Difference between revisions of "FAQAnar:A.2.8 - Est-il possible d'être un anarchiste sans s'opposer à la hiérarchie ?"

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Non. Nous avons vu que les anarchistes abhorrent l'autoritarisme. Mais si on est anti-autoritaire, on doit être opposé à toutes les institutions hiérarchiques, puisqu'elles incarnent le principe de l'autorité. Ainsi, comme le montre [[Emma Goldman]], « ce ne sont pas seulement les gouvernements, au sens de l'État, qui détruisent la valeur et la qualité de chaque individu. C'est  l'ensemble complexe de l'autorité et de la domination institutionnelle qui étrangle la vie. Ce sont les superstitions, les mythes, les faux-semblants, les esquives et les soumissions qui soutiennent l'autorité et la domination institutionnelle. »<ref>[[Emma Goldman]], ''Red Emma Speaks'' (''Emma la Rouge parle''), p. 435.</ref> Cela signifie qu'« il y a et il y aura toujours un besoin de découvrir et de vaincre les structures de la hiérarchie, de l'autorité et de la domination, et des contraintes de la vie : l'esclavage, l'esclavage salarial [c'est-à-dire le capitalisme], le racisme, le sexisme, l'éducation autoritaire, etc. »<ref>[[Noam Chomsky]], ''Language and Politics'' (''Langues et Politique''), p. 364.</ref>
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Non. Nous avons vu que les anarchistes abhorrent l''''autoritarisme'''. Mais si on est anti-autoritaire, on doit être opposé à toutes les institutions hiérarchiques, puisqu'elles incarnent le principe de l'autorité. Ainsi, comme le montre [[Emma Goldman]], « ce ne sont pas seulement les gouvernements, au sens de l'État, qui détruisent la valeur et la qualité de chaque individu. C'est  l'ensemble complexe de l'autorité et de la domination institutionnelle qui étrangle la vie. Ce sont les superstitions, les mythes, les faux-semblants, les esquives et les soumissions qui soutiennent l'autorité et la domination institutionnelle. »<ref>[[Emma Goldman]], ''Red Emma Speaks'' (''Emma la Rouge parle''), p. 435.</ref> Cela signifie qu'« il y a et il y aura toujours un besoin de découvrir et de vaincre les structures de la hiérarchie, de l'autorité et de la domination, et des contraintes de la vie : l'esclavage, l'esclavage salarial [c'est-à-dire le capitalisme], le racisme, le sexisme, l'éducation autoritaire, etc. »<ref>[[Noam Chomsky]], ''Language and Politics'' (''Langues et Politique''), p. 364.</ref>
  
Par conséquent, l'anarchiste cohérent doit s'opposer aux relations hiérarchiques autant qu'à l'État. Être anarchiste signifie s'opposer à la hiérarchie, économiquement, socialement ou politiquement parlant. L'argument (si tant est qu'il soit nécessaire) est le suivant :  
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Par conséquent, l'anarchiste cohérent doit s'opposer aux relations hiérarchiques autant qu'à l'État. Être anarchiste signifie s'opposer à la '''hiérarchie''', économiquement, socialement ou politiquement parlant. L'argument (si tant est qu'il soit nécessaire) est le suivant :  
  
 
« Toutes les institutions autoritaires sont organisées de façon pyramidale : l'État, les entreprises publiques ou privées, l'armée, la police, l'Église, l'université, l'hôpital : ce sont toutes des structures pyramidales avec un petit groupe de preneurs de décisions au sommet et une large base d'individus soumis aux décisions sommitales. L'anarchisme ne réclame le changement d'étiquette des couches, il ne veut pas de personnes différentes au sommet, il veut que nous l'abattions à partir de la base. »<ref>[[Colin Ward]], ''Anarchy in Action'' (''L'Anarchie en action''), p. 22.</ref>
 
« Toutes les institutions autoritaires sont organisées de façon pyramidale : l'État, les entreprises publiques ou privées, l'armée, la police, l'Église, l'université, l'hôpital : ce sont toutes des structures pyramidales avec un petit groupe de preneurs de décisions au sommet et une large base d'individus soumis aux décisions sommitales. L'anarchisme ne réclame le changement d'étiquette des couches, il ne veut pas de personnes différentes au sommet, il veut que nous l'abattions à partir de la base. »<ref>[[Colin Ward]], ''Anarchy in Action'' (''L'Anarchie en action''), p. 22.</ref>
  
