Anarchisme

From Anarchopedia
Revision as of 06:44, 27 August 2005 by Libre (Talk | contribs) (ajouts experiences....)

Jump to: navigation, search

L'anarchisme est une philosophie politique qui prône l'abolition de toute forme d'autorité et de domination, qu'elles soient sociales, économiques ou politiques, et qui appelle à la mise en place d'une société fondée sur des valeurs libertaires.

Anarchisme
Anarchie.png
« la plus haute expression de l’ordre »
Fondements

Action directe • Autogestion • Fédéralisme
Liberté • Révolte • Solidarité

Tendances

sociale : collectiviste • individualiste
économique : mutualiste • communiste
politique : syndicaliste • communaliste • associationiste

Histoire de l'anarchisme

Précurseurs de l'anarchisme
Chronologie de l'anarchisme
Presse anarchiste
Association internationale des travailleurs
Congrès de Saint-Imier
Fédération jurassienne
Commune de Paris
1er mai
Illégalisme
Révolution mexicaine
Makhnovtchina • Révolte de Kronstadt
Révolution espagnole
Mai 68

Organisations

Alternative libertaire
Anarchists Against the Wall
CNT-AIT-E • CNT-AIT-F • CNT-V • CGA • Fédération anarchiste
NEFAC
GARAS
OCL • OLS • OSL

Anarchistes

Pierre-Joseph Proudhon • Max Stirner
Michel Bakounine • Pierre Kropotkine
Errico Malatesta • Sébastien Faure
Emma Goldman

Luttes sociales

Anti-capitalisme • féministe
Anti-fascisme • Abolition des prisons
Écologisme

Qu'est-ce que l'anarchisme ?

Principes généraux

À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d'émancipation individuelle et/ou collective. Ce besoin de révolte, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l'avènement d'une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l'organisation sociale et des relations économiques et politiques. Une telle société n'aurait plus de hiérarchie, plus de pouvoir et plus d'autorité. Les rapports sociaux hiérarchiques et les institutions centralisées (Capitalisme, Patriarcat, Famille, Église, État, Armée...), qui sont considérés par les anarchistes comme immoraux, oppressifs, nuisibles, générateurs de désordre, et qui entravent inutilement les libertés et initiatives individuelles, seraient amenés à disparaître. Une fois la société libérée de ces entraves artificielles, les anarchistes pensent qu'un « ordre » s'établirait spontanément ou de maniére organisé associativement.

Ce rejet de l'autorité aboutit donc à un projet d'organisation sociale sans hiérarchie ni subordination, fondée sur la gestion directe de sa propre vie, où chacun est en mesure de participer à la vie commune, tout en conservant son autonomie individuelle.

Ambiguïté du terme

Le terme anarchisme est issu du mot grec anarchie (άναρχία). An est la marque du privatif et archè définit ce qui se rapporte au pouvoir, à l'autorité et au commandement. Le suffixe isme désigne une doctrine. </BR> Bien souvent, le mot anarchie est utilisé usuellement à tort pour décrire le chaos, les guerres civiles et les situations de désordre social. Pourtant, les anarchistes ne prônent absolument pas l'absence d'ordre, de règles et de structures organisées. Une telle situation correspondrait à un état d'anomie sociale. Pour éviter cette confusion entre anarchie politique et anomie, confusion qui dénature les idées de l'anarchisme, les anarchistes utilisent parfois le mot « acratie » (mot latin équivalent du mot anarchie d'origine grecque) ou libertaire (défenseur de la liberté politique), comme synonymes d'anarchiste.

Courants

L'anarchisme a été pendant longtemps une partie intégrante du socialisme dont il incarnait la tendance libertaire. L'anarchisme était considéré comme une doctrine politique qui établissait un pont entre le socialisme et l'individualisme. C'est pourquoi, au sein de l'anarchisme, deux tendances principales existaient : l'individualisme social et le socialisme libertaire. L'une portant plus sur "la question individuelle", l'autre portant plus sur "la question sociale", sans que l'une ou l'autre nie les autres questions. Ce qui impliquait une complémentarité (mais aussi une concurrence) entre ces deux tendances.

Aujourd'hui, le courant s'est ouvert à d'autres perspectives et il existe de nombreuses théories anarchistes distinctes. Différents groupes peuvent donc se définir comme anarchistes et néanmoins avoir des positions (au niveau tactique, stratégique, organisationnel, économique et social) différentes, voire parfois opposées.

Courants fondateurs et majoritaires

À la genèse de l'anarchisme politique, on trouve les travaux pionniers de William Godwin : en 1793, il publie Enquête sur la justice politique et son influence sur la morale et le bonheur, Å“uvre largement inspirée par la Révolution française. Il y propose une critique radicale de la société et de toutes les formes de gouvernements qui empêchent l'épanouissement des individus, et qui les mènent à leur corruption. Les travaux de Max Stirner auront également un rôle très important dans le développement de l'anarchisme individualiste. Celui-ci publie en 1845 L'unique et sa propriété, une Å“uvre qui s'inscrit dans la pensée hégélienne et qui va marquer durablement la pensée anarchiste.

