Difference between revisions of "FAQAnar:A.2.11 - Pourquoi la plupart des anarchistes soutiennent-ils la démocratie directe ?"

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« Ce que nous mettons à la place des lois, ce sont les contrats. — Point de lois votées ni à la majorité ni à l'unanimité ; chaque citoyen, chaque commune ou corporation fait la sienne. »<ref>[[Pierre-Joseph Proudhon]], ''Idée générale de la Révolution au XIX<sup>e</sup> siècle'', p. 283-284. À lire sur [http://books.google.fr/books?id=jbonAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=id%C3%A9e+g%C3%A9n%C3%A9rale+de+la+r%C3%A9volution&source=bl&ots=A55gFHJMeF&sig=bYppaKK7C5Qfz0SDPnoalISfk6E&hl=fr&ei=6J8zTOblAc_vOYz4xc8C&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CBsQ6AEwAQ#v=onepage&q&f=false Google Books].</ref>
 
« Ce que nous mettons à la place des lois, ce sont les contrats. — Point de lois votées ni à la majorité ni à l'unanimité ; chaque citoyen, chaque commune ou corporation fait la sienne. »<ref>[[Pierre-Joseph Proudhon]], ''Idée générale de la Révolution au XIX<sup>e</sup> siècle'', p. 283-284. À lire sur [http://books.google.fr/books?id=jbonAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=id%C3%A9e+g%C3%A9n%C3%A9rale+de+la+r%C3%A9volution&source=bl&ots=A55gFHJMeF&sig=bYppaKK7C5Qfz0SDPnoalISfk6E&hl=fr&ei=6J8zTOblAc_vOYz4xc8C&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CBsQ6AEwAQ#v=onepage&q&f=false Google Books].</ref>
  
Un tel système ne signifie pas, bien sûr, que tout le monde participe à chaque décision nécessaire, quelque soit sa trivialité. Comme toute décision peut être présentée devant l'assemblée (si l'assemblée le décide, peut-être incitée en cela par certain(e)s de ses membres), en pratique, certaines activités (et certaines décisions purement fonctionnelles) seraient prises en charge par une administration élue par l'assemblée. Car, pour reprendre un activiste anarchiste espagnol, « une telle collectivité ne peut pas rédiger une simple lettre ou additionner une suite de nombres ou faire des centaines de tâches qu'un individu seul peut faire.» D'où le besoin de « mettre en place une administration. » Cela suppose une association « organisée sans conseil directif ou sans aucun bureau hiérarchique [qui] se rencontre en assemblée générale une fois par semaine ou plus souvent, pour mettre en place tous les moyens nécessaires pour son progrès et pour nommer une commission aux fonctions purement administratives. » Toutefois, cette assemblée « dresse une ligne de conduite définitive pour cette commission ou lui confère un mandat impérieux [et ainsi] serait parfaitement anarchiste. Il s'ensuit que déléguer ces tâches à des individus qualifiés, qui savent à l'avance comment procéder [...] ne signifie pas que la collectivité abandonne sa propre liberté. »<ref>« A collectivity as such cannot write a letter or add up a list of figures or do hundreds of chores which only an individual can perform. » Thus the need « to organise the administration. » Supposing an association is « organised without any directive council or any hierarchical offices » which « meets in general assembly once a week or more often, when it settles all matters needful for its progress » it still « nominates a commission with strictly administrative functions. » However, the assembly « prescribes a definite line of conduct for this commission or gives it an imperative mandate » and so « would be perfectly anarchist. » As it « follows that delegating these tasks to qualified individuals, who are instructed in advance how to proceed, . . . does not mean an abdication of that collectivity's own liberty. »<br>[[Jose Llunas Pujols]], cité par [[Max Nettlau]], ''A Short History of Anarchism'' (''Une brève histoire de l'anarchie''), p. 187.</ref> On rejoint, il faut le noter, les idées de Proudhon, notamment le fait qu'au sein des associations de travailleurs « les fonctions sont électives, et les réglements soumis à l'adoption des associés. »<ref>Pierre-Joseph Proudhon, ''Op. Cit.'', p. 256.</ref>
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Un tel système ne signifie pas, bien sûr, que tout le monde participe à chaque décision nécessaire, quelque soit sa trivialité. Comme toute décision peut être présentée devant l'assemblée (si l'assemblée le décide, peut-être incitée en cela par certain(e)s de ses membres), en pratique, certaines activités (et certaines décisions purement fonctionnelles) seraient prises en charge par une administration élue par l'assemblée. Car, pour reprendre un activiste anarchiste espagnol, « une telle collectivité ne peut pas rédiger une simple lettre ou additionner une suite de nombres ou faire des centaines de tâches qu'un individu seul peut faire.» D'où le besoin de « mettre en place une administration. » Cela suppose une association « organisée sans conseil directif ou sans aucun bureau hiérarchique [qui] se rencontre en assemblée générale une fois par semaine ou plus souvent, pour mettre en place tous les moyens nécessaires pour son progrès et pour nommer une commission aux fonctions purement administratives. » Toutefois, cette assemblée « dresse une ligne de conduite définitive pour cette commission ou lui confère un mandat impératif [et ainsi] serait parfaitement anarchiste. Il s'ensuit que déléguer ces tâches à des individus qualifiés, qui savent à l'avance comment procéder [...] ne signifie pas que la collectivité abandonne sa propre liberté. »<ref>« A collectivity as such cannot write a letter or add up a list of figures or do hundreds of chores which only an individual can perform. » Thus the need « to organise the administration. » Supposing an association is « organised without any directive council or any hierarchical offices » which « meets in general assembly once a week or more often, when it settles all matters needful for its progress » it still « nominates a commission with strictly administrative functions. » However, the assembly « prescribes a definite line of conduct for this commission or gives it an imperative mandate » and so « would be perfectly anarchist. » As it « follows that delegating these tasks to qualified individuals, who are instructed in advance how to proceed, . . . does not mean an abdication of that collectivity's own liberty. »<br>[[Jose Llunas Pujols]], cité par [[Max Nettlau]], ''A Short History of Anarchism'' (''Une brève histoire de l'anarchie''), p. 187.</ref> On rejoint, il faut le noter, les idées de Proudhon, notamment le fait qu'au sein des associations de travailleurs « les fonctions sont électives, et les réglements soumis à l'adoption des associés. »<ref>Pierre-Joseph Proudhon, ''Op. Cit.'', p. 256.</ref>
  
