Difference between revisions of "Anarchisme"

From Anarchopedia
Jump to: navigation, search
(Résistance économique)
(Révolution Sociale)
Line 128: Line 128:
 
Des anarchistes considèrent qu'il faut, au delà de toutes ces résistances actives (à fédérer), préparer<ref>"''la préparer au sens de faire avancer le processus évolutionnaire, d'éclairer le peuple sur les maux de la société actuelle et de le convaincre qu'une vie sociale fondé sur la liberté est désirable et possible, juste et pratique ; de la préparer en faisant clairement prendre conscience aux masses de ce dont elles ont besoin et de comment l'obtenir''" [[Alexandre Berkman]], dans "Qu'est ce que l'anarchisme ?".</ref> moralement, politiquement et économiquement la [[révolution sociale]]<ref>Point d'autorité, point de gouvernement, même populaire : la Révolution est là''" - "''Toutes les révolutions se sont accomplies par la spontanéité du peuple [...] Une révolution sociale (...) n'arrive pas au commandement d'un maître ayant sa théorie toute faite, ou sous la dictée d'un révélateur''" [[Proudhon]], dans "idées générales de la révolution"<br>"''La révolution sociale anarchiste (...) surgit d'elle même, au sein du peuple, en détruisant tout ce qui s'oppose au débordement généreux de la vie populaire, afin de créer ensuite, à partir des profondeurs mêmes de l'âme populaire, les nouvelles formes de la vie sociale libre.''" [[Bakounine]].</ref> à venir, ceci afin de s'acheminer vers l'[[anarchie]], et que les individus/sociétés soient prêts à prendre leur [[liberté]] en s'organisant sans maîtres et selon leurs besoins et désirs.
 
Des anarchistes considèrent qu'il faut, au delà de toutes ces résistances actives (à fédérer), préparer<ref>"''la préparer au sens de faire avancer le processus évolutionnaire, d'éclairer le peuple sur les maux de la société actuelle et de le convaincre qu'une vie sociale fondé sur la liberté est désirable et possible, juste et pratique ; de la préparer en faisant clairement prendre conscience aux masses de ce dont elles ont besoin et de comment l'obtenir''" [[Alexandre Berkman]], dans "Qu'est ce que l'anarchisme ?".</ref> moralement, politiquement et économiquement la [[révolution sociale]]<ref>Point d'autorité, point de gouvernement, même populaire : la Révolution est là''" - "''Toutes les révolutions se sont accomplies par la spontanéité du peuple [...] Une révolution sociale (...) n'arrive pas au commandement d'un maître ayant sa théorie toute faite, ou sous la dictée d'un révélateur''" [[Proudhon]], dans "idées générales de la révolution"<br>"''La révolution sociale anarchiste (...) surgit d'elle même, au sein du peuple, en détruisant tout ce qui s'oppose au débordement généreux de la vie populaire, afin de créer ensuite, à partir des profondeurs mêmes de l'âme populaire, les nouvelles formes de la vie sociale libre.''" [[Bakounine]].</ref> à venir, ceci afin de s'acheminer vers l'[[anarchie]], et que les individus/sociétés soient prêts à prendre leur [[liberté]] en s'organisant sans maîtres et selon leurs besoins et désirs.
  
Au delà des volontées politiques ([[fédéralisme]], [[autogestion]], ...), économiques ([[mutualisme libertaire|mutualisme]], [[collectivisme libertaire|collectivisme]], [[communisme libertaire|communisme]], ...) et sociales ([[souveraineté individuelle]], [[autonomie]]...) que désirent les anarchistes au quotidien, ils proposent donc de nombreux moyens révolutionnaire tendant à mener à l'anarchie. La révolution sociale créé les conditions de changements économiques et politiques répondant aux besoins des évolutions de la société. La société, dans toute sa complexité, est alors actrice et ordonnatrice de l'évolution sociale qu'elle veut se donner.  
+
Au delà des volontées politiques ([[fédéralisme]], [[mandat impératif]], ...), économiques ([[autogestion]], [[mutualisme libertaire|mutualisme]], [[collectivisme libertaire|collectivisme]], [[communisme libertaire|communisme]], ...) et sociales ([[souveraineté individuelle]], [[autonomie]]...) que désirent les anarchistes au quotidien, ils proposent donc de nombreux moyens révolutionnaire tendant à mener à l'anarchie. La révolution sociale créé les conditions de changements économiques et politiques répondant aux besoins des évolutions de la société. La société, dans toute sa complexité, est alors actrice et ordonnatrice de l'évolution sociale qu'elle veut se donner.  
  
