropriation et / ou la protection des ressources productives (terres et les lieux de travail) ou de fausser le marché du travail en faveur des patrons. En d'autres termes, la perspective individualiste de l'"anarcho"-capitalisme aveugle ses partisans à l'évidence sur la nature collective de l'exploitation et de l'oppression de la classe ouvrière qui découle de la participation collective et d'interconnexion de la production et de l'investissement dans une véritable économie. L'action de l'État soutenu par les secteurs de la classe capitaliste a, pour utiliser le jargon économique, des externalités positives pour le reste. Ils ont, en général, bénéficié en tant que classe, comme la souffrance collective des personnes de la classe ouvrière, car il limite leur choix disponible par ceux souhaités par la situation économique et politique des maîtres (généralement les mêmes personnes). À ce titre, les "libertariens" ne comprennent pas la base classiste de l'intervention d'Etat.
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Par exemple, les propriétaires de l'acier américain et d'autres entreprises qui ont augmenté leurs richesses et les grandes entreprises derrière les murs protectionnistes sont de toute évidence une "mauvaise" bourgeoisie. Mais était ce la bourgeoisie qui a fourni aux entreprises sidérurgiques le charbon, les machines, la nourriture, la «défense» et ainsi ne tirant pas parti de l'action de l'Etat ? Et les fournisseurs de produits de luxe pour les riches propriétaires de l'entreprise sidérurgique, n'ont-ils pas bénéficiés de l'action de l'Etat ? Ou, les fournisseurs de produits de base pour les travailleurs qui travaillent dans les usines d'acier que les tarifs ont rendus possible, n'ont-ils pas bénéficiés ? Et les fournisseurs de ces fournisseurs ? Et les fournisseurs de ces fournisseurs ? Et les utilisateurs de la technologie introduite pour la première fois dans l'industrie par des entreprises protégées par les ordres de l'état n'en bénéficient ils pas également ? Et les capitalistes qui ont un grand nombre de gens de la classe ouvrière, de paysans sans terre, participants de choisir de bénéficier au « monopole terrien » même si ils ne peuvent pas, contrairement aux autres capitalistes, directement préconiser ça ? Elle a augmenté le bassin du travail salarié pour tous les capitalistes et l'augmentation de leur position de négociation / pouvoir sur le marché du travail au détriment de la classe ouvrière. En d'autres termes, une telle politique a permis de maintenir un pouvoir du marché capitaliste, indépendamment de savoir si des hommes politiques capitalistes ont encouragés à voter pour le créer ou le maintenir. Et, de même, tous les capitalistes américains ont bénéficiés de l'évolution de la loi commune [common law] de reconnaître et de protéger la propriété privée capitaliste et les droits que l'État a appliquée au 19e siècle (voir la section [[B.2.5]]).
  
Needless to say, some right-"libertarians" recognise that the state played some role in economic life in the rise and development of capitalism. So they contrast "bad" business people (who took state aid) and "good" ones (who did not). Thus Rothbard's comment that Marxists have "made no particular distinction between 'bourgeoisie' who made use of the state, and bourgeoisie who acted on the free market." [The Ethics of Liberty, p. 72] But such an argument is nonsense as it ignores the fact that the "free market" is a network (and defined by the state by the property rights it enforces). This means that state intervention in one part of the economy will have ramifications in other parts, particularly if the state action in question is the expropriation and/or protection of productive resources (land and workplaces) or the skewing of the labour market in favour of the bosses. In other words, the individualistic perspective of "anarcho"-capitalism blinds its proponents to the obvious collective nature of working class exploitation and oppression which flows from the collective and interconnected nature of production and investment in any real economy. State action supported by sectors of the capitalist class has, to use economic jargon, positive externalities for the rest. They, in general, benefit from it as a class just as working class people suffers from it collectively as it limits their available choices to those desired by their economic and political masters (usually the same people). As such, the right-"libertarian" fails to understand the class basis of state intervention.
 
  
For example, the owners of the American steel and other companies who grew rich and their companies big behind protectionist walls were obviously "bad" bourgeoisie. But were the bourgeoisie who supplied the steel companies with coal, machinery, food, "defence" and so on not also benefiting from state action? And the suppliers of the luxury goods to the wealthy steel company owners, did they not benefit from state action? Or the suppliers of commodities to the workers that laboured in the steel factories that the tariffs made possible, did they not benefit? And the suppliers to these suppliers? And the suppliers to these suppliers? Did not the users of technology first introduced into industry by companies protected by state orders also not benefit? Did not the capitalists who had a large pool of landless working class people to select from benefit from the "land monopoly" even though they may not have, unlike other capitalists, directly advocated it? It increased the pool of wage labour for all capitalists and increased their bargaining position/power in the labour market at the expense of the working class. In other words, such a policy helped maintain capitalist market power, irrespective of whether individual capitalists encouraged politicians to vote to create/maintain it. And, similarly, all American capitalists benefited from the changes in common law to recognise and protect capitalist private property and rights that the state enforced during the 19th century (see section B.2.5).
 