L'[[autogestion]] (c'est-à-dire la [[démocratie directe]]) serait, en remplacement de la hiérarchie [[capitalisme|capitaliste]] ou [[État|étatique]], le principe directeur de la libre association fondatrice de la société libre. Ce qui veut dire qu'une société anarchiste aurait besoin pour fonctionner de fédérations d'associations. « Toutes les commissions ou délégations créées dans une société anarchiste » explique fort à propos [[Jose Llunas Pujols]], « doivent être à tout moment sujettes au remplacement et à la révocation par les électeurs qui les ont élues. » En association avec « le mandat impérieux » et « les fonctions purement administratives », cela « rendrait par conséquent impossible à chacun(e) de s'arroger une once d'autorité. »<ref>« All the commissions or delegations nominated in an anarchist society must be subject to replacement and recall at any time by the permanent suffrage of the section or sections that elected them. » « this "make[s] it thereby impossible for anyone to arrogate to himself [or herself] a scintilla of authority. »<br>[[Jose Llunas Pujols]], cité par Max Nettlau, ''Op. Cit.'', pp. 188-189.</ref> Là aussi, Pujols rejoint Proudhon qui demande vingt ans plus tôt « l’application du mandat impératif. Les hommes politiques y répugnent ! Ce qui veut dire qu’à leurs yeux le peuple, en élisant des représentants, ne se donne point des mandataires, il aliène sa souveraineté ! »<ref>Pierre-Joseph Proudhon, ''Manifeste électroral du peuple'', [[1848]]. À lire sur le site [http://monde-nouveau.net/spip.php?article73 Monde-Nouveau].<br>Cité par [[Daniel Guérin]] dans ''No Gods, No Masters'' (Ni Dieu Ni Maître), p. 79. À lire sur [http://books.google.fr/books?id=g4YncZ8MgRsC&printsec=frontcover&dq=no+gods+no+masters&cd=1#v=snippet&q=implementation&f=false Google Books].</ref>
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L'[[autogestion]] (c'est-à-dire la [[démocratie directe]]) serait, en remplacement de la hiérarchie [[capitalisme|capitaliste]] ou [[État|étatique]], le principe directeur de la libre association fondatrice de la société libre. Ce qui veut dire qu'une société anarchiste aurait besoin pour fonctionner de fédérations d'associations. « Toutes les commissions ou délégations créées dans une société anarchiste » explique fort à propos [[Jose Llunas Pujols]], « doivent être à tout moment sujettes au remplacement et à la révocation par les électeurs qui les ont élues. » En association avec « le mandat impératif » et « les fonctions purement administratives », cela « rendrait par conséquent impossible à chacun(e) de s'arroger une once d'autorité. »<ref>« All the commissions or delegations nominated in an anarchist society must be subject to replacement and recall at any time by the permanent suffrage of the section or sections that elected them. » « this "make[s] it thereby impossible for anyone to arrogate to himself [or herself] a scintilla of authority. »<br>[[Jose Llunas Pujols]], cité par Max Nettlau, ''Op. Cit.'', pp. 188-189.</ref> Là aussi, Pujols rejoint Proudhon qui demande vingt ans plus tôt « l’application du mandat impératif. Les hommes politiques y répugnent ! Ce qui veut dire qu’à leurs yeux le peuple, en élisant des représentants, ne se donne point des mandataires, il aliène sa souveraineté ! »<ref>Pierre-Joseph Proudhon, ''Manifeste électroral du peuple'', [[1848]]. À lire sur le site [http://monde-nouveau.net/spip.php?article73 Monde-Nouveau].<br>Cité par [[Daniel Guérin]] dans ''No Gods, No Masters'' (Ni Dieu Ni Maître), p. 79. À lire sur [http://books.google.fr/books?id=g4YncZ8MgRsC&printsec=frontcover&dq=no+gods+no+masters&cd=1#v=snippet&q=implementation&f=false Google Books].</ref>
  
