Difference between revisions of "FAQAnar:A.2.11 - Pourquoi la plupart des anarchistes soutiennent-ils la démocratie directe ?"

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L'[[autogestion]] (c'est-à-dire la [[démocratie directe]]) serait, en remplacement de la hiérarchie [[capitalisme|capitaliste]] ou [[État|étatique]], le principe directeur de la libre association fondatrice de la société libre. Ce qui veut dire qu'une société anarchiste aurait besoin pour fonctionner de fédérations d'associations. « Toutes les commissions ou délégations créées dans une société anarchiste » explique fort à propos [[Jose Llunas Pujols]], « doivent être à tout moment sujettes au remplacement et à la révocation par les électeurs qui les ont élues. » En association avec « le mandat impérieux » et « les fonctions purement administratives », cela « rendrait par conséquent impossible à chacun(e) de s'arroger une once d'autorité. »<ref>« All the commissions or delegations nominated in an anarchist society must be subject to replacement and recall at any time by the permanent suffrage of the section or sections that elected them. » « this "make[s] it thereby impossible for anyone to arrogate to himself [or herself] a scintilla of authority. »<br>[[Jose Llunas Pujols]], cité par Max Nettlau, ''Op. Cit.'', pp. 188-189.</ref> Là aussi, Pujols rejoint Proudhon qui demande vingt ans plus tôt « l’application du mandat impératif. Les hommes politiques y répugnent ! Ce qui veut dire qu’à leurs yeux le peuple, en élisant des représentants, ne se donne point des mandataires, il aliène sa souveraineté ! »<ref>Pierre-Joseph Proudhon, ''Manifeste électroral du peuple'', [[1848]]. À lire sur le site [http://monde-nouveau.net/spip.php?article73 Monde-Nouveau].<br>Cité par [[Daniel Guérin]] dans ''No Gods, No Masters'' (Ni Dieu Ni Maître), p. 79. À lire sur [http://books.google.fr/books?id=g4YncZ8MgRsC&printsec=frontcover&dq=no+gods+no+masters&cd=1#v=snippet&q=implementation&f=false Google Books].</ref>
 
L'[[autogestion]] (c'est-à-dire la [[démocratie directe]]) serait, en remplacement de la hiérarchie [[capitalisme|capitaliste]] ou [[État|étatique]], le principe directeur de la libre association fondatrice de la société libre. Ce qui veut dire qu'une société anarchiste aurait besoin pour fonctionner de fédérations d'associations. « Toutes les commissions ou délégations créées dans une société anarchiste » explique fort à propos [[Jose Llunas Pujols]], « doivent être à tout moment sujettes au remplacement et à la révocation par les électeurs qui les ont élues. » En association avec « le mandat impérieux » et « les fonctions purement administratives », cela « rendrait par conséquent impossible à chacun(e) de s'arroger une once d'autorité. »<ref>« All the commissions or delegations nominated in an anarchist society must be subject to replacement and recall at any time by the permanent suffrage of the section or sections that elected them. » « this "make[s] it thereby impossible for anyone to arrogate to himself [or herself] a scintilla of authority. »<br>[[Jose Llunas Pujols]], cité par Max Nettlau, ''Op. Cit.'', pp. 188-189.</ref> Là aussi, Pujols rejoint Proudhon qui demande vingt ans plus tôt « l’application du mandat impératif. Les hommes politiques y répugnent ! Ce qui veut dire qu’à leurs yeux le peuple, en élisant des représentants, ne se donne point des mandataires, il aliène sa souveraineté ! »<ref>Pierre-Joseph Proudhon, ''Manifeste électroral du peuple'', [[1848]]. À lire sur le site [http://monde-nouveau.net/spip.php?article73 Monde-Nouveau].<br>Cité par [[Daniel Guérin]] dans ''No Gods, No Masters'' (Ni Dieu Ni Maître), p. 79. À lire sur [http://books.google.fr/books?id=g4YncZ8MgRsC&printsec=frontcover&dq=no+gods+no+masters&cd=1#v=snippet&q=implementation&f=false Google Books].</ref>
  
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Grâce à un fédéralisme basé sur le mandat et les élections, les anarchistes s'assurent que les décisions vont de bas en haut. En prenant nous-mêmes les décisions, en cherchant notre propre intérêt, nous interdisons aux autres de décider à notre place. Pour les anarchistes, l'autogestion est essentielle pour garantir la liberté au sein des organisations ainsi qu'une existence humaine décente.
  
