FAQAnar:I.5.14 - Comment une société anarchiste pourra-t-elle se défendre ?
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Catégorie:En traduction Les anarchistes sont bien conscients du fait qu’une société d’anarchiste devra se défendre des tentatives venant de l’intérieur ou de l’extérieur pour ré-imposer le capitalisme et l’état. En effet, chaque anarchiste révolutionnaire a argué du fait qu’une révolution devra être défendue. Malheureusement, les marxistes ont, uniformément, mal représenté les idées des anarchistes à ce sujet. Lénine, par exemple, a argué du fait que « le prolétariat a besoin de l’état seulement temporairement. Nous ne sommes pas du tout en désaccord avec les anarchistes sur la question de l’abolition de l’état comme but. Nous maintenons que, pour réaliser ce but, nous devons temporairement nous servir des instruments, des ressources et des méthodes de puissance d’état contre les exploiteurs, de la même façon que la dictature de la classe opprimée est temporairement nécessaire pour l’abolition des classes. Marx choisit la manière la plus pointue et la plus claire d’énoncer sa position contre les anarchistes : Après le renversement du joug des capitalistes, les ouvriers devraient-ils ’baisser leurs armes’ ou les employer contre les capitalistes afin d’écraser leur résistance ? Mais qu’est-ce que l’utilisation systématique des armes par une classe contre l’autre, si ce n’est pas ’une forme transitoire’ d’état. »["The State and Revolution", Essential Works of Lenin, p. 316]
Heureusement, comme Murray Bookchin le précise, les anarchistes ne sont « pas aussi naïfs pour croire que l’anarchisme pourrait être établi d’un jour sur l’autre. En imputant cette notion à Bakunine, Marx et Engels ont obstinément déformé les vues des anarchistes russes. Les anarchistes ne croyaient pas que l’abolition de l’état impliquait « de baisser les armes juste après la révolution. » [Post-Scarcity Anarchism, p. 213] Même une connaissance de base du travail des penseurs anarchistes suffirait au lecteur pour constater que Bookchin ne se trompe pas. Comme nous le verrons, les anarchistes ont uniformément argué du fait qu’une révolution et une société d’anarchiste doivent être défendues contre ceux qui essayeraient et réintroduiraient la hiérarchie, la domination, l’oppression et l’exploitation (quand bien même, comme avec les léninistes, ils se proclameraient « socialistes »). Comme Malatesta l’a dit en 1891 :
« Beaucoup supposent que ... les anarchistes, au nom de leurs principes, souhaiteraient voir respectée cette liberté étrange qui permet de violer et de détruire la liberté et la vie d’autres hommes. Ils semblent presque croire qu’après avoir réduit le gouvernement et la propriété privée, nous permettrions à tous les deux d’être tranquillement remis en place, en raison du respect pour la liberté de ceux qui pourraient sentir la nécessité d’être des gouverneurs et des propriétaires. Une manière véritablement curieuse d’interpréter nos idées ! » [Anarchy, p. 41]
Les anarchistes rejettent l’idée que défendre une révolution, ou même l’acte de la révolution lui-même, représente ou exige un « état. » Comme Malatesta le disait, l’état « signifie la délégation de compétences, qui sont l’abdication de l’initiative et de la souveraineté de tous dans les mains de quelques-uns. » [Op. Cit., p. 40] Luigi Fabbri souligne ceci quand il a argué du fait que, pour des anarchistes, « l’essence de l’état ... [ est ] la puissance centralisée ou pour le dire d’une autre manière l’autorité coercitive dont l’état a le monopole, dans l’organisation de la violence désignée comme ’le gouvernement ’ ; dans le despotisme hiérarchique, juridique, la police et le despotisme militaire qui impose des lois à chacun. » ["Anarchy and ’Scientific’ Communism", in The Poverty of Statism, pp. 13-49, Albert Meltzer (ed.), pp. 24-5] Par conséquent l’état est la délégation de compétences, la centralisation de l’autorité dans les mains de quelques uns dans la société plutôt que les moyens de défendre une révolution contre la classe dirigeante expropriée. Confondre la défense d’une révolution et celle de l’état est, donc, une grande erreur car il introduit une inégalité de puissance dans une prétendue société socialiste. Pour reprendre les mots de Voline : "All political power inevitably creates a privileged situation for the men who exercise it. Thus is violates, from the beginning, the equalitarian principle and strikes at the heart of the Social Revolution . . . [and] becomes the source of other privileges . . . power is compelled to create a bureaucratic and coercive apparatus indispensable to all authority . . . Thus it forms a new privileged caste, at first politically and later economically. . . It sows everywhere the seed of inequality and soon infects the whole social organism . . . It predisposes the masses to passivity, and all sprite and initiative is stifled by the very existence of power, in the extent to which it is exercised." [The Unknown Revolution, p. 249]
(Ã terminer)
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