Difference between revisions of "FAQAnar:A.2 - Que représente l'Anarchisme?"

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Ces paroles de Percy Bysshe Shelley donne une idée de ce que l'anarchisme signifie dans la pratique des idéaux et ce qui l'animent :  
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Ces quelques mots de Percy Bysshe Shelley donnent une idée de ce représente l’anarchisme dans la pratique et quel idéaux le motivent :
 
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Fait des hommes des esclaves et de l’humanité
 
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Un automate mécanisé. » [1]
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Comme les lignes de Shelley le suggèrent, les anarchistes accordent une grande priorité à la liberté, désireux à la fois pour eux-mêmes et pour les autres. Ils considèrent également l'individualité - ce qui rend une personne unique - comme un aspect très important de l'humanité. Ils reconnaissent, toutefois, que l'individualité n'existe pas dans le vide, mais qu'elle est un phénomène social. En dehors de la société, l'individualité est impossible, car on a besoin d'autres personnes en vue de se développer, de s'entretenir et de grandir.
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Comme les vers de Shelley le suggèrent, les anarchistes accordent une grande importance à la liberté, la désirant à la fois pour eux-mêmes et pour les autres. Ils considèrent également l’individualité — ce qui fait à d’une personne un être unique — comme étant l’aspect le plus important de l’humanité. Ils reconnaissent, cependant, que l’individualité n’existe pas dans le vide mais est un phénomène social. A l’extérieur de la société, l’individualité est impossible, puisqu’on a besoin des autres pour se développer, grandir, et subvenir à ses besoins.
  
De plus, entre le développement individuel et social il y a un effet réciproque : les individus grandissent à l'intérieur et sont façonnés par une société, en même temps qu'ils contribuent à façonner le changement et les aspects de la société (ainsi qu'eux-mêmes et d'autres individus) de leurs actions et de leurs pensées. Une société ne reposant pas sur la liberté des individus, de leurs espoirs, rêves et idées serait creuse et morte. Ainsi, "''la réalisation d'un être humain... est un processus collectif, un processus dans lequel la communauté et l'individu participent.''"<ref>Murray Bookchin, The Modern Crisis, p. 79</ref> En conséquence, toute théorie politique qui se base uniquement sur le social ou l'individu est fausse.
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D’ailleurs, entre le développement individuel et social il y a un effet de réciprocité : les individus se développent dans et sont formés par une société particulière, alors qu’en même temps ils aident à former et changer des aspects de cette société (aussi bien que lui-même et d’autres individus) par leurs actions et pensées. Une société qui ne serait pas basée sur des individus libres, leurs espoirs, leurs rêves et leurs idées serait vide et morte. Ainsi, « La fabrication d’un être humain ... est un processus collectif, un processus dans lequel la communauté et les individus participent également." [Murray Bookchin, The Modern Crisis, p. 79] En conséquence, toute théorie politique qui se base purement sur le social ou sur l’individu est fausse.
  
Pour que l'individualité se développe dans toute la mesure du possible, les anarchistes considèrent qu'il est essentiel de créer une société fondée sur trois principes: la liberté, l'égalité et la solidarité. Ces principes sont partagés par tous les anarchistes. Ainsi, nous trouvons, le communiste anarchiste [[Pierre Kropotkine]] parler d'une révolution inspirée par "les belles paroles, la liberté, l'égalité et la solidarité."<ref>La Conquête du pain, p. 128</ref> L'anarchiste individualiste [[Benjamin Tucker]] a écrit par une vision similaire, arguant du fait que l'anarchisme "''insiste sur le socialisme... Le vrai socialisme, le socialisme Anarchiste : la prévalence sur la terre de la Liberté, Égalité, et de la Solidarité.''"<ref>Instead of a Book, p. 363</ref> Les trois principes étant interdépendants.
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Afin que l’individualité puisse se développer de la meilleure manière possible, les anarchistes considèrent comme essentiel de créer une société basée sur trois principes : la liberté, la solidarité et l’égalité, qui sont interdépendantes.
  
