Difference between revisions of "Mouvement anarchiste grec"
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*Anarchist Gallery (1986). ''A brief history of anarchism in Greece''. (Oakland: Barricade Books). | *Anarchist Gallery (1986). ''A brief history of anarchism in Greece''. (Oakland: Barricade Books). | ||
*''Early Days of Greek Anarchism: The Democratic Club of Patras & Social Radicalism in Greece'' Edité et traduit par Paul Pomonis. | *''Early Days of Greek Anarchism: The Democratic Club of Patras & Social Radicalism in Greece'' Edité et traduit par Paul Pomonis. | ||
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+ | * [http://www.occupiedlondon.org/blog/2010/05/07/what-do-we-honestly-have-to-say-about-wednesdays-events/#comment-9863 Point de vue anarchiste au sujet de l'incendie d'une banque et des conséquences suite à la manifestation du mercredi 5 mai 2010]. | ||
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Contents
Introduction
L'évolution de l'anarchisme en Grèce, montre une série de paradoxes historiques qui sont en lien avec le manque de couverture historique d'une part, et d'une autre, la distortion des faits historiques causée par la polarisation idéologique. Il est également difficile de tracer le lien et les chemins des différents collectifs et ligues.
1860-1875
C'est au cours des années 1860 que l'on rencontre, en particulier à Athènes, les premiers textes libertaires et les premières actions anarchistes organisées en "territoire grec". La plupart de ces textes furent écrits et publiés par des anarchistes et des radicaux de cet époque, profondément influencés par les activités des organisations européennes correspondantes.
Emanouil Dadaoglou, un marchand de Smyrni, découvre probablement les idées anarchistes grâce à des réfugié(e)s politiques italien(ne)s qui arrivent à Patras en 1849 à cause de la Guerre des Deux Siciles. Avec l'anarchiste italien Amilcare Cipriani, fondateur du " Democratic Club" , il organise un collectif et prend part à la révolution contre le roi Otton en 1862. Il est avéré qu'ils ont réalisé un "blocage de route" dans les alentours de Kapnikarea.
De 1864 à 1867, il s'installe en Italie, dans la région de Naples, où il prend part à l'Association Internationale des Travailleurs (AIT) (une organisation profondément influencée par les idées de Bakounine). À cette époque, il rencontre Maria Pantazi, prostituée de profession, qui sera sa compagne jusqu'à la fin de sa vie. Vers la fin des années 1860, il retourne en Grèce où il meurt en 1870. Après sa mort, Maria Pantazi quitte la Grèce. Elle meurt avec des milliers d'autres durant la répression de la Commune de Paris par les Versaillais. La première publication anarchiste grecque peut être trouvée dans le journal périodique "Φώς" (Lumière) n° 334 du 3 septembre 1861. Il s'agit de l'article principal, intitulé "Anarchie" Partie A, signé anonymement par son auteur(e). Toutes les copies furent confisquées quelques heures après leur publication et un raid policier "força" le propriétaire du journal à condamner l'article. La partie B ne fut donc jamais publiée.
Des mouvements ont aussi eu lieu dans les Iles Eptanisa (Iles Ioniennes), dont on se souvient des noms de Mikelis Iamvlixos et Nikolaos Konemenos. Iamvlixos a étudié à Berne, en Suisse, où il a rencontré Bakounine. Il est, par la suite, retourné sur l'île de Céphalonie où il est né. Il y publia plusieurs articles. Konemenos, qui vivait sur l'île de Corfou, fut l'un des premiers à utiliser le mot "Communisme" et à défendre les droits des femmes. En 1893, il publia un livre en italien intitulé Voleurs et meurtriers.
