FAQAnar:D.2.1 - Est-ce que les fuites de capitaux sont vraiment aussi puissantes ?

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FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
D - Comment l'étatisme et le capitalisme affecte-t-il la société ?

Introduction
D.1 - Pourquoi l'intervention de l'État se produit-elle ?



D.2 - Quelle influence la richesse a sur la politique ?



D.3 - Quel effet le pouvoir de l’argent a-t-il sur les medias ?



D.4 - Quel est le rapport entre le capitalisme et la crise écologique ?



D.5 - Que cause l'impérialisme ?



D.6 - Les anarchistes sont-ils contre le nationalisme ?
D.7 - Est-ce que des anarchistes sont opposés aux luttes de libération nationales ?
D.8 - Que cause le militarisme et quels sont ses effets ?



D.9 - Quel est le rapport entre la polarisation des richesses et le gouvernement autoritaire ?



D.10 - Comment le capitalisme affecte-t-il la technologie ?
D.11 - Quelles causes expliquent l'apparition du racisme ?



Sommaire complet et détaillé

Oui. Par la fuite des capitaux, les affaires peuvent s’assurer que n’importe quel gouvernement qui devient trop indépendant et commence à considérer les intérêts de ceux qui les ont élus sera remis à sa place. Par conséquent nous ne pouvons pas nous attendre à ce qu’un groupe différent de politiciens réagisse de différentes manières aux mêmes influences et intérêts institutionnels. Ce n’est pas une coïncidence si le parti travailliste australien et le parti socialiste espagnol ont présenté des politiques "Thatcheriste" pendant que "La dame de fer" les a mises en application en Grande-Bretagne. Le gouvernement travailliste de Nouvelle-Zélande est un exemple, où "Dans les quelques mois suivant sa réelection [en 1984], le ministre des finances Roger Douglas a visé un programme de ’réformes’ économiques qui ressembler Thatcher et Reagan à des rigolos (NDT winps ???) ... A peu prés tout a été privatisé et les conséquences ont été imputées à des causes économiques. Les inégalités, qui avait été inconnues en Nouvelle-Zélande sont apparus soudainement, avec le chômage, la pauvreté et le crime." [ John Pilger, "Breaking the one party state," New Statesman, 16/12/94]

Un exemple extrême de la fuite des capitaux étant employée "pour discipliner" une administration récalcitrante peut être vu dans le gouvernement travailliste de 1974 à 79 en Grande-Bretagne. En janvier 1974, l’indice PT pour la bourse des valeurs de Londres s’est élevé à 500 points. En février, les mineurs ont fait la grève, forçant Heath (le premier ministre Tory) à tenir (et perdre) une élection générale. Le nouveau gouvernement travailliste (qui a inclus beaucoup de gens de gauche dans son conseil des ministres) a parlé de nationaliser les banques et beaucoup d’industrie lourdes. En août, 1974, Tony Benn a annoncé des plans pour nationaliser l’industrie de construction navale. En décembre, l’indice de PT était tombé à 150 points. En 1976 le trésor dépensait 100 millions de dollars par jour pour racheter son propre argent pour soutenir la Livre Sterling [ The Times, 10/6/76].

Le journal The Times a noté que "Le déclin avancé de la valeur de la livre s’est produit en dépit du niveau élevé des taux d’intérêt ... Les vendeurs ont indiqué que la pression de vente sur la livre n’était pas forte ou persistante, mais qu’il y avait un manque presque total d’intérêt parmi les acheteurs. La baisse en livre étonne extrêmement en raison de l’opinion unanime des banquiers, des politiciens et des fonctionnaires que la devise est sous-évaluée." [ 27/5/76]

Le gouvernement travailliste, confronté à la puissance du capital international, finit par devoir recevoir une aide "provisoire" du FMI, qui a imposé un paquet des coupes sombres et des directives, auxquelles la réponse des travaillistes était, en effet, "Nous ferons tout ce que vous dites, " comme un économiste l’a décrit. Les coûts sociaux de ces politiques étaient désastreux, avec le chômage montant jusqu’à un chiffre alors inconnu de un million de personnes. Et n’oublions pas qu’ils "réduisaient les dépenses deux fois plus qu’ils n’avaient promis au FMI" afin d’essayer de sembler favorables aux affaires. [Peter Donaldson, A Question of Economics, p. 89]

Pourquoi ? Qu’est-ce qui n’allait pas au R-U ? Simplement, la classe ouvrière était trop militante, les syndicats n’étaient pas "controlés par des lois et soumis," comme le journal The Economist l’a récemment dit [27 Février 1993], et l’état fournissait des allocations qui permettait de vivre. Les gains partiels des luttes précédentes existaient toujours, et les gens ont eu assez de dignité pour ne pas accepter n’importe quel travail offert ou pour ne pas accepter les pratiques autoritaires d’un employeur. Ces facteurs ont créé l’"inflexibilité" sur le marché du travail, de sorte qu’on a dû enseigner à la classe ouvrière une leçon de "bonnes" sciences économiques. Le capital n’investira pas dans un pays qui ne rencontre pas son approbation. En 1977, la banque de l’Angleterre n’a pas obtenu que le gouvernement travailliste supprime ses contrôles des changes. Entre 1979 et 1982 les Tories les a supprimés et a mis fins aux restrictions de prêts pour les banques et les sociétés de construction :

"Le résultat de l’abolition des contrôles des changes était évident presque immédiatement : le capital jusqu’ici investi au R-U a commencé à aller à l’étranger. Dans le numéro 27 de Guardian du 21 septembre 1981, Victor Keegan a noté que les ’chiffres publiés la semaine dernière par la banque d’Angleterre montrent que les fonds de pension de retraite investissent maintenant 25% de leur argent à l’étranger (comparé presque à rien il y a quelques années) et il n’y a eu aucun investissement du tout (net) par des organismes de placements collectifs au R-U depuis que les contrôles des changes étaient abolis’" [Robin Ramsay, Lobster no. 27, p. 3].

Par la fuite des capitaux une population rebelle et un gouvernement légèrement radical ont été remis au pas.