 
Grâce à un fédéralisme basé sur le mandat et les élections, les anarchistes s'assurent que les décisions vont de bas en haut. En prenant nous-mêmes les décisions, en cherchant notre propre intérêt, nous interdisons aux autres de décider à notre place. Pour les anarchistes, l'autogestion est essentielle pour garantir la liberté au sein des organisations ainsi qu'une existence humaine décente.
 
Grâce à un fédéralisme basé sur le mandat et les élections, les anarchistes s'assurent que les décisions vont de bas en haut. En prenant nous-mêmes les décisions, en cherchant notre propre intérêt, nous interdisons aux autres de décider à notre place. Pour les anarchistes, l'autogestion est essentielle pour garantir la liberté au sein des organisations ainsi qu'une existence humaine décente.
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Les anarchistes savent que les majorités peuvent faire et font des erreurs, c'est pourquoi nos théories associatives donnent une place primordiale aux droits des minorités? Cela peut-être vu au travers de l'autodétermination, qui se base elle-même comme le droit des minorités de protester contre les décisions de la majorité et de faire de la dissidence un facteur-clé dans le processus de décision. Ainsi, Carole Pateman explique :  
 
Les anarchistes savent que les majorités peuvent faire et font des erreurs, c'est pourquoi nos théories associatives donnent une place primordiale aux droits des minorités? Cela peut-être vu au travers de l'autodétermination, qui se base elle-même comme le droit des minorités de protester contre les décisions de la majorité et de faire de la dissidence un facteur-clé dans le processus de décision. Ainsi, Carole Pateman explique :  
  
« Si la majorité a agi de mauvaise foi [...] la minorité devra mener une action politique, qui peut inclure la désobéissance civile si elle est appropriée, pour défendre leur citoyenneté et leur indépendance, et l'action politique elle-même. [...] La désobéissance civile n'est qu'un des moyens d'expression possibles de la citoyenneté active sur laquelle la démocratie autogérée est basée. [...] La pratique sociale de promettre implique le droit de refuser ou de changer son engagement ; de même, la pratique de l'autodétermination politique n'a aucun sens sans la reconnaissance pratique du droit des minorités de refuser ou de retirer son consentement, ou, si nécessaire, de désobéir. »<ref>« If the majority have acted in bad faith. . . [then the] minority will have to take political action, including politically disobedient action if appropriate, to defend their citizenship and independence, and the political association itself. . . Political disobedience is merely one possible expression of the active citizenship on which a self-managing democracy is based . . . The social practice of promising involves the right to refuse or change commitments; similarly, the practice of self-assumed political obligation is meaningless without the practical recognition of the right of minorities to refuse or withdraw consent, or where necessary, to disobey. »<br>[[Carole Pateman]], ''The Problem of Political Obligation'' (Le problème de la détermination politique), p. 162.</ref>
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« Si la majorité a agi de mauvaise foi [...] la minorité devra mener une action politique, qui peut inclure la désobéissance civile si elle est appropriée, pour défendre leur citoyenneté et leur indépendance, et l'action politique elle-même. [...] La désobéissance civile n'est qu'un des moyens d'expression possibles de la citoyenneté active sur laquelle la démocratie autogérée est basée. [...] La pratique sociale de promettre implique le droit de refuser ou de changer son engagement ; de même, la pratique de l'autodétermination politique n'a aucun sens sans la reconnaissance pratique du droit des minorités de refuser ou de retirer son consentement, ou, si nécessaire, de désobéir. »<ref>« If the majority have acted in bad faith. . . [then the] minority will have to take political action, including politically disobedient action if appropriate, to defend their citizenship and independence, and the political association itself. . . Political disobedience is merely one possible expression of the active citizenship on which a self-managing democracy is based. . . The social practice of promising involves the right to refuse or change commitments; similarly, the practice of self-assumed political obligation is meaningless without the practical recognition of the right of minorities to refuse or withdraw consent, or where necessary, to disobey. »<br>[[Carole Pateman]], ''The Problem of Political Obligation'' (Le problème de la détermination politique), p. 162.</ref>
  