 
=====Insurrection=====
 
=====Insurrection=====
Line 134: Line 134:
 
L'[[anarchisme insurrectionnel|insurrection]] est une pratique révolutionnaire appelant à la nécessité d'une rupture et d'une destruction de l'ordre existant<ref>"''Révolution et insurrection ne sont pas synonymes. La première consiste en un bouleversement de l'ordre établi, du status de l'État ou de la Société, elle n'a donc qu'une portée politique ou sociale. La seconde entraîne bien comme conséquence inévitable le même renversement des institutions établies, mais là n'est point son but, elle ne procède que du mécontentement des hommes ; elle n'est pas une levée de boucliers, mais l'acte d'individus qui s'élèvent, qui se redressent, sans s'inquiéter des institutions qui vont craquer sous leurs efforts ni de celles qui pourront en résulter. La révolution avait en vue un régime nouveau, l'insurrection nous mène à ne plus nous laisser régir mais à nous régir nous-mêmes et elle ne fonde pas de brillantes espérances sur les « institutions à venir ». Elle est une lutte contre ce qui est établi, en ce sens que, lorsqu'elle réussit, ce qui est établi s'écroule tout seul. Elle est mon effort pour me dégager du présent qui m'opprime ; et dès que je l'ai abandonné, ce présent est mort et tombe en décomposition. En somme, mon but n'étant pas de renverser ce qui est, mais de m’élever au-dessus de lui [...]''" [[Stirner]]</ref> pour se libérer des contraintes oppressantes. Bakounine sera un fervent adepte de l'insurrection. La [[commune de paris (1871)]] montrera les possibilitées de telles pratiques. Le mouvement anarchiste, suite à un congrès où la [[propagande par le fait]] sera proposé, s'impliquera dans divers mouvements insurrectionnels. Dans les années 1870's, [[malatesta]], avec d'autres compagnons, l'experimenteront en italie, dans le benevent, par la libération de diverses communes, en brûlant les registres et en proclamant le [[communisme libertaire]]. Durant la [[révolution russe]] (1917-21), et notamment en ukraine, [[Makhno]] et ses partisans insurrectionnels permettront de libérer diverses communes.
 
L'[[anarchisme insurrectionnel|insurrection]] est une pratique révolutionnaire appelant à la nécessité d'une rupture et d'une destruction de l'ordre existant<ref>"''Révolution et insurrection ne sont pas synonymes. La première consiste en un bouleversement de l'ordre établi, du status de l'État ou de la Société, elle n'a donc qu'une portée politique ou sociale. La seconde entraîne bien comme conséquence inévitable le même renversement des institutions établies, mais là n'est point son but, elle ne procède que du mécontentement des hommes ; elle n'est pas une levée de boucliers, mais l'acte d'individus qui s'élèvent, qui se redressent, sans s'inquiéter des institutions qui vont craquer sous leurs efforts ni de celles qui pourront en résulter. La révolution avait en vue un régime nouveau, l'insurrection nous mène à ne plus nous laisser régir mais à nous régir nous-mêmes et elle ne fonde pas de brillantes espérances sur les « institutions à venir ». Elle est une lutte contre ce qui est établi, en ce sens que, lorsqu'elle réussit, ce qui est établi s'écroule tout seul. Elle est mon effort pour me dégager du présent qui m'opprime ; et dès que je l'ai abandonné, ce présent est mort et tombe en décomposition. En somme, mon but n'étant pas de renverser ce qui est, mais de m’élever au-dessus de lui [...]''" [[Stirner]]</ref> pour se libérer des contraintes oppressantes. Bakounine sera un fervent adepte de l'insurrection. La [[commune de paris (1871)]] montrera les possibilitées de telles pratiques. Le mouvement anarchiste, suite à un congrès où la [[propagande par le fait]] sera proposé, s'impliquera dans divers mouvements insurrectionnels. Dans les années 1870's, [[malatesta]], avec d'autres compagnons, l'experimenteront en italie, dans le benevent, par la libération de diverses communes, en brûlant les registres et en proclamant le [[communisme libertaire]]. Durant la [[révolution russe]] (1917-21), et notamment en ukraine, [[Makhno]] et ses partisans insurrectionnels permettront de libérer diverses communes.
  