Jusqu'à une période récente, les principaux courants anarchistes étaient les suivants :

  • l'anarchisme socialiste, qui propose une gestion collective égalitariste de la société (mouvement largement influencé par les écrits de Bakounine) ;
  • l'anarchisme communiste, qui de l'adage « Ã€ chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités » veut, d'un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre ; ce qui politiquement est lié étroitement avec l'anarchisme qui part des volontés de chaque individu réel, par la liberté politique pour créer/construire la société à échelle des humains vivants/désirant (mouvement largement influencé par les écrits de Errico Malatesta, Pierre Kropotkine, etc) ;
  • l'anarcho-syndicalisme, qui propose une méthode : le syndicalisme, couplé à l'anarchisme, comme moyen de lutte et d'accès vers une société anarchiste (mouvement largement influencé par les écrits de Émile Pouget, Pierre Monatte, etc) ;
  • L' anarchisme proudhonien, qui défend l'autogestion fédéraliste, un travaillisme pragmatique et un justicialisme idéo-réaliste. Le travail, fondement de la société devient le levier de la politique, le réalisateur de la liberté. Le justicialisme permet un pluralisme à travers un équilibre des forces physiques et sociales. Le fédéralisme permet le dynamisme et l’équilibre de la société pluraliste.
  • l'anarchisme individualiste, qui défend l'autonomie individuelle contre toute forme d'autorité et d'aliénation (humanisme, morale, Etat, religion...), et propose l'association entre des individus uniques (mouvement largement influencé par les écrits de Max Stirner, Émile Armand, etc).

Ces différentes tendances se rejoignent dans la volonté de mettre en place une société libertaire, où la liberté politique serait la règle, c'est-à-dire qu'aucun organisme (syndical, communautaire, ou autre) ou individu n'aurait à contraindre d'autres formes politiques d'organisation. Elles constituent encore de nos jours le noyau dur de l'anarchisme actif, et une majorité d'anarchistes considère que ce sont les seuls mouvements qui peuvent légitimement revendiquer l'appellation d'anarchisme. Ce sont également les tendances qui sont les plus actives politiquement et idéologiquement, et les mieux organisées. Elles peuvent en outre revendiquer un héritage historique très riche, qui a été composé au fil des décennies par un militantisme et un activisme très vivace.

Courants minoritaires

Après la seconde guerre mondiale, d'autres courants apparaissent dans différents domaines : politiques, philosophiques ou littéraires. Ils se démarquent parfois assez radicalement des doctrines libertaires classiques vues plus haut.

  • L'anarchisme vert. Mouvement au croisement de la philosophie anarchiste et de l'écologisme. (Auteurs : Murray Bookchin, Élisée Reclus, etc.)
  • L'anarchisme épistémologique. Mouvement qui s'oppose à l'autoritarisme intellectuel et politique qui s'appuie sur la transmission coercitive du savoir, la hiérarchie intellectuelle et la censure, et prône au contraire la liberté de pensée et d'expression, la diversité de pensée et de culte, et la libre adhésion aux idées. (Auteur : Paul Feyerabend)
  • L'"Anarcho"-capitalisme. Cette philosophie politique est à la jonction de l'individualisme et du liberalisme. Elle propose de rendre à l'individu les fonctions régaliennes qui sont usurpées par l'État (défense, police, justice et diplomatie). En pratique, les individus sont censés bénéficier de ces services en les confiant à des agences privées en concurrence. Beaucoup d'anarchistes rejettent ce mouvement, qui ne serait d'après eux qu'individualisme libéral, qualificatif et filiation que ne rejettent d'ailleurs pas les "anarcho"-capitalistes eux-mêmes. (Auteurs : David Friedman, Murray Rothbard,etc.)
  • L'anarchisme chrétien. Courant, proche de l'anarchisme individualiste, mais avant tout personnaliste, associant la croyance aux valeurs chrétiennes. (Auteurs : Léon Tolstoï, Jacques Ellul, etc.)
  • L'anarchisme de droite. Ce courant littéraire français regroupe des auteurs qui s'opposent aux formes gouvernementales traditionnelles comme la démocratie, au pouvoir des intellectuels et au conformisme. Il défend des valeurs de droite issues de l'aristocratisme, de l'individualisme et de l'esprit « libertin ». Il faut noter que la plupart des anarchistes rejette cette expression qu'ils considèrent sans fondement. (Auteurs : François Richard, Michel-Georges Micberth, etc.)

Il existe également une multitude d'autres courants, si bien qu'il est devenu difficile de tous les mentionner : l'anarcho-féminisme qui croise les idées féministes et anarchistes, l'anarchisme insurrectionnel, le mouvement anarcho-punk qui radicalise les idées du mouvement punk, l'anarcho-primitivisme qui mélange les idées primitivistes et anarchistes, l'anarchisme technologique, l'anarcho-transhumanisme, le post-anarchisme, l'éco-anarchisme, le crypto-anarchisme, etc.