La liberté est essentielle pour l'épanouissement de l'intelligence humaine, de la créativité et de la dignité. Être dominé par quelqu'un d'autre est de se voir refuser la possibilité de penser et d'agir par soi-même, qui est le seul moyen de grandir et de développer sa personnalité. La domination étouffe également l'innovation et la responsabilité personnelle, ce qui conduit à la conformité et à la médiocrité. Ainsi, la société qui maximise la croissance de l'individualité sera nécessairement fondée sur l'association volontaire, et non pas la coercition et l'autorité. Pour citer Proudhon, "''Tous associés et tous libres.''" Ou, comme le dit Luigi Galleani, l'anarchisme est "''l'autonomie de l'individu au sein de la liberté d'association''"<ref>La Fin de l'anarchisme? P. 35</ref> (Voir plus loin la section A.2.2 - Pourquoi les anarchistes insistent sur la liberté?).
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La liberté est essentielle pour la pleine maturation de l’intelligence humaine, de la créativité, et de la dignité. Être dominé par les autres est se voir nié la chance de penser et agir par soi-même, qui est la seule manière de se développer et de développer son individualité. La domination étouffe également l’innovation et la responsabilité personnelle, menant au conformisme et à la médiocrité. Ainsi la société qui maximise le developpement de l’individualité sera nécessairement basée sur l’association volontaire, et pas sur la coercition ni l’autorité. Pour citer Proudhon, « Tous associés et tous libres. » Ou, comme Luigi Galleani le note, l’anarchisme est « l’autonomie de l’individu dans la liberté d’association » [The End of Anarchism ?, p. 35] (Voir la section A.2.2 - Pourquoi les anarchistes mettent-ils l’accent sur la liberté ?).
  
Si la liberté est indispensable pour le plein développement de l'individualité, l'égalité est essentielle pour une véritable liberté d'exister. Il ne peut y avoir de véritable liberté dans une classe stratifiée, société hiérarchisée criblé d'énormes inégalités de pouvoir, de richesse et de privilège. Car, dans une telle société, seul un petit nombre - ceux qui sont au sommet de la hiérarchie - sont relativement libres, tandis que les autres sont semi-esclaves. Par conséquent, sans l'égalité, la liberté devient une caricature - au mieux, la "liberté" de choisir son capitaine (patron), comme sous le capitalisme. En outre, même l'élite dans de telles conditions ne sont pas vraiment libres, car ils doivent vivre dans une société faite rabougris, laide et stérile par l'aliénation et la tyrannie de la majorité. Et puisque l'individualité se développe dans toute sa complétude avec le plus de contact avec d'autres individus libres, les membres de l'élite sont limités dans les possibilités de leur propre développement par le manque d'individus libres avec lesquels interagir. (Voir également la section A.2.5 - Pourquoi les anarchistes en faveur de l'égalité?)
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Si la liberté est essentielle pour le plein développement de l’individualité, alors il est essentielle pour la liberté que l’égalité soit réelle. Il ne peut y avoir aucune vraie liberté dans une société avec des inégalités brutes de puissance, de richesses, et de privilèges, stratifiée en classes et hiérarchisée. Car dans une telle société seuls quelques uns — ceux du dessus de la hiérarchie — sont relativement libres, alors que le reste sont des semi-esclaves. Par conséquent, sans égalité, la liberté devient une farce — au mieux la « liberté » de choisir son maître (ou patron), comme sous le capitalisme. D’ailleurs, même l’élite dans de telles conditions n’est pas vraiment libre, parce qu’elle doit vivre dans une société rendue laide et stérile par la tyrannie et l’aliénation éxercée sur la majorité. Et puisque l’individualité se développe pleinement seulement avec les contacts les plus importants avec d’autres individus libres, les membres de l’élite sont limités dans les possibilités pour leur propre développement par la pénurie d’individus libres avec qui interagir. (Voir également la section A.2.5 - Pourquoi les anarchistes sont-ils en faveur de l’égalité ?)
  
