Difference between revisions of "FAQAnar:A.2.13 - Les anarchistes sont-ils des individualistes ou des collectivistes ?"

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En court : aucune ! Ceci est illustré par le fait que les érudits et universitaires [[libéralisme|libéraux]] dénoncent des anarchistes comme [[Bakounine]] d'être '''''[[collectivisme|collectivistes]]''''' quand dans le même temps, les [[marxisme|marxistes]] accusent Bakounine, et les anarchistes en général, d'être des '''''[[individualisme|individualistes]]'''''.
  
Une courte réponse est :  aucune ! Ceci est illustré par le fait que les érudits et universitaires libéraux dénoncent les anarchistes comme Bakounine d'être ''collectivistes'' quand dans le même temps, les marxistes attaquent Bakounine et en général les anarchistes, comme des ''individualistes''.
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Sans surprise, les anarchistes rejettent ces deux idéologies absurdes. Qu'ils le veuillent ou non, individualistes et collectivistes non-anarchistes sont les deux côtés de la même médaille [[capitalisme|capitaliste]]. Cela peut être mieux cerné en considérant le capitalisme moderne, dans lequel les tendances « individualiste » et « collectiviste » sont en interaction constante, avec le plus souvent la structure politique et économique qui oscille d'un pôle à l'autre. Le collectivisme et l'individualisme capitalistes ne sont que deux aspects d'un même côté de l'existence humaine, et sont, comme toutes les manifestations de déséquilibre, profondément viciés.
  
Sans surprise, les anarchistes rejettent ces deux idéologies absurdes. Qu'ils le veuillent ou non, individualistes non-anarchistes et collectivistes sont les deux faces d'une même médaille capitaliste. Cela peut être visionnée en considérant le capitalisme moderne, dans laquelle des tendances «individualiste» et «collectiviste» sont en interaction constante, souvent avec la structure politique et économique oscillant d'un pôle à l'autre. le collectivisme et l'individualisme capitaliste sont deux aspects d'un côté de l'existence humaine, et comme toutes les manifestations de déséquilibre, profondément viciés.
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Pour les anarchistes, l'idée que les individus devraient se sacrifier pour le « groupe » ou pour « le plus grand bien » est absurde. Les groupes sont constitués d'individus, et si les gens ne pensent qu'à ce qui est mieux pour le groupe, le groupe ne sera qu'une coquille sans vie. Ce n'est que la dynamique de l'interaction humaine au sein des groupes qui leur donne vie. Les « groupes » ne peuvent pas penser, seuls les individus le peuvent. Paradoxalement, cela conduit les [[autorité|autoritaires]] « collectivistes » à un type très particulier d'« individualisme », à savoir le « [[culte de la personnalité]] » et le culte du chef. Cela est à prévoir, étant donné que le collectivisme réunit les individus dans des groupes abstraits, nie leur individualité, et finit par nécessiter une personne ayant assez de personnalité pour prendre des décisions — un problème qui est « résolu » par le principe de chef de file. Le [[stalinisme]] et le [[nazisme]] sont d'excellents exemples de ce phénomène.
  
Pour les anarchistes, l'idée que les individus devraient se sacrifier pour le «groupe» ou pour «le plus grand bien» est absurde. Les groupes sont constitués de personnes seules, et si les gens ne pensent qu'à ce qui est mieux pour le groupe, le groupe sera une coquille sans vie. Ce n'est que la dynamique de l'interaction humaine au sein des groupes qui leur donnent vie. "Groupe" ne peut pas penser, seuls les individu·e·s le peuvent. Paradoxalement, cela conduit les autoritaires "collectivistes" à un type très particulier d' «individualisme», à savoir le «culte de la personnalité" et de culte du leader. Ceci est à prévoir, étant donné que le collectivisme (des morceaux d'individus )dans des groupes abstraits, nie leur individualité, et se termine avec la nécessité pour une personne ayant assez de personnalité pour prendre des décisions - un problème qui est «résolu» par le principe de chef de file. Le Stalinisme et le nazisme sont d'excellents exemples de ce phénomène.
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Par conséquent, les anarchistes admettent que l'individu est l'unité de base de la société et que seuls les individus peuvent avoir des intérêts et des sentiments. Cela veut dire qu'ils opposent le « collectivisme » et la glorification du groupe. Selon la théorie anarchiste, le groupe n'existe que pour aider et pour développer les individus qui y sont impliqués. C'est pourquoi nous tenons tant à ce que les groupes soient structurés de manière libertaire — seule une organisation libertaire permettant aux individus d'un groupe de pleinement s'exprimer, de gérer directement leurs propres intérêts et de créer les relations sociales qui encouragent l'individualité et la liberté individuelle. Donc bien que la société et les groupes modèlent les individus, ces-derniers sont la vraie base de la société. Ainsi, [[Errico Malatesta]] dit :
  
