ce que l'anarchisme n'est pas
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Catégorie:Articles à retravailler
Le but de cette page est de défendre l'anarchisme contre ce qu'il n'est pas : tentatives de récupérations, abus de langage, impostures intellectuelles, etc. Le mouvement anarchiste est composite avec de multiples facettes ; l'existence de mouvements qui se disent anarchistes, mais qui n'ont rien à voir avec ce mouvement, résulte d'une occultation de ce qui fait le fondement de l'anarchie, de ce que les anarchistes ont en commun. Par exemple, la définition du dictionnaire sur l'anarchisme est faussée : alors que l'anarchisme est foncièrement anti-autoritaire, ils réduisent parfois l'anarchisme uniquement à de l'anti-étatisme, qui n'est pourtant qu'une des positions anti-autoritaires, ou à un rejet du gouvernement.
Il n'y a concrètement aucun comité central ou coordonnateur de la théorie anarchiste pour décider ce qu'est la ligne anarchiste "correcte" sur n'importe quel sujet donné[1] ; ce serait d'ailleurs paradoxal ! Cependant, l'anarchisme devrait tout d'abord être défini et formé par ses défenseurs et ses théoriciens historiques et non par la propagande, les dictionnaires ou les on-dit.
Contents
La récupération de liberté & anarchie[edit]
Il arrive que des groupements basés sur des principes autoritaristes, ayant eu à appliquer leurs principes dans le passé et s'étant ainsi discrédités, s'inventent une tendance (usent de symboles anarchiste) avec le terme "anarcho-" ; avec les idées de liberté et d'émancipation que cela sous-entend. Ils espèrent ainsi attirer l'attention et les faveurs de la population et se permettre d'effectuer leur propagande en évitant de parler de leur passé... Il y a notamment des mouvements capitalistes, sociaux-démocrates, marxistes, libéraux ou nationalistes qui procèdent ainsi... Ces groupements ont pourtant été, depuis longtemps, fondamentalement opposés à l'anarchisme, et n'ont fait que développer l'autorité sous les formes de l'État, du capitalisme ou de nouvelles religions humanistes. En effet, les autoritaires sont toujours désireux de mettre un emballage coloré sur de vieux produits fatigués, ceci afin de provoquer un excédent d'achat par le public. De cette façon, ils espèrent rallumer la demande de ce qui est réellement le même produit qu'ils avaient fourni aux personnes dans le passé.
Nous avons donc une obligation de pointer les contradictions évidentes dans l'utilisation de la terminologie anarchiste par des autoritaires. Ils emploient le terme anarchiste, mais aux dépens de leur crédibilité ; pourquoi ? Parce que leur propre définition ne supporte pas l'interrogation la plus rudimentaire.
Pour établir la distinction entre ces pseudo mouvements anarchistes et les groupes anarchistes réels, il faut bien différencier la façon dont ces pseudos-anarchos se représentent leur doctrine et la façon dont ils la positionnent par rapport à d'autres doctrines politiques, le positionnement réel de cette doctrine, ou tout au moins le positionnement qui fait consensus chez la plupart des gens (le point de vue commun). Ainsi, par exemple, pour les national-socialistes, leur mouvement était de par leur terminologie lié au socialisme, mais bien sûr les historiens ont eu beau jeu de montrer le contraire à maintes reprises.
Il importe donc d'exposer les deux points de vue, le point de vue interne, celui des pseudos- anarchos, et celui qui prévaut, et d'indiquer lequel prévaut. On peut étendre cette distinction nécessaire aux mouvements qui prétendent lutter pour la liberté et ne défendent en fait que la liberté des plus puissants --disons des riches-- d'opprimer tous les autres. Ainsi, les diverses variantes de libertarisme, dans les pays anglophones principalement, sont peut-être juste des mouvements capitalistes extrêmes, masqués par une étiquette qui commence par "libert-". (On pourra exclure de cela ledit socialisme libertarien (libertarian socialism) tel que celui de Murray Bookchin ou de Noam Chomsky.)