Enfin, la solidarité signifie l'aide mutuelle : travailler volontairement et en coopération avec d'autres personnes qui partagent les mêmes objectifs et intérêts. Mais sans la liberté et l'égalité, la société devient une pyramide de la concurrence fondée sur les classes de la domination des plus faibles par les plus hautes couches de la société. Dans une telle société, nous le savons d'après notre société actuelle, c'est « ''dominer ou être dominé'' », «'' un chien mange un chien ''», et «'' chacun pour soi ''». Ainsi, « ''l'individualisme barbare ''» est promu au détriment des sentiments de la communauté, avec ceux du bas ayant du ressentiment avec ceux du haut et ceux au-dessus d'eux craignant ceux d'en-dessous d'eux. Dans de telles conditions, il ne peut y avoir de solidarité à l'échelle de la société, mais seulement une forme partielle de la solidarité au sein des classes dont les intérêts sont opposés, ce qui affaiblit la société dans son ensemble. (Voir également la section A.2.6 - Pourquoi la solidarité est importante pour les anarchistes?)
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Enfin, la solidarité signifie l’aide mutuelle : travailler volontairement et coopérativement avec d’autres qui partagent les mêmes buts et intérêts. Mais sans liberté et égalité, la société devient une pyramide de classes concurrentes, basée sur la domination des classes inférieures par les strates les plus hautes. Dans une telle société, comme nous le savons en observant les nôtres, c’est « domine ou soit dominé », « les loups se mangent entre eux », et « chacun pour soi ». Ainsi « l’individualisme brut » est favorisé aux dépens du sentiment de la communauté, avec des classes basses maltraitées par celles se trouvant au-dessus d’elles et des classes hautes craignant la révolte de celes qui se trouvent en dessous d’elles. Dans de telles conditions, il ne peut y a aucune solidarité à l’echelle de la société, mais seulement une forme partielle de solidarité à l’intérieur des classes dont les intérêts sont opposés, ce qui affaiblit la société dans l’ensemble. (Voir également la section A.2.6 - Pourquoi la solidarité est-elle importante pour les anarchistes ?)
  
Il convient de noter que la solidarité n'implique pas l'esprit de sacrifice, ou d'auto-négation. Errico Malatesta l'indique clairement :
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Il convient de noter que la solidarité n’implique pas le dévouement ou la négation de soi. Comme Errico Malatesta le dit clairement :
  
<blockquote>«'' Nous sommes tous égoïstes, nous cherchons tous notre propre satisfaction. Mais les anarchistes trouve sa plus grande satisfaction dans la lutte pour le bien de tous, pour la réalisation d'une société dans laquelle il [sic] peut être un frère parmi les frères, et entre autre en bonne santé, intelligent, instruit, et des gens heureux. Mais celui qui est adaptable, ce qui est satisfait de vivre parmi les esclaves et tirer profit de la main-d'œuvre d'esclaves, n'est pas et ne peut pas être, un anarchiste ''»<ref>[[Errico Malatesta]]: His Life and Ideas, p. 23</ref></blockquote>
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« Nous sommes tous des égoïstes, nous cherchons tous notre propre satisfaction. Mais l’anarchiste trouve sa plus grande satisfaction dans la lutte pour le bien de tous, pour l’accomplissement d’une société dans laquelle il peut être un frère parmi des frères, et parmi des personnes en bonne santé, intelligentes, instruites, et heureuses. Mais celui qui s’adapte, qui est satisfait de vivre parmi des esclaves et de tirer bénéfice du travail des esclaves, n’est pas, et ne peut pas être, un anarchiste. » [Life and Ideas, p. 23]
  
Pour les anarchistes, la vraie richesse est les autres peuples et la planète sur laquelle nous vivons. Ou, selon l'expression de [[Emma Goldman]], elle «'' consiste dans les choses de l'utilité et de la beauté, dans des choses qui aident à créer de solides et beaux corps et aux alentours inspirant de vivre dedans... [Notre] but est l'expression la plus libre possible de tous les pouvoirs latents de l'individu... Ces libres expressions de l'énergie humaine soit possible que sous complète liberté individuelle et sociale », en d'autres termes,« ''l'égalité sociale''».<ref>Red Emma Speaks, pp. 67-8</ref>
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Pour des anarchistes, la vraie richesse, ce sont les gens vivant avec nous sur notre planète.
Aussi, honnorer l'individualité ne signifie pas que les anarchistes soient idéalistes, pensant que les gens ou des idées se développent en dehors de la société. L'individualité et les idées grandissent et se développent au sein de la société, en réponse à des interactions matérielles et intellectuelles et par des expériences, où les gens analysent et interprétent activement. L'anarchisme est donc une théorie matérialiste, tout en reconnaissant que les idées se développent et croîssent à partir de l'interaction sociale et de l'activité mentale des individus (voir Michel Bakounine "Dieu et l'Etat" pour le classique de la discussion du matérialisme contre l'idéalisme).
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Cela signifie qu'une société anarchiste sera la création d'êtres humains, et non pas d'une quelconque déité ou d'un autre principe transcendantal, puisque «'' rien jamais ne l'organise elle-même, encore moins dans les relations humaines. Ce sont les hommes [sic] qui l'arrangent, et ils le font en fonction de leurs attitudes et de leur compréhension des choses.''»<ref>Alexander Berkman, Qu'est-ce que anarchisme? P. 185</ref>
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En outre, honorer l’individualité ne signifie pas que les anarchistes sont des idéalistes, pensant que les gens ou les idées se développent en dehors de la société. L’individualité et les idées se développent dans la société, en réponse à des expériences et des interactions matérielles et intellectuelles, que les gens analysent et interprètent activement. L’anarchisme est, donc, une théorie materialiste, reconnaissant que les idées se développent via l’interaction sociale et l’activité mentale des individus (Voir Dieu et l’Etat de Michael Bakunin pour une discussion classique comparant l’idéalisme et le matérialisme).
  
