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Revision as of 19:54, 15 November 2005

Stirner, Max Stirner, Max

Max Stirner

Johann Kaspar Schmidt dit Max Stirner (de l'allemand stirn, « front Â»), philosophe individualiste né le 25 octobre 1806 à Bayreuth (Bavière) et mort le 26 juin 1856.

Stirner est considéré comme un des fondateurs de l'anarchisme et particulièrement de l'anarchisme individualiste, bien qu'il ait lui-même toujours nié que sa philosophie puisse contenir une telle position, puisqu'il rejette tout système et toute « cause Â» extérieure à la sienne.

Biographie

Le peu que nous connaissons de la vie de Stirner est dû aux travaux de l'Allemand d'origine écossaise John Henry Mackay, principalement de sa biographie intitulée Max Stirner - sein Leben und sein Werk (1898). C'est d'ailleurs Mackay qui tira l'oeuvre de Stirner de son oubli et l'associa définitivement à l'individualisme anarchiste.

C'est à l'université de Berlin que Stirner devint un disciple de Hegel, dont la philosophie (particulièrement la Phénoménologie de l'esprit) devint la principale assise de sa propre pensée. En 1841, Stirner se joint au groupe berlinois Die Freien (« Les Affranchis Â»), connus généralement sous le nom de « jeunes hégéliens Â» ou d'« hégéliens de gauche ». Il fréquente alors entre autres Bruno Bauer, Ludwig Feuerbach, et Friedrich Engels (mais pas Karl Marx, qui se joint au groupe après le départ de Stirner). Adpetes enthousiastes de la dialectique hégélienne, ces jeunes hégéliens appliquent cette méthodes aux conclusions mêmes de leur maître, ce qui non seulement les mène à des conclusions politiquement plus radicales mais aussi à terme à des dissensions internes et la rupture éventuelle du groupe. Les rencontres des jeunes hégéliens ont lieu généralement chez Hippel, un bar de la Friedrichstrasse de Berlin. C'est d'ailleurs à l'occasion d'une de ces réunions que Friedrich Engels traça le seul portrait de Stirner connu à ce jour.

Alors qu'il fréquente les jeunes hégéliens, Stirner travaille comme instituteur dans une académie pour jeunes filles. C'est à cette époque qu'il rédige sa principale oeuvre, L'Unique et sa propriété, qui est à la fois une charge contre Hegel et les jeunes hégéliens (principalement Bauer et Feuerbach), contre les socialistes et les communistes allemands (comme Wilhelm Weitling) et les anarchistes (essentiellement Proudhon). Craignant la controverse, il démissionne de son poste d'enseignant tout juste avant la publication de son livre en octobre 1844.

Stirner s'est marié deux fois. Sa première épouse est une femme de chambre avec qui il s'amourache alors qu'il est très jeune. Elle meurt en 1838 peu de temps après leur mariage suite à des complications liées à sa grossesse. En 1843, Stirner épouse Marie Dähnhardt, une intellectuelle qui fréquente Die Freien. Cette union est brève, puisqu'ils divorcent en 1846. La dédicace de L'Unique et sa propriété : « Ã€ ma chère Marie Dähnhardt », est peut-être un indice de la source de leur discorde, puisque Dähnhardt a rejeté par la suite les idées d'avant-garde en se convertissant au catholicisme (elle est morte à Londres en 1902).

Avant son divorce, Stirner finance (avec l'héritage de Marie Dähnhardt) une coopérative latière destinée à faire vivre les jeunes gens du groupe Die Freien. Cet étrange épisode est marqué par l'échec : d'un côté, les paysans allemands se méfient de ces intellectuels bien mis. De l'autre, la laiterie elle-même semble trop richement décorée pour la clientèle berlinoise qui se sent trop pauvrement habillée pour fréquenter un tel établissement.

Peu de détails de la vie de Stirner sont connus après sa rupture avec les jeunes hégéliens en 1846. Il publie une traduction de la Richesse de nations d'Adam Smith en 1847 et une Histoire de la réaction en 1852, ouvrage qui ne présente guère d'originalité. En 1856, Stirner meurt des suites de l'infection d'une piqûre d'insecte.