  
 
Rothbard, in other words, ignores class theft and the accumulative effect of stealing both productive property and the products of the workers who use it. He considered the "moral indignation" of socialism arose from the argument "that the capitalists have stolen the rightful property of the workers, and therefore that existing titles to accumulated capital are unjust." He argued that given "this hypothesis, the remainder of the impetus for both Marxism and anarchosyndicalism follow quite logically." However, Rothbard's "solution" to the problem of past force seems to be (essentially) a justification of existing property titles and not a serious attempt to understand or correct past initiations of force that have shaped society into a capitalist one and still shape it today. This is because he is simply concerned with returning property which has been obviously stolen and can be returned to those who have been directly dispossessed or their descendants (for example, giving land back to peasants or tenant farmers). If this cannot be done then the "title to that property, belongs properly, justly and ethically to its current possessors." [Op. Cit., p. 52 and p. 57] At best, he allows nationalised property and any corporation which has the bulk of its income coming from the state to be "homesteaded" by their workers (which, according to Rothbard's arguments for the end of Stalinism, means they will get shares in the company). The end result of his theory is to leave things pretty much as they are. This is because he could not understand that the exploitation of the working class was/is collective in nature and, as such, is simply impossible to redress it in his individualistic term of reference.  
 
Rothbard, in other words, ignores class theft and the accumulative effect of stealing both productive property and the products of the workers who use it. He considered the "moral indignation" of socialism arose from the argument "that the capitalists have stolen the rightful property of the workers, and therefore that existing titles to accumulated capital are unjust." He argued that given "this hypothesis, the remainder of the impetus for both Marxism and anarchosyndicalism follow quite logically." However, Rothbard's "solution" to the problem of past force seems to be (essentially) a justification of existing property titles and not a serious attempt to understand or correct past initiations of force that have shaped society into a capitalist one and still shape it today. This is because he is simply concerned with returning property which has been obviously stolen and can be returned to those who have been directly dispossessed or their descendants (for example, giving land back to peasants or tenant farmers). If this cannot be done then the "title to that property, belongs properly, justly and ethically to its current possessors." [Op. Cit., p. 52 and p. 57] At best, he allows nationalised property and any corporation which has the bulk of its income coming from the state to be "homesteaded" by their workers (which, according to Rothbard's arguments for the end of Stalinism, means they will get shares in the company). The end result of his theory is to leave things pretty much as they are. This is because he could not understand that the exploitation of the working class was/is collective in nature and, as such, is simply impossible to redress it in his individualistic term of reference.  

Revision as of 12:04, 22 June 2008

FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
F - L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ?

Introduction

F.1 - Les "anarcho"-capitalistes sont-ils vraiment des anarchistes ?


F.2 - Que signifie "liberté" pour les "anarcho"-capitalistes ?


F.2.1 - Comment la propriété privée affecte la liberté ?
F.2.2 - Les libertarians-capitalistes supportent-ils l'esclavage ?

F.3 - Pourquoi les "anarcho"-capitalistes n'attribuent-ils généralement peu ou pas de valeur à l'"égalité" ?


F.3.1 - Pourquoi la négligence vis-à-vis de l'égalité est-elle si importante ?
F.3.2 - Peut-il y avoir une harmonie des intérêts dans une société inégalitaire ?

F.4 - Quelle est la position des libertariens sur la propriété privée ?


F.4.1 - Quel est le problème avec la théorie de propriété « homesteading » ?

F.5 - Privatiser les « terrains communaux » augmentera-t-il la liberté ?


F.6 - L'"anarcho"-capitalisme est il contre l'État ?


F.6.1 - Quel est le problème avec cette justice de « libre marché » ?
F.6.2 - Quelles sont les conséquences sociales d'un tel système ?
F.6.3 - Mais sûrement que les forces du marché arrêteront l'abus des riches ?
F.6.4 - Pourquoi ces « associations de défense » sont-elles des États ?

F.7 - Comment l'histoire de l'"anarcho"-capitalisme prouve-t-elle que cette théorie n'est pas anarchiste ?


F.7.1 - Les gouvernements en concurrence sont-ils de l'anarchisme?
F.7.2 - Le gouvernement est-il compatible avec l'anarchisme ?
F.7.3 - Peut-il exister un "anarchisme" de droite ?

F.8 - Quel rôle l'État a-t-il pris dans la création du capitalisme ?


F.8.1 - Quelles sont les forces sociales derrière la montée du capitalisme ?
F.8.2 - Quel était le contexte social amenant le « laissez-faire » ?
F.8.3 - Quelles autres formes l'intervention de l'État ont-elles prises en créant le capitalisme ?
F.8.4 - Les « enclosures » ne sont-elles pas un mythe socialiste ?
F.8.5 - Que diriez-vous du manque de clôtures en Amérique ?
F.8.6 - Comment les travailleurs voient-ils l'élévation de capitalisme ?
Sommaire complet et détaillé


Catégorie:L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ?

