Laïcité et lutte de classe
Un texte de 1931 , de la FUE Fédération Unitaire de l'Education , sur "Laïcité et lutte de classe" , qui peut vous intéresser amadei.henri@wanadoo.fr (militant de l' Emancipation tendance intersyndicale)
LAÃCITE ET LUTTE DES CLASSES
Une analyse pertinente de syndicalistes.
Motion de la Fédération unitaire de l'enseignement
(1931)
Adoptée au Congrès de Limoges. Source: Reproduction dans "L'Ecole émancipée" du 3 avril 1995 (NB 1).
L'Ecole laïque est une école de classe, ses méthodes et programmes constituent un plan d'asservissement des masses. Elle tend à donner une culture reposant sur la dissimulation des réalités économiques, historiques et sociales. L'Ecole laïque est cependant l'école populaire et l'ouvrier y envoie ses enfants, de préférence à l'école confessionnelle. Le prolétariat étant dans l'incapacité d'avoir des écoles correspondant à ses aspirations et à ses conceptions, il convient, en se plaçant sur le terrain de la réalité, de défendre l'école laïque par rapport à l'école confessionnelle qui, en plus du bourrage de classe, est une vaste entreprise d'obscurantisme et de résignation. La lutte pour la défense de l'école laïque, violemment attaquée et dont le minimum de laïcité est de plus en plus menacé, est un moment de la lutte révolutionnaire. L'Ecole laïque doit être considérée comme un instrument d'affranchissement car le prolétariat a besoin d'avoir un minimum d'instruction pour gérer ses organisations et assurer ses tâches révolutionnaires. L'Ecole laïque permet à l'instituteur syndicaliste, dont le devoir est d'employer l'action directe sur le terrain scolaire, en développant l'esprit critique, l'esprit collectif, en combattant le chauvinisme, etc, d'orienter dans la mesure compatible avec la société bourgeoise, le sens de classe des enfants. Nous devons donc lutter pour améliorer l'école sur le terrain matériel, pédagogique et corporatif, mais dans cette lutte revendicative, nous ne devons conserver aucune illusion sur la possibilité de faire la paix par l'école et nous devons dénoncer la duperie du réformisme qui veut faire croire que l'école peut transformer la société. Nous considérons que seule la révolution nous permettra d'établir la véritable école prolétarienne: l'école du travail, susceptible de développer sans entrave et sans contrainte la personnalité de l'enfant et permettre l'épanouissement complet de l'individu en vue de son rôle dans la lutte et la vie sociale.
(NB 1) La revue pédagogique et syndicale "L'école émancipée" fut fondée en 1910 . La revue "L'émancipation de l'instituteur", fondée en 1903, la précéda. La revue "L'émancipation syndicale et pédagogique" fut fondée en 2003. Le courant syndical "L'école émancipée" était majoritaire dans la fédération Unitaire de l'Enseignement (dans la CGTU où prédominaient pourtant les staliniens), jusqu'à la réunification en décembre 1935 avec la Fédération Générale de l'Enseignement (de la CGT, alors social-démocrate ...), qui précéda la réunification (CGT + CGTU, en mai 1936) . (NB2) En 2002, une courant syndical autour de membres LCR des directions de la FSU (et de membres du secrétariat enseignant de la LCR) s’empara du sigle Ecole Emancipée . D’où scission, création de l’Emancipation tendance intersyndicale [militantEs oppositionnelLEs dans la FSU , millitantEs dans SUD-Education, la CNT, …etc…) et de la revue « L’émancipation syndicale et pédagogique » .
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