Difference between revisions of "FAQAnar:A.2.13 - Les anarchistes sont-ils des individualistes ou des collectivistes ?"
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Tandis que les groupes ne peuvent pas penser, les individus peuvent vivre ou discuter par eux-mêmes. Les groupes et les associations sont des aspects essentiels de la vie individuelle. En fait, comme les groupes génèrent les relations sociales selon leur vraie nature, ils aident à façonner l'individu. En d'autres termes, les groupes structurés d'une manière autoritaire auront un impact négatif sur la [[liberté]] et l'individualité des individus qui les composent. Toutefois, à cause de la nature abstraite de leur « individualisme », les individualistes capitalistes ne peuvent pas voir les différences entre les groupes structurés de manière libertaire et ceux structurés de manière autoritaire — pour eux/elles, ce ne sont que des « groupes ». Ironiquement, à cause de leur vision unilatérale du problème, les « individualistes » en arrivent à soutenir des institutions parmi les plus « collectivistes » — les entreprises capitalistes — et, de plus, éprouvent toujours le besoin de l'État en dépit de leurs fréquentes dénonciations de son existence. Ces contradictions proviennent de la dépendance de l'individualisme capitaliste au contrat individuel dans une société inégale, c'est-à -dire à l'individualisme abstrait. | Tandis que les groupes ne peuvent pas penser, les individus peuvent vivre ou discuter par eux-mêmes. Les groupes et les associations sont des aspects essentiels de la vie individuelle. En fait, comme les groupes génèrent les relations sociales selon leur vraie nature, ils aident à façonner l'individu. En d'autres termes, les groupes structurés d'une manière autoritaire auront un impact négatif sur la [[liberté]] et l'individualité des individus qui les composent. Toutefois, à cause de la nature abstraite de leur « individualisme », les individualistes capitalistes ne peuvent pas voir les différences entre les groupes structurés de manière libertaire et ceux structurés de manière autoritaire — pour eux/elles, ce ne sont que des « groupes ». Ironiquement, à cause de leur vision unilatérale du problème, les « individualistes » en arrivent à soutenir des institutions parmi les plus « collectivistes » — les entreprises capitalistes — et, de plus, éprouvent toujours le besoin de l'État en dépit de leurs fréquentes dénonciations de son existence. Ces contradictions proviennent de la dépendance de l'individualisme capitaliste au contrat individuel dans une société inégale, c'est-à -dire à l'individualisme abstrait. | ||
+ | En revanche, les anarchistes soutiennent l'« individualisme » social (un synonyme, peut-être plus fidèle, pourrait être « individualité communautaire »). L'anarchisme « insiste sur le fait le centre de gravité de la société est l'individu — qui doit penser par lui-même [ou elle-même], agir librement, et vivre pleinement. [...] S'il [ou Si elle] doit se développer librement et pleinement, il [ou elle] doit être libéré[e] des interférences et de l'oppression d'autrui. [...] Cela n'a rien à voir avec [...] l'"individualisme acharné". Un tel individualisme prédateur est en réalité plus flasque qu'acharné. Au moindre danger qui menace sa sécurité, il se réfugie à l'abri de l'État et implore sa protection. [...] Leur "individualisme acharné" n'est rien d'autre qu'un des faux-semblant que la classe dirigeante fabrique pour masquer le business débridé et l'extorsion politique. »<ref>« insists that the centre of gravity in society is the individual — that he must think for himself, act freely, and live fully. [...] If he is to develop freely and fully, he must be relieved from the interference and oppression of others. [...] [T]his has nothing in common with. . . 'rugged individualism.' Such predatory individualism is really flabby, not rugged. At the least danger to its safety, it runs to cover of the state and wails for protection. [...] Their 'rugged individualism' is simply one of the many pretences the ruling class makes to mask unbridled business and political extortion. »<br>Emma Goldman, ''Op. Cit.'', pp. 442-443.</ref> | ||
− | + | Les anarchistes rejettent l'individualisme abstrait ou capitalisme, et ses idées de liberté « absolue » des individus contraints par autrui. Cette théorie fait abstraction du contexte social où la liberté existe et se développe. « La liberté que nous voulons », dit Malatesta, « pour nous-mêmes et pour les autres, n'est pas une liberté absolue, métaphysique et abstraite qui, en pratique, se transforme inévitablement en oppression des plus faibles ; mais la vraie liberté, la liberté possible, qui est la communauté consciente de ses intérêts, la solidarité volontaire. »<ref>« La libertà che noi vogliamo, per noi e per gli altri, non è la liberta assoluta, astratta, metafisica, che in pratica si traduce fatalmente in oppressione del debole; ma è la libertà reale, la liberta possibile, che è la comunanza cosciente degli interessi, la solidarietà volontaria. »<br>Errico Malatesta, ''Op. Cit.''</ref> | |
