Sébastien Faure

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Sébastien Faure, anarchiste français, naît le 6 janvier 1858 à Saint-Etienne et meurt le 14 juillet 1942 à Royan.

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Biographie[edit]

Il naquit dans une famille traditionaliste et conservatrice. Son père, Auguste Faure, négociant en soieries, bourgeois nanti, catholique pratiquant, partisan de l'Empire, décoré de la Légion d'honneur, le destinait à la Compagnie de Jésus. Il devient effectivement séminariste, puis jette aux orties une soutane qu'il n'avait jamais porté.

La mort de son père le contraignit à se consacrer à sa famille. Le contact avec la vie quotidienne l’amena à réfléchir, à lire des auteurs jusque-là proscrits. Il perdit la foi et décida de rompre avec le milieu d'où il était issu. Il s’enrôla dans l’infanterie mais la vie militaire le déçut rapidement et il termina son engagement simple soldat. Après un séjour d’un an en Grande-Bretagne, devenu inspecteur dans une compagnie d’assurance, il épousa une jeune femme protestante malgré l’opposition de sa mère. Ils s’installèrent à Bordeaux.

Sébastien Faure s’intéressait alors aux questions sociales et commença sa carrière de militant. D’abord adepte de Jules Guesde, il fut candidat du Parti ouvrier aux législatives d’octobre 1885, recueillit 600 voix et fit découvrir son talent d’orateur. Ses activités militantes provoquèrent la séparation des époux Faure.

Installé à Paris, il se détacha peu à peu du guesdisme [1]

En 1894, profitant de l'émotion causée par les attentats de Emile Henry, Vaillant et Caserio, les pouvoirs publics "organisèrent" un procès monstre, connu sous le nom du Procès des trente. Tout le "gratin" du mouvement libertaire de l'époque se retrouva sur les bancs du Palais de Justice… ou en cavale à Bruxelles. Le temps fort de ce procès fut la plaidoirie de Sébastien Faure. Résultat : 27 acquittements, dont Sébastien Faure, et 3 condamnations, pour des délits proches du délit commun.

Cependant, opposé à la fois à l'anarcho-syndicalisme et à la propagande par le fait, il met l'accent sur le rôle de la coopération et de l'action éducative. Orateur de talent, il effectue de nombreuses tournées de conférences. En 1895, il est parmi les fondateurs du journal Le Libertaire, qu'il finance en grande partie grâce au produit de ses conférences, et dans lequel il manifeste un antisyndicalisme virulent.

L’Affaire Dreyfus l’absorba à partir de février 1898. Il rédigea un J’accuse plus violent que la lettre de Zola, publia une brochure, Les Anarchistes et l’affaire Dreyfus, multiplia les conférences et entraîna avec lui les libertaires qui avaient d’abord considéré que la question ne les regardait pas.

Il s’investit ensuite dans la propagande néo-malthusienne aux côtés d’Eugène Humbert. En 1904, il achète, près de Rambouillet, une propriété où il fonde une école libertaire, La Ruche, qu'il maintiendra jusqu'en 1917 ; Faure estime que « l'éducation doit prouver par le fait que l'individu n'étant que le reflet, l'image et la résultante du milieu dans lequel il se développe, tant vaut le milieu, tant vaut l'individu »

La guerre de 1914-1918 révéla de profondes divergences au sein du mouvement anarchiste. Tandis que Pierre Kropotkine et Jean Grave se ralliaient à l’Union sacrée, Errico Malatesta restait résolument antimilitariste. En France, Sébastien Faure fut un des premiers à prendre ouvertement position en publiant un manifeste intitulé « Vers la paix » qui lui valut une convocation au ministère de l’Intérieur. Depuis avril 1916, Sébastien Faure publiait un journal contestataire et antimilitariste : « Ce qu'il faut dire » (CQFD), diffusé dans l'armée française. Louis-Jean Malvy, le ministre de l'Intérieur, l'obligea à interrompre sa campagne pacifiste. Celle-ci fut reprise par d’autres militants anarchistes : Louis Lecoin, Pierre Ruff, Pierre Chardon, Émile Armand. En 1918, il est emprisonné pour avoir organisé un meeting interdit.

Cependant Sébastien Faure sortit physiquement ébranlé, moralement et politiquement brisé. Victime d’une campagne de calomnies et de rumeurs malveillantes il surmonta néanmoins une congestion pulmonaire et mit sur pied l’imprimerie La Fraternelle, fit paraître en 1922 le premier numéro de La Revue anarchiste qui compta 35 livraisons.

En 1928, il avait regroupé autour du manifeste La Synthèse anarchiste, les militants opposés à la transformation de l'Union anarchiste en organisation centralisée : il prônait, pour sa part, une structure de type fédéral. Il reviendra à l'Union Anarchiste en 1934.