Les hiérarchies « partagent une caractéristique commune : ce sont des systèmes organisés de commandement et d'obéissance » et les anrchistes cherchent alors à « éliminer la hiérarchie en soi, et non pas simplement remplacer une forme de hiérarchie par une autre. »<ref>[[Murray Bookchin]], ''The Ecology of Freedom'' (L'écologie de la liberté''), p. 27.</ref> Une hiérarchie est une organisation pyramidale composée d'une série de grades, de rangs ou de fonctions croissant en pouvoir, en prestige et (habituellement) en rémunération. Les spécialistes qui ont étudié les formes de hiérarchie ont découvert que les deux principes de base qu'elles incarnent sont la domination et l'exploitation. Par exemple, dans son article classique "What Do Bosses Do?" (''Que font les chefs ?'', Review of Radical Political Economy, Vol. 6, n° 2), une étude de l'usine moderne, Steven Marglin a découvert que la fonction principale d'une hiérarchie d'entreprise n'est pas une productivité meilleure (comme le clament les capitalistes), mais un pouvoir accru sur les ouvriers, le but d'un tel contrôle étant une meilleure exploitation.
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Les hiérarchies « partagent une caractéristique commune : ce sont des systèmes organisés de commandement et d'obéissance » et les anarchistes cherchent alors à « éliminer la hiérarchie en soi, et non pas simplement remplacer une forme de hiérarchie par une autre. »<ref>[[Murray Bookchin]], ''The Ecology of Freedom'' (L'écologie de la liberté''), p. 27.</ref> Une hiérarchie est une organisation pyramidale composée d'une série de grades, de rangs ou de fonctions croissant en pouvoir, en prestige et (habituellement) en rémunération. Les spécialistes qui ont étudié les formes de hiérarchie ont découvert que les deux principes de base qu'elles incarnent sont la domination et l'exploitation. Par exemple, dans son article classique "What Do Bosses Do?" (''Que font les chefs ?'', Review of Radical Political Economy, Vol. 6, n° 2), une étude de l'usine moderne, Steven Marglin a découvert que la fonction principale d'une hiérarchie d'entreprise n'est pas une productivité meilleure (comme le clament les capitalistes), mais un pouvoir accru sur les ouvriers, le but d'un tel contrôle étant une meilleure exploitation.
  
Dans une hiérarchie, le contrôle est maintenu grâce à la coercition, c'est-à-dire par la menace d'une sanction de n'importe quel type : physique, économique, psychologique, sociale, etc. Un tel contrôle, qui inclut la répression des dissidents et la révolte, nécessite alors une centralisation : un ensemble de relations exercées pour obtenir le meilleur contrôle par la minorité au sommet (en particulier la tête de l'organisation), tandis que celles et ceux au milieu ont nettement moins de pouvoir et que celles et ceux à la base n'en ont virtuellement aucun.
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Dans une hiérarchie, le contrôle est maintenu grâce à la '''coercition''', c'est-à-dire par la menace d'une sanction de n'importe quel type : physique, économique, psychologique, sociale, etc. Un tel contrôle, qui inclut la répression des dissidents et la révolte, nécessite alors une centralisation : un ensemble de relations exercées pour obtenir le meilleur contrôle par la minorité au sommet (en particulier la tête de l'organisation), tandis que celles et ceux au milieu ont nettement moins de pouvoir et que celles et ceux à la base n'en ont virtuellement aucun.
  
 
Puisque la domination, la coercition et la centralisation sont des caractéristiques essentielles de l'autoritarisme, et puisque ces caractéristiques sont incarnées par la hiérarchie, toutes les institutions hiérarchiques sont autoritaires. De plus, toute organisation marquée par la hiérarchie, le centralisme et l'autoritarisme, est à l'image de l'État, ou étatique. Et comme les anarchistes s'opposent et à l'État et aux relations autoritaires, une personne qui ne cherche pas à démanteler toutes les formes de hiérarchie ne peut être appelée anarchiste. Cela s'applique aussi aux entreprises capitalistes. Comme le montre [[Noam Chomsky]], la structure d'une entreprise capitaliste est extrêmement hiérarchique, en fait fasciste, par nature :  
 
