Difference between revisions of "FAQAnar:A.1.4 - Les Anarchistes sont-ils socialistes ?"

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Ainsi, en plus du désir d'abolir l'exploitation du travail par le capital, les vrais socialistes veulent une société dans laquelle les producteurs possèdent et contrôlent les moyens de production (en incluant, il faut le souligner, lieu de travail qui fournissent des services). Les moyens par lequel les producteurs feront cela est un sujet de discussion dans les cercles anarchistes et socialistes, mais c'est un désir commun. Les anarchistes préfèrent le contrôle direct par les travailleurs et la propriété par des associations de travailleurs ou par la commune (voir la section [[FaqAnar:A.3_-_Quelles_sortes_d'anarchisme_existe-t-il_?|A.3]] sur les différents types d'anarchistes).
 
Ainsi, en plus du désir d'abolir l'exploitation du travail par le capital, les vrais socialistes veulent une société dans laquelle les producteurs possèdent et contrôlent les moyens de production (en incluant, il faut le souligner, lieu de travail qui fournissent des services). Les moyens par lequel les producteurs feront cela est un sujet de discussion dans les cercles anarchistes et socialistes, mais c'est un désir commun. Les anarchistes préfèrent le contrôle direct par les travailleurs et la propriété par des associations de travailleurs ou par la commune (voir la section [[FaqAnar:A.3_-_Quelles_sortes_d'anarchisme_existe-t-il_?|A.3]] sur les différents types d'anarchistes).
  
De plus, les anarchistes rejettent aussi le capitalisme puisqu'il est aussi autoritaire qu'exploiteur. Dans un système capitaliste, les ouvriers ne contrôlent ni leur place dans le processus de production ni le produit de leur travail. Un telle situation n'est pas basée sur une liberté équivalente pour tous, et ne peux qu'être exploitante, c'est pourquoi les anarchistes s'y opposent. Cette vision est mieux explicitée dans le travail de [[Proudhon]] (qui a inspiré [[Tucker]] et [[Bakounine]]) où il montre que l'anarchisme verrait "[c]apitalistic and proprietary exploitation stopped everywhere [and] the wage system abolished" for "either the workman. . . will be simply the employee of the proprietor-capitalist-promoter; or he will participate . . . In the first case the workman is subordinated, exploited: his permanent condition is one of obedience. . . In the second case he resumes his dignity as a man and citizen. . . he forms part of the producing organisation, of which he was before but the slave . . . we need not hesitate, for we have no choice. . . it is necessary to form an ASSOCIATION among workers . . . because without that, they would remain related as subordinates and superiors, and there would ensue two. . . castes of masters and wage-workers, which is repugnant to a free and democratic society." [Op. Cit., p. 233 and pp. 215-216] '''si quelqu'un a le texte de base sous la main...'''
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De plus, les anarchistes rejettent aussi le capitalisme puisqu'il est aussi autoritaire qu'exploiteur. Dans un système capitaliste, les ouvriers ne contrôlent ni leur place dans le processus de production ni le produit de leur travail. Un telle situation n'est pas basée sur une liberté équivalente pour tous, et ne peut qu'être exploitante, c'est pourquoi les anarchistes s'y opposent. Cette vision est mieux explicitée dans le travail de [[Proudhon]] (qui a inspiré [[Tucker]] et [[Bakounine]]) où il montre que l'anarchisme verrait "''L'exploitation capitaliste et propriétaire partout arrêtée [et] le salariat aboli''"''' pour qu'''"''où le travailleur (...) sera simplement le salarié du propriétaire-capitaliste-entrepreneur ; ou bien auquel il participera (...) Dans le premier cas le travailleur est subalternisé, exploité ; sa condition perpétuelle est l'obéissance (...) Dans le second cas, il reprend sa dignité d'homme et de citoyen (...) il fait partie de l'organisation de production, dont il n'était auparavant que l'esclave (...) nous n'avons point à hésiter, car nous n'avons pas le choix. (...) il y a nécessité de former entre les travailleurs de cette industrie une ASSOCIATION , puisque sans cela ils resteraient les uns par rapport aux autres subalternes et supérieurs, et qu'il y aurait ainsi, du fait de l'industrie, deux castes, celle des maîtres et celle des salariés : chose qui répugne dans une société libre et démocratique''" <ref>Op. Cit., p. 233 and pp. 215-216</ref>
  