− | + | Une société basée sur l'individualisme entraîne une inégalité de pouvoir entre les individus contractants et implique par conséquent le besoin d'une [[autorité]] basée sur des lois au-dessus d'eux/elles et d'une coercition organisée pour faire respecter les contrats qu'ils/elles ont pris entre eux/elles. Cette conséquence est évidente pour le capitalisme et, encore plus, dans la théorie du « '''contrat social''' » qui régit le développement de l'État. Dans cette théorie, on suppose que les individus sont « libres » quand ils/elles sont isolé(e)s les un(e)s des autres, puisqu'ils/elles étaient originellement dans l'« '''état de nature'''. » Une fois qu'ils/elles ont rejoint la société, ils/elles créent prétendument un « [[contrat]] » et un État pour administrer ces contrats. Toutefois, outre le fait qu'il ne s'agisse que d'une fantaisie sans base réelle (les êtres humains ont toujours été des animaux sociaux), cette « théorie » n'est en réalité qu'une justification de l'État pour obtenir de plus grands pouvoirs sur la société ; et n'est en fait qu'une justification du système capitaliste, qui requiert un État fort. Cette théorie imite aussi les résultats des relations économiques capitalistes sur lesquelles elle repose. Dans le capitalisme, les individus contractent « librement » des accords entre eux/elles, mais, en pratique, le propriétaire domine l'ouvrier tant que le contrat est en place (voir les sections [[FAQAnar:A.2.14 - Pourquoi le volontarisme n'est pas suffisant ?|A.2.14]] et [[FAQAnar:B.4 - Comment le capitalisme affecte-t-il la liberté ?|B.4]] pour plus de précisions). | |
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Thus anarchists reject capitalist "individualism" as being, to quote Kropotkin, "a narrow and selfish individualism" which, moreover, is "a foolish egoism which belittles the individual" and is "not individualism at all. It will not lead to what was established as a goal; that is the complete broad and most perfectly attainable development of individuality." The hierarchy of capitalism results in "the impoverishment of individuality" rather than its development. To this anarchists contrast "the individuality which attains the greatest individual development possible through the highest communist sociability in what concerns both its primordial needs and its relationships with others in general." [Selected Writings on Anarchism and Revolution, p. 295, p. 296 and p. 297] For anarchists, our freedom is enriched by those around us when we work with them as equals and not as master and servant. | Thus anarchists reject capitalist "individualism" as being, to quote Kropotkin, "a narrow and selfish individualism" which, moreover, is "a foolish egoism which belittles the individual" and is "not individualism at all. It will not lead to what was established as a goal; that is the complete broad and most perfectly attainable development of individuality." The hierarchy of capitalism results in "the impoverishment of individuality" rather than its development. To this anarchists contrast "the individuality which attains the greatest individual development possible through the highest communist sociability in what concerns both its primordial needs and its relationships with others in general." [Selected Writings on Anarchism and Revolution, p. 295, p. 296 and p. 297] For anarchists, our freedom is enriched by those around us when we work with them as equals and not as master and servant. |
Revision as of 00:51, 2 August 2010
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Catégorie:En traduction Catégorie:Que représente l'Anarchisme?
En court : aucune ! Ceci est illustré par le fait que les érudits et universitaires libéraux dénoncent des anarchistes comme Bakounine d'être collectivistes quand dans le même temps, les marxistes accusent Bakounine, et les anarchistes en général, d'être des individualistes.
Sans surprise, les anarchistes rejettent ces deux idéologies absurdes. Qu'ils le veuillent ou non, individualistes et collectivistes non-anarchistes sont les deux côtés de la même médaille capitaliste. Cela peut être mieux cerné en considérant le capitalisme moderne, dans lequel les tendances « individualiste » et « collectiviste » sont en interaction constante, avec le plus souvent la structure politique et économique qui oscille d'un pôle à l'autre. Le collectivisme et l'individualisme capitalistes ne sont que deux aspects d'un même côté de l'existence humaine, et sont, comme toutes les manifestations de déséquilibre, profondément viciés.