Si l'"anarcho"-capitaliste est à réclamer avec toute plausibilité que le capitalisme "réel" est non-étatique, ou qu'il peut exister sans Etat, il doit être démontré que le capitalisme a évolué naturellement, par opposition à l'intervention de l'Etat. En réalité, c'est le contraire qui est le cas. Le capitalisme est né de l'intervention de l'Etat. Selon les termes de Kropotkine, "l'État... Et le capitalisme... se sont développés côte à côte, se soutenant mutuellement et se renforcant les uns les autres"[1].

De nombreux auteurs ont fait cas de ce point. Par exemple, dans le chef-d'œuvre "La Grande Transformation" de Karl Polanyi, nous lisons que "la route vers le marché libre a été ouverte et reste ouverte par une énorme augmentation continue, organisé sur un mode centralisé et contrôlé par interventionnisme" de l'État[2]. Cette intervention a pris de nombreuses formes - par exemple, les aides de l'État au cours du "mercantilisme", qui a permis à la "fabrique" (c'est-à-dire l'industrie) de survivre et de se développer, les enclosures des terres communes, et ainsi de suite. En outre, la traite négrière, l'invasion brutale et la conquête des Amériques et d'autres nations "primitives", et le pillage de l'or, des esclaves, et des matières premières en provenance de l'étranger a aussi enrichi l'économie européenne, en donnant au développement du capitalisme un coup d'accélérateur. Ainsi Kropotkine:

"L'histoire de la genèse du capital a déjà été dit de nombreuses fois par les socialistes. Ils ont décrit comment il est né de la guerre et du pillage, de l'esclavage et du servage, de la fraude et de l'exploitation moderne. Ils ont montré à quel point il s'est nourri par le sang du travailleur, et comment peu à peu il a conquis le monde entier... la loi... a suivi les mêmes étapes que le capital... ils ont progressé de pair, se soutenant les uns les autres avec les souffrances de l'humanité"[3].

Ce processus est ce que Karl Marx appelle "l'accumulation primitive" et qui était marquée par une violence de l'Etat. Le capitalisme, comme il l'a dit mémorablement, "vient des gouttes de la tête aux pieds, de tous les pores, avec le sang et la saleté" et le "point de départ du développement qui a donné lieu à la fois à l'ouvrier salarié et au capitaliste a été la mise en esclavage du travailleur"[4] Or, si Marx et Kropotkine semblent trop engagés pour être honnête, nous avons le résumé de John Stuart Mill que les "arrangements sociaux de l'Europe moderne a commencé de par la distribution de propriété qui sont le résultat, pas de juste partage, ou d'acquisition par l'industrie, mais de conquête et de violence"[5].

On peut en dire autant de tous les pays. Ainsi, lorsque les partisans du capitalisme "libertarien" disent qu'ils sont contre l'"initiation de la force," il s'agit seulement de nouvelles initiations de la force: pour le système qu'ils soutiennent est né de nombreuses initiations de la force dans le passé (d'ailleurs, il faut aussi l'intervention de l'État pour la tenir en exercice - la section D.1 aborde ce point de détail). En effet, de nombreux penseurs ont fait valoir que c'est précisément ce soutien et cette coercition de l'Etat (en particulier la séparation des gens de la terre) qui a joué le rôle clé permettant de développer le capitalisme plutôt que la théorie selon laquelle les "économies précédentes" l'auraient fait. Comme le penseur de gauche allemand Franz Oppenheimer (dont Murray Rothbard a cité sélectivement) l'a fait valoir, "le concept de «l'accumulation primitive», ou d'un magasin d'origine de la richesse, des terres et des propriétés meubles, ont étés apportés par des moyens de pures forces économiques" tandis que "tout en semblant plausible" c'est en fait "tout faux, c'est une 'histoire étalonné' ou c'est une théorie de classe utilisé pour justifier les privilèges des classes supérieures"[6]. En tant qu'individualiste anarchiste, Kevin Carson a résumé dans le cadre de son excellent aperçu, ce processus historique :

"Le capitalisme n'a jamais été mis en place par le biais du libre marché. Il a toujours été établi par une révolution d'en haut, imposée par une classe dirigeante avec ses origines dans l'Ancien Régime... Par une classe dirigeante pré-capitaliste qui a été transformé d'une manière capitaliste. En Angleterre, c'était l'aristocratie fonciére, en France, la bureaucratie de Napoleon III, en Allemagne, les Junkers, au Japon, l'ère Meiji. En Amérique, la plus proche pour une approche bourgeoise de l'évolution «naturelle», l'industrialisation a été faite par une aristocratie de mercantiliste fédéraliste magnats de transport et des propriétaires"[7].

