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Latest revision as of 18:20, 31 October 2012

Catégorie:Pourquoi les anarchistes s’opposent-ils au système actuel ?

FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
B - Pourquoi les anarchistes s’opposent-ils au système actuel ?

Introduction
B.1 - Pourquoi les anarchistes sont opposés à l'autorité et à la hiérarchie ?



B.2 - Pourquoi les anarchistes sont contre l'État ?



B.3 - Pourquoi les anarchistes sont-ils contre la propriété privée?



B.4 - Comment le capitalisme affecte-t-il la liberté ?



B.5 - Le capitalisme prend-t-il sa source d'une action humaine ?
B.6 - Mais les décisions prises par des individus intelligents en fonction de leurs propres intérêts financiers ne seront-elles pas les meilleures la plupart du temps ?
B.7 - Quelles classes existent dans la société moderne ?



Sommaire complet et détaillé

Tout d'abord, il est nécessaire d'indiquer quel type d'autorité l'anarchisme refuse. S'il est d'usage que certains adversaires de l'anarchisme affirment que les anarchistes s'opposent à toutes sortes d'autorité, la réalité de la situation est plus complexe. Bien que des anarchistes ont, à l'occasion, déclarés leur opposition à "toute autorité", une lecture plus attentive montre rapidement que les anarchistes rejettent seulement une forme particulière d'autorité, ce que nous avons tendance à appeler la hiérarchie (voir la section H.4 pour plus de détails). Cela peut se voir lorsque Bakounine déclare que "le principe d'autorité", est l'"idée éminemment théologique, métaphysique et politique que les masses, toujours incapables de se gouverner elles-mêmes, doivent se présenter à tout moment au bienveillant joug d'une sagesse et d'une justice, qui, d'une manière ou d'une autre, est imposée d'en haut"[1].

D'autres formes d'autorité sont plus acceptable pour les anarchistes, cela dépend si l'autorité en question devient une source de pouvoir sur les autres ou pas. C'est la clé pour comprendre la position anarchiste sur l'autorité - si c'est une autorité hiérarchique, alors les anarchistes sont contre... La raison en est simple :

"personne ne devrait être confiant avec le pouvoir, dans la mesure où toute personne investie d'une autorité de contrôle va... devenir un oppresseur et un exploiteur de la société"[2]. Cette distinction entre les formes d'autorité est importante. Comme Erich Fromm l'a fait remarquer, "l'autorité" est "un terme large avec deux significations tout à fait différentes : ça peut être soit une autorité « rationnelle » ou « irrationnelle ». L'autorité rationnelle est basée sur la compétence, et il aide la personne qui se penche sur celui-ci pour grandir. l'autorité irrationnelle est fondée sur le pouvoir et sert à exploiter la personne soumise à celle-ci"[3]. Le même point de vue a été donné par Bakounine 100 ans plus tôt quand il a indiqué la différence entre l'autorité et l'"influence naturelle". Pour Bakounine, la liberté de l'individu "résulte d'un grand nombre d'influences matérielles, intellectuelles et morales sur chacun autour de lui [ou elle] et de la société... qui continuellement s'exerce... Supprimer cette influence mutuelle serait mourir". En conséquence, "lorsque nous réclamons la liberté des masses, nous n'avons guère souhaité supprimer l'effet de l'influence naturelle de toute personne ou de tout groupe de personne sur les masses. Ce que nous souhaitons est de supprimer les influences artificielles, privilégiés, juridiques et officielles"[4].

C'est, en d'autres termes, la différence entre prendre part à une décision et écouter des points de vue alternatifs et d'experts («influence naturelle») avant de se faire votre idée et entre avoir une décision prise pour vous par un groupe d'individus (qui peuvent être élu ou pas) parce que c'est leur rôle dans une organisation ou la société. Dans le premier cas, l'individu fait usage de son jugement et de sa liberté (c'est-à-dire fondée sur l'autorité rationnelle). Dans le dernier cas, ils sont soumis à des volontés d'autrui, à l'autorité hiérarchique (c'est-à-dire fondée sur l'autorité irrationnelle). La raison en est que l'autorité rationnelle "non seulement permet, mais exige un contrôle et une critique constante... c'est toujours temporaire, son acceptation dépend de ses performances". La source de l'autorité irrationnelle, d'autre part, "est toujours un pouvoir sur les gens... Le Pouvoir, d'une part, la peur de l'autre, sont toujours les bases sur lesquelles l'autorité irrationnelle est construite". Ainsi, le premier est fondée sur "l'égalité" alors que ce dernier "est, de par sa nature même, fondé sur l'inégalité"[5].