Pour les anarchistes, l'idée que les individus devraient se sacrifier pour le « groupe » ou pour « le plus grand bien » est absurde. Les groupes sont constitués d'individus, et si les gens ne pensent qu'à ce qui est mieux pour le groupe, le groupe ne sera qu'une coquille sans vie. Ce n'est que la dynamique de l'interaction humaine au sein des groupes qui leur donne vie. Les « groupes » ne peuvent pas penser, seuls les individus le peuvent. Paradoxalement, cela conduit les autoritaires « collectivistes » à un type très particulier d'« individualisme », à savoir le « culte de la personnalité » et le culte du chef. Cela est à prévoir, étant donné que le collectivisme réunit les individus dans des groupes abstraits, nie leur individualité, et finit par nécessiter une personne ayant assez de personnalité pour prendre des décisions — un problème qui est « résolu » par le principe de chef de file. Le stalinisme et le nazisme sont d'excellents exemples de ce phénomène.
Par conséquent, les anarchistes admettent que l'individu est l'unité de base de la société et que seuls les individus peuvent avoir des intérêts et des sentiments. Cela veut dire qu'ils opposent le « collectivisme » et la glorification du groupe. Selon la théorie anarchiste, le groupe n'existe que pour aider et pour développer les individus qui y sont impliqués. C'est pourquoi nous tenons tant à ce que les groupes soient structurés de manière libertaire — seule une organisation libertaire permettant aux individus d'un groupe de pleinement s'exprimer, de gérer directement leurs propres intérêts et de créer les relations sociales qui encouragent l'individualité et la liberté individuelle. Donc bien que la société et les groupes modèlent les individus, ces-derniers sont la vraie base de la société. Ainsi, Errico Malatesta dit :
« Quelle est la part respective de l'initiative individuelle et de l'action sociale dans la vie et dans le progrès de la société humaine ? [...] Affirmer comme certains le font que c'est grâce à l'initiative individuelle que le monde des hommes peut fonctionner, c'est passer désormais pour audacieux. [...] Ce qui existe réellement, c'est l'homme, c'est l'individu : la société ou collectivité - et l'Etat ou gouvernement qui prétend la représenter - ne peuvent être que des abstractions vides si elles ne sont pas des ensembles d'individus. C'est de l'organisme de chaque individu que tirent nécessairement leur origine toutes les pensées et tous les actes des hommes, pensées et actes qui d'individuels deviennent collectifs quand ils sont ou deviennent communs à beaucoup d'individus. L'action sociale n'est donc ni la négation, ni le complément de l'initiative individuelle : elle est la résultante des initiatives, des pensées et des actions de tous les individus qui composent la société. [...] La question n'est donc pas vraiment de modifier les rapports entre la société et l'individu ; la question n'est pas d'accroître l'indépendance individuelle aux dépens de l'ingérence de la société, ou celle-ci aux dépens de celle-là . Il s'agit plutôt d'empêcher que quelques individus puissent opprimer les autres ; de donner les mêmes droits et les mêmes moyens d'action à tous les individus ; et d'en finir avec la seule initiative d'un petit nombre qui entraîne nécessairement l'oppression de tous les autres. »[1]
Ces considérations ne signifient pas que l'« individualisme » trouve grâce aux yeux des anarchistes. Comme le montre Emma Goldman, « l’"individualisme acharné" [...] n'est qu'une tentative cachée de réprimer et de défaire l'individu et son individualité. Le soi-disant individualisme est un laissez-faire social et économique : l'exploitation des masses par les classes [dirigeantes] grâce à la tromperie légale, à la corruption spirituelle et à l'endoctrinement systématique des esprits serviles. [...] Cet "individualisme" corrompu et pervers est la camisole de force de l'individualité. [...] Il est finalement devenu le meilleur esclavage moderne et la distinction de classes la plus grossière, conduisant des millions d'individus au seuil de l'indigence. L'"individualisme acharné" signifie que tout l'individualisme est pour les maîtres, tandis que le peuple est enrégimenté dans ces castes d'esclaves pour servir une poignée de "surhommes" égoïstes. »[2]
Tandis que les groupes ne peuvent pas penser, les individus peuvent vivre ou discuter par eux-mêmes. Les groupes et les associations sont des aspects essentiels de la vie individuelle. En fait, comme les groupes génèrent les relations sociales selon leur vraie nature, ils aident à façonner l'individu. En d'autres termes, les groupes structurés d'une manière autoritaire auront un impact négatif sur la liberté et l'individualité des individus qui les composent. Toutefois, à cause de la nature abstraite de leur « individualisme », les individualistes capitalistes ne peuvent pas voir les différences entre les groupes structurés de manière libertaire et ceux structurés de manière autoritaire — pour eux/elles, ce ne sont que des « groupes ». Ironiquement, à cause de leur vision unilatérale du problème, les « individualistes » en arrivent à soutenir des institutions parmi les plus « collectivistes » — les entreprises capitalistes — et, de plus, éprouvent toujours le besoin de l'État en dépit de leurs fréquentes dénonciations de son existence. Ces contradictions proviennent de la dépendance de l'individualisme capitaliste au contrat individuel dans une société inégale, c'est-à -dire à l'individualisme abstrait.
