Anarchisme
Catégorie:Anarchisme L'anarchisme[1] est une philosophie qui prône l'abolition de toute forme d'autorité et de domination, et qui appelle à la réalisation (par la lutte et l'association) d'une société libertaire.
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir » | |||
A - Qu'est-ce que l'anarchisme ? | |||
Introduction Cliquer pour développer
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A.2.1 - Quelle est l'essence de l'anarchisme ?
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A.3.1 - Quelles sont les différences entre les individualistes et les socialistes anarchistes ?
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A.5.1 - La commune de Paris
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Sommaire complet et détaillé | |||
Contents
Étymologie et usages
- Pour plus de détails, voir l'article : Anarchie - ce que l'anarchisme n'est pas -
Le terme anarchisme est issu du grec ancien anarkhia. "An" est la marque du privatif (sans - privé de - absence de, ...) et "arkhê" définit ce qui se rapporte à l'autorité, au pouvoir et au rapport social de domination "commandement / obéïssance". Le suffixe isme désigne une philosophie.
Étymologiquement, l’anarchie peut également être expliquée comme l'absence de tout principe premier/transcendental, de toute cause supérieure (Dieu, Nature, Loi, Droit, Nation, Peuple, ...). L'anarchie est une maniére immanente d'être au monde, sans intermédiaire de principe.
Parfois, le mot anarchisme (ou anarchie) est utilisé usuellement, à tort, pour décrire les partisans du chaos, du désordre, des guerres civiles. Cependant, de telles situations correspondraient plutôt à un état d'anomie.
Les anarchistes[2] ne prônent donc absolument pas l'absence d'ordre[3], de règles et de structures organisées, mais un ordre libre[4], organisé et multiple, sans determinisme autoritaire...
Pour éviter cette confusion, entre anarchie et anomie[5], qui entretient une mauvaise compréhension des idées de l'anarchisme, les anarchistes utilisent parfois le terme d'« acratie » [6] ou du terme libertaire[7], comme synonymes d'anarchi.st.e.
L'anarchisme exprime, en soi, une valeur négative (le refus de l'autorité[8]), alors que libertaire exprime une valeur positive (appel à la liberté[9]). Son usage, parmi les anarchistes, est souvent relatif au contexte, mais l'un et l'autre, malgré que leur sens aille sur deux plans opposés, sont complémentaires. Faire une différence entre anarchisme et libertaire (ou libertarisme[10]) est devenu un non sens historique.
Philosophie
Depuis l'aube de l'humanité, de nombreuses manifestations des idées libertaire prendront forme à travers différentes sociétés et individus, par ce qui est souvent énoncé comme des Précurseurs de l'anarchisme. Cependant la naissance de l'anarchisme (en tant que philosophie) est généralement énoncé comme commençant à la publication, en 1840, du livre "qu'est ce que la propriété ?" de Proudhon[11], dans laquelle il se déclarera anarchiste :
- « - Qu'êtes vous donc ? - Je suis anarchiste. [...] quoique très ami de l'ordre, je suis dans toute la force du terme, anarchiste. »[12]
Dans les œuvres suivantes, il développera des thématiques (fédéralisme, autogestion, mutualisme etc.) qui influenceront le développement de l'ensemble du mouvement anarchiste.
À la source de la philosophie anarchiste, on retrouve une recherche et une volonté de liberté, de bien-être, d'harmonie et d'émancipation individuelle et sociale [13] :
- « Nous désirons la liberté et le bien-être de tous les hommes, de tous les hommes sans exception. Nous voulons que chaque être humain puisse se développer et vivre le plus heureusement possible. Et nous croyons que cette liberté et ce bien-être ne pourront être donnés ni par un homme ni par un parti, mais tous devront en découvrir en eux-mêmes les conditions, et les conquérir. Nous considérons que seule la plus compléte application du principe de la solidarité peut détruire la lutte, l'oppression et l'exploitation, et la solidarité ne peut naître que du libre accord, de l'harmonisation spontané et voulue des interessés » [14].
Cette philosophie "nous enseigne que nous pouvons vivre dans une société libéré de toute contrainte"[15]. Les rapports sociaux autoritaire (commandement / obéissance[16]), qui sont, de fait, aliénants, oppressifs, nuisibles, générateurs de désordre, et qui entravent inutilement les libertés et initiatives individuelles et collectives[17], tant au niveau politique[18], économique[19] et social[20] seraient également amenés à disparaître de maniére radicale.
Le passage à l'anarchie implique une lutte sociale menant à une rupture radicale avec l'ordre autoritaire :
- « La révolution sociale est une route à parcourir [...] Elle ne pourra s'arrêter que lorsqu'elle aura accompli sa course et aura atteint le but à conquérir : l'Individu libre dans l'humanité libre »[21]
Dans cette perspective d'émancipation vers une société libertaire, les sociétés et institutions autoritaire, caractérisé par l'injustice sociale, sont à abolir :
- « États, Constitutions, Églises, etc., se sont toujours évanouis dès que l'individu a levé la tête, car l'individu est l'ennemi irréconciliable de tout ce qui tend à submerger sa volonté sous une volonté générale, de tout lien, c'est-à -dire de toute chaîne »[22]
Au delà de ces positions et luttes anti-autoritaires, les anarchistes projettent l'organisation[23] d'une société fédéraliste et autogestionnaire, dans laquelle la liberté économique, politique et sociale permettrait à chacun(e)s de réaliser pleinement sa souveraineté individuelle.