Ce point crucial est exprimée dans la différence entre avoir de l'autorité et être une autorité. Être une autorité signifie simplement qu'une personne est généralement reconnu comme étant compétentes pour une tâche donnée, en fonction de ses compétences individuelles et de ses connaissances. En d'autres termes, il est socialement reconnue. En revanche, avoir de l'autorité est une relation sociale fondée sur le statut et la pouvoir provenant d'une position hiérarchique, et non sur la capacité individuelle. De toute évidence, cela ne signifie pas que la compétence n'est pas un élément pour l'obtention d'une position hiérarchique, il signifie simplement que la vraie ou prétendue compétence initiale est transférée vers le titre ou la position d'autorité et devient indépendant des individus, c'est-à-dire institutionnalisé (ou ce que Bakounine a appelé "officiel").

Cette différence est importante parce que la façon dont les gens se comportent est plus un produit des institutions auxquelles nous sommes exposées que de toute nature inhérente. En d'autres termes, les relations sociales forment les individus impliqués. Cela signifie que les différents groupes d'individus crées ont des traits, des comportements et des résultats qui ne peuvent pas être compris en les réduisant aux personnes en leur sein. C'est, les groupes se composent non seulement des individus, mais aussi les relations entre les individus et ces relations auront une incidence sur ceux qui y sont soumis. Par exemple, à l'évidence « l'exercice du pouvoir par certains autres privés de pouvoir » et par le biais d'un "ensemble d'intimidation physique, de la dépendance et de la domination économique et des limitations psychologiques, les institutions sociales et les pratiques influent sur la façon dont tout le monde voit le monde et de sa place dedans". Cela, comme nous le discutons dans la section suivante, a des effets sur les personnes impliquées dans ces rapports sociaux autoritaires comme "l'exercice du pouvoir dans toute forme institutionnalisée - qu'elle soit économique, politique ou sexuelle - brutalise les executants du pouvoir et ceux sur lequel le pouvoir est exercé"[6].

Les relations sociales Autoritaires, en divisant la société en (de rares) donneurs d'ordres et (de nombreux) preneurs d'ordre, appauvrissant les personnes impliquées (mentalement, émotionnellement et physiquement) et la société dans son ensemble. Les relations humaines, dans tous les aspects de la vie, sont estampillés par l'autorité, et non par la liberté. Et du fait que la liberté ne peut être créé que par la liberté, les relations sociales autoritaires (et l'obéissance que ça exige) ne font pas et ne peuvent pas former une personne en liberté - seule la participation (par auto-gestion) dans tous les domaines de la vie peuvent le faire. "Dans une société fondée sur l'exploitation et la servitude", de par les mots de Kropotkine, "la nature humaine elle-même est dégradée" et ce n'est que quand "la servitude disparaît" que nous devrions "retrouver nos droits"[7].

Bien sûr, il sera fait observer que dans toute entreprise collective, il y a une nécessité pour de la coopération et de la coordination et que cette nécessité de "subordonner" l'individu à des activités de groupe est une forme d'autorité. Par conséquent, il est clamé, qu'un groupe géré démocratiquement est tout aussi "autoritaire" comme celui fondé sur l'autorité hiérarchique. Les anarchistes ne sont pas impressionné par ces arguments. Oui, nous répondons, bien sûr, dans toute entreprise collective, il y a necessitee de faire et de s'y coller, mais par des accords, les anarchistes font valoir que d'utiliser le mot «autorité» pour décrire deux façons fondamentalement différentes de prendre des décisions est jouer avec les mots. Il occulte la différence fondamentale entre la libre association et l'imposition hiérarchique et confond la coopération avec le commandement (comme nous le constatons dans la section H.4, les marxistes sont particulièrement friands de cette erreur). En termes simples, il existe deux façons de coordonner l'activité individuelle à l'intérieur des groupes - soit par des moyens autoritaires ou par des moyens libertaires. Proudhon, en ce qui concerne les lieux de travail, fait une différence clair :

