FAQAnar:A.2.19 - Quelles vues éthiques les anarchistes tiennent-ils ?
Catégorie:Que représente l'Anarchisme?
Les points de vue anarchistes sur l’éthique varient fortement, bien que toutes et tous partagent la conviction commune que chaque individu doit développer son propre sens de l'éthique. Tou(te)s les anarchistes s'accordent avec Max Stirner, à savoir qu'un individu doit se libérer des contraintes de la morale existante et interroger cette morale : « Je décide si cela est la bonne chose pour moi ; il n'y a pas d'autre droit en dehors de moi. »[1]
Toutefois, quelques anarchistes seulement iraient aussi loin que Stirner et rejetteraient tout concept d'éthique sociale (cela va sans dire, Stirner considère certains concepts universels, bien qu'ils soient des concepts égoïstes). Pour la plupart des anarchistes, un tel niveau de relativisme moral est presque aussi mauvais que l'absolutisme moral[2].
On prétend souvent que la société moderne s'effondre à cause d'un « égoïsme » excessif ou d'un relativisme moral. C'est faux. Aller vers le relativisme moral éloigne de l'absolutisme moral. Ce dernier est encouragé par divers moralistes et vrais croyants car il se base lui-même, subtilement certes, sur l'idée de la raison individuelle. Cependant, puisqu'il réfute l'existence (ou l'attraction) de l'éthique, le relativisme moral est tout sauf le reflet de ce contre quoi il se rebelle. Aucune des deux options (le relativisme et l'absolutisme moraux) ne renforce ou ne libère l'individu.
Par conséquent, ces deux attitudes sont extrêmement attirantes pour les autoritaires, en tant qu'individus incapables de forger leur propre opinion à propos des choses (et qui tolèreront n'importe quoi) et qui suivent aveuglement les commandements d'une classe dirigeante. Les autoritaires sont bien entendus très précieux aux yeux de ceux qui sont au pouvoir. Les anarchistes rejettent les deux attitudes en faveur d'une approche évolutionniste de l'éthique basée sur la capacité humaine de développer les concepts éthiques et l’empathie pour généraliser ces concepts en attitudes éthiques au sein de la société autant que chez chaque individu. Une approche libertaire de l'éthique reprend donc l'enquête individuelle critique implicite au relativisme moral mais repose sur les sentiments communs de vrai et de faux. Comme Pierre-Joseph Proudhon le dit :
- « Tout progrès commence par une abolition, toute réforme s'appuie sur la dénonciation d'un abus, toute idée nouvelle repose sur l'insuffisance démontrée de l'ancienne. »[3]
La plupart des anarchistes s'accordent à penser que les standards éthiques, comme la vie, sont en constante évolution. Cela les amène à rejeter les diverses notions de « Loi divine », « Loi naturelle » et autres, et à s'approprier la théorie du développement éthique basé sur l'idée que les individus sont entièrement habilités à mettre en doute et à évaluer le monde qui les entoure. En fait, ils réclament cette capacité pour être réellement libre. On ne pas être anarchiste et accepter aveuglement n'importe quoi ! Michel Bakounine, un des théoriciens fondateurs de l'anarchisme, exprime ainsi ce scepticisme radical :
- « Nulle théorie, nul système pré-établi, nul livre jamais écrit ne sauvera le monde. Je suis fidèle à l'absence de système. Je suis un vrai chercheur. »[4]
Tout système éthique non-basé sur le questionnement individuel ne peut être qu'autoritaire. Erich Fromm explique pourquoi :
- « Formellement, l'éthique autoritaire nie la capacité humaine de savoir ce qui est bon ou mauvais ; ce qui fixe la norme est toujours une autorité transcendant l'individu. Un tel système est basé non pas sur la raison et la connaissance mais sur le respect de l'autorité et sur les sentiments de faiblesse et de dépendance du sujet ; l'abandon de la prise de décision à l'autorité résulte des pouvoirs magiques de cette dernière ; ses décisions ne peuvent pas et ne doivent pas être mises en doutes. Matériellement, ou d'après le fond, l'éthique autoritaire répond à la question de savoir ce qui est bon ou mauvais en premier lieu en fonction des intérêts de l'autorité, et non pas ceux du sujet ; c'est un système basé sur l'exploitation, bien que le sujet puisse en tirer des bénéfices considérables, psychiques ou matériels. »[5]
Les anarchistes adoptent donc une approche essentiellement scientifique des problèmes. Ils et elles parviennent à des jugements éthiques sans s'appuyer sur la mythologie ou une quelconque aide spirituelle, mais sur les mérites de leur propre esprit. Tout cela grâce à la logique et à la raison, ce qui est une façon de résoudre les question morales bien meilleure que les systèmes obsolètes et autoritaires tels que la religion et certainement meilleure que l'habituel « il n'y a pas de vrai ou de faux » du relativisme moral.