Par conséquent, l'anarchisme se fonde sur le pouvoir des idées et la capacité des gens à agir et à transformer leur vie en fonction de ce qu'ils considèrent être juste. En d'autres termes, la liberté.
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Ceci signifie qu’une société d’anarchiste sera la création d’êtres humains, d’un quelconque dieu ou de tout autre principe transcendental, puisque « Rien ne s’arrange jamais soi-même, et moins encore dans les relations humaines. C’est [sic] des hommes qui font des arrangements, et ils le font selon leurs attitudes et leurs compréhensions des choses. » [Alexander Berkman, ABC of Anarchism, page 42]
  
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Par conséquent, l’anarchisme se base sur la puissance des idées et de la capacité des personnes d’agir et de transformer leurs vies, en se basant sur ce qu’elles considèrent comme juste. En d’autres termes, la liberté.
  
* A.2.1 - [[FaqAnar:Quelle est l'essence de l'anarchisme ?|Quelle est l'essence de l'anarchisme ?]]
 
* A.2.2 - [[FaqAnar:Pourquoi les anarchistes pronent ils la liberté ?|Pourquoi les anarchistes pronent ils la liberté ?]]
 
* A.2.3 - [[FaqAnar:Les Anarchistes sont ils en faveur de l'organisation ?|Les Anarchistes sont ils en faveur de l'organisation ?]]
 
* A.2.4 - [[FaqAnar:Les Anarchistes sont ils en faveur de la liberté "absolue" ?|Les Anarchistes sont ils en faveur de la liberté "absolue" ?]]
 
* A.2.5 - [[FaqAnar:Pourquoi les anarchistes sont ils en faveur de l'égalité ?|Pourquoi les anarchistes sont ils en faveur de l'égalité ?]]
 
* A.2.6 - [[FaqAnar:Pourquoi la solidarité est importante pour les anarchistes ?|Pourquoi la solidarité est importante pour les anarchistes ?]]
 
* A.2.7 - [[FaqAnar:Pourquoi les anarchistes plaident-ils pour l'émancipation individuelle ?|Pourquoi les anarchistes plaident-ils pour l'émancipation individuelle ?]]
 
* A.2.8 - [[FaqAnar:Est-il possible d'être un anarchiste sans s'opposer à la hiérarchie ?|Est-il possible d'être un anarchiste sans s'opposer à la hiérarchie ?]]
 
* A.2.9 - [[FaqAnar:Quelle sorte de société les anarchistes veulent-ils ?|Quelle sorte de société les anarchistes veulent-ils ?]]
 
* A.2.10 - [[FaqAnar:Qu'est-ce que la suppression de la hiérarchie signifiera et aménera ?|Qu'est-ce que la suppression de la hiérarchie signifiera et aménera ?]]
 
* A.2.11 - [[FaqAnar:Pourquoi la plupart des anarchistes soutiennent-ils la démocratie directe ?|Pourquoi la plupart des anarchistes soutiennent-ils la démocratie directe ?]]
 
* A.2.12 - [[FaqAnar:Le consensus est-il une alternative pour s'organiser en démocratie ?|Le consensus est-il une alternative pour s'organiser en démocratie ?]]
 
* A.2.13 - [[FaqAnar:Les anarchistes sont-ils des individualistes ou des collectivistes ?|Les anarchistes sont-ils des individualistes ou des collectivistes ?]]
 
* A.2.14 - [[FaqAnar:Pourquoi le volontarisme n'est pas suffisent ?|Pourquoi le volontarisme n'est pas suffisent ?]]
 
* A.2.15 - [[FaqAnar:Que dites-vous de la nature humaine ?|Que dites-vous de la nature humaine ?]]
 