C'est pour cela que tous les anarchistes sont anti-cpaitalistes ("If labour owned the wealth it produced, there would be no capitalism" <ref>Alexander Berkman, What is Anarchism?, p. 44</ref>). Benjamin  Tucker, par exemple - l'anarchiste le plus influencé par le libéralisme (nous y reviendrons plus tard) - appelait ses idées "Anarcho-socialisme" et dénonçait le capitalisme comme un système basé sur "the usurer, the receiver of interest, rent and profit."
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C'est pour cela que tous les anarchistes sont anti-capitalistes ("Si le travail possédait toute la richesse que ça a produit, il n'y aurait pas de capitalisme"<ref>Alexander Berkman, What is Anarchism?, p. 44</ref>). Benjamin  Tucker, par exemple - l'anarchiste le plus influencé par le libéralisme (nous y reviendrons plus tard) - appelait ses idées "Anarcho-socialisme" et dénonçait le capitalisme comme un système basé sur "l'usure, la réception des interets, la rente et le profit."
Tucker pensait que dans une société anarchiste, non-capitaliste, et de libre marché, les capitalistes deviendraient redondant et que l'exploitation du travail par le capital cesserait, puisque "labour [...] will [...] secure its natural wage, its entire product."<ref>The Individualist Anarchists, p.82 et p.85</ref> Une telle économie serait basée sur la banque mutuelle et le libre échange des produits entre les coopératives, les artisans et les paysans. Pour Tucker, et d'autre anarchistes individualistes, le capitalisme n'est pas un vrai marché libre, puisque des lois diverses et variées et des monopoles assurent aux capitalistes un avantage sur la classe ouvrière, donc leur exploitation future via le profit, les intérêts et les prêts (voir section [[FAQAnar:G...|G]] pour plus de détails). '''Even [[Max Stirner]], the arch-egoist, had nothing but scorn for capitalist society and its various "spooks," which for him meant ideas that are treated as sacred or religious, such as private property, competition, division of labour, and so forth.'''
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Tucker pensait que dans une société anarchiste, non-capitaliste, et de libre marché, les capitalistes deviendraient redondant et que l'exploitation du travail par le capital cesserait, puisque "le travail [...] assurera des salaires naturels, l'ensemble de son produit."<ref>The Individualist Anarchists, p.82 et p.85</ref> Une telle économie serait basée sur la banque mutuelle et le libre échange des produits entre les coopératives, les artisans et les paysans. Pour Tucker, et d'autre anarchistes individualistes, le capitalisme n'est pas un vrai marché libre, puisque des lois diverses et variées et des monopoles assurent aux capitalistes un avantage sur la classe ouvrière, donc leur exploitation future via le profit, les intérêts et les prêts (voir section [[FAQAnar:G...|G]] pour plus de détails). Même [[Max Stirner]], l'ultra-égoïste, n'avait rien d'autre que du mépris pour la société capitaliste et ces divers "''spooks''", Qui pour lui signifie que les idées sont considérées comme sacrées ou religieuses, telles que la propriété privée, la concurrence, la division du travail, et ainsi de suite.
  
Ainsi les anarchistes se considèrent comme socialistes, mais socialistes d'une certaine sorte - socialistes libertaires. Ainsi que l'anarchiste individualiste [[Joseph A. Labadie]] le disait (faisant écho à Tucker et Bakounine):
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Ainsi les anarchistes se considèrent comme socialistes, mais socialistes d'une certaine sorte - socialistes libertaires. Ainsi que l'anarchiste individualiste [[Joseph A. Labadie]] le disait (faisant écho à Tucker et Bakounine) :
<blockquote>On dit que l'anarchisme n'est pas le socialisme. C'est une erreur. L'anarchisme est du socialisme volontaire. Il y a deux sortes de socialisme,  
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<blockquote>«'' On dit que l'anarchisme n'est pas le socialisme. C'est une erreur. L'anarchisme est du socialisme volontaire. Il y a deux sortes de socialisme, l'archiste et l'anarchiste, autoritaire et libertaire, étatique et libre. En fait, chaque proposition pour une amélioration sociale est soit pour l'augmentation ou la diminution des pouvoirs des volontés et des forces extérieures sur l'individu. Autant ils augmentent alors ils sont archistes ; autant ils baissent alors ils sont anarchistes.'' »<ref>Anarchism: What It Is and What It Is Not</ref></blockquote>
'''archistic and anarchistic''', autoritaire et libertaire, étatique et libre.En fait, chaque proposition pour une amélioration sociale est ...
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Labadie a noté à plusieurs occasions que "tous les anarchistes sont socialistes, mais que tous les socialistes ne sont pas anarchistes." Par conséquent, l'observation de Daniel Guérin que "l'anarchisme est réellement un synonyme de socialisme. L'anarchiste est avant tout un socialiste dont le but est d'abolir l'exploitation de l'homme par l'homme" trouve un écho dans toute l'histoire du mouvement anarchiste, qu'elle soit sociale ou individualiste.<ref>Anarchism, p. 12</ref> En effet, Adolph Fischer (le Martyr de Haymarket) utilisait aussi exactement les mêmes mots que Labadie pour exprimer le même fait -- "tout anarchiste est socialiste, mais tout socialiste n'est pas necessairement un anarchiste" -- Tout en reconnaissant que le mouvement était "divisé en deux factions, les communistes anarchistes et Proudhon ou la classe moyenne anarchiste."<ref>The Autobiographies of the Haymarket Martyrs, p. 81</ref>
  