Cela, l'histoire réelle du capitalisme, sera discuté dans les sections suivantes. Il est donc paradoxal d'entendre des "libertariens" chanter les louanges d'un capitalisme qui n'a jamais existé et demande instamment son adoption par toutes les nations, en dépit de la preuve historique qui suggère que seule l'intervention de l'État capitaliste a fait des économies viables - même dans ce haut lieu de la «libre entreprise», les États-Unis. Comme Noam Chomsky le fait valoir, "mais qui, si ce n'est un fou, pourrait s'opposés à la mise en place d'une industrie textile en Nouvelle-Angleterre au début du XIXe siècle, lorsque la production textile britannique est ainsi beaucoup plus efficace que la moitié du secteur industriel de la Nouvelle-Angleterre qui aurait fait faillite sans les protections très élevés de droits de douane, mettant ainsi fin au développement industriel aux Etats-Unis ? ou les droits de douane élevés qui radicalement mettent en cause l'efficacité économique pour permettre aux États-Unis de développer l'acier et d'autres capacités de fabrication, ou le montant brut des distorsions du marché qu'a créé l'électronique moderne ?"[8]. Cette ingérence de l'Etat dans l'économie est souvent dénoncé et rejeté par les "libertariens" comme du mercantilisme. Toutefois, affirmer que le "mercantilisme" n'est pas le capitalisme n'a pas beaucoup de sens. Sans mercantilisme, le "bon" capitalisme ne se serait jamais développé, et toute tentative de divorce d'un système social d'avec ses racines est ahistorique et est une blague pour la pensée critique (notamment le fait que le "bon" capitalisme se transforme régulièrement en mercantilisme).

De même, c'est un peu ironique quand les "anarcho"-capitalistes et autres "libertariens" font des allégations selon laquelle ils soutiennent la liberté des individus de choisir leur manière de vivre. Après tout, la classe ouvrière n'a pas eu ce choix lorsque le capitalisme s'est développé. Au lieu de cela, leur droit de choisir leur propre mode de vie a été constamment violé et privé - et justifiée par les principaux économistes capitalistes de leur temps. Pour atteindre cet objectif, la violence de l'Etat a un objectif général, à déposséder les gens qui travaillent de l'accès aux moyens d'existence (en particulier la terre) et de les rendre dépendants des propriétaires et des capitalistes pour gagner une vie. La coercition d'état, "qui crée la relation-capital peut être rien d'autre que le processus de divorce entre le travailleur et le possesseur des conditions de son propre travail, c'est un processus qui exploite deux transformations, par laquelle les moyens sociaux de subsistance et de production sont transformé en capital, et les producteurs sont immédiatement transformés en ouvriers salariés. La dite 'accumulation primitive', donc, n'est rien d'autre que le processus historique de divorce entre le producteur et les moyens de production"[9]. Donc, pour prétendre que maintenant (après que le capitalisme ait été créé), nous avons la chance d'essayer et de vivre comme nous aimons est insultant à l'extrême. Les options disponibles dont nous disposons ne sont pas indépendantes de la société dans laquelle nous vivons et sont mis en forme de manière décisive par le passé. énoncer que nous sommes "libres" de vivre comme nous aimons (dans le cadre des lois du capitalisme, bien sûr) fait valoir essentiellement que nous sommes en mesure (en théorie) d'"acheter" la liberté de chaque individu en raison de celles qui nous ont étés volées en premier lieu. ça ne tient pas compte des siècles de violence de l'Etat requis pour produire le travailleur «libre» qui fait un accord "volontaire" contraint par les conditions sociales que cela a créé.

L'histoire de la coercition et de l'intervention de l'Etat est indissociable de l'histoire du capitalisme : il est contradictoire de célébrer ce dernier tout en prétendant condamner le premier. Dans la pratique, le capitalisme a toujours signifié l'intervention sur les marchés pour aider les entreprises et les riches. C'est ce qui a été appelé par les partisans du capitalisme le "laissez-faire" qui n'était rien de tel et représentait le programme politico-économique d'une fraction de la classe capitaliste plutôt que d'un ensemble de principes de "mains invisible du marché". Comme l'individualiste anarchiste Kevin Carson a résumé, la "nostalgie de ce qui est appelé « laissez-faire » est en fait un système d'intervention continu de l'Etat, pour subventionner l'accumulation, garantir le privilège, et maintenir la discipline au travail"[10]. En outre, il y a d'apparentes réticences par ces défenseurs du "marché libre" (c'est-à-dire les partisans du capitalisme de "libre marché") de faire la distinction entre l'historique et l'actuel capitalisme non libre et l'autre économie de marché réellement libre qu'ils demandent de leurs voeux. Il est courant d'entendre les "anarcho"-capitalistes pointer à l'état fondé sur le système capitaliste comme la justification de leur point de vue (et même plus surréaliste de les voir pointer des systèmes pré-capitalistes comme des exemples de leur idéologie). Il devrait être évident qu'ils ne peuvent pas faire dans les deux sens.