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« Quelle est la part respective de l'initiative individuelle et de l'action sociale dans la vie et dans le progrès de la société humaine ? [...] Affirmer comme certains le font que c'est grâce à l'initiative individuelle que le monde des hommes peut fonctionner, c'est passer désormais pour audacieux. [...] Ce qui existe réellement, c'est l'homme, c'est l'individu : la société ou collectivité - et l'Etat ou gouvernement qui prétend la représenter - ne peuvent être que des abstractions vides si elles ne sont pas des ensembles d'individus. C'est de l'organisme de chaque individu que tirent nécessairement leur origine toutes les pensées et tous les actes des hommes, pensées et actes qui d'individuels deviennent collectifs quand ils sont ou deviennent communs à beaucoup d'individus. L'action sociale n'est donc ni la négation, ni le complément de l'initiative individuelle : elle est la résultante des initiatives, des pensées et des actions de tous les individus qui composent la société. [...] La question n'est donc pas vraiment de modifier les rapports entre la société et l'individu ; la question n'est pas d'accroître l'indépendance individuelle aux dépens de l'ingérence de la société, ou celle-ci aux dépens de celle-là. Il s'agit plutôt d'empêcher que quelques individus puissent opprimer les autres ; de donner les mêmes droits et les mêmes moyens d'action à tous les individus ; et d'en finir avec la seule initiative d'un petit nombre qui entraîne nécessairement l'oppression de tous les autres. »<ref>« Si è fatto un gran discorrere sulla parte che hanno rispettivamente, nella vita e nel progresso delle società umane, l'iniziativa individuale e l'azione sociale; e si è riuscito, coi soliti artifizii del linguaggio metafisico, ad imbrogliare talmente le cose, che poi sono apparsi audaci coloro i quali hanno affermato che tutto si regge e cammina nel mondo umano per opera dell'iniziativa individuale. In realtà è questa una verità di senso comune, che appare evidente non appena si cerca di rendersi conto delle cose che le parole significano. L'essere reale è l'uomo, è l'individuo: la società o collettività - e lo Stato  o governo che pretende rappresentarla - se non sono vuote astrazioni, non possono essere che aggregati d'individui. Ed è nell'organismo di ciascun individuo che hanno necessariamente origine tutti i pensieri e tutti gli atti umani, i quali, da individuali, diventano pensieri ed atti collettivi quando sono o si fanno comuni a molti individui. L'azione sociale, dunque, non è né la negazione, né il complemento dell'iniziativa individuale, ma è la risultante delle iniziative, dei pensieri e delle azioni di tutti gli individui che compongono la società: risultante che, posta ogni altra cosa eguale, è più o meno grande secondo che le singole forze concorrono allo stesso scopo, o sono divergenti od opposte. E se invece, come fanno gli autoritarii, per azione sociale s'intende l'azione governativa, allora essa è ancora la risultante di forze individuali, ma solo di quegli individui che fanno parte del governo, o che per la loro posizione possono influire sulla condotta del governo.<br>« Quindi, nella contesa secolare tra libertà ed autorità, o, in altri termini, tra socialismo e stato di classe, non è questione veramente di alterare i rapporti tra la società e l'individuo; non è questione di aumentare l'indipendenza individuale a scapito dell'ingerenza sociale, o questa a scapito di quella. Ma si tratta piuttosto di impedire che alcuni individui possano opprimere altri; di dare a tutti gli individui gli stessi diritti e gli stessi mezzi di azione; e di sostituire l'iniziativa di pochi, che produce necessariamente l'oppressione di tutti gli altri. Si tratta insomma, sempre e poi sempre, di distruggere la dominazione e lo sfruttamento dell'uomo sull'uomo, in modo che tutti siano interessati al benessere comune, e le forze individuali, invece di esser soppresse o di combattersi ed elidersi a vicenda, trovino la possibilità di uno sviluppo completo, e si associno insieme per il maggior vantaggio di tutti. »<br>[[Errico Malatesta]], ''[http://ita.anarchopedia.org/Anarchia_di_Errico_Malatesta Anarchia]'' ([[L'anarchie]]).</ref>
  