By means of a federalism based on mandates and elections, anarchists ensure that decisions flow from the bottom-up. By making our own decisions, by looking after our joint interests ourselves, we exclude others ruling over us. Self-management, for anarchists, is essential to ensure freedom within the organisations so needed for any decent human existence.
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Bien sûr, on pourra opposer que si vous êtes en minorité, vous êtes gouverné(e)s par les autres (« La domination démocratique reste de la domination. »<ref>« Democratic rule is still rule. »<br>[[L. Susan Brown]], ''The Politics of Individualism'' (La politique de l'individualisme), p. 53.</ref>) En fait, le concept de démocratie directe comme nous l'avons décrit n'est pas nécessairement lié à celui de domination par la majorité. Si quelqu'un se retrouve en minorité lors d'un vote, il ou elle hésite entre accepter et refuser de s'y soumettre. Refuser à une minorité d'exercer son jugement ou de choisir revient à renier son autonomie et à lui imposer d'accepter quelque chose qui n'a pas été librement accepté. L'acceptation forcée de la volonté d'une majorité est contraire à l'idéal de l’'''[[autodétermination]]''', et est ainsi contraire à la démocratie directe et à la libre-association. Par conséquent, loin d'être un déni de liberté, la démocratie directe dans le contexte de la libre-association et de l'autodétermination est le seul moyen d'encourager la liberté. Malatesta en donne une définition : la démocratie directe est « l'autonomie individuelle limitée par l'obligation de tenir les promesses engagées. »<ref>[[Errico Malatesta]], cité par [[Max Nettlau]], ''Errico Malatesta : Biographie d'un anarchiste.''</ref> Nul  besoin de dire qu'une minorité, si elle continue de faire partie de l'association, peut débattre et essayer de convaincre la majorité de son erreur.
  
Of course it could be argued that if you are in a minority, you are governed by others ("Democratic rule is still rule" [L. Susan Brown, The Politics of Individualism, p. 53]). Now, the concept of direct democracy as we have described it is not necessarily tied to the concept of majority rule. If someone finds themselves in a minority on a particular vote, he or she is confronted with the choice of either consenting or refusing to recognise it as binding. To deny the minority the opportunity to exercise its judgement and choice is to infringe its autonomy and to impose obligation upon it which it has not freely accepted. The coercive imposition of the majority will is contrary to the ideal of self-assumed obligation, and so is contrary to direct democracy and free association. Therefore, far from being a denial of freedom, direct democracy within the context of free association and self-assumed obligation is the only means by which liberty can be nurtured ("Individual autonomy limited by the obligation to hold given promises." [Malatesta, quoted by quoted by Max Nettlau, Errico Malatesta: The Biography of an Anarchist]). Needless to say, a minority, if it remains in the association, can argue its case and try to convince the majority of the error of its ways.
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Nous devons ainsi indiquer ici que la revendication de la démocratie directe par les anarchistes ne suggèrent en aucun cas que la majorité ait tout le temps raison. Au contraire ! Le but des élections démocratiques n'est pas que la majorité ait toujours raison, mais qu'aucune minorité ne puisse préférer ses propres avantages au bien commun. L'Histoire prouve ce que le bon-sens commun prédit : quiconque avec des pouvoirs dictatoriaux (en tant que chef d'État, que patron ou que mari) utilisera ses pouvoirs pour s'enrichir et pour acquérir plus de pouvoir au dépens de ceux assujettis à ses décisions.
  