1875-1907
La pensée qui s'est répandue au cours de la décennie précédente fleurit en donnant naissance à des organisations "révolutionnaires" dans différentes zones du "territoire grec" comme Athènes, Syros, Messini, Aigio, Filiatra, la Céphalonie et Patras. K. Kordatos, dans son livre La Grande Histoire de la Grèce, a écrit : «A mon avis, les idées anarcho-socialistes ont trouvé un terrain pour se diffuser à Patras, à cause de la présence de 5000 prolétaires et bourgeois, des membres de l'État heptanésien et des radicaux, ainsi que de la communication de la ville à travers l'Europe.»
Les anarchistes de Patras, au début de 1876, formèrent un collectif appelé "Association Démocratique ", qui, de par la position favorable de la ville et de son port, acquerra des relations fermes et constantes avec non seulement les camarades de l'Italie proche, mais aussi avec d'autres organisations européennes. Ils tenteront de coordonner tous les groupes du "territoire grec" et de former la première faction grecque de l'Association Internationale des Travailleurs. Une ligue appelée "Ligue Démocratique du Peuple" fut créée et dans un article du journal italien Il Martello publié à Bologne en Italie, on peut lire dans l'annonce de création de la ligue : «...plus tard nous vous enverrons la politique générale de la Ligue Démocratique et la politique spécifique de la Compagnie de Patras...Assez tôt nous ferons paraître notre journal socialiste en tant qu'instrument de l'AIT...» La répression qui s'ensuivit de la part de l'État grec est en accord avec une entente entre les États européens, un fait qui peut être prouvé grâce à plusieurs journaux diplomatiques. Dans le Bulletin de la fédération du Jura du 10 juin 1877, on peut lire : «A son tour, la Grèce a rejoint l'entente des nations civilisées, celles qui sans relâche maintiennent la pression pour sauvegarder l'"ordre social".» Pour prouver cela, on peut lire la lettre suivante : «Prison de Patras, 15/27 mai 1877, rédaction du prospectus : Dionisis Ampelopoulos, Konstantinos Mpompotis, Alexandros Evmorfopoulos, Konstantinos Grimanis. Nous sommes en prison à cause de la publication du premier numéro de notre journal, Greek Democracy, dont vous recevrez des copies. Salutations et Solidarité. Konstantinos Grimanis.» En 1896, deux nouvelles associations sont créées : la première à Patras et la seconde à Pyrgos. Les personnes les plus actives furent D. Badounas, D. Arnellos, D.Karabilias et le poète P. Tsekouras. Ils et elles traduisirent différents articles anarchistes et plus tard dans l'année, publièrent le journal anarchiste Epi ta proso avec des inclinations anarcho-socialistes autour desquelles se rassemblaient des anarchistes chrétiens, des anarcho-communistes, des socialistes et même des individualistes. On peut aussi citer Marinos Antypas qui fut actif dans tout le "territoire grec".
Les Bateliers de Thessalonique
Les "Bateliers" de Thessalonique sont des anarchistes d'origine macédonienne (les grecs étaient alors en minorité à Thessalonique). Leur seule action connue est la série d'attentats à la bombe de Thessalonique entre le 28 avril et le 30 avril 1903. Le 28 avril 1903, ils posent des bombes dans le bateau à vapeur français Guadalquivir et le 29 avril, ils font sauter la Banque Impériale Ottomane, le Club Allemand, le train express en provenance d'Istanbul, le bar Alambra, les principaux pipelines de gaz et d'eau, le bureau de poste, le Grand Hôtel, le théâtre Eden et le camp militaire de Top Hane. Officiellement, 115 personnes furent tuées. On suppose que les membres de ce groupe ont été arrêtés puis pendus.
1910-1945
Durant cette période, aucun groupe explicitement anarchiste ne peut être trouvé, mais plusieurs anarchistes ont été actifs au sein de la Federacion et du Parti Socialiste Grec (qui au cours des ans deviendra le Parti Communiste Grec). L'exemple le plus notable fut Constantinos Speras.