En ce qui concerne l'"anarcho"-capitalisme, l'"anarchisme" de droite, le national-"anarchisme", ces mouvements sont rejetés par toutes organisations anarchistes (fédérations, collectifs, groupes, mouvements, individus, etc.), et de plus le point de vue courant est d'assimiler l'anarchisme avant tout à la lutte contre l'autorité ou le pouvoir sous toutes ses formes, la forme économique (le capitalisme, l'exploitation, ...), la forme politique (l'État, le parlement, ...), la forme sociale/morale (communautarisme, nationalisme, ...), etc. C'est donc ce point de vue qui prévaut.
"Anarcho"-capitalisme[edit]
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L'apparition de cet oxymore vient de l'évolution de la désignation du terme libéral aux États-Unis. Suite à la Seconde Guerre mondiale (1939-45), de par la crainte psychotique liée à la guerre froide, une répression politique sera faite par les libéraux mccarthyiste à l'encontre des socialistes de toute sorte. Du fait de cette répression, les sociaux démocrates se désigneront alors sous le terme de libéral (ce qui ne changera rien à ce qu'ils étaient auparavant). Pour ne pas permettre la confusion des genres, des partisans du libéralisme économique s'approprieront le terme de "libertarian" (ce courant sera un groupement minoritaire au sein des républicains et conservateurs), puis du fait que la nouvelle désignation ne changera rien à leur pratiques libérales d'avant, d'autres ex-libéraux, plus radicaux que la faction minarchiste (ne demandant que la limitation des prérogatives de l'État) ayant une majorité au sein des libertarianistes, créeront (Rothbard, disciple de Mises et appartenant à la société du Mont Pèlerin – dont le but est de diffuser les idées libérales dans le monde) l'oxymoron "anarcho"-capitaliste (sans guillemets) pour énoncer leurs intentions libérales radicales de minimiser le pouvoir de l'État (tout comme certains socialistes — marxistes et autres inclus-e-s — qui prétendent à la fin de l'État), ceci à des fins mercantiles.
Le rejet de l'État par les "anarcho"-capitalistes, uniquement pour que leur capital ne soit pas entravé par un impôt, est le principal point qui pourrait avoir une ressemblance avec les anarchistes ; cependant, ils ne rejettent pas l'autorité économique (l'exploitation du maître capitaliste sur l'esclave salarié ; l'autorité des propriétaires sur des locataires ou des salariés), la hiérarchie (fondement des sociétés autoritaires) et, n'ont donc, rien d'anarchistes. Cet oxymoron est essentiellement utilisé aux États-Unis. Voir les articles Anti-libertarienisme‎ et "anarcho"-capitalisme.
National-"anarchisme"[edit]
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La nation et l'État étant intimement liés, la nation étant une valeur morale suprême pour tout État (existant ou en devenir), les anarchistes rejettent les nationalismes sous leurs diverses formes. L'anarchisme étant anti-étatique et mettant l'individu au centre de la société, il est inconcevable de mettre une valeur de nation entre les individus et la société. Néanmoins, les anarchistes ne rejettent pas les diverses sociétés ou peuples existant (avec leurs spécificités), tant que ces peuples ou sociétés n'oppriment pas les individus existant en leur sein.
le national-"anarchisme" est encore un exemple d'une invention absurde de la part de certains groupuscules d'extrême-droite/gauche en manque d'originalité.
Edit: Si l'état ne peut exister sans nation, la nation, elle, peut exister en dehors de l'état. Ainsi les deux termes ne sont pas nécessairement incompatibles.