"soit le travailleur (...) sera simplement le salarié du propriétaire-capitaliste-entrepreneur ; ou bien il participera (...) et a une voix au Conseil, en un mot deviendra un associé. (...) Dans le premier cas le travailleur est subordonné, exploité ; sa condition perpétuelle est l'obéissance (...) Dans le second cas, il reprend sa dignité d'homme et de citoyen (...) il fait parti de l'organisation de la production, dont il n'était auparavant que l'esclave (...) nous n'avons point à hésiter, car nous n'avons pas le choix. (...) il y a nécessité de former entre les travailleurs de cette industrie une ASSOCIATION , puisque sans cela ils resteraient les uns par rapport aux autres des subordonnés et des supérieurs, et qu'il y aurait ainsi, de fait dans l'industrie, deux castes, celle des maîtres et celle des salariés : chose qui répugne dans une société libre et démocratique"[8].

En d'autres termes, les associations peuvent être basées sur une forme d'autorité rationnelle, sur la base d'influence naturelle et afin de refléter la liberté, la capacité des individus à penser, agir et sentir et gérer leur temps et leur activité. Sinon, nous inclurions des éléments de l'esclavage dans nos relations avec les autres, des éléments qui empoisonneraient l'ensemble et nous formeraient dans des voies négatives (voir la section B.1.1). Seule la réorganisation de la société dans une voie libertaire (et, nous pouvons ajouter, la transformation mentale qu'un tel changement exige et créerait) permettra à l'individu d'"atteindre un plus ou moins complet épanouissement, tout en continuant à se développer" et bannir "cet esprit de soumission qui a été artificiellement posé sur lui [ou elle]"[9].

Ainsi, les anarchistes ne "demandent rien de mieux que de voir [les autres]... exercer sur nous une naturelle et légitime influence, librement acceptée, et jamais imposé... Nous acceptons toutes les autorités naturelles et toutes les influences de fait, mais aucun de droit"[10]. Le soutien des anarchistes à la liberté d'association au sein de groupes directement démocratiques est base sur des formes d'organisation accroissant l'influence et réduisant l'autorité irrationnelle dans nos vies. Les membres de ces organisations peuvent créer et présenter leurs propres idées et suggestions, évaluer d'un œil critique les propositions et suggestions de leurs semblables, d'accepter celles avec lesquelles ils sont d'accord avec ou convaincu et par la possibilité de quitter l'association si ils ne sont pas satisfaits de sa direction. D'où l'influence des individus et de leur libre interaction de déterminer la nature des décisions prises, et nul n'ayant le droit d'imposer leurs idées à un autre. Bakounine a fait valoir que, dans de telles organisations "aucune fonction ne reste fixe et ne restera définitivement et irrévocablement attaché à une personne. L'ordre hiérarchique et la promotion n'existe pas... Dans un tel système, le pouvoir, à proprement parler, n'existe plus. La puissance est diffusé à la collectivité et devient la véritable expression de la liberté de tous"[11].

Par conséquent, les anarchistes sont opposés à l'autorité irrationnelle (c-a-d illégitime), en d'autres mots, la hiérarchie - la hiérarchie étant l'institutionnalisation de l'autorité au sein d'une société. Des institutions sociales Hiérarchiques notamment l'Etat (voir la section B.2), la propriété privée et le systeme des classes qu'elle produit (voir section B.3) et, par conséquent, le capitalisme (voir la section B.4). En raison de leur nature hiérarchique, les anarchistes s'y opposent avec passion. "Chaque institution, sociale ou civile" fait valoir Voltairine de Cleyre "qui se dresse entre l'homme [ou femme] et son [ou ses] droit, chaque lien qui rend l'un un maitre et l'autre un serf, chaque loi, chaque statue, chaque existence en vigueur qui représente la tyrannie" les anarchistes cherchent à le détruire. Toutefois, la hiérarchie existe au-delà de ces institutions. Par exemple, les relations sociales hiérarchiques incluent le sexisme, le racisme et l'homophobie (voir la section B.1.4), et les anarchistes s'opposent, et luttent contre elles toutes. Ainsi, aussi bien que la lutte contre le capitalisme comme étant hiérarchique (pour les travailleurs "esclaves dans une usine," bien que "l'esclavage se termine avec les heures de travail") de Cleyre est également opposé aux relations sociales patriarcales qui produisent une "maison reposant sur l'esclavage" en raison qu'un "mariage représente la vente et le transfert de l'individualité de l'un de ses parties à l'autre!"[12].