Puisque la domination, la coercition et la centralisation sont des caractéristiques essentielles de l'autoritarisme, et puisque ces caractéristiques sont incarnées par la hiérarchie, toutes les institutions hiérarchiques sont autoritaires. De plus, toute organisation marquée par la hiérarchie, le centralisme et l'autoritarisme, est à l'image de l'État, ou étatique. Et comme les anarchistes s'opposent et à l'État et aux relations autoritaires, une personne qui ne cherche pas à démanteler toutes les formes de hiérarchie ne peut être appelée anarchiste. Cela s'applique aussi aux entreprises capitalistes. Comme le montre [[Noam Chomsky]], la structure d'une entreprise capitaliste est extrêmement hiérarchique, en fait fasciste, par nature :  
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« La plupart des usines sont comme des dictatures militaires. Ceux à la base sont les soldats, les superviseurs les sergents, et ainsi de suite suivant la hiérarchie. L'organisation peut décider de tout, de notre habillement et notre coiffure à comment nous vivons, dans une large mesure, au travail. Elle peut contraindre à faire des heures supplémentaires ; elle peut nous contraindre à consulter un médecin du travail si nous avons un problème médical ; elle peut nous empêcher de s'engager dans une activité politique pendant notre temps libre ; elle peut supprimer la liberté d'expression, de la presse et d'association — elle peut utiliser les cartes d'identités ou armer des agents de sécurité, avec un circuit de vidéo-caméras pour nous surveiller ; elle peut punir les insoumis par des "licenciements disciplinaires" (comme les appellent les DRH), ou elle peut nous licencier. Nous sommes forcé(e)s, par les circonstances, d'accepter la plupart de ces choses ou de rejoindre les millions de chômeurs [...] Dans presque chaque travail, nous avons seulement le "droit" de partir. Les décisions majeures sont faites au sommet et on attend de nous d'y obéir, que nous travaillions dans une tour d'ivoire ou au fond d'un puits de mine. »<ref>[[David Nelson]], ''For Democracy Where We Work: A rationale for social self-management'' (''Pour la démocratie sur les lieux de travail : Des justifications pour l'autogestion sociale''), Reinventing Anarchy, Again, [[Howard J. Ehrlich]] (ed.), pp. 193-194.</ref>
 
« La plupart des usines sont comme des dictatures militaires. Ceux à la base sont les soldats, les superviseurs les sergents, et ainsi de suite suivant la hiérarchie. L'organisation peut décider de tout, de notre habillement et notre coiffure à comment nous vivons, dans une large mesure, au travail. Elle peut contraindre à faire des heures supplémentaires ; elle peut nous contraindre à consulter un médecin du travail si nous avons un problème médical ; elle peut nous empêcher de s'engager dans une activité politique pendant notre temps libre ; elle peut supprimer la liberté d'expression, de la presse et d'association — elle peut utiliser les cartes d'identités ou armer des agents de sécurité, avec un circuit de vidéo-caméras pour nous surveiller ; elle peut punir les insoumis par des "licenciements disciplinaires" (comme les appellent les DRH), ou elle peut nous licencier. Nous sommes forcé(e)s, par les circonstances, d'accepter la plupart de ces choses ou de rejoindre les millions de chômeurs [...] Dans presque chaque travail, nous avons seulement le "droit" de partir. Les décisions majeures sont faites au sommet et on attend de nous d'y obéir, que nous travaillions dans une tour d'ivoire ou au fond d'un puits de mine. »<ref>[[David Nelson]], ''For Democracy Where We Work: A rationale for social self-management'' (''Pour la démocratie sur les lieux de travail : Des justifications pour l'autogestion sociale''), Reinventing Anarchy, Again, [[Howard J. Ehrlich]] (ed.), pp. 193-194.</ref>
  
Ainsi un anarchiste cohérent doit s'opposer à la hiérarchie sous toutes ses formes, notamment l'entreprise capitaliste. Ne pas le faire revient à soutenir l'''archie'' (le pouvoir) — ce que, par définition, un anarchiste ne peut pas faire. En d'autres mots, pour les anarchistes, « les promesses d'obéir, les contrats d'esclavage (salarial), les accords qui requièrent l'acceptation d'un statut subordonné, sont tous illégitimes parce qu'ils restreignent l'autonomie individuelle. »<ref>[[Robert Graham]], ''The Anarchist COntract, Reinventing Anarchy, Again, Howard J. Ehrlich (ed.), p. 77.</ref> Par conséquent, la hiérarchie est opposée aux principes de base qui orientent l'[[anarchisme]]. Elle dénie ce qui fait de nous des humains et « prive la personnalité de ses traits les plus constitutifs ; elle dénie la vraie notion que l'individu est compétent pour s'occuper non seulement de la gestion de sa vie personnelle mais aussi de son contexte le plus important : le social. »<ref>Murray Bookchin, ''Op. Cit., p. 202.</ref>
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Ainsi un anarchiste cohérent doit s'opposer à la hiérarchie sous toutes ses formes, notamment l'entreprise capitaliste. Ne pas le faire revient à soutenir l''''''archie''''' (le pouvoir) — ce que, par définition, un anarchiste ne peut pas faire. En d'autres mots, pour les anarchistes, « les promesses d'obéir, les contrats d'esclavage (salarial), les accords qui requièrent l'acceptation d'un statut subordonné, sont tous illégitimes parce qu'ils restreignent l'autonomie individuelle. »<ref>[[Robert Graham]], ''The Anarchist COntract, Reinventing Anarchy, Again, Howard J. Ehrlich (ed.), p. 77.</ref> Par conséquent, la hiérarchie est opposée aux principes de base qui orientent l'[[anarchisme]]. Elle dénie ce qui fait de nous des humains et « prive la personnalité de ses traits les plus constitutifs ; elle dénie la vraie notion que l'individu est compétent pour s'occuper non seulement de la gestion de sa vie personnelle mais aussi de son contexte le plus important : le social. »<ref>Murray Bookchin, ''Op. Cit., p. 202.</ref>
  