Au début de la [[révolution espagnole]] (1936), l'insurrection populaire empéchera la réussite du coup d'État des nationalistes. Elle permettra de faire table rase du systéme politique antérieur (tétanisant momentanément les autorités dans tous leurs actes), et la [[spontanéité des masses]] pourra alors s'exprimer concrétement. La révolution sociale suivra son cours par les expropriations, les autogestions...
+
Au début de la [[révolution espagnole]] (1936), l'insurrection populaire empéchera la réussite du coup d'État des nationalistes. Elle permettra de faire table rase du systéme politique antérieur (tétanisant momentanément les autorités dans tous leurs actes). La [[spontanéité des masses]] pourra alors s'exprimer concrétement. La révolution sociale suivra son cours par les expropriations, les autogestions...
  
 
Aprés les années 1970's, [[Wolfi Landstreicher]] et [[Alfredo M. Bonanno]] réaffirmeront l'[[anarchisme insurrectionnel|insurectionnalisme anarchiste]].  
 
Aprés les années 1970's, [[Wolfi Landstreicher]] et [[Alfredo M. Bonanno]] réaffirmeront l'[[anarchisme insurrectionnel|insurectionnalisme anarchiste]].  
Line 140: Line 140:
 
=====Expropriation=====
 
=====Expropriation=====
 
{{ébauche}}
 
{{ébauche}}
Suite aux insurrections ayant mis à bas l'autorité politique, Exproprier<ref>"''L'expropriation, voilà donc le mot d'ordre qui s'impose à la prochaine révolution sous peine de manquer à sa mission historique. L'expropriation compléte de tous ceux qui ont le moyen d'exploiter des êtres humains''" [mais, à partir du moment où il n'y a pas exploitation, il n'est pas question d'exproprier le] "''lopin de terre [du paysan] ni à la bicoque [du manouvrier]''" [[Pierre Kropotkine]], dans "Paroles d'un révolté"</ref>, se partager ou collectiviser, les terres ou les moyens de production ou de distribution des exploiteurs<ref>"''[...] faire main basse sur la richesse sociale, d'appeler les déshérités à s'emparer des magasins, de l'outillage, du sol ; de s'installer dans les locaux salubres en détruisant les trous où on les force à pourrir aujourd'hui''" [[jean Grave]], dans "La société mourante et l'anarchie"</ref>, est alors la premiére tâche à réaliser pour appliquer la justice économique, la destruction des registres de propriété<ref>"''Le révoltés devront détruire les paperasses qui assurent le fonctionement de la propriété : études d'huissiers, de notaires, cadastres, enregistrement, état civil devront être visités et « nettoyés »''" [[jean Grave]], dans "La société mourante et l'anarchie" </ref> étant également une nécessité pour mettre à bas l'autorité économique.
+
Suite aux insurrections ayant mis à bas l'autorité politique, Exproprier<ref>"''L'expropriation, voilà donc le mot d'ordre qui s'impose à la prochaine révolution sous peine de manquer à sa mission historique. L'expropriation compléte de tous ceux qui ont le moyen d'exploiter des êtres humains''" [mais, à partir du moment où il n'y a pas exploitation, il n'est pas question d'exproprier le] "''lopin de terre [du paysan] ni à la bicoque [du manouvrier]''" [[Pierre Kropotkine]], dans "Paroles d'un révolté"</ref>, se partager ou socialiser, les terres ou les moyens de production ou de distribution des exploiteurs<ref>"''[...] faire main basse sur la richesse sociale, d'appeler les déshérités à s'emparer des magasins, de l'outillage, du sol ; de s'installer dans les locaux salubres en détruisant les trous où on les force à pourrir aujourd'hui''" [[jean Grave]], dans "La société mourante et l'anarchie"</ref>, est alors la premiére tâche à réaliser pour appliquer la justice sociale, la destruction des registres de propriété<ref>"''Le révoltés devront détruire les paperasses qui assurent le fonctionement de la propriété : études d'huissiers, de notaires, cadastres, enregistrement, état civil devront être visités et « nettoyés »''" [[jean Grave]], dans "La société mourante et l'anarchie" </ref> étant également une nécessité pour mettre à bas l'autorité économique.
  