:"It is said that Anarchism is not socialism. This is a mistake. Anarchism is voluntary Socialism. There are two kinds of Socialism, archistic and anarchistic, authoritarian and libertarian, state and free. Indeed, every proposition for social betterment is either to increase or decrease the powers of external wills and forces over the individual. As they increase they are archistic; as they decrease they are anarchistic." [Anarchism: What It Is and What It Is Not]  
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Alors, que les socialistes et individualistes anarchistes sont en désaccord sur de nombreuses questions - par exemple, si une vérité, ce qui est non-capitaliste, le marché libre serait le meilleur moyen de maximiser la liberté - ils conviennent que le capitalisme doit être opposé en tant qu'exploitation et oppression, et qu'une société anarchiste doit, par définition, être fondé sur l'association, et non le travail salarié. Seuls les travailleurs associés "diminueront les pouvoirs des volontés et des forces extérieures sur l'individu" durant les heures de travail, et par exemple, l'auto-gestion du travail, par les travailleurs eux mêmes, est le coeur idéal du socialisme réel. Cette perspective peut être vue quand Joseph Labadie notait que le syndicat était "L'exemplarité dans le gain en liberté par association" et que "Sans cette association, le travailleur est beaucoup plus esclave de son employeur qu'il n'est avec [le syndicat]".<ref>Different Phases of the Labour Question</ref>
  
Labadie stated on many occasions that "all anarchists are socialists, but not all socialists are anarchists." Therefore, Daniel Guerin's comment that "Anarchism is really a synonym for socialism. The anarchist is primarily a socialist whose aim is to abolish the exploitation of man by man" is echoed throughout the history of the anarchist movement, be it the social or individualist wings. [Anarchism, p. 12] Indeed, the Haymarket Martyr Adolph Fischer used almost exactly the same words as Labadie to express the same fact -- "every anarchist is a socialist, but every socialist is not necessarily an anarchist" -- while acknowledging that the movement was "divided into two factions; the communistic anarchists and the Proudhon or middle-class anarchists." [The Autobiographies of the Haymarket Martyrs, p. 81]
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Cependant, les significatiosn des mots changent avec le temps. Aujourd'hui, le "socialisme" presque toujours fait référence au socialisme d'Etat, un système auxquels tous les anarchistes se sont opposés comme un déni à la liberté et aux véritables idéaux socialistes. Tous les anarchistes seraient d'accord avec la déclaration de Noam Chomsky sur cette question :
 
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<blockquote>«'' Si la gauche est comprise en incluant le "Bolchevisme", alors je me dissocie totalement de la gauche. Lénine fut l'un des plus grands ennemis du socialisme.'' »</blockquote><ref>Marxism, Anarchism, and Alternative Futures, p. 779</ref>
So while social and individualist anarchists do disagree on many issues -- for example, whether a true, that is non-capitalist, free market would be the best means of maximising liberty -- they agree that capitalism is to be opposed as exploitative and oppressive and that an anarchist society must, by definition, be based on associated, not wage, labour. Only associated labour will "decrease the powers of external wills and forces over the individual" during working hours and such self-management of work by those who do it is the core ideal of real socialism. This perspective can be seen when Joseph Labadie argued that the trade union was "the exemplification of gaining freedom by association" and that "[w]ithout his union, the workman is much more the slave of his employer than he is with it." [Different Phases of the Labour Question]
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However, the meanings of words change over time. Today "socialism" almost always refers to state socialism, a system that all anarchists have opposed as a denial of freedom and genuine socialist ideals. All anarchists would agree with Noam Chomsky's statement on this issue:
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:"If the left is understood to include 'Bolshevism,' then I would flatly dissociate myself from the left. Lenin was one of the greatest enemies of socialism." [Marxism, Anarchism, and Alternative Futures, p. 779]
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Anarchism developed in constant opposition to the ideas of Marxism, social democracy and Leninism. Long before Lenin rose to power, Mikhail Bakunin warned the followers of Marx against the "Red bureaucracy" that would institute "the worst of all despotic governments" if Marx's state-socialist ideas were ever implemented. Indeed, the works of Stirner, Proudhon and especially Bakunin all predict the horror of state Socialism with great accuracy. In addition, the anarchists were among the first and most vocal critics and opposition to the Bolshevik regime in Russia.
 
Anarchism developed in constant opposition to the ideas of Marxism, social democracy and Leninism. Long before Lenin rose to power, Mikhail Bakunin warned the followers of Marx against the "Red bureaucracy" that would institute "the worst of all despotic governments" if Marx's state-socialist ideas were ever implemented. Indeed, the works of Stirner, Proudhon and especially Bakunin all predict the horror of state Socialism with great accuracy. In addition, the anarchists were among the first and most vocal critics and opposition to the Bolshevik regime in Russia.

Revision as of 20:23, 9 April 2008