Certains contestent en disant que tant qu'une association est volontaire, qu'elle ait ou non une structure hiérarchique ou non est hors de propos. Les anarchistes réfutent. Pour deux raisons. Premièrement, avec le capitalisme, les ouvriers/ères sont contraint(e)s par des nécessités économiques de vendre leur travail (et par conséquent leur liberté) à ceux qui possèdent les moyens de vie. Ce processus renforce les conditions économiques auxquelles les ouvriers/ères font face en créant « des disparités massives en fortune [...] quand les ouvriers [...] vendent leur travail aux capitalistes à un prix qui ne reflète pas sa vraie valeur. » Par conséquent :
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Certains contestent en disant que tant qu'une association est volontaire, qu'elle ait ou non une structure hiérarchique est hors de propos. Les anarchistes réfutent. Pour deux raisons. Premièrement, avec le '''capitalisme''', les ouvriers/ères sont contraint(e)s par des nécessités économiques de vendre leur travail (et par conséquent leur liberté) à ceux qui possèdent les moyens de vie. Ce processus renforce les conditions économiques auxquelles les ouvriers/ères font face en créant « des disparités massives en fortune [...] quand les ouvriers [...] vendent leur travail aux capitalistes à un prix qui ne reflète pas sa vraie valeur. » Par conséquent :
  
 
« Décrire les différentes parties d'un contrat d'embauche, par exemple, comme étant libres et égales pour chacun revient à ignorer les inégalités flagrantes du pouvoir de négociations qui existent entre l'ouvrier et son employeur. Pour poursuivre, la description des relations de subordination et d'exploitation qui en résultent naturellement comme prototype de la liberté revient à se moquer à la fois de la liberté individuelle et de la justice sociale. »<ref>Robert Graham, ''Op. Cit., p. 70.</ref>
 
« Décrire les différentes parties d'un contrat d'embauche, par exemple, comme étant libres et égales pour chacun revient à ignorer les inégalités flagrantes du pouvoir de négociations qui existent entre l'ouvrier et son employeur. Pour poursuivre, la description des relations de subordination et d'exploitation qui en résultent naturellement comme prototype de la liberté revient à se moquer à la fois de la liberté individuelle et de la justice sociale. »<ref>Robert Graham, ''Op. Cit., p. 70.</ref>
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C'est pour cette raison que les anarchistes soutiennent l'action et l'organisation collectives : elles améliorent le pouvoir de négociations des ouvriers/ères et leur permet d'affirmer leur autonomie (voir la [[FAQAnar:J - Que font les anarchistes ?|section J]]).
 
C'est pour cette raison que les anarchistes soutiennent l'action et l'organisation collectives : elles améliorent le pouvoir de négociations des ouvriers/ères et leur permet d'affirmer leur autonomie (voir la [[FAQAnar:J - Que font les anarchistes ?|section J]]).
  
Deuxièmement, si nous considérons l'élément clé de la soi-disant association volontaire nous devons considérer le système étatique actuel comme « anarchiste. » Dans une démocratie moderne, personne personne ne force un individu à vivre dans un État spécifique. Nous sommes libres de partir et d'aller autre part. En ignorant la nature hiérarchique d'une association, vous pouvez arrêter de soutenir les organisations basées sur le déni de liberté (comme les entreprises compagnies, les forces armées, et même l'État) parce qu'elles sont « volontaires. »  
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Deuxièmement, si nous considérons l'élément clé de la soi-disant association volontaire nous devons considérer le système étatique actuel comme « anarchiste. » Dans une démocratie moderne, personne personne ne force un individu à vivre dans un État spécifique. Nous sommes libres de partir et d'aller autre part. En ignorant la nature hiérarchique d'une association, vous pouvez arrêter de soutenir les organisations basées sur le déni de liberté (comme les entreprises compagnies, les forces armées, et même l'État) parce qu'elles sont « '''''volontaires'''''. » Comme le dit [[Bob Black]], « diaboliser l'autoritarisme d'État tout en continuant d'ignorer les arrangements de servilité instaurés grâce aux contrats tout-puissants dans les grands entreprises qui contrôlent l'économie mondiale est du fétichisme dans ce qu'il a de pire. »<ref>[[Bob Black]], ''The Libertarian as Conservative, The Abolition of Work and other essays'' (''Les libertaires conservateurs, L'abolition du travail et autres essais''), p. 142.</ref> L'anarchie représente plus que d'être libre de choisir son maître.
  