Inutile de dire, que pendant que nous discutons des différentes formes de hiérarchie dans les sections différentes cela n'implique pas que les anarchistes pensent qu'ils, et leurs effets négatifs, sont en quelque sorte indépendant ou peuvent être facilement compartimenté. Par exemple, l'État moderne et le capitalisme sont intimement liés et ne peuvent pas être considérées comme indépendantes les unes des autres. De même, les hiérarchies sociales comme le sexisme et le racisme sont utilisés par d'autres hiérarchies pour se maintenir (par exemple, les patrons utilisent le racisme pour diviser et réguler leurs travailleurs). De cela, il s'ensuit que la suppression de l'une ou de plusieurs de ces hiérarchies, bien que souhaitables, ne seraient pas suffisante. L'abolition du capitalisme tout en maintenant l'État ne conduirait pas à une société libre (et vice-versa) - si cela était possible. Comme Murray Bookchin le note :

"Il peut y avoir une société décidément sans classe, même sans exploitation au sens économique du terme qui préserve encore la règle hiérarchique et de domination dans le sens social - elles prennent la forme de la famille patriarcale, de la domination par l'âge et des groupes ethniques, des institutions bureaucratiques, des manipulations idéologique ou une division du travail pyramidal... Sans classe ou pas, la société serait une énigme par la domination et, avec la domination, un état général de commandement et d'obéissance, de négation de la liberté et d'humiliation, et peut-être plus décisive, un avortement de la potentialité de la conscience, la raison (...), la créativité et le droit de chaque individu de faire valoir le plein contrôle de son quotidien"[13]. Ceci implique clairement que les anarchistes "défient non seulement la formation des classes mais aussi la hiérarchie, pas seulement l'exploitation matérielle, mais aussi la domination sous toutes ses formes"[14]. D'où que l'anarchiste met l'accent sur l'opposition à la hiérarchie plutôt que, disons, l'Etat (comme certains l'affirment à tort) ou tout simplement sur une classe économique et sur l'exploitation (comme, par exemple, de nombreux marxistes le font). Comme indiqué plus haut (dans la section A.2.8), les anarchistes considérent que toutes les hiérarchies sont non seulement inutiles mais nuisibles, et ils pensent qu'il existe d'autres moyens plus égalitaire pour organiser la vie sociale. En fait, nous estimons que l'autorité hiérarchique crée les conditions qui sont destinés probablement à combattre, et qu'elle a donc tendance à se perpétuer. Ainsi, les organisations hiérarchiques érodent la capacité de ceux qui sont en bas à gérer directement leurs propres affaires ainsi en ayant donc besoin d'une hiérarchie et de personnes en position pour donner des ordres et le reste pour les suivre. Plutôt que de prévenir le désordre, les gouvernements sont parmi ses principales causes et ses bureaucraties ostensiblement mises en place pour lutter contre la pauvreté l'améne à la perpétuer, parce que sans la pauvreté, les salariés de la haute administration serait sans travail. Il en va de même pour les organismes destinés à éliminer l'abus des drogues, la lutte contre la criminalité, etc. En d'autres termes, le pouvoir et les privilèges découlant des hauts postes hiérarchiques constituent une forte incitation pour ceux qui les détiennent à ne pas résoudre les problèmes qu'ils sont censés résoudre (Pour plus de débat, voir Marilyn French, Au-delà de la Puissance: sur les femmes, les hommes et les moeurs, Summit Books, 1985.).

Notes et références[edit]

  1. Marxisme, de la liberté et l'État, p. 33
  2. Bakounine, la philosophie politique de Bakounine, p. 249
  3. avoir ou être, pp. 44-45
  4. La base Bakounine, p. Et p. 140 141
  5. Erich Fromm, l'homme pour lui-même, pp. 9-10
  6. Martha A. Ackelsberg, libérer les femmes d'Espagne, p. 41
  7. L'anarchisme, P. 104
  8. General Idea de la Révolution, pp. 215-216
  9. Nestor Makhno, la lutte contre l'État et autres essais, p. 62
  10. Bakounine, la philosophie politique de Bakounine, p. 255
  11. Bakounine sur Anarchisme, p. 415
  12. Le Voltairine de Cleyre Reader, p. 72, p. 17 et p. 72
  13. Vers une société écologique, pp. 14-5
  14. Bookchin, op. Cit., P. 15