En d'autres termes, Rothbard et d'autres "anarcho"-capitalistes traitent le capitalisme comme s'il s'agissait de l'ordre naturel des choses plutôt qu'êtant le produit des siècles de capture et d'utilisation capitaliste du pouvoir de l'État pour promouvoir leurs propres intérêts. Le fait que les utilisations passées du pouvoir d'État capitaliste ait permis à des normes et des hypothèses de devenir le système par défaut par leur codification en droit de la propriété et justifiée par l'économie bourgeoise ne fait pas naturel. Le rôle de l'État dans la construction d'une économie capitaliste ne peut pas être ignoré ou minimisé comme le gouvernement a toujours été un instrument dans la création et le développement d'un tel système. Comme une critique des idées "libertariennes" l'expose, Rothbard "survole complètement le rôle de l'Etat dans la construction et le maintien d'une économie capitaliste à l'Ouest. Privilégiés à vivre au XXe siècle, longtemps après que les batailles mettant en place le capitalisme ont été combattus et gagnés, Rothbard voit l'état uniquement à titre de charge sur le marché et comme véhicule pour imposer toujours plus de charge de socialisme. Il manifeste une sorte de myopie historique qui lui permet d'effacer de nombreux siècles de l'expérience humaine dans une longue nuit de la tyrannie qui a pris fin qu'avec l'invention du libre marché et de ses triomphes «spontanés» sur le passé. Il est inutile de prétendre, comme Rothbard semble prêt à le faire, que le capitalisme aurait réussi sans l'État bourgeois, le fait est que tous les pays capitalistes se sont appuyés sur les mécanismes de gouvernement pour créer et pour préserver la politique et l'environnement légal requis pour leur système économique" Cela, bien sûr, ne l'a pas arrêté pour "critiquer les autres d'être non-historique"[11].

Nous avons donc une contradiction clé au sein de l'"anarcho"-capitalisme. Bien qu'ils déplorent l'intervention de l'Etat sur le marché, leur hypothèse sous-jacente est qu'il n'a pas d'effet réel sur la manière dont la société a évolué au fil des siècles. Par une remarquable coïncidence, l'effet net de toute cette intervention de l'Etat était de produire une économie capitaliste identique dans toutes les fonctions que celle qui aurait été produit si la société avait été laissé à elle-même évoluer naturellement. Il semble étrange que la violence d'Etat arrive à produire le même système économique que celui produit par les "libertariens" et les économistes Autrichiens en déduisant logiquement les concepts de quelques axiomes et hypothèses de base. Même plus d'une coïncidence, ces conclusions se trouvent également être presque exactement les mêmes que celles de ceux qui ont bénéficié de la contrainte des états antérieurs, voulant entendre - à savoir, la propriété privée est bonne, les syndicats et les grèves sont mauvaises, que l'État devrait pas interférer avec le pouvoir des patrons et ne devrait même pas penser à aider la classe ouvrière (chômeurs ou non). Ainsi, alors que leurs conseils et leur rhétorique peut avoir changé, le rôle social des économistes ne l'est pas. L'action de l'État est tenu de déposséder les producteurs directs des moyens d'existence (en particulier la terre) et à réduire les salaires réels des travailleurs afin qu'ils aient à fournir régulièrement un travail en obéissant. À cet égard, les capitalistes ont reçus beaucoup de conseils de par des économistes les plus jeunes autant que les documents de l'historien marxiste de l'économie Michael Perelman dans les moindres détails. Comme il le résume, "l'économie politique classique a été consacré à la promotion de l'accumulation primitive dans le but de favoriser le développement capitaliste, même si la logique de l'accumulation primitive est en conflit direct avec la politique des économistes classique vise l'adhésion aux valeurs du laissez-faire"[12]. Le tournant du "laissez-faire" a été possible parce que le pouvoir direct de l'Etat pouvait être le plus souvent remplacé par le pouvoir économique pour assurer la dépendance de la classe ouvrière.

Inutile de dire, quelques "libertariens" reconnaîssent que l'État a joué un rôle dans la vie économique pour la montée et le développement du capitalisme. Donc, ils font une différence entre les "mauvais" hommes d'affaires (qui ont pris les aides de l'État) et les "bons" (qui ne l'ont pas pris). Ainsi Rothbard selon laquelle les marxistes n'ont pas "fait de distinction entre la « bourgeoisie » qui fait usage de l'État, et la bourgeoisie qui a agi sur le marché libre"[13]. Mais un tel argument est absurde car il ne tient pas compte du fait que le "marché libre" est un réseau (et défini par l'État par les droits à la propriété qu'il applique). Cela signifie que l'intervention de l'Etat dans une partie de l'économie a des ramifications dans d'autres régions, en particulier si l'action de l'État en question est l'expropriation et / ou la protection des ressources productives (terres et les lieux de travail) ou de fausser le marché du travail en faveur des patrons. En d'autres termes, la perspective individualiste de l'"anarcho"-capitalisme aveugle ses partisans à l'évidence sur la nature collective de l'exploitation et de l'oppression de la classe ouvrière qui découle de la participation collective et d'interconnexion de la production et de l'investissement dans une véritable économie. L'action de l'État soutenu par les secteurs de la classe capitaliste a, pour utiliser le jargon économique, des externalités positives pour le reste. Ils ont, en général, bénéficié en tant que classe, comme la souffrance collective des personnes de la classe ouvrière, car il limite leur choix disponible par ceux souhaités par la situation économique et politique des maîtres (généralement les mêmes personnes). À ce titre, les "libertariens" ne comprennent pas la base classiste de l'intervention d'Etat.

