Difference between revisions of "La Ruche"

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De 1904 à 1917, [[Sébastien Faure]] loua, près de Rambouillet, un domaine de 25 ha comprenant une vaste maison et plusieurs bâtiments annexes ainsi que des dépendances, un grand jardin potager, des prairies et des bosquets. 60 personnes environ y vécurent en permanence : une quarantaine d’enfants des deux sexes, enfants de prolétaires ou orphelins, et une vingtaine d’adultes ayant volontairement choisi de seconder Sébastien Faure.
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'''La Ruche''' est une école créée par le pédagogue anarchiste [[Sébastien Faure]] en 1904, et construite à Rambouillet (78).
  
La prospérité et la renommée de La Ruche induisirent quatre mille demandes d’inscription en 10 ans, qui ne purent évidemment pas être satisfaites. Les enfants acceptés étaient soigneusement sélectionnés : en bonne santé, entre 6 et 10 ans, ils devaient s’engager à rester à La Ruche jusqu’à 16 ans révolus. Il ne payaient aucun frais de pension, et les 20 collaborateurs étaient tous bénévoles. La Ruche accueillit aussi des camarades de passage, désireux de participer momentanément à cette expérience concrète ou exilés politiques.
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==Sébastien Faure et ses principes==
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Les principes de l'école étaient de développer intégralement chaque étudiants. Ce principe se rapproche de l'idéologie de Paul Robin, mais, l'éducation se base aussi sur la permanence, idée émanant de [[Proudhon]].
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Pour résumer, on pourrait citer Robin "Bonne naissance, bonne éducation, bonne organisation sociale".
  
Les petits partageaient leur temps entre la classe, les jeux et les menus services. Les moyens, de 13 à 15 ans, passaient une partie de la journée en classe, l’autre à l’atelier ou aux champs, selon les principes de l’éducation intégrale. Les grands cessaient d’aller en classe et suivaient un stage de deux ou trois années en apprentissage ou aux champs, mais pouvaient compléter leur instruction aux cours du soir, par des lectures ou des discussions avec leurs aînés.
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== L'organisation concrète de la vie à l'école ==
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Il y avait au sein de l'école environ une quarantaine d'enfants venant de familles prolétaires ou même étant des orphelins. Les enseignants travaillaient avec pour objectifs
  
Garçons et filles vivaient ensemble, comme frères et sœurs au sein d’une même famille, malgré les controverses suscitées alors par le " système de la coéducation des sexes ".
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* un travail basé sur l'autonomie des enfants
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* une utilisation de la méthode positive
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* l'absence de classement
  
[[Sébastien Faure]] privilégiait la " tête bien faite " au détriment de la " tête bien pleine " et la méthode inductive, c’est-à-dire positive et rationnelle, était préférée à la méthode déductive dogmatique. Les salles de classes présentaient un aspect vivant, gai, doux, prédisposant l’enfant à s’y plaire. Les récompenses et les punitions en étaient absentes, ainsi que toute forme de classement.
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Tous les élèves étaient placés sur un même pied d'égalité.
  
Les collaborateurs chargés de l’enseignement disposaient d’une assez large liberté dans l’organisation de leur travail. Ils restaient plus ou moins longtemps, ce qui constitua la seule véritable faiblesse de l’enseignement à La Ruche, le successeur ne prenant pas forcément en compte le travail accompli par celui qu’il remplaçait.
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Les enseignements dispensés viseront alors le développement intellectuel, moteur mais aussi moral. On parle alors d'enseignement intégral, le but est de former des adultes accomplis.
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Pendant leur heures libres, les plus jeunes "abeilles" c'est-à-dire les enfants de moins de 13 ans les passent à jouer ou rendre des services pour la communauté.
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Les plus vieux, ceux qui ont entre 13 et 15 ans, passent leur heures libres en stages interne à l'école ou en cour du soir. Ainsi, une fois par an, ils partent en court séjour durant lequel ils font de la propagande pour leur communauté.
  
La musique et le chant tenaient une grande place à La Ruche et Sébastien Faure harmonisait lui-même certains chants.
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== La fin de la Ruche ==
 
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Cette aventure pédagogique pris fin durant l'hiver 1917. L'école fut fermée car elle n'arrivait plus à se ravitailler.
L’éducation morale était principalement fondée sur l’exemple et la discussion, et refusait l’autorité sous toutes ses formes.
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Les ateliers avaient une fonction éducative et une fonction utilitaire : ils permettaient à La Ruche de subvenir presque entièrement à ses propres besoins. Il fut même envisagé d’améliorer leur productivité et de travailler pour l’extérieur, constituant ainsi une source de revenus. Seul l’atelier d’imprimerie atteindra cet objectif.
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L’originalité de l’entreprise était d’être complètement indépendante, moralement et matériellement.
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Les conférences de Sébastien Faure constituaient une importante source de revenus qui permettait de combler le déficit chronique de La Ruche. Chaque dimanche et lors de sa fête annuelle, La Ruche recevait de nombreux visiteurs. Enfin, chaque année, La Ruche organisait un voyage dans une région ou dans une autre. Seuls les moyens y participaient. Ces voyages constituaient à la fois une détente, une manifestation de propagande et une source de revenus : dans chaque ville qu’il traversait, le groupe donnait un concert payant qui était interrompu par une causerie de Sébastien Faure, et les enfants vendaient pendant l’entracte des brochures de Sébastien Faure ou des cartes postales de leur communauté.
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La guerre de 1914-1917 désorganisa la vie paisible de La Ruche et Sébastien Faure dut se résoudre à fermer l’institution à la fin de février 1917.
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Revision as of 07:30, 27 August 2008

La Ruche est une école créée par le pédagogue anarchiste Sébastien Faure en 1904, et construite à Rambouillet (78).

Sébastien Faure et ses principes

Les principes de l'école étaient de développer intégralement chaque étudiants. Ce principe se rapproche de l'idéologie de Paul Robin, mais, l'éducation se base aussi sur la permanence, idée émanant de Proudhon. Pour résumer, on pourrait citer Robin "Bonne naissance, bonne éducation, bonne organisation sociale".

L'organisation concrète de la vie à l'école

Il y avait au sein de l'école environ une quarantaine d'enfants venant de familles prolétaires ou même étant des orphelins. Les enseignants travaillaient avec pour objectifs

  • un travail basé sur l'autonomie des enfants
  • une utilisation de la méthode positive
  • l'absence de classement

Tous les élèves étaient placés sur un même pied d'égalité.

Les enseignements dispensés viseront alors le développement intellectuel, moteur mais aussi moral. On parle alors d'enseignement intégral, le but est de former des adultes accomplis. Pendant leur heures libres, les plus jeunes "abeilles" c'est-à-dire les enfants de moins de 13 ans les passent à jouer ou rendre des services pour la communauté. Les plus vieux, ceux qui ont entre 13 et 15 ans, passent leur heures libres en stages interne à l'école ou en cour du soir. Ainsi, une fois par an, ils partent en court séjour durant lequel ils font de la propagande pour leur communauté.

La fin de la Ruche

Cette aventure pédagogique pris fin durant l'hiver 1917. L'école fut fermée car elle n'arrivait plus à se ravitailler.

Catégorie:Education