Secondly, if we take the key element as being whether an association is voluntary or not we would have to argue that the current state system must be considered as "anarchy." In a modern democracy no one forces an individual to live in a specific state. We are free to leave and go somewhere else. By ignoring the hierarchical nature of an association, you can end up supporting organisations based upon the denial of freedom (including capitalist companies, the armed forces, states even) all because they are "voluntary." As Bob Black argues, "[t]o demonise state authoritarianism while ignoring identical albeit contract-consecrated subservient arrangements in the large-scale corporations which control the world economy is fetishism at its worst." [The Libertarian as Conservative, The Abolition of Work and other essays, p. 142] Anarchy is more than being free to pick a master.
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Par conséquent, l'opposition à la hiérarchie est une position clé de l'anarchisme, sinon vous êtes seulement un « anarchiste volontaire » — ce qui est peu anarchiste. Pour de plus amples précisions, voir la [[FAQAnar:A.2.14 - Pourquoi le volontarisme n'est pas suffisant ?|section A.2.14]].
  
Therefore opposition to hierarchy is a key anarchist position, otherwise you just become a "voluntary archist" - which is hardly anarchistic. For more on this see section A.2.14 ( Why is voluntarism not enough?).
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Les anarchistes expliquent les organisations n'ont pas besoin d'être hiérarchiques, elles peuvent être basées sur la coopération entre individus égaux qui gèrent leurs affaires directement. Ainsi nous pouvons nous passer de structure hiérarchique. Il n'y a que quand une association est [[autogestion|autogérée]] par ses membres qu'elle peut être considérée comme réellement anarchiste.
  
Anarchists argue that organisations do not need to be hierarchical, they can be based upon co-operation between equals who manage their own affairs directly. In this way we can do without hierarchical structures (i.e. the delegation of power in the hands of a few). Only when an association is self-managed by its members can it be considered truly anarchistic.
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Nous vous prions de nous excuser d'insister lourdement sur ce point, mais quelques apologues du capitalisme, qui voudraient apparemment s'approprier le nom d'« ''anarchistes'' » à cause de son association avec le concept de liberté, ont récemment revendiqué qu'on pouvait être à la fois capitaliste et anarchiste (le soi-disant '''"anarcho"-capitalisme'''). Il doit maintenant être clair que puisque le capitalisme est basé sur la hiérarchie (pour ne pas mentionner l'exploitation), l'"anarcho"-capitalisme est une oxymore (pour approfondir le sujet, voir la [[FAQAnar:F - L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ?|section F]].
  
We are sorry to belabour this point, but some capitalist apologists, apparently wanting to appropriate the "anarchist" name because of its association with freedom, have recently claimed that one can be both a capitalist and an anarchist at the same time (as in so-called "anarcho" capitalism). It should now be clear that since capitalism is based on hierarchy (not to mention statism and exploitation), "anarcho"-capitalism is a contradiction in terms. (For more on this, see Section F)
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==Notes et références==
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{{source|http://www.infoshop.org/faq/secA2.html#seca28}}

Revision as of 22:14, 21 March 2010

Catégorie:Que représente l'Anarchisme?

FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
A - Qu'est-ce que l'anarchisme ?

Introduction

A.1 - Qu'est ce que l'Anarchisme ?


A.1.1 - Qu'est-ce que "Anarchie" signifie ?
A.1.2 - Qu'est-ce que "Anarchisme" signifie ?
A.1.3 - Pourquoi l'Anarchisme est appelé aussi socialisme libertaire ?
A.1.4 - Les Anarchistes sont-ils socialistes ?
A.1.5 - D'où vient l'anarchisme ?


A.2 - Que représente l'Anarchisme?