 
=====Autodéfense populaire=====
 
=====Autodéfense populaire=====

Revision as of 12:54, 1 December 2007

Catégorie:Anarchisme L'anarchisme[1] est une philosophie qui prône l'abolition de toute forme d'autorité et de domination, et qui appelle à la réalisation (par la lutte et l'association) d'une société libertaire.

Anarchisme
Anarchie.png
« la plus haute expression de l’ordre »
Fondements

Action directe • Autogestion • Fédéralisme
Liberté • Révolte • Solidarité

Tendances

sociale : collectiviste • individualiste
économique : mutualiste • communiste
politique : syndicaliste • communaliste • associationiste

Histoire de l'anarchisme

Précurseurs de l'anarchisme
Chronologie de l'anarchisme
Presse anarchiste
Association internationale des travailleurs
Congrès de Saint-Imier
Fédération jurassienne
Commune de Paris
1er mai
Illégalisme
Révolution mexicaine
Makhnovtchina • Révolte de Kronstadt
Révolution espagnole
Mai 68

Organisations

Alternative libertaire
Anarchists Against the Wall
CNT-AIT-E • CNT-AIT-F • CNT-V • CGA • Fédération anarchiste
NEFAC
GARAS
OCL • OLS • OSL

Anarchistes

Pierre-Joseph Proudhon • Max Stirner
Michel Bakounine • Pierre Kropotkine
Errico Malatesta • Sébastien Faure
Emma Goldman

Luttes sociales

Anti-capitalisme • féministe
Anti-fascisme • Abolition des prisons
Écologisme

FAQ anarchiste
Anarchy-symbol.svg
« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
A - Qu'est-ce que l'anarchisme ?

Introduction
A.1 - Qu'est ce que l'Anarchisme ?



A.2 - Que représente l'Anarchisme?



A.3 - Quelles sortes d'anarchisme existe-t-il ?



A.4 - Qui sont les penseurs reconnus dans l'anarchisme ?



A.5 - Quels sont les exemples "d'anarchie en action" ?



Sommaire complet et détaillé

Étymologie et usages

- Pour plus de détails, voir l'article : Anarchie - ce que l'anarchisme n'est pas -

Le terme anarchisme est issu du grec ancien anarkhia. "An" est la marque du privatif (sans - privé de - absence de, ...) et "arkhê" définit ce qui se rapporte à l'autorité, au pouvoir et au rapport social de domination "commandement / obéïssance". Le suffixe isme désigne une philosophie.

Étymologiquement, l’anarchie peut également être expliquée comme l'absence de tout principe premier/transcendental, de toute cause supérieure (Dieu, Nature, Loi, Droit, Nation, Peuple, ...). L'anarchie est une maniére immanente d'être au monde, sans intermédiaire de principe.

Parfois, le mot anarchisme (ou anarchie) est utilisé usuellement, à tort, pour décrire les partisans du chaos, du désordre, des guerres civiles. Cependant, de telles situations correspondraient plutôt à un état d'anomie.

Les anarchistes[2] ne prônent donc absolument pas l'absence d'ordre[3], de règles et de structures organisées, mais un ordre libre[4], organisé et multiple, sans determinisme autoritaire...

