Difference between revisions of "FAQAnar:A.2.5 - Pourquoi les anarchistes sont-ils en faveur de l'égalité ?"

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L'égalité, dans la théorie anarchiste, ne veut pas dire déni de la diversité individuelle ou de l'unicité. Comme [[Bakounine]] l'observe :  
 
L'égalité, dans la théorie anarchiste, ne veut pas dire déni de la diversité individuelle ou de l'unicité. Comme [[Bakounine]] l'observe :  
  
    "once equality has triumphed and is well established, will various individuals' abilities and their levels of energy cease to differ? Some will exist, perhaps not so many as now, but certainly some will always exist. It is proverbial that the same tree never bears two identical leaves, and this will probably be always be true. And it is even more truer with regard to human beings, who are much more complex than leaves. But this diversity is hardly an evil. On the contrary. . . it is a resource of the human race. Thanks to this diversity, humanity is a collective whole in which the one individual complements all the others and needs them. As a result, this infinite diversity of human individuals is the fundamental cause and the very basis of their solidarity. It is all-powerful argument for equality." ["All-Round Education", The Basic Bakunin, pp. 117-8]
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« Une fois que l'égalité aura triompher et sera bien établie, est-ce que les capacités des individus divers et leur niveau d'énergie cesseront de varier ? Certaines variations existeront, peut-être pas autant que maintenant, mais certaines existeront toujours. Le fait qu'un arbre n'ait jamais deux feuilles identiques est proverbial, et cela sera probablement toujours vrai. Et rien n'est plus vrai au regard des êtres humains qui sont bien plus complexes que les feuilles. Mais cette diversité n'est pas un mal. Au contraire [...] c'est une des ressources de la race humaine. Grâce à cette divesité, l'humanité est un tout collectif dans lequel un individu complète tous les autres et a besoin d'eux. Ainsi, l'infinie diversité des individus est la cause fondamentale et la base véritable de leur solidarité. C'est un argument tout-puissant pour l'égalité. »<ref>[[Michel Bakounine]], ''All-round Education'' (L'éducation complète), L'essentiel de Bakounine, pp. 117-118.</ref>
  
Equality for anarchists means social equality, or, to use Murray Bookchin's term, the "equality of unequals" (some like Malatesta used the term "equality of conditions" to express the same idea). By this he means that an anarchist society recognises the differences in ability and need of individuals but does not allow these differences to be turned into power. Individual differences, in other words, "would be of no consequence, because inequality in fact is lost in the collectivity when it cannot cling to some legal fiction or institution." [Michael Bakunin, God and the State, p. 53]
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Pour les anarchistes, l'égalité signifie l'égalité sociale, ou, pour reprendre les termes de [[Murray Bookchin]], l'« ''égalité des inégaux'' » (d'autres, comme [[Malatesta]], utilisaient le terme d'« ''égalité des conditions'' » pour exprimer la même idée). Par cette , Bookchin veut dire qu'une société anarchiste reconnaît les différences de compétence et le besoin d'autrui mais n'autorise pas ces différences à se muer en pouvoir. En d'autres mots, les différences entre individus « ne [seraient] rien, parce qu’une inégalité de fait se perd d’elle-même dans la collectivité lorsqu’elle n’y trouve rien, aucune fiction ou institution légale, à laquelle elle puisse s’accrocher. » <ref>Michel Bakounine, ''[[Dieu et l'Etat#Mais quittons au plus vite ces hauteurs, et voyons ce qui se passe sur cette terre.|Dieu et l'État]]''.</ref>
  
If hierarchical social relationships, and the forces that create them, are abolished in favour of ones that encourage participation and are based on the principle of "one person, one vote" then natural differences would not be able to be turned into hierarchical power. For example, without capitalist property rights there would not be means by which a minority could monopolise the means of life (machinery and land) and enrich themselves by the work of others via the wages system and usury (profits, rent and interest). Similarly, if workers manage their own work, there is no class of capitalists to grow rich off their labour. Thus Proudhon:
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Si les relations sociales hiérarchiques, et les forces qui les ont créées, étaient abolies en faveur de relations qui encourageraient la participation et qui seraient basées sur le principe de « une personne, un vote », alors les différences naturelles ne pourraient pas se transformer en un pouvoir hiérarchique. Par exemple, sans les droits de propriété capitalistes, il n'y aurait aucun moyen pour une minorité de confisquer les moyens de subsistance (les machines et les terres) et de s'enrichir par le travail des autres grâce au système de [[salaire]] et d'usure (les profits, les rentes et les intérêts). De la même façon, si les travailleur(e)s géraient leur propre travail, il n'y aurait pas de classe de capitalistes pour faire du profit sur leur travail. Ainsi, comme le dit Proudhon :
  