A.2.1 - Quelle est l'essence de l'anarchisme ?
A.2.2 - Pourquoi les anarchistes prônent-ils la liberté ?
A.2.3 - Les Anarchistes sont-ils en faveur de l'organisation ?
A.2.4 - Les Anarchistes sont-ils en faveur de la liberté "absolue" ?
A.2.5 - Pourquoi les anarchistes sont-ils en faveur de l'égalité ?
A.2.6 - Pourquoi la solidarité est importante pour les anarchistes ?
A.2.7 - Pourquoi les anarchistes plaident-ils pour l'émancipation individuelle ?
A.2.8 - Est-il possible d'être un anarchiste sans s'opposer à la hiérarchie ?
A.2.9 - Quelle sorte de société les anarchistes veulent-ils ?
A.2.10 - Qu'est-ce que la suppression de la hiérarchie signifiera et amènera ?
A.2.11 - Pourquoi la plupart des anarchistes soutiennent-ils la démocratie directe ?
A.2.12 - Le consensus est-il une alternative pour s'organiser en démocratie ?
A.2.13 - Les anarchistes sont-ils des individualistes ou des collectivistes ?
A.2.14 - Pourquoi le volontarisme n'est pas suffisant ?
A.2.15 - Que dites-vous de la nature humaine ?
A.2.16 - L'anarchisme exige-t-il des personnes "parfaites" pour qu'une société anarchiste puisse exister ?
A.2.17 - Est-ce que la plupart des gens ne sont pas trop stupides pour qu'une société libre puisse exister ?
A.2.18 - Est-ce que les anarchistes supportent le terrorisme ?
A.2.19 - Quelles vues éthiques les anarchistes tiennent-ils ?
A.2.20 - Pourquoi la plupart des anarchistes sont athées ?


A.3 - Quelles sortes d'anarchisme existe-t-il ?


A.3.1 - Quelles sont les différences entre les individualistes et les socialistes anarchistes ?
A.3.2 - Y-a-t-il des différents types d'anarchisme socialiste ?
A.3.3 - Quels sortes d'écologisme anarchiste y a t il ?
A.3.4 - Est-ce que l'anarchisme est pacifiste ?
A.3.5 - Qu'est-ce que l'anarcha-feminisme ?
A.3.6 - Quelle est la culture Anarchiste ?
A.3.7 - Existe-t-il des anarchistes religieux ?
A.3.8 - Qu'est-ce que "anarchisme sans adjectif" ?
A.3.9 - Qu'est ce que l'anarcho-primitivisme ?


A.4 - Qui sont les penseurs reconnus dans l'anarchisme ?


A.5 - Quels sont des exemples "d'anarchie en action" ?


A.5.1 - La commune de Paris
A.5.2 - Les martyrs de Haymarket
A.5.3 - La création des unions syndicales
A.5.4 - Les anarchistes dans la Révolution russe
A.5.5 - Les anarchistes dans les occupations d'usines en Italie
A.5.6 - L'anarchisme et la révolution en Espagne
A.5.7 - Révolte en France en Mai/Juin 1968

Sommaire complet et détaillé


Non. Nous avons vu que les anarchistes abhorrent l'autoritarisme. Mais si on est anti-autoritaire, on doit être opposé à toutes les institutions hiérarchiques, puisqu'elles incarnent le principe de l'autorité. Ainsi, comme le montre Emma Goldman, « ce ne sont pas seulement les gouvernements, au sens de l'État, qui détruisent la valeur et la qualité de chaque individu. C'est l'ensemble complexe de l'autorité et de la domination institutionnelle qui étrangle la vie. Ce sont les superstitions, les mythes, les faux-semblants, les esquives et les soumissions qui soutiennent l'autorité et la domination institutionnelle. »[1] Cela signifie qu'« il y a et il y aura toujours un besoin de découvrir et de vaincre les structures de la hiérarchie, de l'autorité et de la domination, et des contraintes de la vie : l'esclavage, l'esclavage salarial [c'est-à-dire le capitalisme], le racisme, le sexisme, l'éducation autoritaire, etc. »[2]

Par conséquent, l'anarchiste cohérent doit s'opposer aux relations hiérarchiques autant qu'à l'État. Être anarchiste signifie s'opposer à la hiérarchie, économiquement, socialement ou politiquement parlant. L'argument (si tant est qu'il soit nécessaire) est le suivant :

« Toutes les institutions autoritaires sont organisées de façon pyramidale : l'État, les entreprises publiques ou privées, l'armée, la police, l'Église, l'université, l'hôpital : ce sont toutes des structures pyramidales avec un petit groupe de preneurs de décisions au sommet et une large base d'individus soumis aux décisions sommitales. L'anarchisme ne réclame le changement d'étiquette des couches, il ne veut pas de personnes différentes au sommet, il veut que nous l'abattions à partir de la base. »[3]

Les hiérarchies « partagent une caractéristique commune : ce sont des systèmes organisés de commandement et d'obéissance » et les anarchistes cherchent alors à « Ã©liminer la hiérarchie en soi, et non pas simplement remplacer une forme de hiérarchie par une autre. »[4] Une hiérarchie est une organisation pyramidale composée d'une série de grades, de rangs ou de fonctions croissant en pouvoir, en prestige et (habituellement) en rémunération. Les spécialistes qui ont étudié les formes de hiérarchie ont découvert que les deux principes de base qu'elles incarnent sont la domination et l'exploitation. Par exemple, dans son article classique "What Do Bosses Do?" (Que font les chefs ?, Review of Radical Political Economy, Vol. 6, n° 2), une étude de l'usine moderne, Steven Marglin a découvert que la fonction principale d'une hiérarchie d'entreprise n'est pas une productivité meilleure (comme le clament les capitalistes), mais un pouvoir accru sur les ouvriers, le but d'un tel contrôle étant une meilleure exploitation.