Quelles sont les sources des concepts éthiques alors ? Pour Piotr Kropotkine, « La nature est, ainsi, le premier maître qui ait enseigné à l’homme l'éthique, le principe moral. L'instinct social, inné chez l’homme comme chez tous les animaux sociaux, — telle est la source de toutes les notions d'éthique et de toute l'évolution ultérieure de la morale. »[6]
En d'autres termes, la vie est à la base de l'éthique anarchiste. Ce qui signifie que, selon les anarchistes, les points de vue éthiques d'un individu proviennent principalement de trois sources :
- de la société dans laquelle l'individu vit. Comme le montre Kropotkine : « Les idées morales des hommes dépendent entièrement de la forme de leur vie collective au moment considéré et dans le pays considéré. Qu'elle soit fondée sur l'assujettissement complet à un pouvoir central — ecclésiastique ou laïque, sur l'autocratie ou sur le gouvernement représentatif, sur la centralisation ou sur l'entente, des villes et des communes villageoises libres, que la vie économique soit fondée sur le pouvoir du capital ou sur le principe du travail, tout cela retentit sur les idées morales des hommes et les doctrines morales de l'époque. »[7]
- de l'évaluation critique de la part des individus des normes éthiques de la société. C'est l'argument clé d'Erich Fromm : « L'Homme doit accepter sa propre responsabilité et le fait qu'il ne puisse utiliser que ses propres pouvoirs pour donner un sens à sa vie [...] il n'y a pas de sens à la vie à part celui que l'Homme lui donne par la floraison de ses pouvoirs, par vivre sa vie utilement. »[8]
- des sentiments d'empathie : « la vraie origine du sentiment moral [se] trouve dans le simple sentiment de sympathie. »[9]
Ce dernier facteur est essentiel dans le développement d'un sens de l'éthique. Comme le montre Kropotkine, « plus votre imagination est puissante, mieux vous pourrez vous imaginer ce que sent un être que l’on fait souffrir ; et plus intense, plus délicat sera votre sentiment moral [...] et plus vous serez poussé à agir pour empêcher le mal, l’injure ou l’injustice. Et plus vous serez habitué, par les circonstances, par ceux qui vous entourent, ou par l’intensité de votre propre pensée et de votre propre imagination à agir dans le sens où votre pensée et votre imagination vous poussent — plus ce sentiment moral grandira en vous, plus il deviendra habitude. »[10]
Ainsi, l'anarchisme est essentiellement basée sur la maxime morale « traite les autres comme tu voudrais être traité[11]. » Les anarchistes ne sont ni égoïstes ni altruistes quand il s'agit de parler positions morales, ils sont tous simplement humain(e)s.
Comme le note Kropotkine, l’égoïsme et l’altruisme partagent les mêmes racines — « contrairement à ces conceptions primitives, [...] le diable et l’ange n’ont rien à voir dans les actions humaines, mais [...] toutes les actions de l’homme, bonnes ou mauvaises, utiles ou nuisibles, dérivent d’un seul motif : la recherche du plaisir. »[12]
Pour les anarchistes, le sens de l'éthique d'une personne doit se développer par lui-même et requiert le plein usage des capacités mentales de cette personne en tant que partie d'un groupe social, partie d'une communauté. Puisque le capitalisme et toutes les autres formes d'autorité affaiblissent l'imagination et réduisent le nombre d'exutoires pour exercer sa raison, à cause du poids mort de la hiérarchie et de la dislocation de la communauté, il n'est pas étonnant que la vie dans une société capitaliste soit marquée par un âpre mépris d'autrui et un par un manque de comportement éthique.
À cela s'ajoute le rôle joué par l'inégalité au sein de notre société. Sans égalité, il ne peut y avoir de vraie éthique :
- « La Justice suppose l'Égalité [...] seuls ceux qui considèrent les autres comme des égaux peuvent obéir à cette loi : 'Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse[11].' Un "possesseur" de serfs et un marchand d'esclaves ne reconnaissent évidemment pas [...] l'impératif catégorique[11] envers les serfs ou les esclaves car ils ne les considèrent pas comme des égaux. » D'où « le plus grand obstacle au maintien d'un certain niveau moral dans nos sociétés actuelles est l'absence d'égalité sociale. Sans une égalité réelle, le sens de la justice ne pourra être universellement développé, car la Justice suppose la reconnaissance de l'Égalité. »[13]
Le capitalisme, comme toute société, reçoit les comportements éthiques qu'il mérite.