Liberté et solidarité
- Pour plus de détails, voir les articles : Liberté, Individualisme, solidarité, socialisme -
Comme a pu l'exposer bakounine dans ses oeuvres, la liberté que défendent les anarchistes, est avant tout une relation sociale solidaire[24] , évolutive et volontariste, menant petit à petit, vers une plus grande liberté des individus au sein d'une société en auto-libération:
- « Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m'entourent, hommes ou femmes, sont également libres. La liberté d'autrui, loin d'être une limite ou une négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens vraiment libre que par la liberté des autres, de sorte que, plus nombreux sont les hommes libres qui m'entourent, et plus étendue et plus large est leur liberté, plus étendue et plus profonde devient la mienne. C'est au contraire l'esclavage des autres qui pose une barrière à ma liberté, ou, ce qui revient au même, c'est leur bestialité qui est une négation de mon humanité parce que, encore une fois, je ne puis me dire libre vraiment que lorsque ma liberté, ou ce qui veut dire la même chose, lorsque ma dignité d'homme, mon droit humain, qui consiste à n'obéir à aucun homme et à ne déterminer mes actes que conformément à mes convictions propres, réfléchit par la conscience également libre de tous, me reviennent confirmés par l'assentiment de tout le monde. Ma liberté personnelle ainsi confirmée par la liberté de tous s'étend à l'infini. »[25].
Les anarchistes, rejetant la liberté bourgeoise[26], et/ou atomiste[27], ou, la solidarité particulariste, ou communautariste, revendiquent cependant et absolument la liberté solidaire ou la solidarité libertaire :
- « Au point de vue social, liberté et solidarité sont termes identiques : la liberté de chacun rencontrant dans la liberté d'autrui, non plus une limité mais une auxiliaire, l'homme le plus libre est celui qui a le plus de relations avec ses semblables. »[28].
Proudhon rajoutera et précisera ainsi cette question :
- « Il ne s’agit pas de supprimer la liberté individuelle mais de la socialiser ».
Bakounine considére également que pour instaurer un régime de liberté et éviter des régimes d'autorité, la liberté doit se socialiser :
- « la liberté sans le socialisme conduit à des privilèges et à l'injustice ; le socialisme sans la liberté conduit à l'esclavage et à la brutalité »[29].
L'anarchisme, de par ses principaux penseurs, oscillera constamment, avec certaines variations et harmonies, entre liberté individuelle et socialisme[30], ce qui sera alors nommé du socialisme libertaire, équivalent en fait à anarchisme. Cependant la sensibilité individuelle/sociale fait que :
- « L'anarchiste est, selon le cas, plus individualiste que sociétaire ou plus sociétaire qu'individualiste [...] [cependant] on ne peut concevoir un libertaire qui ne soit pas individualiste » [31]
Max Stirner dans son ouvrage "L'unique et sa propriété" (oeuvre redécouverte à la fin du XIX éme siécle) se dressera contre toutes les doctrines, tous les dogmes, toutes les idées [32] qui exigent le sacrifice de l'individu à une cause prétenduement supérieure à lui-même, influencera en partie la philosophie sociale de l'anarchisme :
- « Stirner a réhabilité l'individu à une époque où, sur le plan philosophique, dominait l'anti-individualisme hégélien et où, sur le plan de la critique sociale, les méfaits de l'égoïsme bourgeois avaient conduit la plupart des réformateurs à mettre l'accent sur son contraire : le mot "socialisme" n'est il pas né comme antonyme d'"individualisme" ? Stirner exalte la valeur intrinséque de l'individu « unique », c'est à dire à nul autre pareil, tiré par la nature à un seul exemplaire »[31].
Pour les anarchistes, tout part de l'individu et tout doit lui revenir. l'individu est au centre de la société. Cependant, cet individu est en corrélation constante avec la société, il fait parti de cette association et/ou en est le co-créateur contractuel ; Comme l'énoncait Proudhon :
- « Plus d'autorité, cela veut dire [...] accord de l'intérêt de chacun avec l'intérêt de tous, identité de la souveraineté collective et de la souveraineté individuelle » et « comme l'individualisme est le fait primordial de l'humanité, l'association en est le terme complémentaire ».
Organisation sociale
- Pour plus de détails, voir l'article : Organisation -
Les anarchistes pensent qu'une fois la société libérée[33] des entraves artificielles qu'impose l'autorité, un « ordre » s'organiserait librement, et de maniére spontané et/ou volontaire. L'anarchie est d'ailleurs souvent énoncé comme «Le plus haut degré de liberté et d'ordre auquel l'humanité puisse parvenir»[34], « la plus haute expression de l’ordre »[35], ou comme « l'ordre moins le pouvoir » [36].
La question essentielle étant la réalisation de la liberté et de la solidarité au sein de la société, et l'organisation sociale permettant d'instaurer cette possibilité[37].
Fédéralisme Libertaire
- Pour plus de détails, voir les articles : Fédéralisme, Internationalisme, liberté politique / autorité politique -
Pour l'union des individus, les libertaires défendent le mode d'organisation associatif :
- « Le bien de cette « Société humaine » ne me tient pas au cœur, à moi l'égoïste ; je ne me dévoue pas pour elle, je ne fais que l'employer ; mais afin de pouvoir pleinement en user, je la convertis en ma propriété, j'en fais ma créature, c'est-à -dire que je l'anéantis et que j'édifie à sa place l'association des Égoïstes." [...] "Ce n'est que dans l'association que votre unicité peut s'affirmer, parce que l'association ne vous possède pas, mais que vous la possédez et que vous vous servez d'elle." [...] "Bref, la société est sacrée et l'association est ta propriété, la société se sert de toi et tu te sers de l'association » [22]
Pour la réunion de groupes associatifs plus étendus, ce mode d'organisation sera dévellopé, sous la forme du fédéralisme :
- « Nous avons reconnu que le contrat social par excellence était un contrat de fédération, un contrat synallagmatique et commutatif... dont la condition essentielle est que les contractants se réservent toujours une part de souveraineté et d'action plus grande que celle qu'ils abandonnent. »
- « Dans un système fédéraliste (...) la liberté aspire à se rendre prépondérante, l'autorité à devenir servante de la liberté; et le principe contractuel à se substituer partout, dans les affaires publiques, au principe autoritaire... » « La fédération résout toutes les difficultés de l'accord de la liberté et de l'autorité. La révolution française a fondé les prémisses d'un ordre nouveau, dont son héritiére, la classe ouvriére, posséde le secret. Cet ordre nouveau, le voici : réunir tous les peuples en une « confédération des confédérations » » [38].