Pour éviter cette confusion, entre anarchie et anomie[5], qui entretient une mauvaise compréhension des idées de l'anarchisme, les anarchistes utilisent parfois le terme d'« acratie » [6] ou du terme libertaire[7], comme synonymes d'anarchi.st.e.

L'anarchisme exprime, en soi, une valeur négative (le refus de l'autorité[8]), alors que libertaire exprime une valeur positive (appel à la liberté[9]). Son usage, parmi les anarchistes, est souvent relatif au contexte, mais l'un et l'autre, malgré que leur sens aille sur deux plans opposés, sont complémentaires. Faire une différence entre anarchisme et libertaire (ou libertarisme[10]) est devenu un non sens historique.

Philosophie

La naissance de l'anarchisme (en tant que philosophie) est généralement énoncé comme commençant à la publication, en 1840, du livre "qu'est ce que la propriété ?" de Proudhon[11]. Dans cette oeuvre, il se déclarera anarchiste [12]. Dans les Å“uvres suivantes, il développera des thématiques (fédéralisme, autogestion, mutualisme etc.) qui influenceront le développement de l'ensemble du mouvement anarchiste.

À la source de la philosophie anarchiste, on retrouve une recherche et une volonté de liberté, de bien-être[13], d'harmonie et d'émancipation individuelle et sociale [14], vis à vis de toutes autorités[15] (politique[16], économique[17], social[18]). Cette philosophie "nous enseigne que nous pouvons vivre dans une société libéré de toute contrainte"[19][20]. Les rapports sociaux autoritaire (commandement / obéissance), qui sont, de fait, aliénants, oppressifs, nuisibles, générateurs de désordre, et qui entravent inutilement les libertés et initiatives individuelles et collectives[21], seraient également amenés à disparaître de maniére radicale.

Le passage à l'anarchie implique une lutte sociale[22] menant à une rupture radicale avec l'ordre autoritaire. Dans cette perspective d'émancipation vers une société libertaire, les sociétés et institutions autoritaire[23], caractérisé par l'injustice sociale, sont à abolir.

Au delà de ces positions et luttes anti-autoritaires, les anarchistes projettent l'organisation[24] d'une société fédéraliste et autogestionnaire, dans laquelle la liberté économique, politique et sociale permettrait à chacun(e)s de réaliser pleinement sa souveraineté individuelle.

Liberté et Organisation

- Pour plus de détails, voir l'article : Liberté -

Les anarchistes pensent qu'une fois la société libérée[25] des entraves artificielles qu'impose l'autorité, un « ordre » s'organiserait librement, et de maniére spontané et/ou volontaire. L'anarchie est d'ailleurs souvent énoncé comme «Le plus haut degré de liberté et d'ordre auquel l'humanité puisse parvenir»[26], « la plus haute expression de l’ordre »[27], ou comme « l'ordre moins le pouvoir » [28].

Individu et Société

- Pour plus de détails, voir les articles : souveraineté individuelle, liberté sociale / autorité sociale -

Les anarchistes revendiquent la liberté individuelle, au sein d'un ordre social libre[29]. La question essentielle étant la réalisation de la souveraineté individuelle au sein de la société, et l'organisation sociale permettant d'instaurer cette possibilité[30]. Proudhon énonce ainsi cette question : "Il ne s’agit pas de supprimer la liberté individuelle mais de la socialiser".

