Difference between revisions of "FAQAnar:A.2.9 - Quelle sorte de société les anarchistes veulent-ils ?"

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Ainsi, une société anarchiste devra être basée sur des conflits coopératifs, car un « conflit, en soi, n'est pas dangereux [...], les désaccords existent [et ne doivent pas être pas être cachés] [...]. Ce qui fait que les désaccords deviennent destructifs n'est pas le conflit en lui-même mais l'ajout de la compétition. » En fait, « une exigence d'accords signifie que les gens seront en réalité empêché(e)s de faire partager leur sagesse à l'effort de groupe. »<ref>[[Alfie Kohn]], ''No Contest: The Case Against Competition'' (L'absence de contestation : le cas contre la compétition''), p. 156.</ref> C'est pour cela que la plupart des anarchistes rejettent les consensus pris dans de grandes assemblées (voir pour cela la section [[FAQAnar:A.2.12 - Le consensus est-il une alternative pour s'organiser en démocratie ?|A.2.12]]).
 
Ainsi, une société anarchiste devra être basée sur des conflits coopératifs, car un « conflit, en soi, n'est pas dangereux [...], les désaccords existent [et ne doivent pas être pas être cachés] [...]. Ce qui fait que les désaccords deviennent destructifs n'est pas le conflit en lui-même mais l'ajout de la compétition. » En fait, « une exigence d'accords signifie que les gens seront en réalité empêché(e)s de faire partager leur sagesse à l'effort de groupe. »<ref>[[Alfie Kohn]], ''No Contest: The Case Against Competition'' (L'absence de contestation : le cas contre la compétition''), p. 156.</ref> C'est pour cela que la plupart des anarchistes rejettent les consensus pris dans de grandes assemblées (voir pour cela la section [[FAQAnar:A.2.12 - Le consensus est-il une alternative pour s'organiser en démocratie ?|A.2.12]]).
  
Dans une société anarchiste, les associations seraient dirigées par des assemblées de masse où chacun est impliqué, et basées sur des discussions et des débat approfondis, ainsi que sur des "conflits" coopératifs entre individus égaux. Les tâches purement administratives seraient confiées à des comités élus. Ces comités seraient composés de délégué(e)s avec un mandat temporaire et révocable qui accompliraient leurs tâches sous la vigilance de l'assemblée qui les aura élu(e)s. Ainsi, dans une société anarchiste « nous nous occuperons de nos affaires nous-mêmes et déciderons quoi faire à leur sujet. Et, lorsqu'il sera nécessaire pour mettre en pratique nos idées de confier la charge d'un projet à quelqu'un, nous lui dirons d'agir de telle ou telle façon [...], rien ne pourra être fait sans notre décision. Alors nos délégués, au lieu d'être des individus auxquel(le)s nous aurions donné le droit de nous gouverner, seront des individus [...] sans autorité, seulement le devoir de mener à bien ce que tous/tes ceux/celles impliqué(e)s désirent. »<ref>[[Errico Malatesta]], ''Fra Contadini'' (''Entre paysans''), p. 34. [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81781m Lire en ligne cette œuvre].</ref> Si les délégué(e)s agissent à l'encontre de leur mandat ou tentent d'étendre leur influence ou travaillent en opposition à ce qui a déjà été décidé par l'assemblée (c'est-à-dire s'ils/elles commencent à prendre des décisions politiques), ils/elles peuvent être révoqué(e)s sur le champ et les décisions qu'ils/elles ont prises abolies. De cette façon, l'organisation reste dans les mains de l'union des individus qui l'a créée.
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Dans une société anarchiste, les associations seraient dirigées par des assemblées de masse où chacun est impliqué, et basées sur des discussions et des débat approfondis, ainsi que sur des "conflits" coopératifs entre individus égaux. Les tâches purement administratives seraient confiées à des comités élus. Ces comités seraient composés de délégué(e)s avec un mandat temporaire et révocable qui accompliraient leurs tâches sous la vigilance de l'assemblée qui les aura élu(e)s. Ainsi, dans une société anarchiste « nous nous occuperons de nos affaires nous-mêmes et déciderons quoi faire à leur sujet. Et, lorsqu'il sera nécessaire pour mettre en pratique nos idées de confier la charge d'un projet à quelqu'un, nous lui dirons d'agir de telle ou telle façon [...], rien ne pourra être fait sans notre décision. Alors nos délégués, au lieu d'être des individus auxquel(le)s nous aurions donné le droit de nous gouverner, seront des individus [...] sans autorité, seulement le devoir de mener à bien ce que tous/tes ceux/celles impliqué(e)s désirent. »<ref>[[Errico Malatesta]], ''Fra Contadini'' (''Entre paysans''), p. 34. [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81781m Lire en ligne cette œuvre].</ref> Si les délégué(e)s agissent à l'encontre de leur mandat ou tentent d'étendre leur influence ou travaillent en opposition à ce qui a déjà été décidé par l'assemblée (c'est-à-dire s'ils/elles commencent à prendre des décisions politiques), ils/elles peuvent être rappelé(e)s sur le champ et les décisions qu'ils/elles ont prises abolies. De cette façon, l'organisation reste dans les mains de l'union des individus qui l'a créée.
  