    "Now, what can be the origin of this inequality?
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« Maintenant, qu'elle est l'origine de cette inégalité ?  
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Comme nous le voyons [...] cette origine est la réalisation au sein de la société de cette triple abstraction : le capital, le travail et le talent.
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C'est parce que la société s'est divisée en trois catégories de citoyens correspondant au trois termes de la formule [...] que nous sommes arrivés à la distinctions de caste, et que la moitié de la race humaine est l'esclave de l'autre moitié [...]. Le socialisme consiste donc à réduire la formule aristocratique capital-travail-talent en cette simple formule du travail [...] pour que tous les citoyens deviennent simultanément, également et dans la même mesure capitalistes, laboureurs et experts ou artistes. »<ref>In [[Daniel Guérin]], ''No Gods, No Masters'', vol. 1, pp. 57-58.</ref>
  
    "As we see it, . . . that origin is the realisation within society of this triple abstraction: capital, labour and talent.
 
  
    "It is because society has divided itself into three categories of citizen corresponding to the three terms of the formula. . . that caste distinctions have always been arrived at, and one half of the human race enslaved to the other. . . socialism thus consists of reducing the aristocratic formula of capital-labour-talent into the simpler formula of labour!. . . in order to make every citizen simultaneously, equally and to the same extent capitalist, labourer and expert or artist." [No Gods, No Masters, vol. 1, pp. 57-8]
 
  
 
Like all anarchists, Proudhon saw this integration of functions as the key to equality and freedom and proposed self-management as the means to achieve it. Thus self-management is the key to social equality. Social equality in the workplace, for example, means that everyone has an equal say in the policy decisions on how the workplace develops and changes. Anarchists are strong believers in the maxim "that which touches all, is decided by all."
 
Like all anarchists, Proudhon saw this integration of functions as the key to equality and freedom and proposed self-management as the means to achieve it. Thus self-management is the key to social equality. Social equality in the workplace, for example, means that everyone has an equal say in the policy decisions on how the workplace develops and changes. Anarchists are strong believers in the maxim "that which touches all, is decided by all."
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Section F.3 ("Why do 'anarcho'-capitalists place little or no value on equality?") discusses anarchist ideas on equality further. Noam Chomsky's essay "Equality" (contained in The Chomsky Reader) is a good summary of libertarian ideas on the subject.
 
Section F.3 ("Why do 'anarcho'-capitalists place little or no value on equality?") discusses anarchist ideas on equality further. Noam Chomsky's essay "Equality" (contained in The Chomsky Reader) is a good summary of libertarian ideas on the subject.
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==Notes et références==
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Revision as of 23:55, 31 January 2010

Catégorie:Que représente l'Anarchisme?

FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
A - Qu'est-ce que l'anarchisme ?

Introduction

A.1 - Qu'est ce que l'Anarchisme ?


A.1.1 - Qu'est-ce que "Anarchie" signifie ?
A.1.2 - Qu'est-ce que "Anarchisme" signifie ?
A.1.3 - Pourquoi l'Anarchisme est appelé aussi socialisme libertaire ?
A.1.4 - Les Anarchistes sont-ils socialistes ?
A.1.5 - D'où vient l'anarchisme ?


A.2 - Que représente l'Anarchisme?


A.2.1 - Quelle est l'essence de l'anarchisme ?
A.2.2 - Pourquoi les anarchistes prônent-ils la liberté ?
A.2.3 - Les Anarchistes sont-ils en faveur de l'organisation ?
A.2.4 - Les Anarchistes sont-ils en faveur de la liberté "absolue" ?
A.2.5 - Pourquoi les anarchistes sont-ils en faveur de l'égalité ?
A.2.6 - Pourquoi la solidarité est importante pour les anarchistes ?
A.2.7 - Pourquoi les anarchistes plaident-ils pour l'émancipation individuelle ?
A.2.8 - Est-il possible d'être un anarchiste sans s'opposer à la hiérarchie ?
A.2.9 - Quelle sorte de société les anarchistes veulent-ils ?
A.2.10 - Qu'est-ce que la suppression de la hiérarchie signifiera et amènera ?
A.2.11 - Pourquoi la plupart des anarchistes soutiennent-ils la démocratie directe ?
A.2.12 - Le consensus est-il une alternative pour s'organiser en démocratie ?
A.2.13 - Les anarchistes sont-ils des individualistes ou des collectivistes ?
A.2.14 - Pourquoi le volontarisme n'est pas suffisant ?
A.2.15 - Que dites-vous de la nature humaine ?
A.2.16 - L'anarchisme exige-t-il des personnes "parfaites" pour qu'une société anarchiste puisse exister ?
A.2.17 - Est-ce que la plupart des gens ne sont pas trop stupides pour qu'une société libre puisse exister ?
A.2.18 - Est-ce que les anarchistes supportent le terrorisme ?
A.2.19 - Quelles vues éthiques les anarchistes tiennent-ils ?
A.2.20 - Pourquoi la plupart des anarchistes sont athées ?


