FAQAnar:H.1 - Les anarchistes se sont-ils toujours opposés au socialisme d'État ?

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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
H - Pourquoi les anarchistes s'opposent au socialisme d'État ?

Introduction
H.1 - Les anarchistes se sont-ils toujours opposés au socialisme d'État ?



H.2 - Quelles parts de l'anarchisme les marxistes représentent sous un mauvais jour ?



H.3 - Quels sontles mythes du socialisme d'État ?



H.4 - Engels refuta-t'il l'anarchisme dans son essai De l'Autorité ?



H.5 - Qu'est-ce que l'avant-gardisme et pourquoi les anarchistes le rejettent-ils ?



Sommaire complet et détaillé


Catégorie:Pourquoi les anarchistes s'opposent au socialisme d'État ? Oui. Les anarchistes ont toujours dit que le vrai socialisme ne peut pas être créé en utilisant un État. Le noyau de base de l'argument est simple. Le socialisme implique l'égalité, pourtant l'État signifie l'inégalité -- inégalité en termes de pouvoir. Comme nous l'avons discuté dans la section B.2, les anarchistes considèrent qu'un des aspects définissant l'état est sa nature hiérarchique. En d'autres termes, la délégation de pouvoir aux mains de quelques-uns. En tant que tel, il est en contradiction avec l'idée de base du socialisme, à savoir l'égalité sociale.

Ceux qui font partie du corps dirigeant dans un État ont plus de pouvoir que ceux qui les ont élus.

C'est ce raisonnement que suivent Malatesta et Hamon :

« Il y a beaucoup plus de raisons faisant que nous sommes les socialistes les plus logiques et les plus complets, puisque nous exigeons pour chaque personne non pas simplement sa part entière de la richesse de la société mais également de sa part entière de pouvoir »[1].

C'est avec cette perspective que les anarchistes ont combattu l'idée du socialisme et du marxisme d'État (bien que nous devrions souligner que les formes libertaires du marxisme, telles que le communisme de conseil, ont des fortes similitudes avec l'anarchisme). Cette opposition au socialisme autoritaire est un aspect central de l'anarchisme, une opposition qui a été forte et consistante. Tandis qu'il est parfois dit par certains droitistes que les socialistes libertaires et les anarchistes ont seulement commencé à exprimer leur opposition au marxisme et au léninisme après que l'Union Soviétique se soit effondrée, la vérité est totalement différente. Des anarchistes, nous devons le souligner, ont été opposés à toutes les formes de socialisme d'état dès le début (dans le cas de la révolution russe, les anarchistes étaient, du côté gauche, parmi les premières victimes des Bolcheviques).

En effet, l'histoire du marxisme est, en partie, une histoire de ses luttes contre les anarchistes, comme l'histoire de l'anarchisme est également, en partie, une histoire de sa lutte contre les diverses formes de marxisme et ses ramifications. Enoncer, ou dire implicetement, que les anarchistes se sont seulement récemment opposés au marxisme est faux -- nous nous y sommes opposés depuis le début.

Tandis que Stirner et Proudhon écrivaient beaucoup de pages sur les maux et les contradictions du socialisme d'état, les anarchistes combattaient vraiment la forme marxiste du socialisme d'état, et ceci depuis Bakounine. C'est parce que, jusqu'à la Première Internationale, Marx et Engels étaient des penseurs socialistes relativement inconnus. Proudhon connaissait Marx (ils s'étaient rencontré en France dans les années 1840s et avaient correspondu) mais le marxisme était inconnu en France durant l'existence de Proudhon, qui n'a donc pas pu critiquer directement le marxisme (Cependant, il a critiqué Louis Blanc et d'autres socialistes d'état français). De même, quand Stirner écrit L'unique et sa propriété, le marxisme n'existait pas, à part quelques travaux de Marx et Engels. En effet, on pourrait estimer que le marxisme a finalement pris forme après que Marx ait lu le classique de Stirner et ait produit son diatribe notoirement imprécis L'idéologie Allemande en réponse. Cependant, comme Proudhon, Stirner a attaqué les socialistes d'état et les communistes.