Cette idée de « confédération des confédérations » ménera les partisans de Proudhon et de Bakounine à l'internationalisme :
- « la grande et fraternelle union internationale humaine » *** [39]
L'organisation politique fédéraliste se réalise à partir de plusieurs organismes associatifs (syndicats, communes[40], groupements internationaux, etc.), qui conservent leurs libertés propres, et qui s'associent en mandatant l'organisme fédérateur, sur des buts précis et avec des moyens définis. Cependant, le fédéralisme libertaire laisse aux organismes, associés et fédérés, la possibilité, à tout instant, de la révocation ou de l'amendement d'un mandat fédéral. Le principe de base étant la recherche de consensus ou de l'unanimité. Trouver un consensus satisfaisant est un processus qui demande en général beaucoup de temps de discussion, mais dés que le mandat impératif est finalement défini et qu'il convient aux intéressés, celui-ci est ainsi plus aisément applicable.
- « Tout individu, toute association, toute commune, toute province, toute région, toute nation ont le droit absolu de disposer d'eux-mêmes, de s'associer de ne point s'associer, de s'allier avec qui ils voudront et de rompre leurs alliances, sans égard aucun pour les soit-disants droits historiques, ni pour les convenances de leurs voisins » - « le droit de la libre réunion et de la sécession également libre »[41].
En pratique, l'organisme confédéré est mandaté par les organismes fédérateurs, et vice versa. c'est un mode d'organisation qui permet d'agir en complémentarité, sans centre ni marge. Les décisions partent de l'individu et lui reviennent, et chaque groupe reste autonome.
D'une certaine façon, lors de groupements informels (luttes, gréves, révoltes, révolutions) les anarchistes proposent la pratique de la démocratie directe qui, par l'assemblée souveraine, permet de définir rapidement les actions à effectuer.
Économies Autogestionnaires
- Pour plus de détails, voir l'article : Économies libertaires, Autogestion, liberté économique / autorité économique -
Les besoins du travailleur (en opposition au besoin capitalistique) se doit d'être la base pour la production. Les anarchistes s'opposent par cela aux économies d'exploitations et de pillages[42] (et notamment au capitalisme qui est l'économie actuelle), dans lequel un propriétaire (maitre / seigneur / patron) exploite/pille des travailleurs (esclave / serf / salarié) pour se faire un surplus de capital au détriment des travailleurs ou de leurs besoins :
- « ce ferment reproducteur, ce germe eternel de vie, cette préparation d'un fonds et d'instruments de production, est ce que le capitaliste doit au producteur, et qu'il ne lui rend jamais ; et c'est cette dénégation frauduleuse qui fait l'indigence du travailleur, le luxe de l'oisif et l'inégalité des conditions. C'est en cela surtout que consiste ce que l'on a si bien nommé exploitation de l'homme par l'homme." [12].
La possession des moyens de production, uniquement par ceux (individu ou collectif)[43] qui les travaillent sont des points essentiels de la liberté économique que préconisent les anarchistes.
- « Nous, producteurs associés ou en voie d'association, nous n'avons pas besoin de l'État (...). L'exploitation par l'État, c'est toujours de la monarchie, toujours du salariat (...). Nous ne voulons pas plus du gouvernement de l'homme par l'homme que de l'exploitation de l'homme par l'homme. Le socialisme est le contraire du gouvernementalisme (...). Nous voulons que ces associations soient (...) le premier noyau de cette vaste fédération de compagnies et de sociétés, réunies dans le commun lien de la république démocratique et sociale. » [44].
Proudhon considére la nécessité de la « suppression de tous les revenus du capital », et préconise qu'au sein de la commune "l'atelier remplace[ra] le gouvernement", ce que Bakounine poursuivra et confirmera :
- « La base de cette organisation est toute trouvée : ce sont les ateliers et la fédération des ateliers; la création des caisses de résistance, instruments de lutte contre la bourgeoisie, et leur fédération non seulement nationale, mais internationale; la création de chambre de travail, comme en belgique » [45].
En opposition à l'exploitation, les anarchistes défendent donc l'autogestion, comme l'affirmation de l'aptitude des humains à s'associer (sans relation d'exploitation) pour gerer ensemble les moyens permettant de répondre à leurs besoins. La condition de base est que les membres d'un projet renoncent à penser, vouloir et décider pour les autres, mais qu'ils se centrent au contraire sur ce qu'ils veulent pour eux-mêmes, qu'ils assument pleinement dès le départ le caractère personnel et situé de leurs demandes. Les rapports sociaux d'autorité disparaissent dès le départ, aux niveaux économique, politique et sociales. Un projet autogéré se doit de se doter de structures permettant à chaque participant de faire connaître et valoir ses besoins et désirs.
Les libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire en autogestion selon une économie mutuelliste, collectiviste ou communiste :
- « Dans chaque localité, dans chaque milieu sera résolu le degré de communisme ou de collectivisme ou de mutuellisme qui pourra être atteint"[46]
Plus récemment, le mouvement écologiste préconise une économie d'auto-subsistance ou de décroissance.
L'économie anarchiste mutualiste[47] est développé initialement par proudhon (et ses successeurs, dont James Guillaume), elle défend l'autogestion fédéraliste et propose l'échange équitable entre deux parties[48]. Selon cette proposition économique, le travail, fondement de la société, devient le levier (l'atelier remplacant le gouvernement.) de la politique[49], le réalisateur de la liberté. Cette tendance socialiste intégrera l'association internationale des travailleurs, puis, plus tard, elle sera minoré par la proposition collectiviste (qui s'inspirera du mutualisme en y associant un collectivisme révolutionnaire). Nombreux mutualistes proudhoniens seront convaincus par les arguments collectiviste de bakounine, et s'y associeront. Cependant, des libertaires continueront à défendre le mutualisme libertaire (comme moyen transitoire au sein de la société capitaliste pour aller vers une société socialiste libertaire).
