FAQAnar:D.1.1 - Est-ce que l'intervention de l'État cause des problèmes ?

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FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
D - Comment l'étatisme et le capitalisme affecte-t-il la société ?

Introduction
D.1 - Pourquoi l'intervention de l'État se produit-elle ?



D.2 - Quelle influence la richesse a sur la politique ?



D.3 - Quel effet le pouvoir de l’argent a-t-il sur les medias ?



D.4 - Quel est le rapport entre le capitalisme et la crise écologique ?



D.5 - Que cause l'impérialisme ?



D.6 - Les anarchistes sont-ils contre le nationalisme ?
D.7 - Est-ce que des anarchistes sont opposés aux luttes de libération nationales ?
D.8 - Que cause le militarisme et quels sont ses effets ?



D.9 - Quel est le rapport entre la polarisation des richesses et le gouvernement autoritaire ?



D.10 - Comment le capitalisme affecte-t-il la technologie ?
D.11 - Quelles causes expliquent l'apparition du racisme ?



Sommaire complet et détaillé

Habituellement, non. Ceci ne signifie pas que l’intervention de l’état ne peut pas avoir de mauvais effets sur l’économie ou la société. Etant donné la nature bureaucratique de l’état centralisé, il serait impossible que n’y ait pas de mauvais effets. L’intervention de l’état peut et rend de mauvaises situations encore plus mauvaises dans beaucoup de cas. Comme le note Malatesta, "la preuve pratique [ est ] que quelque soient les actions des gouvernements, elles sont toujours motivées par le désir de dominer, et sont toujours prêtes à défendre, à étendre et à perpétuer ses privilèges et ceux de la classe dont le gouvernement est le représentant et le defenseur." [Anarchy, p. 21].

Cependant, pour les libéraux économiques (ou, comme nous les appellerions aujourd’hui, les néo-libéraux ou les "conservateurs"), l’intervention de l’état est la racine de tout le mal, et pour eux, c’est précisément l’interférence de l’état avec le marché qui cause les problèmes que la société impute au marché.

Mais une telle position est illogique, parce que "qui dit régulation dit limitation : maintenant, comment concevoir de limiter le privilège avant qu’il n’existe ? ... Ce serait un effet sans cause" et ainsi la "regulation était un correctif au privilege" et pas le contraire. [P-J Proudhon, System of Economic Contradictions, p. 371] Comme Polyani l’explique, les premisses néo-libéraux sont faux, parce que l’intervention de l’état "s’occupe de certains problèmes surgissant des conditions industrielles modernes ou, en tout cas, dans la méthode qu’utilise le marché pour les traiter." [ Karl Polyani, Op. Cit., p. 146 ] En fait, ces mesures "collectivistes" ont été habituellement effectués par les défenseurs convaincus du laissez-faire, qui étaient en règle générale les adversaires intransigeants de toutes les formes de socialisme (et souvent présentées pour discréditer le soutien des idées socialistes provoquées par les excès du capitalisme "du marché libre").

Ainsi l’intervention de l’état n’est pas né de génération spontanée, mais a été produite en réponse aux besoins sociaux et économiques pressants. Ceci peut être observé au milieu du 19ème siècle, qui a vu l’approximation la plus proche du laissez-faire dans l’histoire du capitalisme. Comme l’avance Takis Fotopoules, "la tentative d’établir le libéralisme économique pur, dans le sens du libre échange, un marché du travail concurrentiel et l’étalon-or, n’a pas duré plus de 40 ans, et entre 1870 et 1880, la législation protectionniste était de retour ... Il était également significatif ... [ que toutes les puissances principales capitalistes ] étaient passées par une période de libre échange et de laissez-faire, suivie d’une période de legislation anti-libérale" ["The Nation-state and the Market," p. 48, Society and Nature, Vol. 3, pp. 44-45].

La raison du retour de la législation protectionniste était la dépression de 1873-86, qui a marqué la fin de la première expérience du libéralisme économique pur. Paradoxalement, alors, la tentative de libéraliser les marchés a mené à plus de réglementation. À la lumière de notre analyse précédente, ceci n’est pas étonnant. Ni les propriétaires du pays ni les politiciens n’ont désiré voir la société se détruire, le résultat aulaquelle n’allait pas manquer de mener le laissez-faire. Les apologistes du capitalisme insistent sur le fait qui "au commencement de la dépression, l’Europe avait été le paradis du commerce libre" [ Polyani, Op. Cit., p. 216 ]. L’intervention de l’état est survenue en réponse aux ruptures sociales résultant du laissez-faire. Elle ne les a pas causées.

De même, c’est une erreur d’énoncer, comme le fait Ludwig Von Mises, que "aussi longtemps que l’allocation de chômage est payée, le chômage doit d’exister." C’est non seulement non historique mais en plus cela ignore l’existence du chômage involuntaire qui a fait commencer l’état à payer une indemnité, pour éliminer la possibilité des crimes aussi bien que la solidarité de la classe ouvrière, ce qui aurait pu peut-être avoir discrétdité le statu quo. L’élite se rendait bien compte du danger existant à avoir des ouvriers s’organisant pour leurs propres avantages.

Tristement, en fournissant des réponses idéologiquement correctes, les apologistes du capitalisme ignorent souvent le bon sens. Si l’on croit que les gens existent pour l’économie et pas le contraire, on devient disposé à sacrifier les personnes et leur société aujourd’hui pour l’avantage économique supposé des futures générations (en réalité, des bénéfices actuels). Si l’on accepte l’éthique des mathématiques, une future augmentation de la taille de l’économie est plus importante que la rupture sociale actuelle. Ainsi, Polyani écrit : "La calamité sociale est principalement un phénomène culturel et pas économique qui peut être mesuré par des chiffres décrivant les revenus" [Op. Cit., p. 157]. Et c’est la nature du capitalisme d’ignorer et de dédaigner ce qui ne peut pas être mesuré