Avant de discuter de l'opposition et de la critique du marxisme de Bakounine dans la prochaine section, nous devrions considérer les pensées de Stirner et de Proudhon sur le socialisme d'Etat. Ces critiques contiennent des idées importantes et ainsi valent la peine d'être récapitulées. Cependant, il vaut la peine de noter qu'au moment où Stirner et Proudhon écrivaient, les idées communistes étaient toutes autoritaires par nature. Le communisme libertaire s'est seulement développé après la mort de Bakounine en 1876. Ceci signifie que quand Proudhon et Stirner critiquaient le « communisme », ils s'attaquaient à une forme spécifique de communisme, la forme qui a subordonné l'individu à la communauté. Les communistes anarchistes comme Kropotkine et Malatesta se sont également opposés à de tels genres de « communisme » (comme Kropotkine le soulignait, le communisme d'« avant et pendant l'année 1848 » "a été proposé sous une telle forme que cette dernière suffit entièrement à expliquer la méfiance de Proudhon quant à son effet sur la liberté. La vieille idée du communisme était l'idée des communautés monastiques ... Les derniers vestiges de la liberté et de l'énergie individuelle seraient détruits, si l'humanité devait jamais passer par un tel communisme"[2].). Naturellement, il se peut que Stirner et Proudhon auraient rejeté le communisme libertaire de la même façon, mais souvenez-vous que toutes les formes de « communisme » ne sont pas identiques.

Pour Stirner, la question clé était que le communisme (ou le socialisme), comme le libéralisme, considère l'« humain » plutôt que l'individu. « Ãªtre considéré comme juste une pièce, une partie de la société » a affirmé Striner, "l'individu ne peut pas le supporter -- parce qu'il est plus que cela ; son unicité rejete cette conception"[3]. En tant que tel, sa protestation contre le communisme était semblable à sa protestation contre le libéralisme (en effet, il a attiré l'attention sur leur similitude en appelant le socialisme et le communisme comme du « libéralisme social » ).

Stirner se rendait compte que le capitalisme n'était pas le grand défenseur de la liberté qu'il prétendait être. « L'acquisition agitée », a-t-il dit, « ne nous laisse pas reprendre notre souffle, prendre le plaisir d'aprécier ce que nous avons : nous n'obtenons pas de réconfort de nos possessions ». Le communisme, par l'« organisation du travail », peut « porter ses fruits » de telle manière que « nous venons à un accord au sujet du travail humain, qu'ils ne peuvent pas, comme sous la concurrence, réclamer à toute heure et toute notre vie ». Cependant, le communisme « passe sous silence ceux sur qui le temps sera gagné ». Lui, en revanche, souligne qu'il est pour l'individu, « pour se réjouir en lui-même, en tant qu'individu »[4].

Ainsi le socialisme d'Etat n'identifie pas le but de l'association comme étant de libérer l'individu et de le soumettre, au contraire, à une nouvelle tyrannie : "Ce n'est pas un autre état (tel que l'état du peuple) que les hommes veulent, mais leur union, cette union fluide de tout qui est libre -- un état existe même sans ma coopération . . . l'établissement indépendant de l'état fonde mon manque d'indépendance ; son état comme 'croissance normale', son organisation, exige que ma nature ne se développe pas librement, mais doivent s'y adapter"[5].

De même, Stirner a noté le fait que le « communisme, par l'abolition de toute la propriété personnelle, me rend seulement encore plus dépendant à l'égard des autres, de la collectivité ... [ce qui est] une condition gênant ma libre circulation, une puissance souveraine au-dessus de moi. Le communisme se révolte à raison contre la pression que j'éprouve de la part de différents propriétaires ; mais combien est plus horrible cette force qu'il met dans les mains de la collectivité »[6].

L'histoire a confirmé ceci irréfutablement. En nationalisant la propriété, les régimes socialistes des divers état ont transformés l'ouvrier domestique du capitaliste en serf de l'état. En revanche, les communiste-anarchistes plaident pour l'association libre et l'auto-gestion des ouvriers comme moyens de s'assurer que la propriété ne se transforme pas en déni de liberté plutôt que de laisser l'état diriger. En tant que telle, l'attaque de Stirner sur ce que Marx a nommé le « communisme vulgaire » est encore importante et trouve des échos dans des écritures des communistes-anarchistes aussi bien que dans les meilleurs travaux de Marx et de ses héritiers libertaires.