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Ces considérations ne signifient pas que l'« individualisme » trouve grâce aux yeux des anarchistes. Comme le montre [[Emma Goldman]], « l’"individualisme acharné" [...] n'est qu'une tentative cachée de réprimer et de défaire l'individu et son individualité. Le soi-disant individualisme est un laissez-faire social et économique : l'exploitation des masses par les classes [dirigeantes] grâce à la tromperie légale, à la corruption spirituelle et à l'endoctrinement systématique des esprits serviles. [...] Cet "individualisme" corrompu et pervers est la camisole de force de l'individualité. [...] Il est finalement devenu le meilleur esclavage moderne et la distinction de classes la plus grossière, conduisant des millions d'individus au seuil de l'indigence. L'"individualisme acharné" signifie que tout l'individualisme est pour les maîtres, tandis que le peuple est enrégimenté dans ces castes d'esclaves pour servir une poignée de "surhommes" égoïstes. »<ref>« 'rugged individualism' [...] is only a masked attempt to repress and defeat the individual and his individuality. So-called Individualism is the social and economic laissez-faire: the exploitation of the masses by the [ruling] classes by means of legal trickery, spiritual debasement and systematic indoctrination of the servile spirit [...] That corrupt and perverse 'individualism' is the straitjacket of individuality [...] [It] has inevitably resulted in the greatest modern slavery, the crassest class distinctions driving millions to the breadline. 'Rugged individualism' has meant all the 'individualism' for the masters, while the people are regimented into a slave caste to serve a handful of self-seeking 'supermen.' »<br>[[Emma Goldman]], ''Red Emma Speaks'' (Emma la rouge parle), p. 112.</ref>
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Tandis que les groupes ne peuvent pas penser, les individus peuvent vivre ou discuter par eux-mêmes. Les groupes et les associations sont des aspects essentiels de la vie individuelle. En fait, comme les groupes génèrent les relations sociales selon leur vraie nature, ils aident à façonner l'individu. En d'autres termes, les groupes structurés d'une manière autoritaire auront un impact négatif sur la [[liberté]] et l'individualité des individus qui les composent. Toutefois, à cause de la nature abstraite de leur « individualisme », les individualistes capitalistes ne peuvent pas voir les différences entre les groupes structurés de manière libertaire et ceux structurés de manière autoritaire — pour eux/elles, ce ne sont que des « groupes ». Ironiquement, à cause de leur vision unilatérale du problème, les « individualistes » en arrivent à soutenir des institutions parmi les plus « collectivistes » — les entreprises capitalistes — et, de plus, éprouvent toujours le besoin de l'État en dépit de leurs fréquentes dénonciations de son existence. Ces contradictions proviennent de la dépendance de l'individualisme capitaliste au contrat individuel dans une société inégale, c'est-à-dire à l'individualisme abstrait.
  
The short answer is: neither. This can be seen from the fact that liberal scholars denounce anarchists like Bakunin for being "collectivists" while Marxists attack Bakunin and anarchists in general for being "individualists."
 
 
This is hardly surprising, as anarchists reject both ideologies as nonsense. Whether they like it or not, non-anarchist individualists and collectivists are two sides of the same capitalist coin. This can best shown be by considering modern capitalism, in which "individualist" and "collectivist" tendencies continually interact, often with the political and economic structure swinging from one pole to the other. Capitalist collectivism and individualism are both one-sided aspects of human existence, and like all manifestations of imbalance, deeply flawed.
 
 
For anarchists, the idea that individuals should sacrifice themselves for the "group" or "greater good" is nonsensical. Groups are made up of individuals, and if people think only of what's best for the group, the group will be a lifeless shell. It is only the dynamics of human interaction within groups which give them life. "Groups" cannot think, only individuals can. This fact, ironically, leads authoritarian "collectivists" to a most particular kind of "individualism," namely the "cult of the personality" and leader worship. This is to be expected, since such collectivism lumps individuals into abstract groups, denies their individuality, and ends up with the need for someone with enough individuality to make decisions -- a problem that is "solved" by the leader principle. Stalinism and Nazism are excellent examples of this phenomenon.
 