And we must point out here that anarchist support for direct democracy does not suggest we think that the majority is always right. Far from it! The case for democratic participation is not that the majority is always right, but that no minority can be trusted not to prefer its own advantage to the good of the whole. History proves what common-sense predicts, namely that anyone with dictatorial powers (by they a head of state, a boss, a husband, whatever) will use their power to enrich and empower themselves at the expense of those subject to their decisions.
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Les anarchistes savent que les majorités peuvent faire et font des erreurs, c'est pourquoi nos théories associatives donnent une place primordiale aux droits des minorités? Cela peut-être vu au travers de l'autodétermination, qui se base elle-même comme le droit des minorités de protester contre les décisions de la majorité et de faire de la dissidence un facteur-clé dans le processus de décision. Ainsi, Carole Pateman explique :
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« Si la majorité a agi de mauvaise foi [...] la minorité devra mener une action politique, qui peut inclure la désobéissance civile si elle est appropriée, pour défendre leur citoyenneté et leur indépendance, et l'action politique elle-même. [...] La désobéissance civile n'est qu'un des moyens d'expression possibles de la citoyenneté active sur laquelle la démocratie autogérée est basée. [...] La pratique sociale de promettre implique le droit de refuser ou de changer son engagement ; de même, la pratique de l'autodétermination politique n'a aucun sens sans la reconnaissance pratique du droit des minorités de refuser ou de retirer son consentement, ou, si nécessaire, de désobéir. »<ref>« If the majority have acted in bad faith. . . [then the] minority will have to take political action, including politically disobedient action if appropriate, to defend their citizenship and independence, and the political association itself. . . Political disobedience is merely one possible expression of the active citizenship on which a self-managing democracy is based . . . The social practice of promising involves the right to refuse or change commitments; similarly, the practice of self-assumed political obligation is meaningless without the practical recognition of the right of minorities to refuse or withdraw consent, or where necessary, to disobey. »<br>[[Carole Pateman]], ''The Problem of Political Obligation'' (Le problème de la détermination politique), p. 162.</ref>
  
Anarchists recognise that majorities can and do make mistakes and that is why our theories on association place great importance on minority rights. This can be seen from our theory of self-assumed obligation, which bases itself on the right of minorities to protest against majority decisions and makes dissent a key factor in decision making. Thus Carole Pateman:
 
  
    "If the majority have acted in bad faith. . . [then the] minority will have to take political action, including politically disobedient action if appropriate, to defend their citizenship and independence, and the political association itself. . . Political disobedience is merely one possible expression of the active citizenship on which a self-managing democracy is based . . . The social practice of promising involves the right to refuse or change commitments; similarly, the practice of self-assumed political obligation is meaningless without the practical recognition of the right of minorities to refuse or withdraw consent, or where necessary, to disobey." [The Problem of Political Obligation, p. 162]
 
  
 
Moving beyond relationships within associations, we must highlight how different associations work together. As would be imagined, the links between associations follow the same outlines as for the associations themselves. Instead of individuals joining an association, we have associations joining confederations. The links between associations in the confederation are of the same horizontal and voluntary nature as within associations, with the same rights of "voice and exit" for members and the same rights for minorities. In this way society becomes an association of associations, a community of communities, a commune of communes, based upon maximising individual freedom by maximising participation and self-management.
 
Moving beyond relationships within associations, we must highlight how different associations work together. As would be imagined, the links between associations follow the same outlines as for the associations themselves. Instead of individuals joining an association, we have associations joining confederations. The links between associations in the confederation are of the same horizontal and voluntary nature as within associations, with the same rights of "voice and exit" for members and the same rights for minorities. In this way society becomes an association of associations, a community of communities, a commune of communes, based upon maximising individual freedom by maximising participation and self-management.

Revision as of 21:22, 20 July 2010