Pour montrer la différence entre le « communisme » que Stirner a attaqué et l'anarchisme-communisme, nous pouvons prouver que Kropotkine n'était pas « Ã©vasif » au sujet de l'importance de l'organisation de la production. Comme Stirner, il a pensé que sous le communisme libertaire l'individu "déverserait son travail dans les champs, les usines, etc., comme un dû à la société en tant que contribution à la production générale. Et il utilisera la deuxième moitié de son jour, sa semaine, ou son année, pour satisfaire ses besoins artistiques ou scientifiques, ou ses loisirs"[7]. En d'autres termes, il a considéré l'objectif entier de l'organisation du travail comme un moyen de fournir à l'individu le temps et les ressources requises pour exprimer leur individualité. En tant que tels, l'anarcho-communisme incorpore les soucis et les arguments légitimes de Stirner.

Des arguments semblables à ceux de Stirner peuvent être trouvés dans les travaux de Proudhon contre les divers arrangements du socialisme d'état qui existait en France au milieu du dix-neuvième siècle. Il a en particulier attaqué les idées de Louis Blanc. Blanc, dont le plus célèbre livre était l'Organisation du Travail (édité en 1840) a noté le fait que des défectuosités sociales pourraient être résolues au moyen de réformes lancées et financées par le gouvernement. Plus spécifiquement, il a noté le fait qu'il était « nécessaire d'employer la puissance entière de l'état » pour assurer la création et le succès des associations des ouvriers (ou « des ateliers sociaux »). Puisque « ce dont les prolétaires manquent pour se libérer eux-mêmes sont les outils du travail », le gouvernement « doit leur en fournir ». « L'état », en bref, « devrait se placer résolument à la tête de l'industrie ». Les capitalistes seraient encouragés à investir l'argent dans ces ateliers, pour lesquels il y aurait un intérêt garanti. De tels ateliers lancés par l'état forceraient bientôt l'industrie privé à se changer en ateliers sociaux, pour éliminer la concurrence[8].

Proudhon s'est opposé à ce schéma à beaucoup de niveaux. Premièrement, il a noté le fait que l'arrangement de Blanc faisait « appel à l'état pour une association silencieuse ; c'est-à-dire, qu'il se met à genoux devant les capitalistes et reconnait la toute-puissance du monopole ». Etant donné que Proudhon a vu l'état comme l'instrument de la classe capitaliste, demander que l'état supprime le capitalisme était illogique et impossible. D'ailleurs, en obtenant les fonds pour « l'atelier social » de la part des capitalistes, l'arrangement de Blanc minait à peine leur pouvoir. Le « capital et le pouvoir », Proudhon a énoncé, « les organes secondaires de la société, sont toujours les dieux que le socialisme adore ; si le capital et le pouvoir n'existaient pas, elle les inventerait »[9]. Il a souligné la nature autoritaire de l'arrangement de Blanc :

" M. Blanc n'est jamais fatigué de faire appel à l'autorité, alors que le socialisme se déclare nettement anarchiste ; M. Blanc place le pouvoir au-dessus de la société, et le socialisme tend à le subordonner à la société ; M. Blanc considère la vie sociale comme une conséquence, et le socialisme estime qu'elle prend naissance et se développe ; M. Blanc court après la politique, et le socialisme est à la recherche de la science. Plus d'hypocrisie, veux-je dire à M. Blanc : vous ne désirez ni catholicisme ni monarchie ni noblesse, mais vous devez avoir un Dieu, une religion, une dictature, une censure, une hiérarchie, des distinctions, et des rangs. Pour ma part, je nie votre Dieu, votre autorité, votre souveraineté, votre état juridique, et toutes vos représentations mystificatrices"[10].