Varlin et bakounine développeront au sein de l'AIT l'idée d'une économie collectiviste. Le collectivisme libertaire, propose l'autogestion et selon des valeurs égalitaires de la société, de par l'adage « À chacun le produit de son travail ». le coût du travail étant alors mesuré à l'heure ou à la tache. (à développer)
Plus tard, fin 1876, des anarchistes des sections italiennes (Costa, Malatesta, Cafiero et Covelli), au sein du "Bulletin de la Fédération jurassienne" (N° 49), organe de l'AIT anti-autoritaire, préconiseront une économie communiste[50] anarchiste (en opposition ou en complément[51] au collectivisme anti-autoritaire). Un grand nombre de mouvement anarchiste s'associeront alors à cette perspective autogestionnaire communiste (à l'exception des anarchistes espagnols qui jusqu'en 1932 défendront le collectivisme). Le communisme libertaire, part de l'adage « À chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités », et veut, d'un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre.
L'Écologisme libertaire, mouvement ancien[52] mais réactualisé depuis les années 1960's[53], rejette toute forme d'économie industrielle et d'exploitation du monde naturel (mouvement proche de certaines composantes communautaire) dans une mesure plus ou moins importante, et forment un autre pôle économique de la pensée anarchiste. Les anarchistes écologistes proposent, selon la tendance, soit le retour à la nature sous forme de société "primitive", soit la mise sous controle, par les individus associés, de la technologie, ceci par une économie autogéré d'auto-suffisance.
Révolte et Lutte Anti-Autoritaire
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- Pour plus de détails, voir l'article : Révolte -
À travers l'histoire du mouvement libertaire, les anarchistes de par leurs activités de résistance directe et de luttes au sein de la société, permettront le développement de la culture et des pratiques libertaire au travers de la diffusion de sa presse et de sa littérature subversive (Proudhon, Bakounine, ...)[54]. L'implantation locale du mouvement au sein des divers lieux de lutte (localités ou entreprises), ou de vie, se fera en parallèle.
Cette révolte[55], contre l'injustice sociale[56] que produisent les régimes d'autorité, est profondément ancré chez les anarchistes. Elle les conduit à lutter, souvent par l'entr'aide ou la solidarité[57], contre ces régimes, et pour l'avènement d'une société libertaire (Voir Liberté et organisation) où la justice sociale[58] serait mise en application.
C'est pourquoi les anarchistes proposent l'abolition de ce système autoritaire, en commencant par l'organisation de différents moyens de luttes[59] permettant de l'affaiblir, et de maniére inversement proportionnel, de solidariser les révoltés[60]. Une telle lutte prend souvent la forme d'une action directe.
Résistance et Action Directe
- Pour plus de détails, voir l'article : résistance et action directe -
La résistance à l'oppression est une constante chez les anarchistes[61]. Que l'oppression soit politique, économique ou morale, les anarchistes se refusent à toute capitulation devant des autorités de la morale, de l'économie ou de la politique. Et ils tendent à montrer la nocivité de l'autorité[62] et la nécessité de supprimer, détruire, les institutions qui la porte[63], ceci en les désertant ou en les combattant ; les organisations nées de la collaboration entre individus et susceptibles de tenir l'État[64], le Capital et l'Église en échec, sont considérées avec bienveillance, pour autant évidemment qu'elles ne participent pas à une nouvelle oppression.
La résistance passive, à l'autorité, se fait naturellement au sein des sociétés autoritaires (de maniére volontaire ou spontané), les individus trainent des pieds, ils font de l'obstruction au sein de leur lieu de travail (baisse d'activité, arrêts maladies, etc...), ils oublient de déclarer certains points aux administrations politiques, etc. Les anarchistes veulent que toutes ces résistances passives du quotidien deviennent une résistance consciente et active, pouvant ainsi alors mener à des Action directes[65] affaiblissant l'autorité et permettant la réalisation de la volonté réélle (liberté politique, économique et sociale) des individus et des associations là où ils se trouvent.
Le mouvement anarchiste développera au sein de la société de nombreuses associations permettant l'union de toutes ces résistances. Des Causeries populaires ou des bourses du travail seront organisées comme lieu de débat et de culture alternative, et comme moyen d'organiser la lutte ouvriére. Des Squats et des Colonies libertaires (Cecilia, Aiglemont, Vaux, St-Maur, Cempuis, la métropole socialiste d'occident[66] ...) se développeront également comme lieu de vie alternative, en marge de la société autoritaire, ou comme une contre-société. Les École modernes (école de la ruche, l'Escuela Moderna de Ferrer en Espagne, l'École moderne à New-York par Berkman et plusieurs autres, ...) seront créés afin de développer l'expérience d'une éducation libertaire. Les coopératives (Cosme, ...) comme lieu d'organisation des échanges alimentaires, etc.
Résistance sociale
L'autorité morale étant un support pour que les autorités économiques et politiques puissent s'organiser, la philosophie et la pratique libertaire se développera au sein de ces sociétés afin de combattre ces relais moralisant de l'autorité.
Pour la mouvance anarchiste, la religion (et son dieu) est un des relais de l'autorité[67], et doit être anéantie[68]. Les anarchistes seront généralement Athés, et de farouches anticléricaux. Cet athéisme et cet anticléricalisme leur sera tellement reconnu que la devise "Ni Dieu Ni Maitre" leur sera attribué[69]. L'école est le lieu, par excellence, où l'autorité se perpetue par une éducation autoritaire, de par un rapport hiérarchique de maitre/éléve, par lequel l'éléve doit se soumettre[70], et par des connaissances orientés (notamment en histoire) dans lequel le systéme en place est preservé de toute critique (par négation, par occultation...), formant ainsi de bons citoyens.