Au sein d'une société qui oscille entre le relativisme moral et l'absolutisme moral, rien d'étonnant à ce que l'égoïsme tende à se confondre avec l'égotisme[14]. La société capitaliste s'assure un appauvrissement de l'individualité et de l'ego en affaiblissant les individus, c'est-à -dire en les empêchant de développer leurs propres idées éthiques et en les encourageant à l'obéissance aveugle envers l'autorité externe. Comme le dit Erich Fromm :
- « L'échec de la culture moderne ne repose pas dans son principe individualiste, ni dans l'idée que vertu morale et recherche de son propre intérêt sont identiques, mais dans la détérioration du sens d'intérêt personnel ; non dans le fait que les gens soient trop intéressés par leur intérêt personnel, mais dans celui qu'ils ne soient pas assez concernés avec leur propre moi ; non dans le fait qu'ils soient trop égoïstes, mais dans celui qu'ils ne s'aiment pas assez. »[15]
Ainsi, à proprement parler, l'anarchisme repose sur un référentiel égoïste — les idées éthiques doivent être l'expression de ce qui nous donne du plaisir en tant qu'individu entier (à la fois rationnel et émotionnel, c'est-à -dire utilisant la raison et l'empathie). Cela amène les anarchistes à rejeter la fausse division entre égoïsme et altruisme et à reconnaître que ce que beaucoup (comme par exemple, les capitalistes) appellent "égoïsme" est en fait l'auto-négation de l'individu et la diminution de ses intérêts personnels. Comme le dit Kropotkine :
- « À quoi aspire et à quoi a toujours aspiré la morale, au cours de son élaboration au sein des sociétés animales et humaines, si ce n'est à combattre les tendances étroites de l'égoïsme et à éduquer l'humanité en vue du développement des tendances altruistes ? Les termes mêmes d'«égoïsme» et d'«altruisme» sont impropres, car il n'existe pas d'altruisme pur, dépourvu de tout élément de jouissance personnelle, par conséquent d'égoïsme. Il serait, par conséquent, plus exact de dire que les doctrines morales, l'éthique, visent au développement des habitudes de sociabilité et à l'atténuation des habitudes étroitement personnelles, dans lesquelles sa propre personnalité cache à l'homme la société et qui, en raison de cela, manquent leur but même, qui est le bien de l'individu. Au contraire, l'extension de l'habitude du travail en commun et, en général, de l'entr'aide [sic], amène une série de conséquences bienfaisantes pour la famille et pour la société. »[16]
Donc l'anarchisme repose sur le rejet d'absolutisme moral (c'est-à -dire sur les « Loi divine », « Loi naturelle », « Nature humaine », et autres « A est A »[17]) et de l'égotisme étroit dans lequel le relativisme moral se complaît si facilement. À la place, les anarchistes reconnaissent qu'il existe des concepts de vrai et de faux en dehors de l'évaluation de ses propres actes par un individu.
Cela est dû est à la nature sociale de l'humanité. Les interactions entre individus se développent bien en une maxime sociale qui, selon Kropotkine, peut être résumée ainsi : « Est-ce utile à la société ? Alors c’est bon. — Est-ce nuisible ? Alors c’est mauvais. » Ce qui stipule, toutefois, que ce que les êtres humains pensent du bien et du mal n'est pas immuable et « l’appréciation de ce qui est utile ou nuisible à la race change, mais le fond reste immuable. »[18]
Ce sens de l'empathie basée sur un esprit critique, est la base fondamentale de l'éthique sociale - le ’ce-qui-devrait-être’ peut être vu comme critère éthique de la veracité ou de la validité d'un ’ce-qui-est’ objectif. Donc, si ils/elles reconnaissent les racines naturelles de l'éthique, les anarchistes considèrent que l'éhique est fondamentalement une idée humaine — le produit de la vie, de la pensée et de l'évolution créées par les individus et généralisées au corps social et à la communauté.
Mais alors, qu'est-ce qu'un comportement immoral, pour les anarchistes ? Principalement tout ce qui renie les accomplissements les plus fondamentaux de l'Histoire : la liberté, l'unicité et la dignité de l'individu.