A.3 - Quelles sortes d'anarchisme existe-t-il ?


A.3.1 - Quelles sont les différences entre les individualistes et les socialistes anarchistes ?
A.3.2 - Y-a-t-il des différents types d'anarchisme socialiste ?
A.3.3 - Quels sortes d'écologisme anarchiste y a t il ?
A.3.4 - Est-ce que l'anarchisme est pacifiste ?
A.3.5 - Qu'est-ce que l'anarcha-feminisme ?
A.3.6 - Quelle est la culture Anarchiste ?
A.3.7 - Existe-t-il des anarchistes religieux ?
A.3.8 - Qu'est-ce que "anarchisme sans adjectif" ?
A.3.9 - Qu'est ce que l'anarcho-primitivisme ?


A.4 - Qui sont les penseurs reconnus dans l'anarchisme ?


A.5 - Quels sont des exemples "d'anarchie en action" ?


A.5.1 - La commune de Paris
A.5.2 - Les martyrs de Haymarket
A.5.3 - La création des unions syndicales
A.5.4 - Les anarchistes dans la Révolution russe
A.5.5 - Les anarchistes dans les occupations d'usines en Italie
A.5.6 - L'anarchisme et la révolution en Espagne
A.5.7 - Révolte en France en Mai/Juin 1968

Sommaire complet et détaillé


Comme mentionné précédemment, les anarchistes sont dévoués à l'égalité sociale car c'est le seul contexte dans lequel la liberté individuelle puisse fleurir. Toutefois, beaucoup d'absurdités ont été écrites à propos de l'« Ã©galité », et beaucoup de ce qui est habituellement pensé est en fait très étrange. Avant de discuter de ce que les anarchistes veulent dire par égalité, nous devons commencer par indiquer ce qu'elle ne signifie pas pour eux.

Les anarchistes ne croient pas en l'« Ã©galité des dotations », qui n'est pas seulement inexistante mais serait très indésirable si elle était instaurée. Chaque personne est unique. Les différences humaines déterminées biologiquement existent mais en plus sont « une cause de joie, et non pas de peur ou de regret ». Pourquoi ? Car « la vie au milieu de clones ne vaudrait pas d'être vécue, et une personne saine d'esprit n'éprouverait que de la joie à ceux que les autres aient des capacités qu'il ne partage pas. »[1]

Que des gens pensent sérieusement que par « Ã©galité » les anarchistes voudraient que tout le monde soit identique est une triste réflexion à la lumière de la culture intellectuelle actuelle et de la corruption des mots — une corruption utilisée pour détourner l'attention d'un système autoritaire et injuste et qui fourvoie les gens dans des discussions de biologie. « L'unicité du soi ne contredit aucunement le principe d'égalité » notait Erich Fromm, « La thèse que tous les hommes naissent égaux implique qu'ils partagent tous les mêmes qualités humaines fondamentales, qu'ils partagent tous le même destin essentiel des êtres humains, qu'ils aient tous la même revendication inaliénable de la liberté et du bonheur. Cela signifie en outre que leurs relations sont basées sur la solidarité et non sur la domination-soumission. Le concept d'égalité ne veut pas dire que tous les hommes sont identiques. »[2] Ainsi, il serait plus légitime de dire que les anarchistes recherchent l'égalité car nous reconnaissons que tous les gens sont différents et, par conséquent, cherchent l'entière affirmation et le développement maximal de cette unicité.