Par exemple, les propriétaires de l'acier américain et d'autres entreprises qui ont augmenté leurs richesses et les grandes entreprises derrière les murs protectionnistes sont de toute évidence une "mauvaise" bourgeoisie. Mais était ce la bourgeoisie qui a fourni aux entreprises sidérurgiques le charbon, les machines, la nourriture, la «défense» et ainsi ne tirant pas parti de l'action de l'Etat ? Et les fournisseurs de produits de luxe pour les riches propriétaires de l'entreprise sidérurgique, n'ont-ils pas bénéficiés de l'action de l'Etat ? Ou, les fournisseurs de produits de base pour les travailleurs qui travaillent dans les usines d'acier que les tarifs ont rendus possible, n'ont-ils pas bénéficiés ? Et les fournisseurs de ces fournisseurs ? Et les fournisseurs de ces fournisseurs ? Et les utilisateurs de la technologie introduite pour la première fois dans l'industrie par des entreprises protégées par les ordres de l'état n'en bénéficient ils pas également ? Et les capitalistes qui ont un grand nombre de gens de la classe ouvrière, de paysans sans terre, participants de choisir de bénéficier au « monopole terrien » même si ils ne peuvent pas, contrairement aux autres capitalistes, directement préconiser ça ? Elle a augmenté le bassin du travail salarié pour tous les capitalistes et l'augmentation de leur position de négociation / pouvoir sur le marché du travail au détriment de la classe ouvrière. En d'autres termes, une telle politique a permis de maintenir un pouvoir du marché capitaliste, indépendamment de savoir si des hommes politiques capitalistes ont encouragés à voter pour le créer ou le maintenir. Et, de même, tous les capitalistes américains ont bénéficiés de l'évolution de la loi commune [common law] de reconnaître et de protéger la propriété privée capitaliste et les droits que l'État a appliquée au 19e siècle (voir la section B.2.5).


Rothbard, in other words, ignores class theft and the accumulative effect of stealing both productive property and the products of the workers who use it. He considered the "moral indignation" of socialism arose from the argument "that the capitalists have stolen the rightful property of the workers, and therefore that existing titles to accumulated capital are unjust." He argued that given "this hypothesis, the remainder of the impetus for both Marxism and anarchosyndicalism follow quite logically." However, Rothbard's "solution" to the problem of past force seems to be (essentially) a justification of existing property titles and not a serious attempt to understand or correct past initiations of force that have shaped society into a capitalist one and still shape it today. This is because he is simply concerned with returning property which has been obviously stolen and can be returned to those who have been directly dispossessed or their descendants (for example, giving land back to peasants or tenant farmers). If this cannot be done then the "title to that property, belongs properly, justly and ethically to its current possessors." [Op. Cit., p. 52 and p. 57] At best, he allows nationalised property and any corporation which has the bulk of its income coming from the state to be "homesteaded" by their workers (which, according to Rothbard's arguments for the end of Stalinism, means they will get shares in the company). The end result of his theory is to leave things pretty much as they are. This is because he could not understand that the exploitation of the working class was/is collective in nature and, as such, is simply impossible to redress it in his individualistic term of reference.

To take an obvious example, if the profits of slavery in the Southern states of America were used to invest in factories in the Northern states (as they were), does giving the land to the freed slaves in 1865 really signify the end of the injustice that situation produced? Surely the products of the slaves work were stolen property just as much as the land was and, as a result, so is any investment made from it? After all, investment elsewhere was based on the profits extracted from slave labour and "much of the profits earned in the northern states were derived from the surplus originating on the southern plantations." [Perelman, Op. Cit., p. 246] In terms of the wage workers in the North, they have been indirectly exploited by the existence of slavery as the investment this allowed reduced their bargaining power on the market as it reduced their ability to set up business for themselves by increasing the fixed costs of so doing. And what of the investment generated by the exploitation of these wage workers? As Mark Leier points out, the capitalists and landlords "may have purchased the land and machinery, but this money represented nothing more than the expropriated labour of others." [Bakunin, p. 111] If the land should be returned to those who worked it as Rothbard suggests, why not the industrial empires that were created on the backs of the generations of slaves who worked it? And what of the profits made from the generations of wage slaves who worked on these investments? And what of the investments which these profits allowed? Surely if the land should be given to those who worked it then so must any investments it generated? And assuming that those currently employed can rightly seize their workplaces, what about those previously employed and their descendants? Why should they be excluded from the riches their ancestors helped create?