* A.2.16 - [[FaqAnar:L'anarchisme exige-t-il des personnes "parfaites" pour qu'une société anarchiste puisse exister ?|L'anarchisme exige-t-il des personnes "parfaites" pour qu'une société anarchiste puisse exister ?]]
 
* A.2.17 - [[FaqAnar:Est ce que la plupart des gens ne sont pas trop stupîdes pour qu'une société libre puisse exister ?|Est ce que la plupart des gens ne sont pas trop stupîdes pour qu'une société libre puisse exister ?]]
 
* A.2.18 - [[FaqAnar:Est ce que les anarchistes supportent le terrorisme ?|Est ce que les anarchistes supportent le terrorisme ?]]
 
* A.2.19 - [[FaqAnar:Quelles vues éthiques les anarchistes tiennent-ils ?|Quelles vues éthiques les anarchistes tiennent-ils ?]]
 
 
==Notes et références==
 
==Notes et références==
 
<references />
 
<references />
 
{{source|http://www.infoshop.org/faq/secA2.html}}
 
{{source|http://www.infoshop.org/faq/secA2.html}}
 
[[Catégorie:Qu'est-ce que l'anarchisme ?]]
 
[[Catégorie:Qu'est-ce que l'anarchisme ?]]

Revision as of 18:23, 6 September 2008

FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
A - Qu'est-ce que l'anarchisme ?

Introduction
A.1 - Qu'est ce que l'Anarchisme ?



A.2 - Que représente l'Anarchisme?



A.3 - Quelles sortes d'anarchisme existe-t-il ?



A.4 - Qui sont les penseurs reconnus dans l'anarchisme ?



A.5 - Quels sont les exemples "d'anarchie en action" ?



Sommaire complet et détaillé

Ces quelques mots de Percy Bysshe Shelley donnent une idée de ce représente l’anarchisme dans la pratique et quel idéaux le motivent : The man Of virtuous soul commands not, nor obeys : Power, like a desolating pestilence, Pollutes whate’er it touches, and obedience, Bane of all genius, virtue, freedom, truth, Makes slaves of men, and, of the human frame, A mechanised automaton.

« L’homme à l’âme vertueuse ne commande pas, ni n’obéit : Le pouvoir, comme une ruineuse pestilence, Pollue tout ce qu’il touche, et l’obéissance, le fléau de tout génie, vertu, liberté, et vérité, Fait des hommes des esclaves et de l’humanité Un automate mécanisé. »

Comme les vers de Shelley le suggèrent, les anarchistes accordent une grande importance à la liberté, la désirant à la fois pour eux-mêmes et pour les autres. Ils considèrent également l’individualité — ce qui fait à d’une personne un être unique — comme étant l’aspect le plus important de l’humanité. Ils reconnaissent, cependant, que l’individualité n’existe pas dans le vide mais est un phénomène social. A l’extérieur de la société, l’individualité est impossible, puisqu’on a besoin des autres pour se développer, grandir, et subvenir à ses besoins.

D’ailleurs, entre le développement individuel et social il y a un effet de réciprocité : les individus se développent dans et sont formés par une société particulière, alors qu’en même temps ils aident à former et changer des aspects de cette société (aussi bien que lui-même et d’autres individus) par leurs actions et pensées. Une société qui ne serait pas basée sur des individus libres, leurs espoirs, leurs rêves et leurs idées serait vide et morte. Ainsi, « La fabrication d’un être humain ... est un processus collectif, un processus dans lequel la communauté et les individus participent également." [Murray Bookchin, The Modern Crisis, p. 79] En conséquence, toute théorie politique qui se base purement sur le social ou sur l’individu est fausse.

Afin que l’individualité puisse se développer de la meilleure manière possible, les anarchistes considèrent comme essentiel de créer une société basée sur trois principes : la liberté, la solidarité et l’égalité, qui sont interdépendantes.

La liberté est essentielle pour la pleine maturation de l’intelligence humaine, de la créativité, et de la dignité. Être dominé par les autres est se voir nié la chance de penser et agir par soi-même, qui est la seule manière de se développer et de développer son individualité. La domination étouffe également l’innovation et la responsabilité personnelle, menant au conformisme et à la médiocrité. Ainsi la société qui maximise le developpement de l’individualité sera nécessairement basée sur l’association volontaire, et pas sur la coercition ni l’autorité. Pour citer Proudhon, « Tous associés et tous libres. » Ou, comme Luigi Galleani le note, l’anarchisme est « l’autonomie de l’individu dans la liberté d’association » [The End of Anarchism ?, p. 35] (Voir la section A.2.2 - Pourquoi les anarchistes mettent-ils l’accent sur la liberté ?).

