Sébastien Faure

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Faure, Sébastien Faure, Sébastien Faure, Sébastien

Catégorie:Articles à retravailler Sébastien Faure, anarchiste français, naît le 6 janvier 1858 à Saint-Etienne et meurt le 14 juillet 1942 à Royan.

Avant d'être libre-penseur, il est séminariste. Il s'engage en politique en devenant socialiste du parti ouvrier, qu'il abandonne pour être anarchiste en 1888.

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En 1894, profitant de l'émotion causée par les attentats de Emile Henry, Vaillant et Caserio, les pouvoirs publics "organisèrent" un procès monstre, passé dans l'Histoire sous le nom de Procès des trente . Tout le "gratin" du mouvement libertaire de l'époque se retrouva sur les bancs du Palais de Justice… ou en cavale à Bruxelles. Le temps fort de ce procès fut la plaidoirie de Sébastien Faure. Résultat : 27 acquittements et 3 condamnations, pour des délits proches du délit commun.

En 1895, il co-fonde Le Libertaire avec Louise Michel. Lors de l'affaire Dreyfus, il fait partie des dreyfusards. Faure adopte vers 1902 la théorie néo malthusienne développée en France par le pédagogue libertaire Paul Robin. Il donne de nombreuses conférences anti-natalistes et néo-malthusiennes par la suite. En 1904 il crée, près de Rambouillet, une école libertaire dénommée « La Ruche ».

En 1914, il commence à diffuser des tracts pacifistes et antimilitaristes contre la guerre, appelant à la désertion parmi les troupes. Il arrête après avoir subi des pressions policières menaçant spécialement ses proches portant l'uniforme. En 1916, il lance le périodique Ce qu'il faut dire. En 1918, il est emprisonné pour avoir organisé un meeting interdit.En 1928, en désaccord avec "L'Union Anarchiste Communiste Révolutionnaire", il crée "L'Association des Fédérations Anarchistes", mais reviendra à l'Union Anarchiste en 1934.

Reconnu pour sa pédagogie et ses qualités d'orateur, il est aussi l'auteur de nombreux livres :

  • La douleur universelle (1895)
  • Mon communisme (1921)
  • L'imposture religieuse (1923)
  • Propos subversifs Voir le texte en ligne [1]

Il est également l'initiateur de l'Encyclopédie anarchiste (voir textes originaux de l'encyclopédie anarchiste).

Biographie

Il naquit le 6 janvier 1858, à Saint-Etienne, dans une famille traditionaliste et conservatrice. Son père, Auguste Faure, négociant en soieries, bourgeois nanti, catholique pratiquant, partisan de l'Empire, décoré de la Légion d'honneur, le destinait à la Compagnie de Jésus. Il devient effectivement séminariste, puis jette aux orties une soutane qu'il n'avait jamais porté.

La mort de son père le contraignit à se consacrer à sa famille. Le contact avec la vie quotidienne l’amena à réfléchir, à lire des auteurs jusque-là proscrits. Il perdit la foi et décida de rompre avec le milieu d'où il était issu. Il s’enrôla dans l’infanterie mais la vie militaire le déçut rapidement et il termina son engagement simple soldat.

Après un séjour d’un an en Grande-Bretagne, devenu inspecteur dans une compagnie d’assurance, il épousa une jeune femme protestante malgré l’opposition de sa mère. Ils s’installèrent à Bordeaux.

Sébastien Faure s’intéressait alors aux questions sociales et commença sa carrière de militant. D’abord adepte de Jules Guesde, il fut candidat du Parti ouvrier aux législatives d’octobre 1885, recueillit 600 voix et fit découvrir son talent d’orateur. Ses activités militantes provoquèrent la séparation des époux Faure.

Installé à Paris, il se détacha peu à peu du guesdisme [1] et s’intéressa au mouvement anarchiste. Il devint un ardent propagandiste de l’idéal libertaire, parcourant la France en tout sens pour présenter des conférences aux titres percutants ou provocateurs : Douze preuves de l’inexistence de Dieu, La Pourriture parlementaire, Ni commander, ni obéir... Ses tournées, minutieusement préparées, obtinrent bientôt un grand succès. Ses principales cibles étaient l’État, le Capital et la religion.

L’affaire Dreyfus l’absorba à partir de février 1898. Il rédigea un J’accuse plus violent que la lettre de Zola, publia une brochure, Les Anarchistes et l’affaire Dreyfus, multiplia les conférences et entraîna avec lui les libertaires qui avaient d’abord considéré que la question ne les regardait pas.

Il s’investit ensuite dans la propagande néo-malthusienne aux côtés d’Eugène Humbert, puis, désireux de concentrer ses efforts sur une Å“uvre unique au lieu de les disperser au hasard des circonstances, il entreprit de faire vivre une communauté éducative fondée sur les principes libertaires : La Ruche.