Depuis la moitié du XIXe siècle, le patriarcat est vu comme une des manifestations de la hiérarchie dans nos sociétés, l'anarchiste dejacque considérera d'ailleurs "cette question de l'émancipation de la femme" comme "la question d'émancipation de l'être humain des deux sexes". Emma Goldman et Voltairine de Cleyre et d'autres auteurs développeront cette question du féminisme au sein de l'anarchisme, celle ci prendra une grande ampleur à partir des années 60's. En essence, cette théorie voit la lutte anarchiste contre l'autorité patriarcal comme une composante essentielle de la lutte féministe et vice-versa. En paralléle de cette lutte féministe, les anarchistes défendront l'Amour libre et la libération des femmes par la possibilité du Contrôle des naissances (pour ne pas devoir subir le rôle unique de femme/mére que tend à imposer le patriarcat). Il lutteront pour la liberté sexuelle (dont des sexualités non hétéronormés).
La nation est l'idée moralisatrice et mystificatrice qu'entretient l'État Moderne pour s'assurer un appui dans la population. Les anarchistes dénoncent cette mystification de l'unité, cachant par cela une volonté interclassistes de gommer les différences sociales derriére une idée de nation, c'est ce qui arrivera, avec force caricaturale, en italie fasciste ou en divers pays socialistes (d'État). Et face aux guerres nationales (l'idée de nation rabaché, en temps de paix, étant son appui), pour ne pas participer à des massacres orchestrés par la grande muette, les anarchistes, de par leur antimilitarisme, suggérent dés que possible la Désertion ou l'Insoumission, et pour les militaires intégrés, l'usage (pour ceux considérant les ordres ou les buts des bélligérants injustes : colonialisme, impéralisme, ...) de la mutinerie (ici dans le cadre militaire - et non carcéral, même si cela est également un des moyens de résistance -) comme moyen de libération pour ceux en faisant parti, et la solidarisation avec les masses populaires opprimés.
La démocratie libérale tentera de faire croire à l'illusion electorale du suffrage universel, lequel prétend alors représenter les personnes vivant dans la surface dont le parlement a arbitrairement le pouvoir. En cela les anarchistes répondront par l'Abstention électorale.
Les révoltes de Mai 68 et les mouvements contre-culturels (mouvement beatnik ou Hippie, et les Punks) initieront un renouveau des questions sociales sur ce qui fonde l'autorité morale. Les Situationnistes, notamment, exposeront leur point de vue radical. Par ailleurs, diverses recherches anthropologiques (pierre Clastres, etc) et sociologiques (épistémologie, Paul Feyerabend, linguistique, Noam chomsky) montreront les mécanismes de transmission coercitives du savoir[71] qui tiennent la société dans des relations autoritaires, et la nécessité de dénoncer et de créer la resistance devant ces méthodes de perpetuation de l'autorité par les médias.
Résistance économique
L'oppression économique, qu'impose le capitalisme, engendre toutes sortes de résistances au sein de la classe ouvriére. Fin XIX et début XX ème siècle, le mouvement anarchiste, aprés sa minoration au sein du mouvement ouvrier, reprendra une dynamique révolutionnaire avec son implication dans le mouvement syndical. L'anarcho-syndicalisme proposera diverses variantes[72] quant aux méthodes que prendra l'organisation ouvriére dans la lutte révolutionnaire au sein du systéme économique. le syndicalisme révolutionnaire (mouvement largement influencé par les écrits de Émile Pouget, Fernand Pelloutier, etc.)[73] proposera l'apolitisme[74] et l'action directe. Le sabotage et l'obstructionnisme seront des formes de résistance (popularisé par Émile Pouget), consistant à stopper ou ralentir le travail de production afin de mettre les exploiteurs à négocier de nouvelles conditions de travail (ex: lutter pour moins d'heures de travail, congés, etc), lorsque ce n'est pas pour réprimer et en conséquence radicaliser les groupes ouvriers. Dans une volonté assez similaire au sabotage, mais avec une perspective révolutionnaire, la grève générale[75] est, pour les travailleurs, un outil de résistance de masse à la pression productiviste et un moyen de lutte permettant aux ouvriers de prendre confiance en eux-même face au pouvoir patronal (& co), et de préparer le moment d'expropriation pour se passer des capitalistes. Dans la position de consommateur potentiel, Les actions de Boycott seront utilisés pour sanctionner directement un acteur économique capitaliste dans sa production et/ou sa distribution. Par exemple, faire des actions de boycott, en solidarité, pour protester contre les conditions de travail des salariés d'une entreprise ; des écologistes utilisent le boycott contre des produits de multinationales qui polluent (en n'achetant pas les produits de ces multinationales - OGM, pesticides -).
En tant que citoyen, face à l'État qui impose ses impots, la désobéissance civile sera énoncé et pratiqué par thoreau. Il refusera de payer des taxes à l'État, d'une part, parce que celles-ci étaient prévues pour payer la guerre des États-unis contre le méxique, et d'autre part, pour proteter contre l'esclavage qui est alors en vigueur aux États-unis ; ce terme sera utilisé et affirmé plus tard par divers mouvements pour résister à des actions légales de l'État, mais jugées illégitimes par les acteurs de la résistance (anti-OGM, anti-nucléaire, ...).