"Anarchisme" de droite[edit]
Le terme de droite et de gauche vient de la position prise par les partis dans l'hémicycle du parlement. Les anarchiste ont de tous temps dénoncé la démocratie représentative. Donc, l'expression "anarchisme de droite" ne veut rien dire, au même titre que l'expression "anarchiste de gauche". Le terme anarchiste se pose en opposition avec le système politique actuel, au sein duquel évoluent justement des partis politiques classés à gauche ou à droite. Rattacher l'anarchisme à la droite ou à la gauche est absurde ; c'est en quelque sorte vouloir faire rentrer l'anarchisme sur la scène politique à laquelle il s'oppose.
Le terme "anarchiste de droite" a souvent été employé par les « bien-pensants » afin de qualifier une personne de sensibilité de droite (voire, franchement d'extrême-droite), et qui cependant semblait évoquer des idées ou des attitudes anti-conformistes similaires à celles de certains individualistes libertaires. Louis-Ferdinand Céline, antisémite notoire et raciste jusqu'à la fin de ses jours, se disait libertaire, alors qu'il éprouvait lui-même un certains tiraillement fascisant pendant la guerre. On peut donc douter de la sincérité de ses propos. La plupart des personnes énoncées comme telles sont en général, tout simplement, des anti-conformistes, voire, pour certains, des individualistes aristocrates.
François Richard, dans son livre L'Anarchisme de droite dans la littérature contemporaine, résume les principes de l'anarchisme de droite : le refus de la démocratie, en tant qu'elle oppresse l'individu ; la haine des intellectuels monopolisant le débat ; et la préférence de l'aristocratie, non pas politique, mais d'après l'étymologie, le gouvernement des meilleurs individus. Aucune théorie politique n'a été développée au sein de ce mouvement qui s'apparente plus à une posture spectaculaire — au sens situationniste du terme — qu'à une véritable politique. Les seules actions politiques des "anarchistes" de droite ont été des relations avec la Nouvelle Droite d'Alain de Benoist, et quelques agitations organisées dans un château situé dans le Cher. Le mouvement ne fait aujourd'hui plus parler de lui.
Enfin, les "anarcho"-capitalistes, se considèrent comme des anarchistes de droite, les "anarcho"-capitalistes soutiennent des candidats aux élections présidentielles, souvent ultra-libéraux ou ultra-conservateurs ; de quoi dissiper le doute quant à leur dénomination "d'anarchiste"), considérant les anarchistes (ceux opposé-e-s à toute forme de domination, et donc, anticapitalistes) comme des anarchistes de gauche. Sur l'"anarchisme de droite" que revendiquent les "anarcho"-capitalistes, voir la section de la FAQ intitulée Peut-il exister un "anarchisme" de droite ?
Ce que l'anarchisme rejette et combat[edit]
Autorité - Bureaucratie - Capitalisme - Capitalisme d'État - Conscription - Domination - État - Fascisme - Guerre - Hiérarchie - Impôt - Libéralisme - Marxisme - Nationalisme - Parlementarisme - Patriarcat - Propriété - Racisme - Réformisme - Représentativité - Spécisme - Service militaire - Sexisme - Social-démocratie - Socialisme d'État - Technocratie - Totalitarisme...
Notes[edit]
- ↑ "Il n'y a, il ne peut y avoir ni Credo, ni catéchisme libertaires. Ce qui existe et ce qui constitue ce qu'on peut appeler la doctrine anarchiste c'est un ensemble de principes généraux, de conceptions fondamentales et applications pratiques sur lesquels l'accord s'est établi entre individus qui pensent en ennemis de l’autorité et luttent, isolément ou collectivement, contre toutes disciplines imposées et contraintes politiques, économiques, intellectuelles et morales qui découlent de celle-ci. Il peut donc y avoir et, en fait, il y a plusieurs variétés d'anarchistes mais toutes ont un trait commun qui les sépare de toutes les autres variétés humaines. Ce point commun, c'est la négation du principe d'autorité dans l'organisation sociale et la haine de toutes les contraintes qui procèdent des institutions basées sur ce principe. Ainsi, quiconque nie l'autorité et la combat est anarchiste. (...)" Sébastien Faure, dans l'Encyclopédie Anarchiste