Dans une hiérarchie, le contrôle est maintenu grâce à la coercition, c'est-à-dire par la menace d'une sanction de n'importe quel type : physique, économique, psychologique, sociale, etc. Un tel contrôle, qui inclut la répression des dissidents et la révolte, nécessite alors une centralisation : un ensemble de relations exercées pour obtenir le meilleur contrôle par la minorité au sommet (en particulier la tête de l'organisation), tandis que celles et ceux au milieu ont nettement moins de pouvoir et que celles et ceux à la base n'en ont virtuellement aucun.

Puisque la domination, la coercition et la centralisation sont des caractéristiques essentielles de l'autoritarisme, et puisque ces caractéristiques sont incarnées par la hiérarchie, toutes les institutions hiérarchiques sont autoritaires. De plus, toute organisation marquée par la hiérarchie, le centralisme et l'autoritarisme, est à l'image de l'État, ou étatique. Et comme les anarchistes s'opposent et à l'État et aux relations autoritaires, une personne qui ne cherche pas à démanteler toutes les formes de hiérarchie ne peut être appelée anarchiste. Cela s'applique aussi aux entreprises capitalistes. Comme le montre Noam Chomsky, la structure d'une entreprise capitaliste est extrêmement hiérarchique, en fait fasciste, par nature :

« un système fasciste [...] [est] absolutiste - le pouvoir va de haut en bas [...] l'État idéal est un contrôle de haut en bas avec le peuple suivant par essence les ordres.

« Prenons par exemple une entreprise [...] Si vous regardez à quoi elles ressemblent, le pouvoir va strictement de haut en bas, du bureau des dirigeants vers les responsables puis vers les responsables de plus bas niveau jusqu'aux gens au bas de l'échelle qui tapent les messages, et ce genre de choses. Les gens peuvent perturber le fonctionnement et faire des suggestions, mais la même chose est vraie dans le cas d'un esclavage. La structure du pouvoir est linéaire, de haut en bas. »[5]

David Nelson montre bien ces similarités entre l'entreprise et l'État quand il écrit :

« La plupart des usines sont comme des dictatures militaires. Ceux à la base sont les soldats, les superviseurs les sergents, et ainsi de suite suivant la hiérarchie. L'organisation peut décider de tout, de notre habillement et notre coiffure à comment nous vivons, dans une large mesure, au travail. Elle peut contraindre à faire des heures supplémentaires ; elle peut nous contraindre à consulter un médecin du travail si nous avons un problème médical ; elle peut nous empêcher de s'engager dans une activité politique pendant notre temps libre ; elle peut supprimer la liberté d'expression, de la presse et d'association — elle peut utiliser les cartes d'identités ou armer des agents de sécurité, avec un circuit de vidéo-caméras pour nous surveiller ; elle peut punir les insoumis par des "licenciements disciplinaires" (comme les appellent les DRH), ou elle peut nous licencier. Nous sommes forcé(e)s, par les circonstances, d'accepter la plupart de ces choses ou de rejoindre les millions de chômeurs [...] Dans presque chaque travail, nous avons seulement le "droit" de partir. Les décisions majeures sont faites au sommet et on attend de nous d'y obéir, que nous travaillions dans une tour d'ivoire ou au fond d'un puits de mine. »[6]

Ainsi un anarchiste cohérent doit s'opposer à la hiérarchie sous toutes ses formes, notamment l'entreprise capitaliste. Ne pas le faire revient à soutenir l'archie (le pouvoir) — ce que, par définition, un anarchiste ne peut pas faire. En d'autres mots, pour les anarchistes, « les promesses d'obéir, les contrats d'esclavage (salarial), les accords qui requièrent l'acceptation d'un statut subordonné, sont tous illégitimes parce qu'ils restreignent l'autonomie individuelle. »[7] Par conséquent, la hiérarchie est opposée aux principes de base qui orientent l'anarchisme. Elle dénie ce qui fait de nous des humains et « prive la personnalité de ses traits les plus constitutifs ; elle dénie la vraie notion que l'individu est compétent pour s'occuper non seulement de la gestion de sa vie personnelle mais aussi de son contexte le plus important : le social. »[8]