Toutes ces résistances économiques et sociales actives, selon leur force, permettent de freiner les avancées de l'autorité au sein de la société, et permettent de rendre visible ces volontés de résistance, et les idées sociales qui les soutendent. L'autorité évidemment se défend par tous les moyens (politique, économique, médiatique, scolaire...) dont elle dispose. La répression (médiatique, économique, policiére, militaire, etc), est souvent la seule réponse des autorités (selon le type de situation et de gouvernement), à ces mouvements. Néanmoins, l'entr'aide entre tous les révoltés[76] est un facteur essentiel pour parer la répression des autorités et pour hater l'avénement d'une révolution sociale.
Révolution Sociale
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- Pour plus de détails, voir l'article : révolution sociale -
Des anarchistes considèrent qu'il faut, au delà de toutes ces résistances actives (à fédérer), préparer[77] moralement, politiquement et économiquement la révolution sociale[78] à venir, ceci afin de s'acheminer vers l'anarchie, et que les individus/sociétés soient prêts à prendre leur liberté en s'organisant sans maîtres et selon leurs besoins et désirs.
Au delà des volontées politiques (fédéralisme, mandatement impératif, ...), économiques (autogestion, mutualisme, collectivisme, communisme, ...) et sociales (souveraineté individuelle, autonomie...) que désirent les anarchistes au quotidien, ils proposent donc de nombreux moyens révolutionnaire tendant à mener à l'anarchie. La révolution sociale créé les conditions de changements économiques et politiques répondant aux besoins des évolutions de la société. La société, dans toute sa complexité, est alors actrice et ordonnatrice de l'évolution sociale qu'elle veut se donner.
Insurrection et expropriation
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L'insurrection et l'expropriation sont des actes populaires, partant d'une masse critique, appelant à la nécessité d'une rupture révolutionnaire et d'une destruction de l'ordre existant[79] pour se libérer des contraintes oppressantes dans laquelle se trouve la société.
Bakounine sera un fervent adepte de l'insurrection et de l'expropriation révolutionnaire[80] ; l'insurrection de la commune de paris (1871) montrera les possibilitées de telles pratiques. L'insurrection tend à mettre à bas l'autorité politique, et laisser toutes les aspirations populaires s'exprimer. Parmi elles, l'expropriation[81], le partage ou la socialisation des terres, des sols ou des moyens de production et/ou de distribution des propriétaires exploiteurs[82], ainsi que la destruction des registres de propriété[83], ou l'appropriation des réserves bancaires[84] seront alors les premiéres tâches à réaliser pour appliquer la justice sociale et mettre également à bas l'autorité économique (qui ne pourra alors pas utiliser ces réserves/papiers à des fins contre-révolutionnaire).
Pendant que les insurrections et les expropriations détruisent les bases de l'autorité, La spontanéité des masses pourra alors s'exprimer concrétement, l'oeuvre constructive révolutionnaire réalise en paralléle les aspirations populaires. L'autogestion et ses diverses possibilitées économiques, ainsi que le fédéralisme et ses différents réseaux peuvent alors s'organiser concrétement sans autorité politique, ni économique.
Lors d'un congrès anarchiste, la propagande par le fait sera proposé. Dans les années 1870's, malatesta, avec d'autres compagnons, experimenteront en italie, dans le benevent, le fait insurrectionnel par la libération de diverses communes, en brûlant les registres et en y proclamant le communisme libertaire. Ce sera un échec. Durant les révolutions russes et espagnoles, les expropriations se manifesteront de maniére spontané. En russie, les expropriations des grands propriétaires terriens sera l'oeuvre des paysans, et les industries seront appropriés par les ouvriers[85]. Dans des communes d'ukraine, sous l'influence de l'Armée révolutionnaire insurectionnelle, notamment à Goulaï polié et aux alentours, le communisme libre sera appliqué[86]. En espagne, les expropriations des exploiteurs méneront à la collectivisation des terres, des usines, des services publics, etc. Plusieurs organisations économiques (communistes, mutualistes collectivistes) se cotoieront au sein des collectivitées libertaires.
Il restera à défendre ces réalisations révolutionnaires contre l'autorité réactionnaire.
Autodéfense populaire
La force de la révolution sociale sera inversement proportionnelle à la force de la réaction de la vieille société. En cela, la réalisation, l'implantation et l'exemplarité de la révolution sociale, dans tous les domaines, sera la meilleure défense contre ses ennemis[87]. Toute la liberté et le bien-être qu'apportera cette révolution sociale ne détournera pas la population d'elle[88]. Toute l'autorité qui tendra à imposer à la population de nouvelles régles, de nouveaux tyrans[89] donnera à l'autorité en retour, selon la vitalité de la société, de nouveaux ennemis[90].
Lorsque le systéme, qui vient de s'effondrer, cherche à reprendre son ancien pouvoir (refusant l'existence de cette révolution qui lui ôte tout privilège et refusant le droit aux individus de s'organiser en autonomie afin de déterminer par eux mêmes leur propre liberté), le recours aux armes par les révolutionnaires est alors une ultime nécessité pour se défendre[91] contre les partisans d'un système oppressif ancien ou nouveau[92] et pour défendre la révolution sociale en marche[93].
La guérilla[94], ou la guerre sociale, sera pratiqué dans de nombreuses révolutions auxquels les anarchistes participeront. Lors de la commune de paris, durant la révolution mexicaine, russe et espagnole (et dans d'autres situations révolutionnaires), des combats armés éclateront entre les anti-autoritaires[95] et les autoritaires[96]
Relations entre courants
Néanmoins, il existe diverses tendances au sein du mouvement anarchiste, parfois anciennes ou récentes, parfois connues ou inconnues... Les tendances de l'anarchisme sont également les plus actives politiquement et idéologiquement, et les mieux organisées. Elles peuvent en outre revendiquer un héritage historique très riche, qui a été composé au fil des décennies par un militantisme et un activisme très vivace. Elles constituent encore de nos jours le noyau dur de l'anarchisme. Néanmoins, les courants principaux et les plus connus sont les insurrectionnels, les syndicalistes, les communistes, les individualistes, les éducationnistes et plus récemment les écologistes... Ces différentes tendances se rejoignent dans la volonté de mettre en place une société libertaire, où la liberté politique, économique et sociale serait réalisé.
