FAQAnar:D.4 - Quel est le rapport entre le capitalisme et la crise écologique ?

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FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
D - Comment l'étatisme et le capitalisme affecte-t-il la société ?

Introduction
D.1 - Pourquoi l'intervention de l'État se produit-elle ?



D.2 - Quelle influence la richesse a sur la politique ?



D.3 - Quel effet le pouvoir de l’argent a-t-il sur les medias ?



D.4 - Quel est le rapport entre le capitalisme et la crise écologique ?



D.5 - Que cause l'impérialisme ?



D.6 - Les anarchistes sont-ils contre le nationalisme ?
D.7 - Est-ce que des anarchistes sont opposés aux luttes de libération nationales ?
D.8 - Que cause le militarisme et quels sont ses effets ?



D.9 - Quel est le rapport entre la polarisation des richesses et le gouvernement autoritaire ?



D.10 - Comment le capitalisme affecte-t-il la technologie ?
D.11 - Quelles causes expliquent l'apparition du racisme ?



Sommaire complet et détaillé

Les dommages environnementaux ont atteint des proportions alarmantes. Presque quotidiennement il y a de nouvelles évaluations révisées à la hausse concernant la sévérité du rechauffement planétaire, la destruction de l’ozone, la diminution des terres forestières, l’épuisement global de l’oxygène du dégagement des forêts tropicales, les pluies acides, les dechets toxiques et les résidus de pesticide dans la nourriture et l’eau, le taux d’accélération d’extinction des espèces, etc., etc... Quelques scientifiques croient maintenant qu’il peut nous rester aussi peu que 35 ans à agir avant que des écosystèmes essentiels soient irréparablement endommagés et que des humains commencent massivement à en mourir [Donella M. Meadows, Dennis L. Meadows, and Jorgen Randers, Beyond the Limits : Confronting Global Collapse, Envisioning a Sustainable Future, Chelsea Green Publishing Company, 1992]. Ou, comme le constate Kirkpatrick Sale , "La planète se dirige, et est peut-être sur le point de parvenir, à un ecocide planétaire" ["Bioregionalism — A Sense of Place," The Nation:12 336-339].

Beaucoup d’anarchistes voient la crise écologique comme enracinée dans la psychologie de la domination, qui a émergé avec l’apparition du patriarcat, de l’esclavage, et des premiers états primitifs à la fin du néolithique. Murray Bookchin, un des pionniers de l’eco-anarchisme (voir section E), précise que "les hiérarchies, les classes, les formes de propriété, et les institutions étatiques qui ont émergé avec la domination sociale ont été reportés conceptuellement dans le rapport de l’humanité avec la nature. La nature est aussi devenue de plus en plus considérée comme seule ressource, un objet, une matière première à exploiter aussi impitoyablement que les esclaves sur le latifundium." [Toward an Ecological Society p. 41]. Selon lui, sans déraciner la psychologie de la domination, toutes les tentatives pour éviter la catastrophe écologique sont susceptibles d’être seulement des palliatifs et ainsi condamnés à l’échec.

Bookchin argue du fait que "le conflit entre l’humanité et la nature est une prolongation du conflit entre humains et humains. À moins que le mouvement écologique prenne en compte le problème de la domination dans tous ses aspects, il ne contribuera en rien à éliminer les causes première de la crise écologique de notre temps. Si le mouvement écologique s’arrête à la seule reforme du contrôle de la pollution et de la conservation — au seul ’environmentalisme’ — sans traiter radicalement avec le besoin d’un concept étendu de révolution, il servira simplement de soupape de sûreté au système existant de l’exploitation humaine et naturelle." [Ibid., p. 43]

Puisque le capitalisme est le véhicule par lequel la psychologie de la domination trouve sa sortie le plus écologiquement destructive, la plupart des eco-anarchistes accordent la priorité la plus élevée au démantèlement du capitalisme. "Literallement, le système dans sa destruction sans fin de la nature ramènera la biosphère entière à la simplicité fragile de notre désert et des pôles arctiques. Nous renverserons le processus de l’évolution organique qui a différencié la flore et la faune dans des formes et des rapports de plus en plus complexes, créant de ce fait un monde plus simple et moins stable pour la vie. Les conséquences de cette régression épouvantable sont assez prévisibles à la longue — la biosphère deviendra si fragile que par la suite elle s’effondrera du point de vue des besoins humains de survie et les conditions organiques préalables rendant la vie humaine possible. Que cela arrive dans une société basée sur la production pour la production est... simplement une question de temps, bien que quand cela se produira soit impossible à predire." [Ibid., p. 68 ]

Il est important de souligner que le capitalisme doit être eliminé parce qu’il ne peut pas se réformer lui-même afin de devenir "environnement amical," contrairement aux réclamations des prétendus capitalistes "verts". C’est parce que "le capitalisme valide non seulement des notions precapitaliste de la domination de la nature, ... il transforme le pillage de la nature en principe de vie en société. Chicaner avec ce genre de système au sujet de ses valeurs, pour essayer de l’effrayer avec des visions au sujet des conséquences de la croissance est comme se mesurer avec son métabolisme même. On pourrait persuader plus facilement une plante verte de renoncer de la photosynthèse que demander à l’économie bourgeoise de renoncer à l’accumulation du capital." [ Ibid., p. 66]

Ainsi le capitalisme cause la destruction écologique parce qu’il est basé sur la domination (de humain par l’humain et ainsi de la nature par l’humanité) et la croissance continuelle et sans fin (car sans la croissance, le capitalisme mourrait).