Les anarchistes ne sont pas non plus en faveur de la soi-disante « Ã©galité des résultats ». Nous ne désirons aucunement vivre dans une société où tous possèdent les mêmes biens, vivent dans le même genre de maison, portent les mêmes uniformes, etc. Une des raisons de la révolte des anarchistes contre le capitalisme et l'étatisme est qu'ils standardisent tellement la vie (voir le livre de George Reitzer, The McDonaldisation of Society (La McDonaldisation de la société), sur pourquoi le capitalisme entrâine standardisation et conformité). D'après Alexandre Berkman :

« L'esprit d'autorité, la loi, écrite et tacite, la tradition et la coutume nous forcent en un verger commun et font de l'homme [et de la femme] un automate sans volonté, sans indépendance et sans individualité. [...] Chacun de nous est une victime, et seuls ceux qui sont exceptionnellement forts réussissent à briser leurs chaînes, et encore, que partiellement. »[3]

Donc les anarchistes ne désirent pas vraiment que ce « verger commun » soit plus poussé. Nous désirons plutôt le détruire ainsi que toutes les relations sociales et institutions qui l'ont créé en premier lieu.

L'« Ã©galité des résultats » ne peut qu'être instaurée et maintenue par la force, et ne serait pas l'égalité de toute façon, puisque certains auraient plus de pouvoir que d'autres ! Les anarchistes détestent particulièrement l'« Ã©galité des résultats », puisque nous reconnaissons que chaque individu a des besoins, habilités, désirs et intérêts différents. Faire que chacun consomme la même quantité serait de la tyrannie. Manifestement, si une personne a besoin de traitements médicaux et une autre non, ils ne reçoivent pas une quantité « Ã©gale » de soins. Il en est de même pour les autres besoins humains. Comme Alexandre Berkman le dit :

« Ã©galité ne signifie pas une quantité égale mais une opportunité égale [...]. Ne faîtes pas l'erreur d'identifier l'égalité de liberté avec l'égalité forcée des prisonniers. La vraie égalité anarchiste implique une liberté, pas une quantité. Elle ne veut pas dire que chacun doit manger, boire, porter les mêmes vêtements, faire le même travail ou vivre de la même manière. C'est en fait très loin de ça : l'inverse en fait. »

« Les besoins individuels et les goûts diffèrent, comme l'appétit diffère. La vraie égalité est l'opportunité égale de les satisfaire. »

« Loin de niveler, une telle égalité ouvre la porte à la plus grande diversité d'activité et de développement. Le caractère humain est divers [...] La libre opportunité d'exprimer et d'extérioriser notre individualité entraîne un développement des dissemblances et des variations. »[4]

Pour les anarchistes, les « concepts » d'« Ã©galité » en tant qu'« Ã©galité des résultats » ou « Ã©galité des dotations » sont dépourvus de sens. Cependant, dans une société hiérarchique, l'« Ã©galité des chances » et l'« Ã©galité des résultats » sont liées. Dans un système capitaliste par exemple, les chances de chaque génération dépendent des résultats des précédents. Ce qui veut dire que dans un système capitaliste l'« Ã©galité des chances » sans une sévère « Ã©galité des dotations » (dans le sens de revenus et ressources) deviennent futiles puisqu'il n'y a pas de vraie égalité des chances entre un fils (ou une fille) de millionnaire et un fils (ou une fille) de balayeur. Ce qui soutiennent l'« Ã©galité des chances » en ignorant les obstacles créés par les dotations précédentes (des ascendants) ne savent pas de quoi ils parlent — les chances de réussite dans une société hiérarchique ne dépendant pas seulement de la voie choisie mais aussi d'un départ au même niveau. L'idée fausse que les anarchistes réclament l'« Ã©galité des dotations » surgit de ce fait évident. Mais cela s'applique dans un système hiérarchique. Dans une société libre cela ne serait pas le cas (comme nous allons le voir).

L'égalité, dans la théorie anarchiste, ne veut pas dire déni de la diversité individuelle ou de l'unicité. Comme Bakounine l'observe :

« Une fois que l'égalité aura triompher et sera bien établie, est-ce que les capacités des individus divers et leur niveau d'énergie cesseront de varier ? Certaines variations existeront, peut-être pas autant que maintenant, mais certaines existeront toujours. Le fait qu'un arbre n'ait jamais deux feuilles identiques est proverbial, et cela sera probablement toujours vrai. Et rien n'est plus vrai au regard des êtres humains qui sont bien plus complexes que les feuilles. Mais cette diversité n'est pas un mal. Au contraire [...] c'est une des ressources de la race humaine. Grâce à cette divesité, l'humanité est un tout collectif dans lequel un individu complète tous les autres et a besoin d'eux. Ainsi, l'infinie diversité des individus est la cause fondamentale et la base véritable de leur solidarité. C'est un argument tout-puissant pour l'égalité. »[5]