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Cette [[autogestion]] et le pouvoir de rappeler les délégué(e)s sont les éléments fondamentaux de toute organisation anarchiste. La différence essentielle entre un système étatique ou hiérarchique et une communauté anarchiste est qui détient le pouvoir. Par exemple, dans un système parlementaire, le peuple confie le pouvoir à une groupe de représentant(e)s pour qu'ils/elles prennent les décisions à leur place pendant une période donnée. Le fait qu'ils/elles tiennent ou non leurs promesses est hors-de-propos car le peuple ne peut les rappeler avant les élections suivantes. Le pouvoir est entre les mains de ceux d'en haut et le peuple doit se contenter d'obéir. De la même façon, dans une entreprise capitaliste, le pouvoir est détenu par une minorité de patrons et de gestionnaires et les ouvriers doivent obéir.
  
This self-management by the members of a group at the base and the power of recall are essential tenets of any anarchist organisation. The key difference between a statist or hierarchical system and an anarchist community is who wields power. In a parliamentary system, for example, people give power to a group of representatives to make decisions for them for a fixed period of time. Whether they carry out their promises is irrelevant as people cannot recall them till the next election. Power lies at the top and those at the base are expected to obey. Similarly, in the capitalist workplace, power is held by an unelected minority of bosses and managers at the top and the workers are expected to obey.
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Dans une société anarchiste, ces relations seraient inversées. Personne, individu ou groupe, élu ou non, ne détiendrait le pouvoir dans une communauté anarchiste. À la place, les décisions seraient prises par les principes de [[démocratie directe]] et, quand cela serait nécessaire, la communauté pourrait élire ou nommer des délégué(e)s pour mettre en place ces décisions. Il y aurait une distinction très nette entre la prise de décision (qui est faite par tous/tes ceux/celles qui sont affecté(e)s) et la coordination et l'administration des décisions adoptées (qui sont réalisées par les délégué(e)s).
  
In an anarchist society this relationship is reversed. No one individual or group (elected or unelected) holds power in an anarchist community. Instead decisions are made using direct democratic principles and, when required, the community can elect or appoint delegates to carry out these decisions. There is a clear distinction between policy making (which lies with everyone who is affected) and the co-ordination and administration of any adopted policy (which is the job for delegates).
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Ces communautés égalitaires, fondées sur le [[libre accord]], s'associeraient elles-aussi librement en confédérations. Une confédération de ce type fonctionnerait de bas en haut, les décisions suivant le même chemin vers les assemblées en-haut. Les confédérations fonctionneraient comme les collectifs. Il y aurait des conférences régulières au niveau régional, "national" et international où tous les problèmes importants qui pourraient affecter les collectifs qui y seraient impliqués seraient débattus. De plus, et c'est fondamental, les principes et idées qui guident la société y seraient débattus et les décisions politiques prises, mises en pratique, revues et coordonnées. Les délégué(e)s se contenteraient « d'exercer leur mandat pendant les réunions et d'essayer d'harmoniser leurs besoins et désirs divers et variés. Les délibérations devraient toujours être sous le contrôle et l'accord de ceux/celles qui les ont délégué(e)s » et par conséquent « il n'y aurait pas de danger que l'intérêt du peuple soit oublié. »<ref>[[Errico Malatesta]], ''Op. Cit.'', p. 36.</ref>
  
These egalitarian communities, founded by free agreement, also freely associate together in confederations. Such a free confederation would be run from the bottom up, with decisions following from the elemental assemblies upwards. The confederations would be run in the same manner as the collectives. There would be regular local regional, "national" and international conferences in which all important issues and problems affecting the collectives involved would be discussed. In addition, the fundamental, guiding principles and ideas of society would be debated and policy decisions made, put into practice, reviewed, and co-ordinated. The delegates would simply "take their given mandates to the relative meetings and try to harmonise their various needs and desires. The deliberations would always be subject to the control and approval of those who delegated them" and so "there would be no danger than the interest of the people [would] be forgotten." [Malatesta, Op. Cit., p. 36]
 
  
 
Action committees would be formed, if required, to co-ordinate and administer the decisions of the assemblies and their congresses, under strict control from below as discussed above. Delegates to such bodies would have a limited tenure and, like the delegates to the congresses, have a fixed mandate -- they are not able to make decisions on behalf of the people they are delegates for. In addition, like the delegates to conferences and congresses, they would be subject to instant recall by the assemblies and congresses from which they emerged in the first place. In this way any committees required to co-ordinate join activities would be, to quote Malatesta's words, "always under the direct control of the population" and so express the "decisions taken at popular assemblies." [Errico Malatesta: His Life and Ideas, p. 175 and p. 129]
 
Action committees would be formed, if required, to co-ordinate and administer the decisions of the assemblies and their congresses, under strict control from below as discussed above. Delegates to such bodies would have a limited tenure and, like the delegates to the congresses, have a fixed mandate -- they are not able to make decisions on behalf of the people they are delegates for. In addition, like the delegates to conferences and congresses, they would be subject to instant recall by the assemblies and congresses from which they emerged in the first place. In this way any committees required to co-ordinate join activities would be, to quote Malatesta's words, "always under the direct control of the population" and so express the "decisions taken at popular assemblies." [Errico Malatesta: His Life and Ideas, p. 175 and p. 129]

Revision as of 17:49, 10 April 2010

  1. Luigi Galleani, The End of Anarchism? (La fin de l'anarchisme ?), p. 28.
  2. Piotr Kropotkine, L'Anarchie, sa philosophie, son idéal.
  3. Alfie Kohn, No Contest: The Case Against Competition (L'absence de contestation : le cas contre la compétition), p. 156.
  4. Errico Malatesta, Fra Contadini (Entre paysans), p. 34. Lire en ligne cette Å“uvre.
  5. Errico Malatesta, Op. Cit., p. 36.