Écoles libertaires de Hambourg
Les écoles libertaires de Hambourg sont quatre communautés scolaires qui ont expérimenté de 1919 à 1930 une pédagogie anti-autoritaire dans la région de Hambourg, en Allemagne.
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Historique[edit]
Ces quatre écoles ont été créées après la Première Guerre mondiale, sous la république de Weimar. Il s'agissait d'écoles publiques qui accueillirent chacune plus de 600 élèves.
L'ambition des instituteurs était d'expérimenter un nouveau modèle d'institution qui pourrait remplacer l'école traditionnelle.
Les autorités scolaires de Hambourg leur accordèrent d'abord une totale liberté d'expérimentation, puis, en 1925, les ramenèrent aux mêmes objectifs que les autres écoles publiques. Deux des écoles se rallièrent à cette normalisation; une troisième dut fermer en 1930 en raison d'un nombre d'élèves trop faible. La dernière fut fermée lors de l'arrivée au pouvoir du régime nazi.
La pédagogie des « maîtres-camarades »[edit]
Les pédagogues de Hambourg poussèrent à l'extrême le postulat selon lequel il faut "partir de l'enfant". Non seulement ils rejetaient l'idée qu'un État ou une Église puisse décider de ce que les enfants devaient apprendre, mais ils refusaient la notion même de finalité en matière d'éducation. De leur point de vue, l'école n'est pas le moyen de préparer à la vie, mais le lieu de la vie elle même; une circulaire destinée aux parents affirme :
- « Nous nous refusons à nous laisser guider, dans notre travail scolaire, par les exigences de la profession, de la vie économique, du combat pour l'existence. C'est pour cela que nous n'avons pas de plan, pas de but déterminé d'instruction. Pour nous, la tâche de l'école, c'est d'offrir à l'enfant un lieu où il pourra être enfant, jeune et joyeux, sans tenir compte de buts à atteindre, mais en développant en lui un sens de responsabilité envers les êtres humains parmi lesquels il vit[1]. »
Le contenu des apprentissages dépendait entièrement de ce que les enfants avaient le désir d'apprendre.
Cette absence de programme se doublait d'une absence de règlements et de punitions, les maîtres-camarades refusant assurer une quelconque autorité sur le groupe. Après un début chaotique, ce furent les élèves qui prirent l'initiative de rétablir un minimum d'ordre permettant le travail.
Influence[edit]
L'expérience des écoles libertaires de Hambourg eut une notoriété à leur époque dans le milieu de l'éducation nouvelle; Freinet les visita en 1922 mais ne trouva guère probante leur pédagogie[2]. Elle est restée une référence [3] en raison de son caractère radical, allant selon Boris Fraenkel plus loin que l'école de Summerhill fondée à la même époque, car elle s'adressait à tous les enfants dans un système public[4].
Sources[edit]
Notes et références[edit]
- ↑ An die Eltern, die ihr Kind in unsere Schule geben wollen Circulaire citée dans Le maître camarade et la pédagogie libertaire, JR Schmid, Page 52
- ↑ Naissance d'une pédagogie populaire, Élise Freinet, Editions Maspero, 1974
- ↑ L'autogestion dans les systèmes éducatifs, Unesco, 1980, page 9
- ↑ Introduction de la réédition de 1974, Boris Fraenkel, Le maître camarade et la pédagogie libertaire, JR Schmid, Page 7
Bibliographie[edit]
- Le maître-camarade et la pédagogie libertaire, J.R. Schmid, éditions Maspero, 1971
- Réédition d'un ouvrage publié par Delachaux et Nestle en 1936
- REDIRECT Modèle:Wikipedia