To talk in terms of individuals misses all this and the net result is to ensure that the results of centuries of coercion and theft are undisturbed. This is because it is the working class as a whole who have been expropriated and whose labour has been exploited. The actual individuals involved and their descendants would be impossible to identify nor would it be possible to track down how the stolen fruits of their labour were invested. In this way, the class theft of our planet and liberty as well as the products of generations of working class people will continue safely.

Needless to say, some governments interfere in the economy more than others. Corporations do not invest in or buy from suppliers based in authoritarian regimes by accident. They do not just happen to be here, passively benefiting from statism and authoritarianism. Rather they choose between states to locate in based precisely on the cheapness of the labour supply. In other words, they prefer to locate in dictatorships and authoritarian regimes in Central America and Southeast Asia because those regimes interfere in the labour market the most -- while, of course, talking about the very "free market" and "economic liberty" those regimes deny to their subjects. For Rothbard, this seems to be just a coincidence or a correlation rather than systematic for the collusion between state and business is the fault, not of capitalism, but simply of particular capitalists. The system, in other words, is pure; only individuals are corrupt. But, for anarchists, the origins of the modern capitalist system lies not in the individual qualities of capitalists as such but in the dynamic and evolution of capitalism itself -- a complex interaction of class interest, class struggle, social defence against the destructive actions of the market, individual qualities and so forth. In other words, Rothbard's claims are flawed -- they fail to understand capitalism as a system, its dynamic nature and the authoritarian social relationships it produces and the need for state intervention these produce and require.

So, when the right suggests that "we" be "left alone," what they mean by "we" comes into clear focus when we consider how capitalism developed. Artisans and peasants were only "left alone" to starve (sometimes not even that, as the workhouse was invented to bring vagabonds to the joy of work), and the working classes of industrial capitalism were only "left alone" outside work and for only as long as they respected the rules of their "betters." As Marx memorably put it, the "newly freed men became sellers of themselves only after they had been robbed of all their own means of production, and all the guarantees of existence afforded by the old feudal arrangements. And this history, the history of their expropriation, is written in the annals of mankind in letters of blood and fire." [Op. Cit., p. 875] As for the other side of the class divide, they desired to be "left alone" to exercise their power over others as we will see. That modern "capitalism" is, in effect, a kind of "corporate mercantilism," with states providing the conditions that allow corporations to flourish (e.g. tax breaks, subsidies, bailouts, anti-labour laws, etc.) says more about the statist roots of capitalism than the ideologically correct definition of capitalism used by its supporters.

In fact, if we look at the role of the state in creating capitalism we could be tempted to rename "anarcho"-capitalism "marxian-capitalism". This is because, given the historical evidence, a political theory can be developed by which the "dictatorship of the bourgeoisie" is created and that this capitalist state "withers away" into "anarchy". That this means replacing the economic and social ideas of Marxism and their replacement by their direct opposite should not mean that we should reject the idea (after all, that is what "anarcho"-capitalism has done to Individualist Anarchism!). But we doubt that many "anarcho"-capitalists will accept such a name change (even though this would reflect their politics far better; after all they do not object to past initiations of force, just current ones and many do seem to think that the modern state will wither away due to market forces).

This is suggested by the fact that Rothbard did not advocate change from below as the means of creating "anarchy." He helped found the so-called Libertarian Party in 1971 which, like Marxists, stands for political office. With the fall of Stalinism in 1989, Rothbard faced whole economies which could be "homesteaded" and he argued that "desocialisation" (i.e., de-nationalisation as, like Leninists, he confused socialisation with nationalisation) "necessarily involves the action of that government surrendering its property to its private subjects . . . In a deep sense, getting rid of the socialist state requires that state to perform one final, swift, glorious act of self-immolation, after which it vanishes from the scene." (compare to Engels' comment that "the taking possession of the means of production in the name of society" is the state's "last independent act as a state." [Selected Works, p. 424]). He considered the "capital goods built by the State" as being "philosophically unowned" yet failed to note whose labour was exploited and taxed to build them in the first place (needless to say, he rejected the ideas of shares to all as this would be "egalitarian handouts . . . to undeserving citizens," presumably the ill, the unemployed, retirees, mothers, children, and future generations). [The Logic of Action II, p. 213, p. 212 and p. 209]

Industrial plants would be transferred to workers currently employed there, but not by their own direct action and direct expropriation. Rather, the state would do so. This is understandable as, left to themselves, the workers may not act quite as he desired. Thus we see him advocating the transfer of industry from the state bureaucracy to workers by means of "private, negotiable shares" as ownership was "not to be granted to collectives or co-operatives or workers or peasants holistically, which would only bring back the ills of socialism in a decentralised and chaotic syndicalist form." His "homesteading" was not to be done by the workers themselves rather it was a case of "granting shares to workers" by the state. He also notes that it should be a "priority" for the government "to return all stolen, confiscated property to its original owners, or to their heirs." This would involve "finding original landowners" -- i.e., the landlord class whose wealth was based on exploiting the serfs and peasants. [Op. Cit., p. 210 and pp. 211-2] Thus expropriated peasants would have their land returned but not, apparently, any peasants working land which had been taken from their feudal and aristocratic overlords by the state. Thus those who had just been freed from Stalinist rule would have been subjected to "libertarian" rule to ensure that the transition was done in the economically correct way. As it was, the neo-classical economists who did oversee the transition ensured that ownership and control transferred directly to a new ruling class rather than waste time issuing "shares" which would eventually end up in a few hands due to market forces (the actual way it was done could be considered a modern form of "primitive accumulation" as it ensured that capital goods did not end up in the hands of the workers).

