FAQAnar:C.1.3 - Quoi d'autre détermine les niveaux de prix ?

From Anarchopedia
Jump to: navigation, search
FAQ anarchiste
Anarchy-symbol.svg
« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
C - Quels sont les mythes des sciences économiques capitalistes ?

Introduction
C.1 - Qu'est-ce qui détermine le prix dans le capitalisme ?



C.2 - D'où proviennent les profits ?



C.3 - Qu'est-ce qui détermine la distribution entre les bénéfices et les salaires au sein des compagnies ?
C.4 - Pourquoi le marché est-il dominé par les grandes entreprises ?



C.5 - Pourquoi les grandes entreprises obtiennent-elles une plus grande tranche de bénéfices ?



C.6 - La domination du marché par les grandes entreprises peut-ellle changer ?
C.7 - Qu'est-ce qui entraîne le cycle économique capitaliste ?



C.8 - Le contrôle de l'État sur la monnaie est-il la cause du cycle économique ?



C.9 - Les politiques de laissez-faire réduiraient-elles le chômage, comme les défenseurs "du marché libre" capitaliste l'affirment ?



C.10 - Le "marché libre" capitaliste profitera-t-il à tout le monde, et spécialement aux pays pauvres ?
C.11 - Le Chilli ne prouve-t-il pas que le "marché libre" profite à tout le monde ?



C.12 - Hong-Kong ne montre-t-il pas les potentiels du capitalisme "du marché libre" ?

Sommaire complet et détaillé

Catégorie:Quels sont les mythes des sciences économiques capitalistes ? Comme indiqué dans la dernière section, le prix d’un produit capitaliste, dans le long terme, est égal à son prix de production, qui détermine à son tour l’offre et la demande. Si la demande ou l’offre changent, ce que naturellement ils peuvent faire, comme les valeurs d’usage des consommateurs changent et de nouveaux moyens de production sont créés et d’autres disparaissent, cela aura un effet à court terme sur les prix, mais le prix moyen de production est le prix autour duquel un produit capitaliste se vend. Ainsi c’est le coût de production qui règle finalement le prix des produits. En d’autres termes, "les relations du marché sont régies par les relations de production."[Paul Mattick, Economic Crisis and Crisis Theory, p. 51] Comme Proudhon l’a dit :

"Ainsi la valeur change, et la loi de la valeur est constante, de plus, si la valeur est sujette à variation, c’est parce qu’elle est régie par une loi dont le principe est essentiellement inconstant, — notamment, le travail mesuré par la temps." [Op. Cit., p. 100]

Cependant, la quantité de temps et d’efforts dépensés en produisant un produit particulier n’est pas le facteur essentiel dans la détermination de son prix sur le marché. Ce qui compte sont les coûts (y compris la quantité de temps de travail) qu’il a en moyenne pour produire ce type de produit, au moment où le travail est effectué avec une intensité moyenne, avec les outils typiquement utilisés et des niveaux de compétence moyens. La production des produits qui tombe au-dessous de telles normes, par exemple en utilisant une technologie désuète ou une intensité inférieure à la moyenne de travail, ne permettra pas au vendeur d’augmenter le prix du produit pour compenser sa production inefficace, parce que son prix est déterminé sur le marché par les conditions moyennes (et ainsi les coûts moyens) de production, plus les niveaux moyens de bénéfice exigés pour arriver au taux moyen de bénéfice sur le capital investi. D’autre part, employer les méthodes de production qui sont plus efficaces que la moyenne — c.-à-d. qui permettent à plus de produits d’être produits avec moins de travail — permettra au vendeur de récolter plus de bénéfices et/ou d’abaisser le prix au-dessous de la moyenne, et de capturer ainsi plus de part de marché, qui forcera par la suite d’autres producteurs à adopter la même technologie afin de survivre, et ainsi diminuer le prix de production du marché de ce type de produit. De cette façon, les avances qui réduisent le temps de travail se traduisent en valeur d’échange réduite (et ainsi en prix réduits), de ce fait montrant la fonction de régulation du temps de travail (et indiquant l’utilité du LTV comme outil méthodologique).