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Si nous dépassons les relations pour s'intéresser aux associations, nous devons montrer comment des associations différentes travaillent ensemble. Comme on peut l'imaginer, les liens entre les associations sont les mêmes que les liens entre les individus membres d'une association. Plutôt que des individus qui rejoignent des associations, ici ce sont des associations qui rejoignent des fédérations. Les liens entre les associations dans ces fédérations sont de la même nature horizontale et volontariste qu'au sein d'une association, avec les mêmes droits de « parole et fuite »<ref>« ''Voice and exit'' » : au sein d'une association, un individu a le choix de prendre la parole (''voice'') ou de quitter (''exit'') l'association.</ref> et les mêmes droits des minorités. Ainsi, la société devient une association d'associations, une communauté de communautés, une commune de communes, qui maximise la liberté individuelle en maximisant la participation et l'autogestion.
  
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Le fonctionnement d'une telle fédération a été expliqué dans la [[FAQAnar:A.2.9 - Quelle sorte de société les anarchistes veulent-ils ?|section A.2.9]] et sera débattu dans la [[FAQAnar:I - À quoi une société anarchiste ressemblerait-elle ?|section I]].
  
Moving beyond relationships within associations, we must highlight how different associations work together. As would be imagined, the links between associations follow the same outlines as for the associations themselves. Instead of individuals joining an association, we have associations joining confederations. The links between associations in the confederation are of the same horizontal and voluntary nature as within associations, with the same rights of "voice and exit" for members and the same rights for minorities. In this way society becomes an association of associations, a community of communities, a commune of communes, based upon maximising individual freedom by maximising participation and self-management.
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La démocratie directe s'inscrit parfaitement dans la théorie anarchiste. [[Malatesta]] représente tous les anarchistes quand il dit que « les anarchistes nient à la majorité le droit de gouverner dans la société humaine générale. » Comme nous l'avons vu, la majorité ne peut pas dominer une minorité car celle-ci peut quitter à tout moment l'association et ainsi, pour reprendre Malatesta, n'a pas à « [se soumettre] aux décisions de la majorité avant même de savoir ce qu’elles seront. »<ref>Errico Malatesta, ''Anarchie et organisation'' ([[1927]]). À lire sur [http://kropot.free.fr/Malatesta-orga1927.htm kropot.free.fr]. '''À ressourcer version originale italienne'''</ref> Donc la démocratie directe au sein des associations ni crée une « domination de la majorité » ou ni oblige la minorité à se soumettre constamment la majorité. En effet, les anarchistes expliquent que la démocratie directe correspond à l'argument de Malatesta : « Certes les anarchistes reconnaissent que, dans la vie en commun, il est souvent nécessaire que la minorité se conforme à l’avis de la majorité. Quand il y a nécessité ou utilité évidente de faire une chose et que, pour la faire, il faut le concours de tous, le petit nombre doit sentir la nécessité de s’adapter à la volonté du grand nombre. [...] Mais cette adaptation d’une partie des associés à l’autre partie doit être réciproque, volontaire, dériver de la conscience de la nécessité et de la volonté de chacun de ne pas paralyser la vie sociale par son obstination. Elle ne doit pas être imposée comme principe et comme règle statutaire. »<ref>''Op. Cit.''</ref>
  