Des années 60 aux années 90
Le mouvement anarchiste, en Grèce, a réellement débuté durant la junte militaire (1967-1974). Les premiers anarchistes après la guerre (1973) furent parmi les principaux acteurs/trices du mouvement étudiant contre la junte. On peut trouver de nombreuses références dans le livre de S. Katsaros Moi le provocateur, le terroriste : «Les slogans des anarchistes comme «Détruisez l’État» n’ont été adoptés par personne. Comme le mouvement anarchiste en Grèce n’avait pas de tradition, ils sonnaient bizarrement. » (p. 219) ou « Les seules personnes qui prirent l’initiative furent des "gauchistes" ou des anarchistes, dont la seule proposition tactique était de manifester à travers la région pour montrer qu’ils pouvaient affronter la police.» (p. 238) et «Les discours s’arrêtèrent mais, depuis la station de radio, les porte-parole commencèrent à entonner l’hymne national (…) Un groupe d’anarchistes commença à chanter l’Internationale et se dirigea vers l’École Polytechnique mais un Avra (véhicule policier blindé) les arrêta rapidement.» (p.243).
Le mouvement grec prit réellement son essor ici et en transporta les pour et les contre. À la lumière de mai 68 et du mouvement autonomiste italien, les anarchistes grecs délaissèrent l'anarcho-syndicalisme en faveur de la lutte de classe directe. Leurs influences provenaient de classiques de l'anarchisme, tels que Bakounine et Kropotkine, mais aussi de l'Internationale Situationniste, de Panekouk et de l'Autonomisme marxiste.
Le mouvement anarchiste et autonomiste grec est devenu très fort vers la fin des années 1970, quand les gens des partis d'extrême gauche (qui étaient forts vers le milieu des années 70) se sont fatigués des lignes de Parti et se sont retrouvés du côté des anarchistes et des autonomistes. Le mouvement étudiant de 1978 et 1979 fut beaucoup influencé par l'anarchisme et l'autonomie et les affrontements de rue entre la police et les travailleurs/euses et les étudiant(e)s devinrent réguliers.
La première vague d'anars grecs furent déçus, et la grande majorité d’entre eux et elles quittèrent lentement le mouvement lorsque le premier gouvernement socialiste fut établi en 1980 et qu'avec l'alliance du Parti Communiste, la guerre sociale des années 70 cessa pratiquement. Une nouvelle vague de jeunes anars encore plus en colère que la précédente allait voir le jour au milieu des années 80. Dans les années 1985-1986, des manifestations et des affrontements brassèrent l'ordre établi. Les anarchistes Mixalis Kaltezas (1970-1985) et Xristos Tsoutsouvis (?-1985) furent assassinés dans cette période et leur mort provoqua d'énormes émeutes à Athènes et à Thessalonique. L'assassinat d'un policier à Thessalonique et l'occupation de l'Université de Chimie d’Athènes rendirent la répression insupportable, mais une réelle résistance anarchiste existait, et réussit à organiser des manifestations de plus de 10 000 personnes à Athènes. L'attaque par une manif anarchiste de 4000 personnes d'un hôtel où se tenait une conférence néo-fasciste (où figurait parmi les fachos, la "star" de l'extrême droite, Jean-Marie Le Pen) fut également l'un des sommets du mouvement anarchiste dans les années 80.
Cette génération s'éteignit lentement, et une nouvelle vague d'anarchistes arriva dans la chaleur du soulèvement des étudiant(e)s du secondaire en 1991. Le mouvement étudiant de 1991 fut l'un des mouvements sociaux les plus radicaux à avoir existé en Grèce, comportant près de 1500 grèves sauvages ou occupations d'écoles et des manifestations de centaines de millier de personnes. L'assassinat du professeur d'extrême gauche Nikos Temponeras par des gangs fascistes construits par le parti de droite au pouvoir, amena une insurrection presque générale dans tout les principales villes de Grèce, avec une manifestation forte de 25 000 personnes à Patras (sur une population de 100 000 habitants), où Temponeras avait été tué, qui fut suivie par l’incendie du commissariat et de l’hôtel de ville. Le même jour à Athènes, 4 personnes périrent dans un incendie qui se déclara au cours d’une manifestation massive. L’agitation civile ne cessa que lorsque le ministre de l’éducation abandonna ses réformes. Le rôle des anarchistes, autant dans l'organisation étudiante que dans la radicalisation du mouvement, fut un catalyseur.