Comme peut l'exposer bakounine, la liberté que défendent les anarchistes, est avant tout une relation sociale solidaire[31] , évolutive et volontariste, menant petit à petit, vers une plus grande liberté des individus au sein de la société : "Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m'entourent, hommes ou femmes, sont également libres. La liberté d'autrui, loin d'être une limite ou une négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens vraiment libre que par la liberté des autres, de sorte que, plus nombreux sont les hommes libres qui m'entourent, et plus étendue et plus large est leur liberté, plus étendue et plus profonde devient la mienne. C'est au contraire l'esclavage des autres qui pose une barrière à ma liberté, ou, ce qui revient au même, c'est leur bestialité qui est une négation de mon humanité parce que, encore une fois, je ne puis me dire libre vraiment que lorsque ma liberté, ou ce qui veut dire la même chose, lorsque ma dignité d'homme, mon droit humain, qui consiste à n'obéir à aucun homme et à ne déterminer mes actes que conformément à mes convictions propres, réfléchit par la conscience également libre de tous, me reviennent confirmés par l'assentiment de tout le monde. Ma liberté personnelle ainsi confirmée par la liberté de tous s'étend à l'infini."[32]. Bakounine considére également que pour instaurer un régime de liberté et éviter des régimes d'autorité, la liberté doit s'associer au principe d'égalité (et inversement) : "la liberté sans le socialisme conduit à des priviléges et à l'injustice ; le socialisme sans la liberté conduit à l'esclavage et à la brutalité"[33].

Max Stirner dans son ouvrage "L'unique et sa propriété" (oeuvre redécouverte à la fin du XIX éme siécle) se dressera contre toutes les doctrines, tous les dogmes, toutes les idées [34] qui exigent le sacrifice de l'individu à une cause prétenduement supérieure à lui-même, influencera en partie la philosophie sociale de l'anarchisme par la réhabilitation de l'individu[35].

Pour les anarchistes, tout part de l'individu et tout doit lui revenir. l'individu est au centre de la société. Cependant, cet individu est en corrélation constante avec la société, il fait parti de cette association et/ou en est le co-créateur contractuel[36] ; Comme l'énoncait Proudhon: "Plus d'autorité, cela veut dire [...] accord de l'intérêt de chacun avec l'intérêt de tous, identité de la souveraineté collective et de la souveraineté individuelle" et "comme l'individualisme est le fait primordial de l'humanité, l'association en est le terme complémentaire". L'anarchisme, de par ses principaux penseurs, oscillera constamment entre l'individualisme et le socialisme[37], ce qui sera alors nommé du socialisme libertaire, équivalent d'anarchisme. Néanmoins, comme l'énonce Daniel Guérin, la sensibilité individuelle/sociale fait que "L'anarchiste est, selon le cas, plus individualiste que sociétaire ou plus sociétaire qu'individualiste [...] [cependant] on ne peut concevoir un libertaire qui ne soit pas individualiste" [38]

Fédéralisme Libertaire

- Pour plus de détails, voir les articles : Fédéralisme, Internationalisme, liberté politique / autorité politique -

Pour l'union des individus, les libertaires défendent le mode d'organisation associatif[39]. Pour la réunion de groupes associatifs plus étendus, ce mode d'organisation sera repris et dévellopé, sous la forme du fédéralisme[40] et de l'internationalisme[41].

Le fédéralisme que prônent les anarchistes, est une forme d'organisation politique qui se réalise à partir de plusieurs organismes associatifs (syndicats, communes[42], groupements internationaux, etc.), qui conservent leurs libertés propres, et qui s'associent en mandatant l'organisme fédérateur, sur des buts précis et avec des moyens définis.

Cependant, le fédéralisme libertaire laisse aux organismes, associés et fédérés, la possibilité, à tout instant, de la révocation ou de l'amendement d'un mandat fédéral. Le principe de base étant la recherche de consensus ou de l'unanimité. Trouver un consensus satisfaisant est un processus qui demande en général beaucoup de temps de discussion, mais dés que le mandat impératif est finalement défini et qu'il convient aux intéressés, celui-ci est ainsi plus aisément applicable.

En pratique, l'organisme confédéré est mandaté par les organismes fédérateurs, et vice versa. c'est un mode d'organisation qui permet d'agir en complémentarité, sans centre ni marge. Les décisions partent de l'individu et lui reviennent, et chaque groupe reste autonome.