 
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Therefore, anarchists recognise that individuals are the basic unit of society and that only individuals have interests and feelings. This means they oppose "collectivism" and the glorification of the group. In anarchist theory the group exists only to aid and develop the individuals involved in them. This is why we place so much stress on groups structured in a libertarian manner -- only a libertarian organisation allows the individuals within a group to fully express themselves, manage their own interests directly and to create social relationships which encourage individuality and individual freedom. So while society and the groups they join shapes the individual, the individual is the true basis of society. Hence Malatesta:
 
 
    "Much has been said about the respective roles of individual initiative and social action in the life and progress of human societies . . . [E]verything is maintained and kept going in the human world thanks to individual initiative . . . The real being is man, the individual. Society or the collectivity - and the State or government which claims to represent it - if it is not a hollow abstraction, must be made up of individuals. And it is in the organism of every individual that all thoughts and human actions inevitably have their origin, and from being individual they become collective thoughts and acts when they are or become accepted by many individuals. Social action, therefore, is neither the negation nor the complement of individual initiatives, but is the resultant of initiatives, thoughts and actions of all individuals who make up society . . . [T]he question is not really changing the relationship between society and the individual . . . [I]t is a question of preventing some individuals from oppressing others; of giving all individuals the same rights and the same means of action; and of replacing the initiative to the few [which Malatesta defines as a key aspect of government/hierarchy], which inevitably results in the oppression of everyone else . . . " [Anarchy, pp. 38-38]
 
 
These considerations do not mean that "individualism" finds favour with anarchists. As Emma Goldman pointed out, "'rugged individualism'. . . is only a masked attempt to repress and defeat the individual and his individuality. So-called Individualism is the social and economic laissez-faire: the exploitation of the masses by the [ruling] classes by means of legal trickery, spiritual debasement and systematic indoctrination of the servile spirit . . . That corrupt and perverse 'individualism' is the straitjacket of individuality . . [It] has inevitably resulted in the greatest modern slavery, the crassest class distinctions driving millions to the breadline. 'Rugged individualism' has meant all the 'individualism' for the masters, while the people are regimented into a slave caste to serve a handful of self-seeking 'supermen.'" [Red Emma Speaks, p. 112]
 
 
While groups cannot think, individuals cannot live or discuss by themselves. Groups and associations are an essential aspect of individual life. Indeed, as groups generate social relationships by their very nature, they help shape individuals. In other words, groups structured in an authoritarian way will have a negative impact on the freedom and individuality of those within them. However, due to the abstract nature of their "individualism," capitalist individualists fail to see any difference between groups structured in a libertarian manner rather than in an authoritarian one -- they are both "groups". Because of their one-sided perspective on this issue, "individualists" ironically end up supporting some of the most "collectivist" institutions in existence -- capitalist companies -- and, moreover, always find a need for the state despite their frequent denunciations of it. These contradictions stem from capitalist individualism's dependence on individual contracts in an unequal society, i.e. abstract individualism.
 
  
 
In contrast, anarchists stress social "individualism" (another, perhaps better, term for this concept could be "communal individuality"). Anarchism "insists that the centre of gravity in society is the individual -- that he [sic] must think for himself, act freely, and live fully. . . . If he is to develop freely and fully, he must be relieved from the interference and oppression of others. . . . [T]his has nothing in common with. . . 'rugged individualism.' Such predatory individualism is really flabby, not rugged. At the least danger to its safety, it runs to cover of the state and wails for protection. . . .Their 'rugged individualism' is simply one of the many pretences the ruling class makes to mask unbridled business and political extortion." [Emma Goldman, Op. Cit., pp. 442-3]
 
In contrast, anarchists stress social "individualism" (another, perhaps better, term for this concept could be "communal individuality"). Anarchism "insists that the centre of gravity in society is the individual -- that he [sic] must think for himself, act freely, and live fully. . . . If he is to develop freely and fully, he must be relieved from the interference and oppression of others. . . . [T]his has nothing in common with. . . 'rugged individualism.' Such predatory individualism is really flabby, not rugged. At the least danger to its safety, it runs to cover of the state and wails for protection. . . .Their 'rugged individualism' is simply one of the many pretences the ruling class makes to mask unbridled business and political extortion." [Emma Goldman, Op. Cit., pp. 442-3]

Revision as of 22:45, 31 July 2010