But this is beside the point. The fact remains that state action was required to create and maintain capitalism. Without state support it is doubtful that capitalism would have developed at all. So the only "capitalism" that has existed is a product of state support and intervention, and it has been characterised by markets that are considerably less than free. Thus, serious supporters of truly free markets (like the American Individualist Anarchists) have not been satisfied with "capitalism" -- have, in fact, quite rightly and explicitly opposed it. Their vision of a free society has always been at odds with the standard capitalist one, a fact which "anarcho"-capitalists bemoan and dismiss as "mistakes" and/or the product of "bad economics." Apparently the net effect of all this state coercion has been, essentially, null. It has not, as the critics of capitalism have argued, fundamentally shaped the development of the economy as capitalism would have developed naturally by itself. Thus an economy marked by inequalities of wealth and power, where the bulk of the population are landless and resourceless and where interest, rent and profits are extracted from the labour of working people would have developed anyway regardless of the state coercion which marked the rise of capitalism and the need for a subservient and dependent working class by the landlords and capitalists which drove these policies simply accelerated the process towards "economic liberty." However, it is more than mere coincidence that capitalism and state coercion are so intertwined both in history and in current practice.

In summary, like other apologists for capitalism, right-wing "libertarians" advocate that system without acknowledging the means that were necessary to create it. They tend to equate it with any market system, failing to understand that it is a specific kind of market system where labour itself is a commodity. It is ironic, of course, that most defenders of capitalism stress the importance of markets (which have pre-dated capitalism) while downplaying the importance of wage labour (which defines it) along with the violence which created it. Yet as both anarchists and Marxists have stressed, money and commodities do not define capitalism any more than private ownership of the means of production. So it is important to remember that from a socialist perspective capitalism is not identical to the market. As we stressed in section C.2, both anarchists and Marxists argue that where people produce for themselves, is not capitalist production, i.e. when a worker sells commodities this is not capitalist production. Thus the supporters of capitalism fail to understand that a great deal of state coercion was required to transform pre-capitalist societies of artisans and peasant farmers selling the produce of their labour into a capitalist society of wage workers selling themselves to bosses, bankers and landlords.

Lastly, it should be stressed that this process of primitive accumulation is not limited to private capitalism. State capitalism has also had recourse to such techniques. Stalin's forced collectivisation of the peasantry and the brutal industrialisation involved in five-year plans in the 1930s are the most obvious example). What took centuries in Britain was condensed into decades in the Soviet Union and other state capitalist regimes, with a corresponding impact on its human toil. However, we will not discuss these acts of state coercion here as we are concerned primarily with the actions required to create the conditions required for private capitalism.

Needless to say, this section cannot hope to go into all the forms of state intervention across the globe which were used to create or impose capitalism onto an unwilling population. All we can do is provide a glimpse into the brutal history of capitalism and provide enough references for those interested to pursue the issue further. The first starting point should be Part VIII ("So-Called Primitive Accumulation") of volume 1 of Marx's Capital. This classic account of the origins of capitalism should be supplemented by more recent accounts, but its basic analysis is correct. Marxist writers have expanded on Marx's analysis, with Maurice Dobb's Studies in the Development of Capitalism and David McNally's Against the Market are worth consulting, as is Michael Perelman's The Invention of Capitalism. Kropotkin's Mutual Aid has a short summary of state action in destroying communal institutions and common ownership of land, as does his The State: It's Historic Role. Rudolf Rocker's Nationalism and Culture is also essential reading. Individualist Anarchist Kevin Carson's Studies in Mutualist Political Economy provides an excellent summary (see part 2, "Capitalism and the State: Past, Present and Future") as does his essay The Iron Fist behind the Invisible Hand.


Notes et references

  1. L'anarchisme, P. 181
  2. P. 140
  3. Op. Cit., P. 207
  4. Capital, Vol. 1, p. Et p. 926 875
  5. Principles of Political Economy, p. 15
  6. L'Etat, pp. 5-6
  7. "L'accumulation primitive et la montée du capitalisme,« Studies in Political Economy mutualiste
  8. Ordres mondiaux, anciens et nouveaux, p. 168
  9. Marx, op. Cit., Pp. 874-5
  10. The Iron Fist derrière la main invisible
  11. Stephen L. Newman, Libéralisme à Wit's End, pp. 77-8 et P. 79
  12. L'Invention du capitalisme, p. 12
  13. The Ethics of Liberty, p. 72