Cette diversification de la philosophie anarchiste montre que l'anarchisme tend à se disperser en fonction de l'attachement des penseurs à des sensibilités politiques ou philosophiques très diverses. Certes, toutes ces tendances ont en commun de rejeter le pouvoir et l'autorité, mais les « programmes » des différents courants sont parfois incompatibles entre eux. </BR> Au sein du mouvement anarchiste, ces nouveaux mouvements sont plus ou moins bien accueillis (selon les tendances), certains sont considérés comme un enrichissement de l'anarchisme, d'autres n'ont guère de crédibilité.

Vers une société anarchiste

File:Tn No War jpg.jpg
manifestation et action directe, le premier anniversaire de la guerre en Irak, San Francisco

Le rejet des contraintes qui entravent l'individu, dans ses désirs ou ses besoins, aboutit à une remise en cause des institutions qui ont étés créées afin de perpétuer ces contraintes. L'État, le Capital et l'Église font parties de ces institutions que les anarchistes essaient de combattre (voire d'abattre). Ce combat contre l'Autorité prend souvent la forme d'une action directe (un exemple en est le Do It Yourself du mouvement punk), étrangère aux formes traditionnelles de la lutte politique. En fait, les systèmes politiques contemporains étant très souvent munis d'un pouvoir centralisé, le passage à l'anarchisme implique un changement radical. C'est pourquoi les anarchistes proposent l'abolition de ce système par différents moyens : désobéissance civile, grève, résistance passive ou résistance active, hacktivisme, obstructionnisme, etc. Certains anarchistes considèrent qu'il faut préparer l'avènement d'une révolution sociale radicale (le recours aux armes pouvant être aussi parfois nécessaire pour se défendre contre un système oppressif, qui lui n'acceptera pas le droit aux individus de s'organiser afin de déterminer par eux mêmes leurs libertés), afin de laisser les sociétés s'organiser sans maîtres et selon leurs besoins et désirs ; d'autres estiment qu'une révolution non violente est possible, avec une extinction progressive des pouvoirs.

→ voir différents moyens organisationnels
→ voir quelques exemples d'actions directes.

Expériences historiques

Les idées anarchistes ont été appliquées, à des degrés divers :

L'échec de ces expériences sera dû à plusieurs facteurs externes ou internes au mouvement anarchiste, dont la situation politique internationale défavorable, l'absence de soutien international, la répression de la bourgeoisie, les contraintes impliquées par une situation de guerre révolutionnaire, l'entrave mise par les jacobins et les bolchéviques, des contradictions au sein de la mouvance anarchiste (cas pour l'espagne).

  • En périodes non révolutionnaires :
    • Au brésil, en 1891, dans le parana, création de la colonie de la Cecilia.
    • Au paraguay, en 1896, Création de la coopérative Cosme.
    • Au méxique, en 1881, création de la métropole socialiste d'occident.


Cependant, ces expériences sont parvenues à réaliser nombreux des principes anarchistes, dont des expériences dans l'éducation libre, la collectivisation des terres et usines, la liberté politique, etc...

En d'autres lieux et des périodes plus récentes, certains peuples se sont inspirés en partie de certains principes libertaires :

  • la commune d'Atenco au Mexique (2002-2003) qui vécut sans autorité communale, voire la combattit (autant que celle de l'État) pendant plus de deux ans et autogéra la commune ;
  • les communes libres de Kabylie (depuis 2001) ;
  • la crise argentine depuis fin décembre 2001, où une grande partie de la population manifeste quasi quotidiennement avec pour slogan « Que se vayan todos ! » (« Qu'ils s'en aillent tous ! »), s'organise en assemblées de quartier, et pratique l'autogestion (usines et supermarchés occupés et autogérés) [1], [2] et [3] ;
  • La commune libre Christiania à Copenhague au Danemark, expérience d'un squat autonome/autogéré ;
  • Diverses expériences lors de la révolte de mai 68.

→ voir l'anarchisme dans l'histoire


Voir aussi

Sur l'Anarchisme

L'histoire de l'anarchisme

→ Voir Histoire de l'anarchisme (plan général)

Auteurs et personnalités associés

Moyens de lutte pour la liberté

Moyens organisationnels

Combats

Exemples d'actions directes

Organisations anarchistes

modifier

-France

-Québec



-Internationales

-Autres langues


Écrivains et artistes ayant manifesté quelque sympathie pour l'anarchisme

Films

Musiques

Ce que les anarchistes dits « traditionnels » rejettent

Anarchisme de droite - Anarcho-capitalisme - Autorité - Capitalisme - État - Hiérarchie - Homophobie - Propriété - Racisme - Sexisme - Socialisme d'État - Réformisme

Autres thèmes associés

Liens externes

Textes

Sites anarchistes

  1. REDIRECT Modèle:Wikipedia