Anarchisme

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Le terme anarchisme est issu du mot grec anarchia (άναρχία). An est la marque du privatif et archè définit ce qui se rapporte au pouvoir, à l'autorité et au commandement. Le suffixe isme désigne une doctrine. </BR> L'anarchisme est une philosophie politique qui prône l'abolition de toute forme d'autorité et de domination, qu'elles soient sociales, économiques ou politiques, et qui appelle à la mise en place d'une société fondée sur des pratiques libertaires.

Anarchisme
Anarchie.png
« la plus haute expression de l’ordre »
Fondements

Action directe • Autogestion • Fédéralisme
Liberté • Révolte • Solidarité

Tendances

sociale : collectiviste • individualiste
économique : mutualiste • communiste
politique : syndicaliste • communaliste • associationiste

Histoire de l'anarchisme

Précurseurs de l'anarchisme
Chronologie de l'anarchisme
Presse anarchiste
Association internationale des travailleurs
Congrès de Saint-Imier
Fédération jurassienne
Commune de Paris
1er mai
Illégalisme
Révolution mexicaine
Makhnovtchina • Révolte de Kronstadt
Révolution espagnole
Mai 68

Organisations

Alternative libertaire
Anarchists Against the Wall
CNT-AIT-E • CNT-AIT-F • CNT-V • CGA • Fédération anarchiste
NEFAC
GARAS
OCL • OLS • OSL

Anarchistes

Pierre-Joseph Proudhon • Max Stirner
Michel Bakounine • Pierre Kropotkine
Errico Malatesta • Sébastien Faure
Emma Goldman

Luttes sociales

Anti-capitalisme • féministe
Anti-fascisme • Abolition des prisons
Écologisme

Qu'est-ce que l'anarchisme ?

Principes généraux

À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d'émancipation individuelle et/ou collective. Ce besoin de révolte, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l'avènement d'une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l'organisation sociale et des relations économiques et politiques. Une telle société n'aurait plus de hiérarchie, plus de pouvoir et plus d'autorité. Les rapports sociaux hiérarchiques et les institutions centralisées (Capitalisme, Patriarcat, Famille, Église, État, Armée...), qui sont considérés par les anarchistes comme immoraux, oppressifs, nuisibles, générateurs de désordre, et qui entravent inutilement les libertés et initiatives individuelles, seraient amenés à disparaître. Une fois la société libérée de ces entraves artificielles, les anarchistes pensent qu'un « ordre » s'établirait spontanément ou de maniére organisé volontairement.

Ce rejet de l'autorité aboutit donc à un projet d'organisation sociale sans hiérarchie ni subordination, fondée sur la gestion directe de sa propre vie, où chacun est en mesure de participer à la vie commune, tout en conservant son autonomie individuelle.

Ambiguïté du terme

Bien souvent, le mot anarchie est utilisé usuellement à tort pour décrire le chaos, les guerres civiles et les situations de désordre social. Pourtant, les anarchistes ne prônent absolument pas l'absence d'ordre, de règles et de structures organisées. Une telle situation correspondrait à un état d'anomie sociale. Pour éviter cette confusion entre anarchie politique et anomie, confusion qui dénature les idées de l'anarchisme, les anarchistes utilisent parfois le mot « acratie » (mot latin équivalent du mot anarchie d'origine grecque) ou libertaire (défenseur de la liberté politique), comme synonymes d'anarchiste.

Courants

À la genèse de l'anarchisme politique, on trouve les travaux pionniers de William Godwin : en 1793, il publie Enquête sur la justice politique et son influence sur la morale et le bonheur, Å“uvre largement inspirée par la Révolution française. Il y propose une critique radicale de la société et de toutes les formes de gouvernements qui, selon lui, empêchent l'épanouissement des individus et les mènent à leur corruption. Les travaux de Max Stirner auront également un rôle très important dans le développement de l'anarchisme individualiste. Celui-ci publie en 1845 L'Unique et sa propriété, une Å“uvre qui s'inscrit dans la pensée hégélienne (de par ses critiques des divers libéralismes) et qui va marquer durablement la pensée anarchiste.

Les libertaires considèrent qu'une société anarchiste devrait être construite sans hiérarchie et sans autorité ; Les institutions telles que Capitalisme, Famille patriarcale, Église, État, Armée sont qualifiées d'autoritaires et contraires aux libertés individuelles.

Trois mouvements principaux existent au sein de la mouvance anarchiste, l'une socialiste, l'autre individualiste et une autre écologiste. Il existe également d'autres tendances peu connues et plus récentes...

C'est dans l'espace délimité par ces conceptions, forcément peu représentatives de l'ensemble, que se situe la pensée anarchiste.

Aujourd'hui, il existe donc de nombreuses théories anarchistes distinctes. Différents groupes peuvent donc se définir comme anarchistes et néanmoins avoir des positions (au niveau tactique, stratégique, organisationnel, comme au niveau de leur philosophie politique, économique et social) différentes, voire opposées.