Pour les anarchistes, l'égalité signifie l'égalité sociale, ou, pour reprendre les termes de Murray Bookchin, l'« Ã©galité des inégaux » (d'autres, comme Malatesta, utilisaient le terme d'« Ã©galité des conditions » pour exprimer la même idée). Par cette , Bookchin veut dire qu'une société anarchiste reconnaît les différences de compétence et le besoin d'autrui mais n'autorise pas ces différences à se muer en pouvoir. En d'autres mots, les différences entre individus « ne [seraient] rien, parce qu’une inégalité de fait se perd d’elle-même dans la collectivité lorsqu’elle n’y trouve rien, aucune fiction ou institution légale, à laquelle elle puisse s’accrocher. » [6]

Si les relations sociales hiérarchiques, et les forces qui les ont créées, étaient abolies en faveur de relations qui encourageraient la participation et qui seraient basées sur le principe de « une personne, un vote », alors les différences naturelles ne pourraient pas se transformer en un pouvoir hiérarchique. Par exemple, sans les droits de propriété capitalistes, il n'y aurait aucun moyen pour une minorité de confisquer les moyens de subsistance (les machines et les terres) et de s'enrichir par le travail des autres grâce au système de salaire et d'usure (les profits, les rentes et les intérêts). De la même façon, si les travailleur(e)s géraient leur propre travail, il n'y aurait pas de classe de capitalistes pour faire du profit sur leur travail. Ainsi, comme le dit Proudhon :

« Maintenant, qu'elle est l'origine de cette inégalité ?

Comme nous le voyons [...] cette origine est la réalisation au sein de la société de cette triple abstraction : le capital, le travail et le talent.

C'est parce que la société s'est divisée en trois catégories de citoyens correspondant au trois termes de la formule [...] que nous sommes arrivés à la distinctions de caste, et que la moitié de la race humaine est l'esclave de l'autre moitié [...]. Le socialisme consiste donc à réduire la formule aristocratique capital-travail-talent en cette simple formule du travail [...] pour que tous les citoyens deviennent simultanément, également et dans la même mesure capitalistes, laboureurs et experts ou artistes. »[7]


Like all anarchists, Proudhon saw this integration of functions as the key to equality and freedom and proposed self-management as the means to achieve it. Thus self-management is the key to social equality. Social equality in the workplace, for example, means that everyone has an equal say in the policy decisions on how the workplace develops and changes. Anarchists are strong believers in the maxim "that which touches all, is decided by all."

This does not mean, of course, that expertise will be ignored or that everyone will decide everything. As far as expertise goes, different people have different interests, talents, and abilities, so obviously they will want to study different things and do different kinds of work. It is also obvious that when people are ill they consult a doctor -- an expert -- who manages his or her own work rather than being directed by a committee. We are sorry to have to bring these points up, but once the topics of social equality and workers' self-management come up, some people start to talk nonsense. It is common sense that a hospital managed in a socially equal way will not involve non-medical staff voting on how doctors should perform an operation!

In fact, social equality and individual liberty are inseparable. Without the collective self-management of decisions that affect a group (equality) to complement the individual self-management of decisions that affect the individual (liberty), a free society is impossible. For without both, some will have power over others, making decisions for them (i.e. governing them), and thus some will be more free than others. Which implies, just to state the obvious, anarchists seek equality in all aspects of life, not just in terms of wealth. Anarchists "demand for every person not just his [or her] entire measure of the wealth of society but also his [or her] portion of social power." [Malatesta and Hamon, No Gods, No Masters, vol. 2, p. 20] Thus self-management is needed to ensure both liberty and equality.

Social equality is required for individuals to both govern and express themselves, for the self-management it implies means "people working in face-to-face relations with their fellows in order to bring the uniqueness of their own perspective to the business of solving common problems and achieving common goals." [George Benello, From the Ground Up, p. 160] Thus equality allows the expression of individuality and so is a necessary base for individual liberty.

Section F.3 ("Why do 'anarcho'-capitalists place little or no value on equality?") discusses anarchist ideas on equality further. Noam Chomsky's essay "Equality" (contained in The Chomsky Reader) is a good summary of libertarian ideas on the subject.

Notes et références

  1. Noam Chomsky, Marxisme, anarchisme et futurs alternatifs, p. 782.
  2. Erich Fromm, La peur de la liberté, p. 228.
  3. Alexandre Berkman, What is Anarchism?, p. 165.
  4. Alexandre Berkman, Op. Cit., pp. 164-165.
  5. Michel Bakounine, All-round Education (L'éducation complète), L'essentiel de Bakounine, pp. 117-118.
  6. Michel Bakounine, Dieu et l'État.
  7. In Daniel Guérin, No Gods, No Masters, vol. 1, pp. 57-58.