Les individus peuvent savoir quelles actions sont immorales grâce à l'empathie, qui leur permet de se mettre à la place de celui/celle ou ceux/celles qui souffrent (d'un comportement, d'une action, etc.). Les actions qui restraignent l'individualité peuvent être considérées comme immorales pour deux raisons :
Premièrement, la protection et le développement de l'individualité dans son ensemble enrichissent la vie de chaque individu et procurent du plaisir aux autres grâce à la diversité qu'ils produisent. Cette base égoïste de l'éthique renforce la seconde raison, celle-ci sociale : l'individualité est bénéfique à la société car elle enrichit, renforce et permet l'évolution et la croissance de la communauté et de la vie sociale. Comme Bakounine n'a eu de cesse de le répéter, le progrès s'inscrit dans un mouvement du « simple vers le complexe », ou, pour citer Herbert Read, le progrès « est mesuré par le degré de différenciation au sein de la société. Si l'individu est une unité de la masse sociétale, il/elle aura une vie limitée, monotone et mécanique. Si l'individu est une unité de sa propre personne, avec un espace et un potentiel permettant des actions à part [...] il/elle peut se développer - se développer est le seul vrai sens de ce mot - se développer en ayant conscience de sa force, de sa vitalité et de sa joie. »[19]
Cette défense de l'individualité nous provient de la Nature. Dans un écosystème donné, la diversité est la force et donc la biodiversité devient une source de compréhension éthique basique. Dans sa forme la plus basique, elle nous guide pour « nous aider à faire la différence entre nos actions qui servent à la portée de l'évolution naturelle et celles qui la ralentissent. »[20]
Ainsi, la base du concept d'éthique « se trouve [dans] le sentiment social, propre au règne animal tout entier, et [dans] la notion d'équité, qui constitue un des jugements primaires fondamentaux de l'intelligence humaine. » Par conséquent, les anarchistes embrassent « l'existence constante d'une double tendance : d'une part, la tendance à la sociabilité ; de l'autre, et comme résultat de cette dernière, l'aspiration à une intensité plus grande de la vie, par conséquent à un bonheur plus grand de l’individu, à son rapide progrès au point de vue physique, intellectuel et moral. »[21]
L'attitude anarchiste à l'égard de l'autorité, de l'État, du capitalisme, de la propriété privée vient de notre croyance éthique que la liberté de l'individu prime sur le reste et de notre capacité à l'empathie (de notre égalité basique et de notre individualité commune, en d'autres termes).
Par conséquent l'anarchisme combine l'évaluation subjective de la part des individus d'une série donnée de circonstances et d'actions avec le fait de tirer des conclusions interpersonnelles objectives de ces évaluations basées sur des liens empathiques et des discussions entre individus égaux. L'anarchisme est basé sur une approche humaniste des idées éthiques, qui évolue avec la société et le développement individuel. Donc une société éthique « les différences entre les gens seront respectées, en fait promues, en tant qu'éléments qui enrichissent l'unité de l'expérience et de l'événement [les gens différents] seront perçus comme parties individuelles d'un tout d'autant plus riche du fait de sa complexité. »[22]
Notes et références[edit]
- ↑ « Ich entscheide, ob es in Mir das Rechte ist; ausser Mir gibt es kein Recht. »
Max Stirner, Der Einzige und sein Eigentum (L'Unique et sa propriété), p. 208. - ↑ Le relativisme moral stipule qu'il n'y a pas de bon ou de mauvais à part ce qui convient à un individu tandis que l'absolutisme moral stipule que ce qui est vrai ou faux est indépendant de ce que pensent les individus.
- ↑ Pierre-Joseph Proudhon, Idée générale de la révolution au XIXe siècle, p. 103.
- ↑ Michel Bakounine, cité par E. H. Carr in Michel Bakunin, p. 175.
- ↑ « Formally, authoritarian ethics denies man's capacity to know what is good or bad; the norm giver is always an authority transcending the individual. Such a system is based not on reason and knowledge but on awe of the authority and on the subject's feeling of weakness and dependence; the surrender of decision making to the authority results from the latter's magic power; its decisions can not and must not be questioned. Materially, or according to content, authoritarian ethics answers the question of what is good or bad primarily in terms of the interests of the authority, not the interests of the subject; it is exploitative, although the subject may derive considerable benefits, psychic or material, from it. »
Erich Fromm, Man For Himself (L'Homme pour lui-même), p. 10. - ↑ Piotr Kropotkine, L'Éthique, chapitre 3.
- ↑ Piotr Kropotkine, Op. Cit., chapitre 12.
