August Spies
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Jeunesse[edit]
Son père était employé forestier à Kurbesse. Élevé par les maîtres de la maison, il est plus tard envoyé à Cassel où il rentre à l'École Polytechnique afin de préparer sa profession forestière. À 16 ans, il était déjà géomètre et à 17 un libre penseur. Passionné par les études, mais aussi par la lecture, il dévore les classiques allemands, Feuerbach, Kant, Molleschott, etc.
L'émigration[edit]
Il étudie depuis un an à Cassel quand son père meurt et il est contraint d'interrompre ses études. Il décide alors d’émigrer en Amérique où vivent des parents très aisés de sa mère . En 1872, il débarque à New York. Sur le conseil d’un oncle, qui habite cette ville, il se met à apprendre le métier de tapissier. À cette époque, il est encore un fervent admirateur de Bismarck et de l’empereur allemand. Du socialisme, il ne sait strictement rien, à peine a-t-il lu çà et là quelques lignes sur la Commune de Paris et il croit que les socialistes et les communistes ne veulent que détruire toute propriété, chose qu'il considère cela comme une monstrueuse absurdité.
Après avoir appris son métier, il décide d’aller explorer l’Ouest américain, mais comme il ne trouve sur place aucun emploi dans sa profession, il se lance dans le commerce et gère une librairie.
La prise de conscience anarchiste[edit]
En 1877, il adhère au mouvement ouvrier, après avoir lu une partie de la littérature socialiste. Membre de la section de Chicago de l' International Working People's Association, il est extrêmement actif durant la période électorale de 1878, quand le Dr Smith est présenté comme candidat à l’intendance par les socialistes. Lui-même est désigné de 1879 à 1881 pour la législation et d'autres fonctions politiques. En 1880, il accepte le poste d’administrateur de l’Arbeiter Zeitung (Le Quotidien du travailleur), qui est au bord de la faillite. Par son travail et ses compétences, il ramène le journal à la prospérité. La rédaction s’intéresse encore à l’agitation politique, mais lorsque s’effectue la scission entre la section socialiste et la tendance social-révolutionnaire, orientée par Johann Most, celle-là suit Spies.
Au Congrès des socialistes en 1882, à Pittsburg, Spies défend la propagande social-révolutionnaire, déclarant que les travailleurs n’obtiendront jamais leurs droits par la voie des urnes et des suffrages. Dès cette époque, il se considère anarchiste et se met à étudier Proudhon et Bakounine.
L'émeute de Haymarket Square[edit]
Le 1er mai 1886 Spies mène la marche des 80 000 ouvriers tout au long de Michigan Avenue, dans le cadre de la grève pour la revendication de la journée de huit heures. Spies est le premier orateur de la manifestation et repart avant sa conclusion. La grève se poursuit les jours suivants, notamment aux usines McCormick, où il prend la parole avec Samuel Fielden le 3 mai. Le meeting se conclue par la mort de deux ouvriers par la police. Le lendemain a lieu le rassemblement de Haymarket Square en protestation de la violence policière où Spies, Fielden et Albert Parsons prennent la parole. Une bombe est jetée contre les policiers. L'émeute qui s'en suit fait de nombreuses victimes dans les deux camps.
Comme la plupart des leaders anarchistes présents, Spies est arrêté et soupçonné d'être à l'origine de l'attentat. Le 21 juin, il est déclaré coupable avec sept autres co-accusés, et pendu le 11 novembre 1887, jour appelé par la suite le Black Friday (Vendredi noir). Les derniers mots qu'il prononce inspireront nombre d’anarchistes : « Le jour viendra où notre silence sera plus fort que les voix qui nous étranglent aujourd’hui. »
« En aucun cas je ne suis partisan des courtes révoltes qui sont dues aux conditions actuelles », déclare-il aussi en 1886, à l’époque de son procès, lors d’une entrevue en prison.
Sa philosophie[edit]
Dans son autobiographie, publiée par Nina Van Zandt, on peut lire : « Ma philosophie a toujours été que le but de la vie soit seulement l’épanouissement de l’individu et l’application rationnelle de ce principe est la véritable moralité. Le socialisme peut être défini comme une science, comme une forme déterminée d’organisation sociale, tandis que l’anarchisme (la négation de l’autorité imposée) est le fil qui anime toutes les époques de l’évolution sociale et humaine ; c’est la lutte pour la souveraineté de l’individu. Bien que dans le concept général je sois anarchiste, je suis aussi pratiquement et spécifiquement socialiste. »
Voici une autre pensée de Spies : « Non, je n’exige pas la terre entière, je veux que tous soient en possession de la terre. Y a-t-il là quelque chose de ridicule ? »
Sources[edit]
Le texte provient de :
ROCKER (Rudolph), « Les cinq martyrs de Chicago », in Le monde libertaire 222, mai 1976.
Liens internes[edit]
- Émeute de Haymarket
- Black Friday
- Grève des usines McCormick
- George Engel
- Adolph Fischer
- Louis Lingg
- Albert Parsons
- Samuel Fielden
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