Philosophie

L'essentiel de la pensée de Stirner se trouve dans L'unique et sa propriété. Dans la première partie de l'ouvrage, Stirner passe en revue ce qui aliène l'individu, le soumet, le subordonne. Dans la seconde, il reprend chaque terme de la première pour reconstruire en fonction de liberté la plus absolue de l'individu.

« Je n'ai mis ma cause en rien Â»

Stirner se dresse contre toutes les doctrines, tous les dogmes qui exigent le sacrifice de l'individu à une cause prétendue supérieure à lui-même. Il refuse ainsi en bloc la Patrie, la Morale, Dieu, l'Homme et même les concepts de Liberté ou de Justice. En disant « fonder sa cause en rien Â», Stirner déclare ne servir autre cause que la sienne ; c'est sa seule profession de foi.

Ce refus de sacrifier le Moi aux entités dites supérieures repose sur une critique de ce que Stirner nomme des fantômes. Les fantômes de Stirner sont toutes les idées générales en tant qu'elles se présentent comme des réalités à part entière, comme des réalités supérieures à l'individu. Or, les idées ne sont que des produits de la faculté d'abstraction et de généralisation de l'individu. Elles sont donc ses propres créatures et, par le fait même, inférieures à son créateur. Le drame, c'est qu'une fois que ces idées sont constituées, elle sont détachées artificiellement de leur auteur qui les place au-dessus de lui.

C'est la séparation entre le fantôme et l'individu qui donne son sens à ce que l'on nomme le sacré (sacer en latin, qui signifier « coupé, séparé Â»). Est sacré tout ce qui est séparé de l'individu et placéau-dessus de lui : Dieu, l'Humanité, l'idée de Bien, la Vérité, la Liberté. Stirner refuse catégoriquement cette sacralisation des idées. Si elles sont miennes, je peux me battre pour les défendre. Mais en me battant pour elles, c'est en réalité pour moi-même que je me bats, pour ce qui m'appartient et non pas pour une cause extérieure à moi, à laquelle je dois me sacrifier.

L'Égoïsme

Tout comme le sacré, le sacrifice, compris comme l'acte par lequel un individu se sépare de lui-même, est une notion absurde aux yeux de Stirner. Selon lui, on ne se sacrifie jamais à quelque chose d'autre que soi. L'individu ne peut que sacrifier une partie de lui-même à une autre partie, comme par exemple l'acète qui sacrifie une partie de ses plaisirs physiques à une élévation intellectuelle ou spirituelle à laquelle il accorde une valeur supérieure.

Ainsi, une seule motivation se trouve derrière tous les actes de l'individu : l'égoïsme. Stirner fait de cette notion péjorative chez touts les philosophes qui l'ont précédé un concept positif et un principe directeur pleinement assumé qui rend compte de chancune des actions individuelles.

L'Unique et les autres

Influence

La philosophie de Stirner a inspiré de vifs débats sous les plumes de Benjamin Tucker, Dora Marsden, Robert Anton Wilson, Søren Kierkegaard, Friedrich Nietzsche, Benito Mussolini, Karl Marx, ainsi que chez les Situationnistes.

L'Unique et sa Propriété, dès sa publication, suscite un grand intérêt populaire et politique et depuis le texte connait régulièrement des regains d'intérêt, souvent dus à des divergences d'interprétation qui peuvent s'expliquer par des traductions très liées à des mouvements politiques variés.

Paradoxalement la féroce polémique engagée par Marx à l'encontre de L'Unique et sa Propriété en fait une lecture incontournable pour qui veut comprendre le marxisme. La critique de Stirner est en effet considérée comme décisive dans la conversion de Marx de l'idéalisme au matérialisme.

Bibliographie

Oeuvres de Stirner

  • L'unique et sa propriété
  • Le faux principe de notre éducation
  • Art et religion
  • Quelques remarques provisoires concernant l'État fondé sur l'amour
  • Les mystères de Paris (à propos du roman d'Eugène Sue)

Sur Stirner

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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