C'est dans l'espace délimité par ces conceptions que se situe la pensée anarchiste.
Aujourd'hui, il existe donc de nombreuses théories anarchistes distinctes mais non limitatives. Différents groupes peuvent donc se définir comme anarchistes et néanmoins avoir des positions (au niveau tactique, stratégique, organisationnel, comme au niveau de leur sensibilité politique, économique et social) différentes, complémentaires ou parfois opposées.
Après la seconde guerre mondiale, apparaissent d'autres approches dans différents domaines : politiques, philosophiques, sociologiques ou littéraires. Ils se démarquent parfois des positions libertaires "classiques" vues plus haut (voir notamment le post-anarchisme qui s'inspire de la pensée post-structuraliste et post-moderne.).
Cette diversification de la philosophie anarchiste montre que l'anarchisme tend à se diversifier en fonction de l'attachement des penseurs à des sensibilités politiques ou philosophiques différentes. Certes, toutes ces tendances ont en commun de rejeter l'autorité et ses pouvoirs, mais les « programmes » des différents courants sont parfois incompatibles entre eux ; mais l'anarchisme n'étant pas monolithique mais fédéraliste, cela n'altère en rien le mouvement.
Au sein du mouvement anarchiste, d'autres mouvements non classiques sont plus ou moins bien accueillis (selon les tendances), certains sont considérés comme un enrichissement de l'anarchisme, d'autres ne sont pas du tout considéré.
liens internes
Relations avec d'autres thémes
- Anarchisme et Urbanisme
- Anarchisme et médecine
- Anarchisme et technologie
- Anarchisme et épistémologie
- Anarchisme et religion
- Anarchisme et art
- Exploitation naturelle
- Les anarchistes et l'Immigration
Relations avec d'autres mouvements
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Notes et références
- ↑ "Il n'y a, il ne peut y avoir ni Credo, ni catéchisme libertaires. Ce qui existe et ce qui constitue ce qu'on peut appeler la doctrine anarchiste c'est un ensemble de principes généraux, de conceptions fondamentales et applications pratiques sur lesquels l'accord s'est établi entre individus qui pensent en ennemis de l’autorité et luttent, isolément ou collectivement, contre toutes disciplines et contraintes politiques, économiques, intellectuelles et morales qui découlent de celle-ci. Il peut donc y avoir et, en fait, il y a plusieurs variétés d'anarchistes mais toutes ont un trait commun qui les sépare de toutes les autres variétés humaines. Ce point commun, c'est la négation du principe d'autorité dans l'organisation sociale et la haine de toutes les contraintes qui procèdent des institutions basées sur ce principe. Ainsi, quiconque nie l'autorité et la combat est anarchiste. (...)" Sébastien Faure, dans l'Encyclopédie Anarchiste
- ↑ "Nous repoussons toute législation, toute autorité, toute influence privilégiée, patentée, officielle et légale, même sortie du suffrage universel, convaincus qu'elle ne peut jamais tourner qu'au profit d'une minorité dominante et exploitante contre les intérêts de l'immense majorité asservie. Voilà en quoi nous sommes anarchistes." Bakounine
- ↑ Malgré les définitions de nombreux dictionnaires qui semblent partir du présupposé que l'autorité (qu'ils réduisent au terme "gouvernement") est consubstancielle à l'ordre. Sauf qu'à cet ordre présupposé, il manque le qualificatif "autoritaire" (dans son sens premier, lié à l'autorité), en effet, l'autorité est consubstancielle à l'ordre autoritaire. D'aprés le Robert, l'anarchie serait : l'"Absence de gouvernement ; confusion ou désordre qui en résulte", et pour le Littré, ce serait, idem, une "absence (An) de gouvernement (archie) et par suite désordre et confusion", l'absurde et le ridicule revient à une version ancienne du larousse qui énoncera que "la doctrine anarchiste offre un singulier mélange d'illuminisme désintéressé et de violence aveugle et brutale". Il est "intéressant" de remarquer que les définitions données aux termes "autorité" et "autoritarisme" mettent, au contraire, implicitement celui-ci sous un jour favorable.
- ↑ "C'est bien plutôt à l'ordre lui-même, c'est-à -dire à tout État (statut) quel qu'il soit, que la guerre devrait être déclarée, et non pas à tel État déterminé, à la forme actuelle de l'État. Le but à atteindre n'est pas un autre État (l'État démocratique, par exemple), mais l'alliance, l'union, l'harmonie toujours instable et changeante de tout ce qui est et n'est qu'à condition de changer sans cesse" Stirner.
- ↑ Lire Anarchie et anomie de Alain PESSIN, dans Réfraction N°1
- ↑ mot d'origine grecque "akrà tos" équivalent au terme latin "anarkhê"
- ↑ Terme qui sera inventé par Joseph Déjacque construit sur un modèle alors répandu chez les socialistes utopistes par l'usage du terme prolétaire (égalitaire, fraternitaire), et qui apparaît dans une lettre ouverte à P. J. Proudhon, De l'Être-Humain mâle et femelle - Lettre à P. J. Proudhon, publiée à la Nouvelle-Orléans en mai 1857, et ce sera le nom du journal "le libertaire" qu'il éditera à New-York, et Terme, qui lors de la répression anti-anarchiste de la fin du XIX éme siécle sera repris par les journaux
anarchlibertaires. Lire "Joseph Déjacque et la création du néologisme "libertaire" par Vincent Pelosse (1972) - ↑ "Quiconque nie l'autorité et la combat est anarchiste" Sébastien Faure, dans l'article "Anarchiste" de l'encyclopédie anarchiste.
- ↑ "La doctrine anarchiste se résume en un mot : Liberté" Sébastien Faure, dans l'article "Anarchie" de l'encyclopédie anarchiste.