Si la liberté est essentielle pour le plein développement de l’individualité, alors il est essentielle pour la liberté que l’égalité soit réelle. Il ne peut y avoir aucune vraie liberté dans une société avec des inégalités brutes de puissance, de richesses, et de privilèges, stratifiée en classes et hiérarchisée. Car dans une telle société seuls quelques uns — ceux du dessus de la hiérarchie — sont relativement libres, alors que le reste sont des semi-esclaves. Par conséquent, sans égalité, la liberté devient une farce — au mieux la « liberté » de choisir son maître (ou patron), comme sous le capitalisme. D’ailleurs, même l’élite dans de telles conditions n’est pas vraiment libre, parce qu’elle doit vivre dans une société rendue laide et stérile par la tyrannie et l’aliénation éxercée sur la majorité. Et puisque l’individualité se développe pleinement seulement avec les contacts les plus importants avec d’autres individus libres, les membres de l’élite sont limités dans les possibilités pour leur propre développement par la pénurie d’individus libres avec qui interagir. (Voir également la section A.2.5 - Pourquoi les anarchistes sont-ils en faveur de l’égalité ?)

Enfin, la solidarité signifie l’aide mutuelle : travailler volontairement et coopérativement avec d’autres qui partagent les mêmes buts et intérêts. Mais sans liberté et égalité, la société devient une pyramide de classes concurrentes, basée sur la domination des classes inférieures par les strates les plus hautes. Dans une telle société, comme nous le savons en observant les nôtres, c’est « domine ou soit dominé », « les loups se mangent entre eux », et « chacun pour soi ». Ainsi « l’individualisme brut » est favorisé aux dépens du sentiment de la communauté, avec des classes basses maltraitées par celles se trouvant au-dessus d’elles et des classes hautes craignant la révolte de celes qui se trouvent en dessous d’elles. Dans de telles conditions, il ne peut y a aucune solidarité à l’echelle de la société, mais seulement une forme partielle de solidarité à l’intérieur des classes dont les intérêts sont opposés, ce qui affaiblit la société dans l’ensemble. (Voir également la section A.2.6 - Pourquoi la solidarité est-elle importante pour les anarchistes ?)

Il convient de noter que la solidarité n’implique pas le dévouement ou la négation de soi. Comme Errico Malatesta le dit clairement :

« Nous sommes tous des égoïstes, nous cherchons tous notre propre satisfaction. Mais l’anarchiste trouve sa plus grande satisfaction dans la lutte pour le bien de tous, pour l’accomplissement d’une société dans laquelle il peut être un frère parmi des frères, et parmi des personnes en bonne santé, intelligentes, instruites, et heureuses. Mais celui qui s’adapte, qui est satisfait de vivre parmi des esclaves et de tirer bénéfice du travail des esclaves, n’est pas, et ne peut pas être, un anarchiste. » [Life and Ideas, p. 23]

Pour des anarchistes, la vraie richesse, ce sont les gens vivant avec nous sur notre planète.

En outre, honorer l’individualité ne signifie pas que les anarchistes sont des idéalistes, pensant que les gens ou les idées se développent en dehors de la société. L’individualité et les idées se développent dans la société, en réponse à des expériences et des interactions matérielles et intellectuelles, que les gens analysent et interprètent activement. L’anarchisme est, donc, une théorie materialiste, reconnaissant que les idées se développent via l’interaction sociale et l’activité mentale des individus (Voir Dieu et l’Etat de Michael Bakunin pour une discussion classique comparant l’idéalisme et le matérialisme).

Ceci signifie qu’une société d’anarchiste sera la création d’êtres humains, d’un quelconque dieu ou de tout autre principe transcendental, puisque « Rien ne s’arrange jamais soi-même, et moins encore dans les relations humaines. C’est [sic] des hommes qui font des arrangements, et ils le font selon leurs attitudes et leurs compréhensions des choses. » [Alexander Berkman, ABC of Anarchism, page 42]

Par conséquent, l’anarchisme se base sur la puissance des idées et de la capacité des personnes d’agir et de transformer leurs vies, en se basant sur ce qu’elles considèrent comme juste. En d’autres termes, la liberté.

Notes et références