Entre les deux guerres mondiales, sa grande Å“uvre fut la publication de l'Encyclopédie anarchiste : quatre volumes, 2 893 pages. C'est une réalisation gigantesque. Des milliers d'articles, 106 collaborateurs, c'est encore aujourd'hui une mine historique et idéologique. La première édition date de 1934 (réalisée grâce aux efforts de : Durruti, Ascaso et Jover). Parallèlement, Sébastien Faure poursuivait son activité éditoriale, soit comme animateur de l'imprimerie "La Laborieuse", soit par la parution d'ouvrages : Propos subversifs, Mon opinion sur Dieu, Mon Communisme…

Il participa encore à une vaste campagne de soutien aux victimes de la guerre d’Espagne et se rendit à Barcelone et sur le front de Saragosse, mais les prises de position de la CNT-FAI. le conduisirent à prendre ses distances puis à dresser un bilan plutôt négatif de l’expérience espagnole.

Théorie de la pédagogie[edit]

Il oppose la méthode traditionnelle de la pédagogie, qu'il dit déductive, qui consiste à expliquer les concepts aux élèves qui doivent les assimiler, à une pédagogie inductive qu'on peut voir comme plus moderne, laquelle laisse l'étudiant faire le gros du travail par lui-même. « Qui cherche, fait l'effort. » Les principes pédagogiques de Sébastien Faure s’inspiraient de ceux de Paul Robin, résumés par la célèbre formule : " bonne naissance, bonne éducation, bonne organisation sociale ". Le but poursuivi était de porter au maximum de développement toutes les facultés de l’enfant : physiques, intellectuelles et morales. On menait de front l’instruction générale, l’enseignement technique et professionnel. L’éducation physique était régulièrement pratiquée, les jeux collectifs et les longues marches, associés à une alimentation saine, produisaient des enfants robustes, agiles, adroits et endurants.

Oeuvre[edit]

  • La douleur universelle (1895)
  • Douze preuves de l’inexistence de Dieu, Paris, Librairie sociale, s.d., 32 p., 1908, rééd Les éditions libertaires, 2004, 93 p. en brochure
  • Electeur, écoute, 1919 en brochure
  • Les anarchistes, ce qu'ils sont, ce qu'il ne sont pas, 1920 en brochure
  • Mon opinion sur la dictature, Paris, Librairie sociale, coll. « Bibliothèque de propagande anarchiste », n°2, 1921, 46 p.
  • La Fausse rédemption, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°1, 1921, 32 p.
  • La Dictature de la bourgeoisie, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°2, 1921, 28 p.
  • La Pourriture parlementaire, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°3, 1921, 32 p.
  • Leur patrie, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°4, 1921, 31 p.
  • La Morale officielle... et l’autre, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°5, 1921, 31 p.
  • La Femme, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°6, 1921, 32 p.
  • L’Enfant, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°7, 1921, 32 p.
  • Les Familles nombreuses, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°8, 1921, 32 p.
  • Les Métiers haïssables, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°9, 1921, 30 p.
  • Les Forces de révolution, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°10, 1921, 32 p.
  • Le Chambardement, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°11, 1921, 32 p.
  • La Véritable rédemption, Paris, Librairie sociale, coll. « Propos subversifs », n°12, 1921, 32 p.
  • Mon communisme (1921)
  • L'imposture religieuse (1923)

Il est également l'initiateur de l'Encyclopédie anarchiste, librement consultable et téléchargeable ici : l'Encyclopédie Anarchiste en ligne

Bibliographie[edit]

  • Roland Lewin, Sébastien Faure et " La Ruche ", Cahiers de l’I.H.P.L., Ivan Davy, Vauchrétien, 1989.
  • Yves Peyraut, Sébastien Faure, Fondateur du Libertaire avec Louise Michel en 1895, Le Monde libertaire, 1995.
  • Luc Nemeth, Un accélérateur d’énergies dans l’espace dreyfusard : Sébastien Faure, du début de l’Affaire au procès Zola, Historical Reflections / Reflexions Historiques, v. 31 n. 3, fall 2005, pp. 409-432.
  • Renaud Violet, L’influence du néo-malthusianisme français sur les expériences pédagogiques libertaires avant 1914, Mémoire de maîtrise

Notes et références[edit]

  1. Voici comment Aristide Lapeyre (2) racontait la "conversion" de Sébastien Faure aux idées anarchistes : " Lors d'une réunion électorale à Bordeaux, un contradicteur -anarchiste- posa à Sébastien Faure des questions embarrassantes sur la délégation de pouvoir, la démocratie directe, les voies vers le socialisme. Pris de court, Sébastien Faure, dont l'honnêteté intellectuelle était une des qualités principales et reconnues de tous, lui répondit qu'il était incapable, sur l'instant de lui donner des réponses satisfaisantes, mais qu'il le ferait une semaine plus tard, lors d'une prochaine réunion électorale, à tel endroit. Huit jours après, ainsi qu'il l'avait promis, Sébastien Faure déclara à son contradicteur, présent dans la salle : J'ai examiné les questions que vous m'avez posées. Les réponses de mon propre parti m'ont paru insuffisantes, et de toute façon bien inférieures à celles du mouvement anarchiste. J'ai donc, par cohérence avec moi-même, décidé de quitter le Parti ouvrier français et d'adhérer au mouvement anarchiste !

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