En revanche, les anarchistes soutiennent l'« individualisme » social (un synonyme, peut-être plus fidèle, pourrait être « individualité communautaire »). L'anarchisme « insiste sur le fait le centre de gravité de la société est l'individu — qui doit penser par lui-même [ou elle-même], agir librement, et vivre pleinement. [...] S'il [ou Si elle] doit se développer librement et pleinement, il [ou elle] doit être libéré[e] des interférences et de l'oppression d'autrui. [...] Cela n'a rien à voir avec [...] l'"individualisme acharné". Un tel individualisme prédateur est en réalité plus flasque qu'acharné. Au moindre danger qui menace sa sécurité, il se réfugie à l'abri de l'État et implore sa protection. [...] Leur "individualisme acharné" n'est rien d'autre qu'un des faux-semblant que la classe dirigeante fabrique pour masquer le business débridé et l'extorsion politique. »[3]
Les anarchistes rejettent l'individualisme abstrait ou capitalisme, et ses idées de liberté « absolue » des individus contraints par autrui. Cette théorie fait abstraction du contexte social où la liberté existe et se développe. « La liberté que nous voulons », dit Malatesta, « pour nous-mêmes et pour les autres, n'est pas une liberté absolue, métaphysique et abstraite qui, en pratique, se transforme inévitablement en oppression des plus faibles ; mais la vraie liberté, la liberté possible, qui est la communauté consciente de ses intérêts, la solidarité volontaire. »[4]
Une société basée sur l'individualisme entraîne une inégalité de pouvoir entre les individus contractants et implique par conséquent le besoin d'une autorité basée sur des lois au-dessus d'eux/elles et d'une coercition organisée pour faire respecter les contrats qu'ils/elles ont pris entre eux/elles. Cette conséquence est évidente pour le capitalisme et, encore plus, dans la théorie du « contrat social » qui régit le développement de l'État. Dans cette théorie, on suppose que les individus sont « libres » quand ils/elles sont isolé(e)s les un(e)s des autres, puisqu'ils/elles étaient originellement dans l'« état de nature. » Une fois qu'ils/elles ont rejoint la société, ils/elles créent prétendument un « contrat » et un État pour administrer ces contrats. Toutefois, outre le fait qu'il ne s'agisse que d'une fantaisie sans base réelle (les êtres humains ont toujours été des animaux sociaux), cette « théorie » n'est en réalité qu'une justification de l'État pour obtenir de plus grands pouvoirs sur la société ; et n'est en fait qu'une justification du système capitaliste, qui requiert un État fort. Cette théorie imite aussi les résultats des relations économiques capitalistes sur lesquelles elle repose. Dans le capitalisme, les individus contractent « librement » des accords entre eux/elles, mais, en pratique, le propriétaire domine l'ouvrier tant que le contrat est en place (voir les sections A.2.14 et B.4 pour plus de précisions).
Thus anarchists reject capitalist "individualism" as being, to quote Kropotkin, "a narrow and selfish individualism" which, moreover, is "a foolish egoism which belittles the individual" and is "not individualism at all. It will not lead to what was established as a goal; that is the complete broad and most perfectly attainable development of individuality." The hierarchy of capitalism results in "the impoverishment of individuality" rather than its development. To this anarchists contrast "the individuality which attains the greatest individual development possible through the highest communist sociability in what concerns both its primordial needs and its relationships with others in general." [Selected Writings on Anarchism and Revolution, p. 295, p. 296 and p. 297] For anarchists, our freedom is enriched by those around us when we work with them as equals and not as master and servant.
In practice, both individualism and collectivism lead to a denial of both individual liberty and group autonomy and dynamics. In addition, each implies the other, with collectivism leading to a particular form of individualism and individualism leading to a particular form of collectivism.