The workings of such a confederation are outlined in section A.2.9 ( What sort of society do anarchists want?) and discussed in greater detail in section I (What would an anarchist society look like?).
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Puisque la minorité a le droit de faire sécession, et qu'elle détient des droits d'action, de contestation et d'appel étendus, la domination de la majorité n'est pas un principe imposé. C'est plutôt un outil de prise de décisions qui autorise la minorité à s'opposer et lui donne le moyen d'exprimer ses opinions tout en s'assurant qu'aucune minorité n'impose sa volonté à la majorité. En d'autres termes, les décisions de la majorité pas contraignantes pour la minorité. Après tout, comme le montre Malatesta :
  
This system of direct democracy fits nicely into anarchist theory. Malatesta speaks for all anarchists when he argued that "anarchists deny the right of the majority to govern human society in general." As can be seen, the majority has no right to enforce itself on a minority -- the minority can leave the association at any time and so, to use Malatesta's words, do not have to "submit to the decisions of the majority before they have even heard what these might be." [The Anarchist Revolution, p. 100 and p. 101] Hence, direct democracy within voluntary association does not create "majority rule" nor assume that the minority must submit to the majority no matter what. In effect, anarchist supporters of direct democracy argue that it fits Malatesta's argument that:
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« On ne peut pas espérer, ou même souhaiter, que quelqu'un qui est fermement convaincu que le cours pris par la majorité mène au désastre, doive sacrifier ses propres convictions et regarder passivement, ou même pire, soutenir, la politique qu'il [ou elle] considère comme fausse. »<ref>Errico Malatesta, ''Errico Malatesta: His Life and Ideas'' (Errico Malatesta : Sa vie et ses idées), p. 132.</ref>
  
    "Certainly anarchists recognise that where life is lived in common it is often necessary for the minority to come to accept the opinion of the majority. When there is an obvious need or usefulness in doing something and, to do it requires the agreement of all, the few should feel the need to adapt to the wishes of the many . . . But such adaptation on the one hand by one group must be on the other be reciprocal, voluntary and must stem from an awareness of need and of goodwill to prevent the running of social affairs from being paralysed by obstinacy. It cannot be imposed as a principle and statutory norm. . ." [Op. Cit., p. 100]
 
 
As the minority has the right to secede from the association as well as having extensive rights of action, protest and appeal, majority rule is not imposed as a principle. Rather, it is purely a decision making tool which allows minority dissent and opinion to be expressed (and acted upon) while ensuring that no minority forces its will on the majority. In other words, majority decisions are not binding on the minority. After all, as Malatesta argued:
 
 
    "one cannot expect, or even wish, that someone who is firmly convinced that the course taken by the majority leads to disaster, should sacrifice his [or her] own convictions and passively look on, or even worse, should support a policy he [or she] considers wrong." [Errico Malatesta: His Life and Ideas, p. 132]
 
  
 
Even the Individual Anarchist Lysander Spooner acknowledged that direct democracy has its uses when he noted that "[a]ll, or nearly all, voluntary associations give a majority, or some other portion of the members less than the whole, the right to use some limited discretion as to the means to be used to accomplish the ends in view." However, only the unanimous decision of a jury (which would "judge the law, and the justice of the law") could determine individual rights as this "tribunal fairly represent[s] the whole people" as "no law can rightfully be enforced by the association in its corporate capacity, against the goods, rights, or person of any individual, except it be such as all members of the association agree that it may enforce" (his support of juries results from Spooner acknowledging that it "would be impossible in practice" for all members of an association to agree) [Trial by Jury, p. 130-1f, p. 134, p. 214, p. 152 and p. 132]
 
Even the Individual Anarchist Lysander Spooner acknowledged that direct democracy has its uses when he noted that "[a]ll, or nearly all, voluntary associations give a majority, or some other portion of the members less than the whole, the right to use some limited discretion as to the means to be used to accomplish the ends in view." However, only the unanimous decision of a jury (which would "judge the law, and the justice of the law") could determine individual rights as this "tribunal fairly represent[s] the whole people" as "no law can rightfully be enforced by the association in its corporate capacity, against the goods, rights, or person of any individual, except it be such as all members of the association agree that it may enforce" (his support of juries results from Spooner acknowledging that it "would be impossible in practice" for all members of an association to agree) [Trial by Jury, p. 130-1f, p. 134, p. 214, p. 152 and p. 132]

Revision as of 20:50, 22 July 2010