FAQAnar:D.1.2 - Est-ce que l'intervention de l'État est le résultat de la démocratie ?

From Anarchopedia
Jump to: navigation, search
FAQ anarchiste
Anarchy-symbol.svg
« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
D - Comment l'étatisme et le capitalisme affecte-t-il la société ?

Introduction
D.1 - Pourquoi l'intervention de l'État se produit-elle ?



D.2 - Quelle influence la richesse a sur la politique ?



D.3 - Quel effet le pouvoir de l’argent a-t-il sur les medias ?



D.4 - Quel est le rapport entre le capitalisme et la crise écologique ?



D.5 - Que cause l'impérialisme ?



D.6 - Les anarchistes sont-ils contre le nationalisme ?
D.7 - Est-ce que des anarchistes sont opposés aux luttes de libération nationales ?
D.8 - Que cause le militarisme et quels sont ses effets ?



D.9 - Quel est le rapport entre la polarisation des richesses et le gouvernement autoritaire ?



D.10 - Comment le capitalisme affecte-t-il la technologie ?
D.11 - Quelles causes expliquent l'apparition du racisme ?



Sommaire complet et détaillé

Non. L’interposition sociale et économique par l’état moderne a commencé longtemps avant que le suffrage universel soit devenu répandu. Par exemple, en Grande-Bretagne, des mesures "collectivistes" ont été présentées quand la propriété et les restrictions sexuelles au droit de vote existaient toujours. La nature centraliste et hiérarchique de la démocratie "représentative" signifie que la population dans son ensemble a peu de vrai contrôle des politiciens, qui sont bien davantage influencés par les grandes entreprises, les groupes de lobby du monde des affaires, et la bureaucratie d’état. Ceci signifie que les pressions véritablement populaires et démocratiques sont limitées dans l’état capitaliste et que les intérêts des élites sont plus décisifs pour expliquer les actions de l’état.

Le "New Deal" et les mesures d’après-guerre du Keynesianisme d’intervention limitée de l’état pour stimuler le rétablissement économique de la dépression ont été motivées par des raisons plus matérielles que la démocratie. Ainsi Takis Fotopoules explique que "le fait ... que la ’confiance des milieux d’affaires’ était à son plus bas explique bien l’attitude beaucoup plus tolérante de ceux qui contrôlait la production envers des mesures entamant sur leur puissance économique et leurs bénéfices. En fait, c’était seulement quand — et aussi longtemps que — l’interventionisme d’état a eu l’approbation de ceux qui contrôlaient réellement la production qu’il était efficace" ["The Nation-state and the Market", p. 55, Society and Nature, Vol. 3, pp. 44-45]

Un exemple de ce principe peut être vu dans le Wagner Act de 1934 aux Etats-Unis, qui a donné aux salarié des USA sa première et dernière victoire politique. L’acte a légalisé l’organisation de syndicats, mais les luttes furent ainsi placées dans les limites des procédures légales et ainsi cela signifiait qu’elles pourraient plus facilement être controlées. En outre, cette concession était une forme d’appaisement qui pour effet que ceux qui étaient impliqués dans les actions des syndicats n’aient moins probablement envie de remettre en cause les bases fondamentales du système capitaliste. Une fois que la crainte d’un mouvement des travailleurs militants fut passée, le Wagner Act a été minée et rendu impuissant par de nouvelles lois, des lois qui ont rendu illégale la tactique qui avait forcé les politiciens à adopter le Wagner Act en premier lieu et a augmenté les puissances des patrons par rapport aux ouvriers.

Inutile de le dire, l’implication de l’idéologie libérale classique que la démocratie populaire est une menace pour le capitalisme est la racine de l’erreur selon laquelle la démocratie mène à l’intervention de l’état. La notion selon laquelle la limitation du droit de vote ferait que les riches voteraient des lois qui bénéficieraient à tous en disent long au sujet de la foi des libéraux classiques dans l’altruisme des riches et au sujet de leur compréhension de la nature humaine ou de leur connaissance de l’histoire. Le fait qu’ils peuvent se joindre à John Locke et affirmer serieusement que tous doivent respecter les règles que seulement quelques-uns on fait indique également beaucoup au sujet de leur conception de la "liberté."

Naturellement, certains des libéraux classiques les plus modernes (par exemple, les libertaires de droite) préconisent "un état démocratique" qui ne peut pas intervenir dans les sujets économiques. Ce n’est pas une solution, cependant, car ils se débarassent seulement de la réponse etatique aux problèmes sociaux réels et pressants provoqués par le capitalisme sans fournir quoi que ce soit de mieux à sa place.

Les anarchistes conviennent que l’état, à cause de sa centralisation et sa bureaucratie, écrase la nature spontanée de la société et est un handicap au progrès et à l’évolution sociale. Cependant, laisser le marché seul suivre son cours suppose de façon erronée que les gens s’assiéront sur leurs dérrières et laisseront les forces du marché mettre en pièces leurs communautés et leur environnement. Se débarasser de l’intervention de l’état sans se débarasser du capitalisme et créer une société libre et communale signifierait que le besoin de protection individuelle sociale existerait encore mais qu’il y aurait encore moins de moyens de l’assurer que maintenant. Les résultats d’une telle politique, comme le montre l’histoire, seraient une catastrophe pour la classe ouvrière (et l’environnement, nous devons ajouter) et salutaires seulement pour l’élite (comme prévu, naturellement).

L’implication des faux premisses selon lesquels la démocratie mène à l’intervention de l’état est que l’état existe au profit de la majorité, qui emploie l’état pour exploiter la minorité riche ! Etonnamment, beaucoup d’apologistes du capitalisme acceptent ceci comme inférence valide de leurs premisses, quoique ce soit évidemment une démonstration par l’absurde de ces premisses aussi bien qu’en complète contradiction avec les faits de l’histoire.