Collectivism, with its implicit suppression of the individual, ultimately impoverishes the community, as groups are only given life by the individuals who comprise them. Individualism, with its explicit suppression of community (i.e. the people with whom you live), ultimately impoverishes the individual, since individuals do not exist apart from society but can only exist within it. In addition, individualism ends up denying the "select few" the insights and abilities of the individuals who make up the rest of society, and so is a source of self-denial. This is Individualism's fatal flaw (and contradiction), namely "the impossibility for the individual to attain a really full development in the conditions of oppression of the mass by the 'beautiful aristocracies'. His [or her] development would remain uni-lateral." [Peter Kropotkin, Anarchism, p. 293]
True liberty and community exist elsewhere.
Notes et références
- ↑ « Si è fatto un gran discorrere sulla parte che hanno rispettivamente, nella vita e nel progresso delle società umane, l'iniziativa individuale e l'azione sociale; e si è riuscito, coi soliti artifizii del linguaggio metafisico, ad imbrogliare talmente le cose, che poi sono apparsi audaci coloro i quali hanno affermato che tutto si regge e cammina nel mondo umano per opera dell'iniziativa individuale. In realtà è questa una verità di senso comune, che appare evidente non appena si cerca di rendersi conto delle cose che le parole significano. L'essere reale è l'uomo, è l'individuo: la società o collettività - e lo Stato o governo che pretende rappresentarla - se non sono vuote astrazioni, non possono essere che aggregati d'individui. Ed è nell'organismo di ciascun individuo che hanno necessariamente origine tutti i pensieri e tutti gli atti umani, i quali, da individuali, diventano pensieri ed atti collettivi quando sono o si fanno comuni a molti individui. L'azione sociale, dunque, non è né la negazione, né il complemento dell'iniziativa individuale, ma è la risultante delle iniziative, dei pensieri e delle azioni di tutti gli individui che compongono la società : risultante che, posta ogni altra cosa eguale, è più o meno grande secondo che le singole forze concorrono allo stesso scopo, o sono divergenti od opposte. E se invece, come fanno gli autoritarii, per azione sociale s'intende l'azione governativa, allora essa è ancora la risultante di forze individuali, ma solo di quegli individui che fanno parte del governo, o che per la loro posizione possono influire sulla condotta del governo.
« Quindi, nella contesa secolare tra libertà ed autorità , o, in altri termini, tra socialismo e stato di classe, non è questione veramente di alterare i rapporti tra la società e l'individuo; non è questione di aumentare l'indipendenza individuale a scapito dell'ingerenza sociale, o questa a scapito di quella. Ma si tratta piuttosto di impedire che alcuni individui possano opprimere altri; di dare a tutti gli individui gli stessi diritti e gli stessi mezzi di azione; e di sostituire l'iniziativa di pochi, che produce necessariamente l'oppressione di tutti gli altri. Si tratta insomma, sempre e poi sempre, di distruggere la dominazione e lo sfruttamento dell'uomo sull'uomo, in modo che tutti siano interessati al benessere comune, e le forze individuali, invece di esser soppresse o di combattersi ed elidersi a vicenda, trovino la possibilità di uno sviluppo completo, e si associno insieme per il maggior vantaggio di tutti. »
Errico Malatesta, Anarchia (L'anarchie). - ↑ « 'rugged individualism' [...] is only a masked attempt to repress and defeat the individual and his individuality. So-called Individualism is the social and economic laissez-faire: the exploitation of the masses by the [ruling] classes by means of legal trickery, spiritual debasement and systematic indoctrination of the servile spirit [...] That corrupt and perverse 'individualism' is the straitjacket of individuality [...] [It] has inevitably resulted in the greatest modern slavery, the crassest class distinctions driving millions to the breadline. 'Rugged individualism' has meant all the 'individualism' for the masters, while the people are regimented into a slave caste to serve a handful of self-seeking 'supermen.' »
Emma Goldman, Red Emma Speaks (Emma la rouge parle), p. 112. - ↑ « insists that the centre of gravity in society is the individual — that he must think for himself, act freely, and live fully. [...] If he is to develop freely and fully, he must be relieved from the interference and oppression of others. [...] [T]his has nothing in common with. . . 'rugged individualism.' Such predatory individualism is really flabby, not rugged. At the least danger to its safety, it runs to cover of the state and wails for protection. [...] Their 'rugged individualism' is simply one of the many pretences the ruling class makes to mask unbridled business and political extortion. »
Emma Goldman, Op. Cit., pp. 442-443. - ↑ « La libertà che noi vogliamo, per noi e per gli altri, non è la liberta assoluta, astratta, metafisica, che in pratica si traduce fatalmente in oppressione del debole; ma è la libertà reale, la liberta possibile, che è la comunanza cosciente degli interessi, la solidarietà volontaria. »
Errico Malatesta, Op. Cit.
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