Certains contestent en disant que tant qu'une association est volontaire, qu'elle ait ou non une structure hiérarchique est hors de propos. Les anarchistes réfutent. Pour deux raisons. Premièrement, avec le capitalisme, les ouvriers/ères sont contraint(e)s par des nécessités économiques de vendre leur travail (et par conséquent leur liberté) à ceux qui possèdent les moyens de vie. Ce processus renforce les conditions économiques auxquelles les ouvriers/ères font face en créant « des disparités massives en fortune [...] quand les ouvriers [...] vendent leur travail aux capitalistes à un prix qui ne reflète pas sa vraie valeur. » Par conséquent :

« Décrire les différentes parties d'un contrat d'embauche, par exemple, comme étant libres et égales pour chacun revient à ignorer les inégalités flagrantes du pouvoir de négociations qui existent entre l'ouvrier et son employeur. Pour poursuivre, la description des relations de subordination et d'exploitation qui en résultent naturellement comme prototype de la liberté revient à se moquer à la fois de la liberté individuelle et de la justice sociale. »[9]

C'est pour cette raison que les anarchistes soutiennent l'action et l'organisation collectives : elles améliorent le pouvoir de négociations des ouvriers/ères et leur permet d'affirmer leur autonomie (voir la section J).

Deuxièmement, si nous considérons l'élément clé de la soi-disant association volontaire nous devons considérer le système étatique actuel comme « anarchiste. » Dans une démocratie moderne, personne personne ne force un individu à vivre dans un État spécifique. Nous sommes libres de partir et d'aller autre part. En ignorant la nature hiérarchique d'une association, vous pouvez arrêter de soutenir les organisations basées sur le déni de liberté (comme les entreprises compagnies, les forces armées, et même l'État) parce qu'elles sont « volontaires. » Comme le dit Bob Black, « diaboliser l'autoritarisme d'État tout en continuant d'ignorer les arrangements de servilité instaurés grâce aux contrats tout-puissants dans les grands entreprises qui contrôlent l'économie mondiale est du fétichisme dans ce qu'il a de pire. »[10] L'anarchie représente plus que d'être libre de choisir son maître.

Par conséquent, l'opposition à la hiérarchie est une position clé de l'anarchisme, sinon vous êtes seulement un « anarchiste volontaire » — ce qui est peu anarchiste. Pour de plus amples précisions, voir la section A.2.14.

Les anarchistes expliquent les organisations n'ont pas besoin d'être hiérarchiques, elles peuvent être basées sur la coopération entre individus égaux qui gèrent leurs affaires directement. Ainsi nous pouvons nous passer de structure hiérarchique. Il n'y a que quand une association est autogérée par ses membres qu'elle peut être considérée comme réellement anarchiste.

Nous vous prions de nous excuser d'insister lourdement sur ce point, mais quelques apologues du capitalisme, qui voudraient apparemment s'approprier le nom d'« anarchistes » à cause de son association avec le concept de liberté, ont récemment revendiqué qu'on pouvait être à la fois capitaliste et anarchiste (le soi-disant "anarcho"-capitalisme). Il doit maintenant être clair que puisque le capitalisme est basé sur la hiérarchie (pour ne pas mentionner l'exploitation), l'"anarcho"-capitalisme est une oxymore (pour approfondir le sujet, voir la section F.

Notes et références

  1. Emma Goldman, Red Emma Speaks (Emma la Rouge parle), p. 435.
  2. Noam Chomsky, Language and Politics (Langues et Politique), p. 364.
  3. Colin Ward, Anarchy in Action (L'Anarchie en action), p. 22.
  4. Murray Bookchin, The Ecology of Freedom (L'écologie de la liberté), p. 27.
  5. Noam Chomsky, Keeping the Rabble in Line (Garder la foule en ligne), p. 237.
  6. David Nelson, For Democracy Where We Work: A rationale for social self-management (Pour la démocratie sur les lieux de travail : Des justifications pour l'autogestion sociale), Reinventing Anarchy, Again, Howard J. Ehrlich (ed.), pp. 193-194.
  7. Robert Graham, The Anarchist COntract, Reinventing Anarchy, Again, Howard J. Ehrlich (ed.), p. 77.
  8. Murray Bookchin, Op. Cit., p. 202.
  9. Robert Graham, Op. Cit., p. 70.
  10. Bob Black, The Libertarian as Conservative, The Abolition of Work and other essays (Les libertaires conservateurs, L'abolition du travail et autres essais), p. 142.