La guerre de 1914-1918 révéla de profondes divergences au sein du mouvement anarchiste. Tandis que Pierre Kropotkine et Jean Grave se ralliaient à L’Union sacrée, Errico Malatesta restait résolument antimilitariste. En France, Sébastien Faure fut un des premiers à prendre ouvertement position en publiant un manifeste intitulé « Vers la paix » qui lui valut une convocation au ministère de l’Intérieur. Depuis avril 1916, Sébastien Faure publiait un journal contestataire et antimilitariste : « Ce qu'il faut dire » (CQFD), diffusé dans l'armée française. Louis-Jean Malvy, le ministre de l'Intérieur, l'obligea à interrompre sa campagne pacifiste. Celle-ci fut reprise par d’autres militants anarchistes : Louis Lecoin, Pierre Ruff, Pierre Chardon, Émile Armand.

Cependant Sébastien Faure sortit physiquement ébranlé, moralement et politiquement brisé. Victime d’une campagne de calomnies et de rumeurs malveillantes il surmonta néanmoins une congestion pulmonaire et mit sur pied l’imprimerie La Fraternelle, fit paraître en 1922 le premier numéro de Le Revue anarchiste qui compta 35 livraisons.

Entre les deux guerres mondiales, sa grande Å“uvre fut la publication de l'Encyclopédie anarchiste : cinq volumes, 2 893 pages. C'est une réalisation gigantesque. Des milliers d'articles, des centaines de collaborateurs, c'est encore aujourd'hui une mine historique et idéologique. La première édition date de 1934 (réalisée grâce aux efforts des trois mousquetaires : Durutti, Ascaso et Jover).[2] Parallèlement, Sébastien Faure poursuivait son activité éditoriale, soit comme animateur de l'imprimerie "La Laborieuse", soit par la parution d'ouvrages : Propos subversifs, Mon opinion sur Dieu, Mon Communisme…

Il participa encore à une vaste campagne de soutien aux victimes de la guerre d’Espagne et se rendit à Barcelone et sur le front de Saragosse, mais les prises de position de la C.N.T.-F.A.I. le conduisirent à prendre ses distances puis à dresser un bilan plutôt négatif de l’expérience espagnole.

Pendant la Seconde guerre mondiale, quelque peu dépassé par les événements, il séjourna à Royan avec sa femme qu’il avait retrouvée après quarante ans de séparation. Il y mourut d’une congestion cérébrale le 14 juillet 1942.

Ecole "la ruche"

Nature du projet

De 1904 à 1917, Sébastien Faure loua, près de Rambouillet, un domaine de 25 ha comprenant une vaste maison et plusieurs bâtiments annexes ainsi que des dépendances, un grand jardin potager, des prairies et des bosquets. 60 personnes environ y vécurent en permanence : une quarantaine d’enfants des deux sexes, enfants de prolétaires ou orphelins, et une vingtaine d’adultes ayant volontairement choisi de seconder Sébastien Faure.

La prospérité et la renommée de La Ruche induisirent quatre mille demandes d’inscription en 10 ans, qui ne purent évidemment pas être satisfaites. Les enfants acceptés étaient soigneusement sélectionnés : en bonne santé, entre 6 et 10 ans, ils devaient s’engager à rester à La Ruche jusqu’à 16 ans révolus. Il ne payaient aucun frais de pension, et les 20 collaborateurs étaient tous bénévoles. La Ruche accueillit aussi des camarades de passage, désireux de participer momentanément à cette expérience concrète ou exilés politiques.

L’originalité de l’entreprise était d’être complètement indépendante, moralement et matériellement.[3]


Les conférences de Sébastien Faure constituaient une importante source de revenus qui permettait de combler le déficit chronique de La Ruche.

Chaque dimanche et lors de sa fête annuelle, La Ruche recevait de nombreux visiteurs.

Enfin, chaque année, La Ruche organisait un voyage dans une région ou dans une autre. Seuls les moyens y participaient. Ces voyages constituaient à la fois une détente, une manifestation de propagande et une source de revenus : dans chaque ville qu’il traversait, le groupe donnait un concert payant qui était interrompu par une causerie de Sébastien Faure, et les enfants vendaient pendant l’entracte des brochures de Sébastien Faure ou des cartes postales de leur communauté.

La guerre de 1914-1917 désorganisa la vie paisible de La Ruche et Sébastien Faure dut se résoudre à fermer l’institution à la fin de février 1917.

Théorie de la pédagogie

Il oppose la méthode tradionnelle de la pédagogie, qu'il dit déductive, qui consiste à expliquer les concepts aux élèves qui doivent les assimiler, à une pédagogie inductive qu'on peut voir comme plus moderne, laquelle laisse l'étudiant faire le gros du travail par lui-même. « Qui cherche, fait l'effort. » Les principes pédagogiques de Sébastien Faure s’inspiraient de ceux de Paul Robin, résumés par la célèbre formule : " bonne naissance, bonne éducation, bonne organisation sociale ". Le but poursuivi était de porter au maximum de développement toutes les facultés de l’enfant : physiques, intellectuelles et morales. On menait de front l’instruction générale, l’enseignement technique et professionnel. L’éducation physique était régulièrement pratiquée, les jeux collectifs et les longues marches, associés à une alimentation saine, produisaient des enfants robustes, agiles, adroits et endurants.

