FAQAnar:D.4.1 - Pourquoi les firmes capitalistes doivent-elles se "développer ou mourir" ?

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FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
D - Comment l'étatisme et le capitalisme affecte-t-il la société ?

Introduction
D.1 - Pourquoi l'intervention de l'État se produit-elle ?



D.2 - Quelle influence la richesse a sur la politique ?



D.3 - Quel effet le pouvoir de l’argent a-t-il sur les medias ?



D.4 - Quel est le rapport entre le capitalisme et la crise écologique ?



D.5 - Que cause l'impérialisme ?



D.6 - Les anarchistes sont-ils contre le nationalisme ?
D.7 - Est-ce que des anarchistes sont opposés aux luttes de libération nationales ?
D.8 - Que cause le militarisme et quels sont ses effets ?



D.9 - Quel est le rapport entre la polarisation des richesses et le gouvernement autoritaire ?



D.10 - Comment le capitalisme affecte-t-il la technologie ?
D.11 - Quelles causes expliquent l'apparition du racisme ?



Sommaire complet et détaillé

La production industrielle a augmenté de 50 fois depuis 1950. Évidemment une telle expansion dans un environnement fini ne peut pas continuer indéfiniment sans conséquences désastreuses. Cependant, comme la citation ci-dessus le suggère, il est impossible en principe pour le capitalisme d’abandonner son penchant pour la croissance. Il est important de comprendre pourquoi.

Le capitalisme est basé sur la production pour le bénéfice. Afin de rester profitable, une société doit pouvoir produire des marchandises et des services assez bon marché pour concurrencer d’autres sociétés dans le même secteur industriel. Si une société augmente sa productivité (comme toutes les sociétés doivent essayer de faire), elle pourra produire meilleur marché, de ce fait éliminant la concurrence et s’emparant donc de plus en plus de part de marché, jusqu’à ce qu’elle force les sociétés moins profitables à la faillite. D’ailleurs, comme les compagnies avec une plus haute productivité/profitabilité grandissent, elles réalisent souvent des économies d’échelle (par exemple obtenant des tarifs de gros sur de plus grandes quantités de matières premières), de ce fait se donnant encore plus d’avantage concurrentiel par rapport aux entreprises moins productives/profitables. Par conséquent, la productivité constamment croissante est essentielle pour la survie.

Il y a deux manières d’augmenter la productivité, en augmentant l’exploitation des ouvriers (par exemple de plus longues heures et/ou un travail plus intense pour la même quantité de salaire) ou en introduisant de nouvelles technologies qui réduisent la quantité de travail nécessaire pour produire le même produit ou service. En raison de la lutte des ouvriers pour empêcher des augmentations du niveau de leur exploitation, les nouvelles technologies sont la manière principale via laquelle la productivité est augmentée sous le capitalisme (cependant, naturellement, les capitalistes recherchent toujours des manières d’augmenter l’exploitation des ouvriers sur une technologie donnée par d’autres moyens).

Mais les nouvelles technologies sont chères, ce qui signifie qu’afin de payer des mises à niveau continues, une société doive continuellement vendre plus que ce qu’elle produit, et ainsi doit continuer à augmenter son capital (machines, surface au sol, ouvriers, etc.). En effet, rester à la même place sous le capitalisme revient à risquer la crise - une société doit toujours essayer ainsi d’obtenir plus de bénéfices et doit toujours s’agrandir et investir. En d’autres termes, afin de survivre, une société doit constamment augmenter et améliorer ses niveaux de capital et de production pour pouvoir vendre assez pour continuer d’augmenter et d’améliorer son capital — c.-à-d.. "développez-vous ou mourez," ou "production pour la production."

Ainsi il est impossible en principe pour que le capitalisme résolve la crise écologique, parce que "développez-vous ou mourez" est inhérent à sa nature :

"Parler des ’limites à la croissance’ sous une économie de marché capitaliste a autant de signification que de parlez des limites de la guerre dans une société de guerriers. Les avertissements moraux, qui sont exprimés aujourd’hui par beaucoup d’écologistes réputés, sont aussi naïfs que les avertissement moraux des multinationales sont des manipulations. Le capitalisme ne pas plus ’être persuadé’ de limiter la croissance qu’un être d’humain ne peut ’être persuadé’ de cesser de respirer. Les tentatives ’de verdir’ le capitalisme, pour le rendre ’écologique’, sont condamnés par la nature même du système comme système de croissance sans fin." [Murray Bookchin, Remaking Society, pp. 93-94]

Aussi longtemps que le capitalisme existera, il continuera necessairement à "dévorer la nature," jusqu’à ce qu’il sape "les conditions organiques préalables de la vie humaine." Pour cette raison là, il ne peut y avoir aucun compromis avec le capitalisme : Nous devons le détruire avant qu’il ne nous détruise. Et le temps nous est compté.

Les capitalistes, naturellement, n’acceptent pas cette conclusion. Ignorent le plus simplement l’évidence ou regardent la situation au travers de lunettes colorés en rose, maintenant que les problèmes écologiques ne sont pas aussi sérieux qu’ils semblent ou que la science trouvera une manière de les résoudre avant qu’il ne soit trop tard. Les libertaires de droites tendent à adopter cette approche, mais ils arguent du fait également qu’un capitalisme de marché véritablement libre fournirait des solutions à la crise écologique. Dans la section E nous montrerons pourquoi ces arguments sont défectueux et pourquoi le socialisme libertaire est notre meilleur espoir pour empêcher la catastrophe écologique.

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