Le mouvement anarchiste des années 90 dut faire face à un complet désastre lors de l’occupation de l’Université Polytechnique en 1995 par environ 3 000 personnes. La police pénétra finalement dans le bâtiment et arrêta 501 anarchistes (tou(te)s ceux/celles qui étaient resté(e)s dans le bâtiment). L’Université Polytechnique fut quasiment complètement détruite pendant l’occupation anarchiste. Le rôle des media fut celui d’un catalyseur en ordonnant à la police d’arrêter et de frapper « ces hooligans, les bandits conscients de leur ignorance» (nom communément donné par les media aux anarchistes vers le milieu des années 90). Mais au lieu de fortifier le mouvement anarchiste, comme l’oppression l’avait fait avant, cet épisode le disqualifia. Les journaux insurrectionnels parlèrent d‘ «une grande occupation qui est similaire à celle contre la junte militaire de 1973 » mais à partir de ce moment les grecs moyens détestèrent fortement le mouvement anarchiste. Cette situation fut le résultat à la fois de la propagande des media privés "indépendants" (qui n’existaient pas dans les années 80 où ils ne purent jouer leur rôle) et les graves erreurs des anarchistes (la destruction quasi-complète de l’université, même si une partie eut lieu au cours des affrontements avec la police).
Une autre génération fut perdue et, pendant 5 ans, l’activisme anarchiste fut à son plus bas niveau, perdant même sa source de pouvoir principale, son influence sur le mouvement étudiant, qui disparut en 1998.
Pour la première fois en 5 ans, un bloc anarchiste fort de plus de 800 participant(e)s a rendu sa présence visible en attaquant la police anti-émeute qui protégeait l'ambassade américaine lors d'une manifestation le 17 novembre 2001 à Athènes. Une manifestation commune organisée par tou(te)s les anarchistes d'Athènes en Janvier 2002 fut la première après plusieurs années de dépression, de luttes intestines et de manque de confiance en soi pour le mouvement anarchiste.
Insurrection de 2008 en Grèce
- Voir article principal: Insurrection de 2008 en Grèce
"Le 6 décembre 2008, Alexandros Grigoropoulos, un jeune anarchiste de 15 ans, a été assassiné par un policer dans le quartier Exarchia à Athènes, en Grèce. S'en suivi une vingtaine de jours et de nuits d'émeutes et d'attaques sur les bâtiments de la police, de l'État et du capitalisme. Il y a eu des actions de solidarité aux insurgé(e)s grecs dans des centaines d'endroits à travers la planète."
Anarchistes grecs en prison
- G. Dimitrakis, arrêté à Athènes le 16 novembre 2007(?) pour vol de banque à main armée. Condamné à 35 ans de prison.[1]
- B. Stergiou, arrêté à Athènes le 8 mars 2007, accusé de 4 crimes. Reste en prison en attendant son procès.[2]
- M. Tsourapas, H. Kontorebithakis, arrêtés à Athènes le 5 juin 2006 pour avoir tenté de brûler une voiture de la police municipale. Les deux restent en prison en attendant leur procès. [3]
Anarchistes grecs plus connus
Organisations anarchistes grecques
- Anti-State Justice
- Black Star (Mavro Asteri)
- Federation of Anarchists of Western Greece
- Thieves in Black
Voir aussi
- Anarchist Gallery (1986). A brief history of anarchism in Greece. (Oakland: Barricade Books).
- Early Days of Greek Anarchism: The Democratic Club of Patras & Social Radicalism in Greece Edité et traduit par Paul Pomonis.
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