Les petits partageaient leur temps entre la classe, les jeux et les menus services. Les moyens, de 13 à 15 ans, passaient une partie de la journée en classe, l’autre à l’atelier ou aux champs, selon les principes de l’éducation intégrale. Les grands cessaient d’aller en classe et suivaient un stage de deux ou trois années en apprentissage ou aux champs, mais pouvaient compléter leur instruction aux cours du soir, par des lectures ou des discussions avec leurs aînés.

Garçons et filles vivaient ensemble, comme frères et sœurs au sein d’une même famille, malgré les controverses suscitées alors par le " système de la coéducation des sexes ".

Sébastien Faure privilégiait la " tête bien faite " au détriment de la " tête bien pleine " et la méthode inductive, c’est-à-dire positive et rationnelle, était préférée à la méthode déductive dogmatique. Les salles de classes présentaient un aspect vivant, gai, doux, prédisposant l’enfant à s’y plaire. Les récompenses et les punitions en étaient absentes, ainsi que toute forme de classement.

Les collaborateurs chargés de l’enseignement disposaient d’une assez large liberté dans l’organisation de leur travail. Ils restaient plus ou moins longtemps, ce qui constitua la seule véritable faiblesse de l’enseignement à La Ruche, le successeur ne prenant pas forcément en compte le travail accompli par celui qu’il remplaçait.

La musique et le chant tenaient une grande place à La Ruche et Sébastien Faure harmonisait lui-même certains chants.

L’éducation morale était principalement fondée sur l’exemple et la discussion, et refusait l’autorité sous toutes ses formes.

Les ateliers avaient une fonction éducative et une fonction utilitaire : ils permettaient à La Ruche de subvenir presque entièrement à ses propres besoins. Il fut même envisagé d’améliorer leur productivité et de travailler pour l’extérieur, constituant ainsi une source de revenus. Seul l’atelier d’imprimerie atteindra cet objectif.

Revue « Le libertaire »

Le 16 novembre 1895, Sébastien Faure et Louise Michel éditent en France le premier numéro du journal "Le Libertaire" (titre emprunté au journal que Joseph Déjacque publiait à New-York entre 1858 et 1861). Le journal cessera sa parution le 1er août 1914 (avec le début de la guerre). Une tentative pour le sortir clandestinement en 1917 se soldera par la condamnation de plusieurs compagnons et la saisie du journal. Il ne ressortira que le 26 janvier 1919. Il s'arrêtera de nouveau avec la guerre, en août 1939, et reprendra sa parution le 21 décembre 1944.

'« Je fonde un journal. Depuis longtemps j'en avais le désir: l'effet de la parole est mathématiquement limité aux proportions d'une salle. Véhiculée par le papier, l'Idée ne connaît pas ces étroites limites. Le journal est une sorte de phonographe auquel on peut faire indéfiniment répéter le son qu'il enregistre.»'
'Extrait du premier numéro.'

Notes et références

  1. Voici comment Aristide Lapeyre (2) racontait la "conversion" de Sébastien Faure aux idées anarchistes : " Lors d'une réunion électorale à Bordeaux, un contradicteur -anarchiste- posa à Sébastien Faure des questions embarrassantes sur la délégation de pouvoir, la démocratie directe, les voies vers le socialisme. Pris de court, Sébastien Faure, dont l'honnêteté intellectuelle était une des qualités principales et reconnues de tous, lui répondit qu'il était incapable, sur l'instant de lui donner des réponses satisfaisantes, mais qu'il le ferait une semaine plus tard, lors d'une prochaine réunion électorale, à tel endroit. Huit jours après, ainsi qu'il l'avait promis, Sébastien Faure déclara à son contradicteur, présent dans la salle : J'ai examiné les questions que vous m'avez posées. Les réponses de mon propre parti m'ont paru insuffisantes, et de toute façon bien inférieures à celles du mouvement anarchiste. J'ai donc, par cohérence avec moi-même, décidé de quitter le Parti ouvrier français et d'adhérer au mouvement anarchiste !
  2. L'Encyclopédie anarchiste étant épuisée, une seconde édition eut lieu à Caracas en 1974, sous l'égide du groupe Sébastien Faure de Bordeaux.
  3. Un extrait de la brochure de présentation de " La Ruche " (rédigée en 1914) : " L'école chrétienne, c'est l'école du passé, organisée par l'Eglise et pour elle ; l'école laïque, c'est l'école du présent, organisée par l'Etat, et pour lui ; la Ruche, c'est l'école de l'avenir, l'école tout court, organisée pour l'enfant afin que, cessant d'être le bien, la chose, la propriété de la religion ou de l'Etat, il s'appartienne à lui-même et trouve à l'école le pain, le savoir et la tendresse dont ont besoin son corps, son cerveau et son cÅ“ur. "

Autres ressources externes


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