Proudhon s'est également opposé à la nature « descendantes » des idées de Blanc . Au lieu de réformer d'en haut, Proudhon a souligné le besoin pour les personnes de la classe ouvrière de s'organiser pour leur propre libération. Comme il a dit, le « problème se posant à la classe ouvrière ... [ n'est ] pas la destruction, mais le dépassement du pouvoir et du monopole, -- c'est-à-dire, produire, grace aux gens, des profondeurs de la classe ouvrière, une plus grande autorité, un fait plus efficace, qui enveloppera le capital et l'état et les subjuguera ». Parce que, « pour combattre et réduire le pouvoir, le remettre à sa place dans la société, il est inutile de changer les gardiens de ce pouvoir ou d'initier certaines variations dans ses fonctionnements : on doit trouver une combinaison agricole et industrielle au moyen de laquelle le pouvoir, aujourd'hui maître de la société, deviendra son esclave »[11]. Proudhon a souligné, en 1848, que « le prolétariat doit s'émanciper lui-même sans l'aide du gouvernment »[12]. C'était parce que l'Etat « se trouve enchainé inévitablement au capital et dirigé contre le proletariat »[13]. En outre, en garantissant le paiement des intérêts, le shéma de Blanc assurerait l'exploitation perpetuelle du travail par le capital.

Proudhon, en revanche, a plaidé pour une approche bi-directionnelle pour saper les bases du capitalisme : la création d'associations d'ouvriers et l'organisation du crédit. En créant les banques mutuelles, qui ont fourni le crédit à son vrai coût, les ouvriers pourraient créer des associations pour concurrencer des sociétés capitalistes, les conduisant vers la faillite et ainsi éliminant l'exploitation une fois pour toutes par l'auto-gestion des ouvriers. De cette façon, la classe ouvrière s'émancipe elle-même du capitalisme et établit une société socialiste grace à une lame de fond, grace à leurs propres efforts et activités. Proudhon, comme le note le marxiste Paul Thomas, « a cru ardemment ... dans le salut des ouvriers, par leurs propres efforts, par l'action économique et sociale ... Proudhon préconisait, et dans une large mesure a inspiré, que l'état libère le terrain pour laisser la place à des associations de classe ouvrière autonomes »[14].

Rejetant la révolution violente (et, en fait, les grèves, comme contre productives) il a plaidé pour que des moyens économiques mettent fin à l'exploitation économique et, en tant que tels, il voyait l'anarchisme survenir par la réforme, par l'intermédiaire de la concurrence des associations d'ouvriers prenant la place de l'industrie capitaliste (à la différence des anarchistes qui vont lui succéder, qui étaient des révolutionnaires, et qui ont notés le fait que le capitalisme ne peut pas être reformé et ont ainsi soutenu des grèves et d'autres formes de lutte collective de la classe ouvrière, etc.). Étant donné que la majeure partie de la classe ouvrière française était constituée d'artisans et de paysans, une telle approche reflétait le contexte social dans lequel elle a été proposée.

C'était ce contexte social, cette prédominance des paysans et des artisans dans la société française qui a formé les idées de Proudhon. Il n'a jamais manqué de souligner que l'association serait tyrannique si elle s'imposait aux paysans et aux artisans (plutôt, il a pensé que des associations seraient librement rejointes par des ouvriers si ceux-ci pensaient que cela était dans leur intérêt). Il a également souligné que la propriété d'état des moyens de production était un danger à la liberté de l'ouvrier industriel et, d'ailleurs, par la suite un capitalisme de l'état comme nouveau patron. Comme il l'a dit en 1848, il « n'a pas voulu voir l'état confisquer les mines, les canaux et les chemins de fer ; cela s'ajouterait à la monarchie, et à plus d'esclavage salarié. Nous voulons que les mines, les canaux, les chemins de fer soient remis aux associations d'ouvriers démocratiquement organisés ... ces associations seront des modèles pour l'agriculture, l'industrie et le commerce, le noyau pilote de cette vaste fédération de compagnies et de sociétés formant le socle de la république sociale démocratique »[15]. Les associations d'ouvriers auraient leur places dans les industries qui en ont objectivement besoin (c.-à-d. l'industrie capitaliste) et là où elles sont désirées.

Marx, naturellement, a répondu au travail de Proudhon Système des contradictions économiques sous-titré Philosopie de la Misère, par un ouvrage nommé Misére de la Philosophie. Le travail de Marx a éveillé peu d'intérêt une fois édité, bien que Proudhon ait soigneusement lu et ait annoté le travail de Marx, et disait que c'était de la « diffamation » et un « tissu de mensonges, de calomnies, de falsifications et du plagiat » (Il a même traité Marx de « ténia du socialisme. »)[16]. Malheureusement, Proudhon n'a pas répondu au travail de Marx, à cause d'une crise familliale aiguë et du début de la révolution de 1848 en France. Cependant, étant donné ses avis sur Louis Blanc et sur d'autres socialistes qui voyait le socialisme se réaliser par le pouvoir de l'Etat, nous pouvons penser qu'il n'aurait par supporter les idées de Marx.