Courants Socialistes



Les socialistes libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire par mutuellisme, par communisme par syndicalisme, mais aussi par conseillisme. L'abolition de la propriété et l'appropriation collective des moyens de production est un point essentiel de cette tendance libertaire. Ce courant, composé initialement de proudhon (et ses successeurs), puis de bakounine était le courant majoritaire au sein de la première internationale, jusqu'à la scission mené par Marx, excluant les anarchistes proudhoniens et bakouniniens. L'anarchisme socialiste est considéré comme une politique qui établit un pont entre le socialisme et l'individualisme (par le biais du coopérativisme et du fédéralisme libertaire) combattant tant le capitalisme que l'autoritarisme sous toutes ses formes .

  • l'anarchisme socialiste, qui propose une gestion collective égalitariste de la société (mouvement largement influencé par les écrits de Bakounine) ;
  • l'anarchisme communiste, qui de l'adage « Ã€ chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités » veut, d'un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre ; ce qui politiquement est lié étroitement avec l'anarchisme qui part des volontés de chaque individu réel, par la liberté politique pour créer/construire la société à échelle des humains vivants/désirant (mouvement largement influencé par les écrits de Errico Malatesta, Pierre Kropotkine, etc) ;
  • l'anarcho-syndicalisme, qui propose une méthode : le syndicalisme, couplé à l'anarchisme, comme moyen de lutte et d'accès vers une société anarchiste (mouvement largement influencé par les écrits de Émile Pouget, Pierre Monatte, Georges Sorel, etc.) ;
  • L' anarchisme proudhonien, qui défend l'autogestion fédéraliste, un travaillisme pragmatique et un justicialisme idéo-réaliste. Le travail, fondement de la société devient le levier de la politique, le réalisateur de la liberté. Le justicialisme permet un pluralisme à travers un équilibre des forces physiques et sociales. Le fédéralisme permet le dynamisme et l’équilibre de la société pluraliste. (Auteurs : Pierre Joseph Proudhon, James Guillaume, etc.)
  • L'anarchisme insurrectionnel. Mouvement prônant l'insurrection, la révolte, la désobeissance civile (Auteurs : Wolfi Landstreicher, Alfredo M. Bonanno, etc.)
  • Le post-anarchisme qui s'inspire de la pensée post-structuraliste et post-marxiste.

Courants Individualistes



Les anarchistes individualistes, selon les tendances, considèrent au contraire que seul l'individu peut légitiment posséder son bien propre, soit par l'abolition de la propriété, par la possession individuelle, par propriété privée. Selon cette tendance, les institutions autoritaires doivent être supprimés, en les désertant ou en les combattant, la question essentielle est la liberté de l'individu face à l'oppression de la société (et de ces composantes). Les institutions intermédiaires, nées de la collaboration entre individus et susceptibles de tenir l'État en échec, sont considérées avec bienveillance, pour autant évidemment qu'elles ne participent pas à l'oppression étatique (exemple typique : les fabricants d'armes).

Courants Écologistes



L'anarchisme écologiste rejette toute forme d'économie industrielle et d'exploitation du monde naturel (mouvement proche de certaines composantes du communisme anarchiste) dans une mesure plus ou moins importante, et forment un troisième pôle de la pensée anarchiste . Les anarchistes écologistes proposent, selon la tendance, soit le retour à la nature (sous forme de société primitive), soit la mise sous controle par les individus de la technologie.

Courants indéterminés

Des courants récents, peu connus ou ayant leur autonomie propre, et ne rentrant pas dans le cadre des tendances précédentes existent.

Conclusions

Ces différentes tendances/courants se rejoignent dans la volonté de mettre en place une société libertaire, où la liberté politique serait la règle, c'est-à-dire qu'aucune institution (syndical, communautaire, droit, ou autre) ou individu n'aurait à contraindre des formes d'organisation politiques libertaire différente. Surtout après la seconde guerre mondiale, apparaissent d'autres courants dans différents domaines : politiques, philosophiques ou littéraires. Ils se démarquent parfois assez radicalement des doctrines libertaires classiques vues plus haut.

Cette diversification de la philosophie anarchiste montre que l'anarchisme tend à se disperser en fonction de l'attachement des penseurs à des sensibilités politiques ou philosophiques très diverses. Certes, toutes ces tendances ont en commun de rejeter le pouvoir et l'autorité, mais les « programmes » des différents courants sont parfois incompatibles entre eux (mais l'anarchisme n'étant pas monolitique, cela n'altère en rien au mouvement).

Conflits entre courants

Les tendances de l'anarchisme historique (anarchisme socialiste/syndicaliste/proudhonien/communiste et individualiste stirnerien) sont également les plus actives politiquement et idéologiquement, et les mieux organisées. Elles peuvent en outre revendiquer un héritage historique très riche, qui a été composé au fil des décennies par un militantisme et un activisme très vivace. Elles constituent encore de nos jours le noyau dur de l'anarchisme actif, et une majorité d'anarchistes considère que ce sont les seuls mouvements qui peuvent légitimement revendiquer l'appellation d'anarchisme

Au sein du mouvement anarchiste, d'autres mouvements non traditionnels sont plus ou moins bien accueillis (selon les tendances), certains sont considérés comme un enrichissement de l'anarchisme, d'autres non.