- ↑ « Man must accept the responsibility for himself and the fact that only using his own powers can he give meaning to his life [...] there is no meaning to life except the meaning man gives his life by the unfolding of his powers, by living productively. »
Erich Fromm, Op. Cit.. - ↑ « Adam Smith a mis le doigt sur la vraie origine du sentiment moral. Il ne va pas le chercher dans des sentiments religieux ou mystiques, — il le trouve dans le simple sentiment de sympathie. »
Piotr Kropotkine, La Morale anarchiste, p. 14. - ↑ Piotr Kropotkine, La Morale anarchiste, p. 14-15.
- ↑ 11.0 11.1 11.2 Cette morale est appelée Éthique de réciprocité, ou La règle d'or, et se retrouve dans de nombreuses cultures et religions. On peut lui rapprocher l’Impératif catégorique d'Emmanuel Kant, énoncé dans la Fondation de la métaphysique des mÅ“urs en 1785, concept qui s'énonce de plusieurs manières comme « Agis de telle sorte que tu puisses toujours te considérer en même temps comme législateur et comme sujet dans le règne des fins. » ou « Agis toujours de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne d’autrui, toujours en même temps comme une fin, jamais simplement comme un moyen. »
- ↑ Piotr Kropotkine, La Morale anarchiste, p. 5.
- ↑ « Justice implies Equality. . . only those who consider others as their equals can obey the rule: 'Do not do to others what you do not wish them to do to you.' A serf-owner and a slave merchant can evidently not recognise . . . the 'categorial imperative' [of treating people as ends in themselves and not as means] as regards serfs [or slaves] because they do not look upon them as equals. » « greatest obstacle to the maintenance of a certain moral level in our present societies lies in the absence of social equality. Without real equality, the sense of justice can never be universally developed, because Justice implies the recognition of Equality. »
Piotr Kropotkine, Evolution and Environment, p. 88 et 79. (Ndt : Evolution and Environment, 11e volume des Å“uvres complètes de Kropotkine, est constitué de deux parties : la première est l'ouvrage La science moderne et l'anarchie ; la seconde, Thoughts on Evolution, regroupe des articles en rapport avec l'évolution. La citation est extraite de la seconde partie, mais le texte original est inconnu.) - ↑ L'égotisme est la tendance à parler de soi-même. Le terme ne possède pas de connotation négative, à l'inverse de l'égoïsme, qui est le fait de n'être préoccupé que par son intérêt. Un journal intime est une forme de pratique égotiste, par exemple.
- ↑ « The failure of modern culture lies not in its principle of individualism, not in the idea that moral virtue is the same as the pursuit of self-interest, but in the deterioration of the meaning of self-interest; not in the fact that people are too much concerned with their self-interest, but that they are not concerned enough with the interest of their real self; not in the fact that they are too selfish, but that they do not love themselves. »
Erich Fromm, Op. Cit., p. 139. - ↑ Piotr Kropotkine, L'Éthique, chapitre 12.
- ↑ Principe d'identité d'Aristote, aussi énoncé comme « ce qui est est » et « ce qui n'est pas n'est pas », qui stipule qu'une chose est identique à elle-même.
- ↑ Piotr Kropotkine, La Morale anarchiste, p. 12 et 13.
- ↑ « is measured by the degree of differentiation within a society. If the individual is a unit in a corporate mass, his [or her] life will be limited, dull, and mechanical. If the individual is a unit on his [or her] own, with space and potentiality for separate action . . .he can develop - develop in the only real meaning of the word - develop in consciousness of strength, vitality, and joy. »
Herbert Read, The Philosophy of Anarchism, Anarchy and Order, p. 37. - ↑ « help us distinguish which of our actions serve the thrust of natural evolution and which of them impede them. »
Murray Bookchin, The Ecology of Freedom, p. 442. - ↑ Piotr Kropotkine, L'Éthique, chapitres 12 et 2.
- ↑ « [d]ifference among people will be respected, indeed fostered, as elements that enrich the unity of experience and phenomenon . . . [the different] will be conceived of as individual parts of a whole all the richer because of its complexity. »
Murray Bookchin, Post Scarcity Anarchism, p. 82.
Sources[edit]
- Piotr Kropotkine :
- (fr) L'Éthique.
- (fr) La Morale anarchiste.
- Pierre-Joseph Proudhon : (fr) Idée générale de la révolution au XIXe siècle.
- Max Stirner : (de) Der Einzige und sein Eigentum, (fr) L'Unique et sa propriété, version française intégrale (fr) L'Unique et sa propriété.
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