Ainsi, tandis qu'aucun des arguments de Proudhon et de Stirner n'est directement dirigé vers le marxisme, leurs idées sont applicables à une large part du marxisme traditionnel, en tant que celui-ci a hérité des idées du socialisme d'Etat, qu'ils ont attaqués. Ainsi ils ont fait la critique des idées socialistes et communistes qui ont existé pendant leurs vies. Beaucoup de leur analyse ont étés incorporés dans le collectivisme et les idées communistes des anarchistes qui les ont suivis (certains directement, comme avec Proudhon, certains par coïncidence comme avec le travail de Stirner qui a été rapidement oublié, et qui a eu seulement un impact sur le mouvement anarchiste quand George Henry "MacKay" l'a redécouvert dans les années 1890). Ceci peut être vu dans le fait que les idées de Proudhon sur la gestion de la production par les associations ouvrieres, l'opposition à la nationalisation comme étant du capitalisme d'Etat, et le besoin d'action venant de la base, de la part des personnes de la classe ouvrière elles-mêmes, toutes ont trouvé leurs places dans le communisme-anarchisme et l'anarcho-syndicalisme et dans leurs critiques du marxisme traditionnel (tel que la social-démocratie) et du léninisme.

Les échos de ces critiques peuvent être trouvés dans les commentaires de Bakounine en 1868 :

« Je déteste le communisme parce que c'est la négation de la liberté et parce que pour moi l'humanité est impensable sans la liberté. Je ne suis pas un communiste, parce que le communisme concentre et engloutit en soi au profit de l'état toutes les forces de la société, parce qu'il mène inévitablement à la concentration de la propriété dans les mains de l'état ... Je veux voir la société et la propriété collective ou sociale organisées de la base vers le haut, par des associations libres, pas des dirigeants vers le bas, au moyen de n'importe quel genre d'autorité que ce soit ... C'est le sens dans lequel je suis un collectiviste et pas un communiste »[17].

C'est avec Bakounine que le marxisme et l'anarchisme sont entrés en conflit direct. C'était Bakounine qui mènait la lutte contre Marx dans l'Association Internationale des Ouvriers entre 1868 et 1872. C'était dans ces échanges que les deux écoles du socialisme (la libertaire et l'autoritaire) se sont clarifiés elles-mêmes. Avec Bakounine, la critique anarchiste du marxisme (et du socialisme d'état en général) commence à atteindre sa forme finale. Inutile de dire que cette critique a continué à se développer après la mort de Bakounine (en particulier après les expériences des mouvements et des révolutions marxistes réelles). Cependant, beaucoup de celles ci se sont basées sur plusieurs des prévisions originales et des analyses de Bakounine.

Nous discuterons la critique de Bakounine dans la prochaine section.

Notes et references[edit]

  1. Ni Dieux, Ni Maitres**, vol. 2, p. 20
  2. Agis pour toi-même, p. 98
  3. L'unique et sa propriété, p. 265
  4. Op. Cit., pp. 268-9
  5. Op. Cit., p. 224
  6. L'unique et sa propriété, p. 257
  7. La conquéte du pain, p. 111
  8. cité par K. Steven Vincent, **Pierre-Joseph Proudhon and the Rise of French Republican Socialism**, p. 139
  9. cité par Vincent, Op. Cit., p. 157
  10. Systéme des contradictions économiques
  11. Systéme des contradictions économiques, p. 398 et p. 397
  12. cité par George Woodcock, **Pierre-Joseph Proudhon : Une Biographie**, p. 125
  13. Proudhon, **Systéme des contradictions économiques**, p. 399
  14. Karl Marx et les Anarchistes, pp. 177-8
  15. Ni Dieux, Ni Maitres**, vol. 1, p. 62
  16. cité par George Woodcock, **Proudhon**, p. 102
  17. cité par K.J. Kenafick, **Michael Bakounine et Karl Marx**, pp. 67-8