Néanmoins, les diverses tendances se rejettent parfois mutuellement, des individualistes libertaires pouvant rejetter les socialistes et réciproquement.

Pour l'ensemble des socialistes et individualistes libertaires, les courants tels que, le national-"anarchisme", l'"anarcho"-capitalisme et l'"anarchisme" de droite sont rejetés, considèrant que les idées de ces mouvements sont extérieurs à l'anarchisme politique et historique, et qu'ils n'ont aucun point commun avec les leurs et leur sont même fondamentalement opposées. La plupart estiment également qu'ils emploient abusivement le terme « anarchisme ».

Vers une société anarchiste

File:Tn No War jpg.jpg
manifestation et action directe, le premier anniversaire de la guerre en Irak, San Francisco

Le rejet des contraintes qui entravent l'individu, dans ses désirs ou ses besoins, aboutit à une remise en cause des institutions qui ont étés créées afin de perpétuer ces contraintes. L'État, le Capital et l'Église font parties de ces institutions que les anarchistes essaient de combattre (voire d'abattre). Ce combat contre l'Autorité prend souvent la forme d'une action directe (un exemple en est le Do It Yourself du mouvement punk), étrangère aux formes traditionnelles de la lutte politique. En fait, les systèmes politiques contemporains étant très souvent munis d'un pouvoir centralisé, le passage à l'anarchisme implique un changement radical. C'est pourquoi les anarchistes proposent l'abolition de ce système par différents moyens : désobéissance civile, grève, résistance passive ou résistance active, hacktivisme, obstructionnisme, etc. Certains anarchistes considèrent qu'il faut préparer l'avènement d'une révolution sociale radicale (le recours aux armes pouvant être aussi parfois nécessaire pour se défendre contre un système oppressif, qui lui n'acceptera pas le droit aux individus de s'organiser afin de déterminer par eux mêmes leurs libertés), afin de laisser les sociétés s'organiser sans maîtres et selon leurs besoins et désirs ; d'autres estiment qu'une révolution non violente est possible, avec une extinction progressive des pouvoirs.

→ voir différents moyens organisationnels
→ voir quelques exemples d'actions directes.

Expériences historiques

Les idées anarchistes ont été appliquées, à des degrés divers :

En périodes révolutionnaires :

En périodes non révolutionnaires :

  • Au brésil, en 1891, dans le parana, création de la colonie de la Cecilia.
  • Au paraguay, en 1896, Création de la coopérative Cosme.
  • Au méxique, en 1881, création de la métropole socialiste d'occident.
  • En espagne, fin du 19e siécle, création de l'école moderne par Francisco Ferrer
  • En france, fin 19e et début 20e siécle, création diverses de colonies libertaires (aiglemont, vaux, saint-maur, cempuis ...)
  • En france, dans les années 1920, création de l'école de la ruche (prés de rambouillet).

sur ces diverses périodes expérimentales

L'échec de ces expériences sera dû à plusieurs facteurs externes ou internes au mouvement anarchiste, dont la situation politique internationale défavorable, l'absence de soutien populaire ou international, la répression de la bourgeoisie, les contraintes impliquées par une situation de guerre révolutionnaire, l'entrave mise par les jacobins et les bolchéviques, des contradictions au sein de la mouvance anarchiste (cas pour l'espagne).

Cependant, ces expériences sont parvenues à réaliser nombreux des principes anarchistes, dont des expériences dans l'éducation libre, la collectivisation des terres et usines, la liberté politique, etc...

Période Comtemporaine

En d'autres lieux et des périodes plus récentes, certains peuples se sont inspirés en partie de certains principes libertaires :

  • la commune d'Atenco au Mexique (2002-2003) qui vécut sans autorité communale, voire la combattit (autant que celle de l'État) pendant plus de deux ans et autogéra la commune ;
  • les communes libres de Kabylie (depuis 2001) ;
  • la crise argentine depuis fin décembre 2001, où une grande partie de la population manifeste quasi quotidiennement avec pour slogan « Que se vayan todos ! » (« Qu'ils s'en aillent tous ! »), s'organise en assemblées de quartier, et pratique l'autogestion (usines et supermarchés occupés et autogérés) [1], [2] et [3] ;
  • La commune libre Christiania à Copenhague au Danemark, expérience d'un squat autonome/autogéré ;
  • Diverses expériences lors de la révolte de mai 68.

→ voir l'anarchisme dans l'histoire

Voir aussi

Les divers courants/tendances

L'histoire de l'anarchisme

→ Voir Histoire de l'anarchisme (plan général)

Auteurs et personnalités associés

Moyens de lutte pour la liberté

Moyens organisationnels

Combats

Exemples d'actions directes

Organisations anarchistes

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Liens externes

Textes

Sites anarchistes

critiques

  1. REDIRECT Modèle:Wikipedia