Économies Autogestionnaires

- Pour plus de détails, voir l'article : Économies libertaires, Autogestion, liberté économique / autorité économique -

L'abolition de la propriété privée[43] et la possession des moyens de production, uniquement par ceux (individu ou collectif)[44][45] qui les travaillent sont des points essentiels de la liberté économique que préconisent les anarchistes. Proudhon considére la nécessité de la "suppression de tous les revenus du capital", et préconise qu'au sein de la commune "l'atelier remplace[ra] le gouvernement"[46]. En cela, seul le travail (en opposition au capital) se doit d'être la base pour la production et pour la répartition selon les besoins. Les anarchistes s'opposent par cela aux économies autoritaires (et notamment au capitalisme qui est l'économie actuelle), dans lequel un propriétaire (maitre / seigneur / patron) exploite des travailleurs (esclave / serf / salarié) pour se faire une plus-value de capital au détriment de ceux qui ont produits[47][48] ou qui ont des besoins à satisfaire.

En opposition à l'exploitation, les anarchistes défendent donc l'autogestion, comme l'affirmation de l'aptitude des humains à s'associer (sans relation d'exploitation) pour gerer ensemble les moyens permettant de répondre à leurs besoins. La condition de base est que les membres d'un projet renoncent à penser, vouloir et décider pour les autres, mais qu'ils se centrent au contraire sur ce qu'ils veulent pour eux-mêmes, qu'ils assument pleinement dès le départ le caractère personnel et situé de leurs demandes. Les rapports sociaux d'autorité disparaissent dès le départ, aux niveaux économique, politique et sociales. Un projet autogéré se doit de se doter de structures permettant à chaque participant de faire connaître et valoir ses besoins et désirs.

Les libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire en autogestion selon[49] une économie mutuelliste, collectiviste ou communiste, et plus récemment le mouvement écologiste préconise une économie d'auto-subsistance ou de décroissance.

L'économie anarchiste mutualiste[50] est développé initialement par proudhon (et ses successeurs, dont James Guillaume), elle défend l'autogestion fédéraliste et propose l'échange équitable entre deux parties[51]. Selon cette proposition économique, le travail, fondement de la société, devient le levier (l'atelier remplacant le gouvernement.) de la politique[52], le réalisateur de la liberté. Cette tendance socialiste intégrera l'association internationale des travailleurs, puis, plus tard, elle sera minoré par la proposition collectiviste (qui s'inspirera du mutualisme en y associant un collectivisme révolutionnaire). Nombreux mutualistes proudhoniens seront convaincus par les arguments collectiviste de bakounine, et s'y associeront. Cependant, des libertaires continueront à défendre le mutualisme libertaire (comme moyen transitoire au sein de la société capitaliste pour aller vers une société socialiste libertaire).

Varlin et bakounine développeront au sein de l'AIT l'idée d'une économie collectiviste. Le collectivisme libertaire, propose l'autogestion et selon des valeurs égalitaires de la société, de par l'adage « Ã€ chacun le produit de son travail ». le coût du travail étant alors mesuré à l'heure ou à la tache. (à développer)

Plus tard, fin 1876, des anarchistes des sections italiennes (Costa, Malatesta, Cafiero et Covelli), au sein du "Bulletin de la Fédération jurassienne" (N° 49), organe de l'AIT anti-autoritaire, préconiseront une économie communiste anarchiste (en opposition ou en complément[53] au collectivisme anti-autoritaire). Un grand nombre de mouvement anarchiste s'associeront alors à cette perspective autogestionnaire communiste (à l'exception des anarchistes espagnols qui jusqu'en 1932 défendront le collectivisme). Le communisme libertaire, part de l'adage « Ã€ chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités », et veut, d'un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre.

L'Écologisme libertaire, mouvement ancien[54] mais réactualisé depuis les années 1960's[55], rejette toute forme d'économie industrielle et d'exploitation du monde naturel (mouvement proche de certaines composantes communautaire) dans une mesure plus ou moins importante, et forment un autre pôle économique de la pensée anarchiste. Les anarchistes écologistes proposent, selon la tendance, soit le retour à la nature sous forme de société "primitive", soit la mise sous controle, par les individus associés, de la technologie, ceci par une économie autogéré d'auto-suffisance.

Révolte et Lutte Anti-Autoritaire