De même, le LTV fournit également une explication à pourquoi les ressources communes dans un secteur deviennent plus valables dans d’autres (par exemple, le prix de l’eau pour une personne dans un désert serait bien plus élevé que pour quelqu’un à côté d’un fleuve). À court terme, le propriétaire de l’eau dans le désert peut fixer un prix très haut pour ceux qui la veulent simplement parce qu’elle est rare et la quantité de travail exigée pour trouver une source alternative serait énorme (nous ignorerons l’éthique de fixer des prix élevés pour des gens dans le besoin pour le moment, de même que les sciences économiques marginalistes qui dépeignent de telles situations — que la plupart des personnes classeraient intuitivement comme exploitatives — comme "un juste échange"). Mais si de tels bénéfices exceptionnels peuvent être maintenus pendant de longues périodes, alors d’autres seraient tentés de venir faire de la concurrence. Si une demande régulière d’eau existait dans cette région, de fait la concurrence entraînerait alors une réduction du prix de l’eau autour du prix moyen exigé pour le rendre disponible (ce qui explique pourquoi les capitalistes désirent réduire la concurrence par l’intermédiaire de l’utilisation des lois de copyright, des brevets et ainsi de suite — voyez que la section section B.3.2 — aussi bien que par la taille de l’entreprise, ses parts de marché et sa puissance croissante — voir la section section C.4). Pour récapituler, comme le coût de production pour un produit est une donnée, qui peut seulement indiquer si un produit donné "est évalué" suffisament par des consommateurs pour justifier une production accrue. Ceci signifie que le "capital se déplace des industries relativement stagnante vers des industries se développantes rapidement ... Le bénéfice supplémentaire, au-dessus du bénéfice moyen, gagné à un niveau des prix donné disparaît encore, cependant, avec l’afflux du capital de venant des industries peu profitables vers les industries très profitable," ainsi fait augmenter l’offre et réduire les prix, et le profit également. [Paul Mattick, Op. Cit., p. 49]

Ce processus d’investissement du capital d’équipement, et la concurrence résultante, est le moyen par lequel les prix du marché tendent vers les prix de production sur un marché donné. Le bénéfice et les réalités du procédé de production sont les clefs de la compréhension des prix et comment ils affectent (et sont affectés près) l’offre et la demande.

Pour finir, nous devons souligner que déclarer que le prix du marché tend vers le prix de production n’est pas suggérer que le capitalisme soit à l’équilibre. Loin de là. Le capitalisme est toujours instable, puisque "grossissant hors de la concurrence capitaliste, pour intensifier l’exploitation ... les relations de la production ... [ sont ] dans un état de transformation perpétuelle, qui se manifeste en changeant les prix relatifs des marchandises sur le marché. Par conséquent le marché est sans interruption en déséquilibre, bien qu’avec différents degrés de sévérité, de ce fait donnant lieu, par son approche occasionnelle de l’état d’équilibre, à l’illusion d’une tendance vers l’équilibre."[Paul Mattick, Op. Cit., p. 51]

Par conséquent, l’innovation due à la lutte de classe, à la concurrence, ou à la création des marchés, a un effet important sur les prix du marché. C’est parce que l’innovation change les coûts de production d’un produit ou crée de nouveaux marchés très profitables. Tandis que l’équilibre ne peut être atteint dans la pratique, ceci ne change pas le fait que le prix détermine la demande, puisque les consommateurs rencontrent (habituellement) des prix comme valeurs objectives déjà donnée quand ils font des achats et prennent des décisions basées sur ces prix afin de satisfaire à leurs besoins subjectifs. Ainsi le LTV identifie que le capitalisme est un système existant dans le temps, avec un futur incertain (un futur influencé par beaucoup de facteurs, y compris la lutte de classe) et, de par sa nature, dynamique. En outre, à la différence des prix néoclassiques "d’équilibre de longue durée", le LTV n’affirme pas que les marchés du travail se dégageront ou qu’un changement sur un de marché n’aura aucun effet sur d’autres. En effet, le marché du travail peut voir un chômage élevé car ceci aide à maintenir des niveaux de bénéfices en maintenant la discipline — par l’intermédiaire de la crainte du chomage — sur le lieu de travail (voir la section C.7). Ni ne maintient que le capitalisme sera stable. Comme l’histoire du capitalisme "existant actuellement" le montre, le chômage est toujours présent et le cycle économique existe (dans des sciences économiques néoclassiques de telles choses ne peuvent pas se produire que la théorie suppose que tout les marchés se dégageront et que les récessions sont impossibles).

D’ailleurs, le LTV indique la source de cette instabilité — notamment "l’idée contradictoire de la valeur, tellement bien montrée par la distinction inévitable entre la valeur d’usage et la valeur dans l’échange." [Proudhon, Op. Cit., p. 84] C’est en particulier le cas avec le travail, car la valeur d’échange du travail (son coût, c.-à-d. les salaires) est différente de sa valeur d’utilisation (c.-à-d. ce qu’il produit réellement pendant un jour ouvrable). Comme nous allons le voir dans la prochaine section, cette différence entre la valeur d’utilisation du travail (son produit) et son valeur d’échange (son salaire) est la source du bénéfice capitaliste (nous indiquerons dans la section C.7 la façon dont cette distinction influence le cycle économique — c.-à-d. l’instabilité dans l’économie).