- ↑ ne pas confondre avec le terme libertarianisme (mouvement partisan du capitalisme, ou d'un État minimal, et donc clairement non anarchiste).
- ↑ Malgré quelques uns de ces écrits tardifs (Proudhon énoncera, en mars 1863, dans une correspondance envoyé à Clerc, le fait qu'il ne relisait pas ses anciennes oeuvres et qu'il se pouvait qu'il y ait des "conciliations difficiles" entre ses différentes oeuvres) qui seront rejetés des anarchistes, la plupart des tendances énonceront Proudhon comme le principal initiateur de la doctrine anarchiste
- ↑ 12.0 12.1 "qu'est ce que la propriété ?" (1840) : Proudhon
- ↑ "L'homme ne réalise sa libre individualité qu'en se complétant de tous les individus qui l'entourent" Bakounine
- ↑ Malatesta (1892), dans "un peu de théorie", tiré du "1018" de l"union générale d'éditions" : textes traduits, réunis et présentés par Israël RENOF
- ↑ Alexandre Berkman, dans "Qu'est ce que l'anarchisme ?"
- ↑ "Dans la société actuelle, l'autorité revêt trois formes principales engendrant trois groupes de contraintes : 1. La forme politique : l'État ; 2. la forme économique : le capital ; 3. la forme morale : la religion." Sébastien Faure.
- ↑ "Rien n'est faisable par l'initiative, par la spontanéité, par l'action indépendante des individus et des collectivités tant qu'elles seront en présence de cette force colossale dont l'État est investi par la centralisation." Proudhon.
- ↑ "Le gouvernement de l'homme par l'homme, c'est la servitude" [...] "Quiconque met la main sur moi pour me gouverner est un usurpateur et un tyran. Je le déclare mon ennemi." - "Etre gouverné c'est être gardé à vue, inspecté, espionné,dirigé, légiféré, reglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni titre ni la science, ni la vertu... Etre gouverné, c'est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonestré, empêché, réformé, redressé, corrigé. C'est, sous pretexte d'utilité publique, et au nom de l'intérêt général, être mis à contribution, exercé, ranconné, exploité, monopolisé, concusionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendié, vexé, traqué, houspillé, assomé, désarmé, garotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! Et qu'il y a parmi nous des démocrates qui prétendent que le gouvernement a du bon ; des socialistes qui soutiennent, au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, cette ignominie ; des prolétaires qui posent leur candidature à la présidence la République !" Proudhon.
"La centralisation se fortifiant toujours (...), les choses sont arrivées (...) au point que la société et le gouvernement ne peuvent plus vivre ensemble" - "Il n'y a rien, absolument rien dans l'État du haut de la hiérarchie jusqu'en bas, qui ne soit abus à réformer, parasitisme à supprimer, instrument de tyrannie à détruire. Et vous, vous parlez de conserver l'État, d'augmenter les attributions de l'État, de rendre de plus en plus fort l'État! Allez, vous n'étes point un révolutionnaire" Bakounine. - ↑ "Une fois le gouvernement disparu, avec toutes les institutions qu'il protége, une fois la liberté conquise pour tous, ainsi que le droit aux instruments de travail, sans lequel la liberté est un mensonge, nous n'entendons détruire toutes choses qu'au fur et à mesure que nous pouvons en substituer d'autres" Malatesta, dans "le réveil" (1910)
"L'État est fondé sur l'esclavage du travail. Si le travail devient libre, l'État s'écroule" Stirner. - ↑ "Selon nous, tout ce qui tend à détruire l'oppression économique et politique, tout ce qui sert à élever le niveau moral et intellectuel des hommes, à leur donner conscience de leurs droits et de leur forces et à les persuader d'en faire usage eux-mêmes, tout ce qui provoque la haine contre l'oppression et suscite l'amour entre les hommes, nous approche de notre but et est, donc, un bien, sujet à un calcul quantitatif afin d'obtenir , avec une force donnée, le maximum d'effet positif" Malatesta (1892), dans "un peu de théorie", tiré du "1018" de l"union générale d'éditions" : textes traduits, réunis et présentés par Israël RENOF
- ↑ Kropotkine, dans "le révolté" (1888)
- ↑ 22.0 22.1 Stirner, dans "L'unique et sa propriété" (1845)
- ↑ "Nous reconnaissons [la liberté] comme l'unique fondement et comme l'unique créateur légitime de toute organisation, tant économique que politique" Bakounine, dans "Oeuvres" tome I
- ↑ la loi de la solidarité sociale est la premiére loi humaine ; la liberté est la seconde loi. Ces deux lois s'interpenetrant et, étant inséparables, elles constituent l'essence de l'humanité. Ainsi, la liberté n'est pas l'essence de la solidarité ; au contraire, elle en est le développement et, pour ainsi dire, l'humanisation. Michel Bakounine
- ↑ Michel Bakounine, dans L’Empire knouto-germanique (Dieu et l’État), in Å“uvres complètes, vol VIII, Champ libre, 1982, p. 173.
- ↑ Bakounine refusera l'individualisme bourgeois "qui pousse l'individu à conquérir et à établir son propre bien-être (...) malgré tout le monde, au détriment et sur le dos des autres" - "Cet individu humain et solitaire et abstrait est une fiction, pareille à celle de dieu" ; Malatesta la rejettera également : La liberté que nous voulons, pour nous et pour les autres, ce n'est pas la liberté absolue, abstraite, métaphysique qui, dans la pratique, se traduit fatalement par l'oppression du plus faible. - dans "L'anarchie"
- ↑ « Au point de vue barbare, liberté est synonyme d'isolement : celui-là est le plus libre dont l'action est la moins limitée par celle des autres. » Proudhon dans "de la justice dans la révolution" (1858).
- ↑ Proudhon dans "de la justice dans la révolution" (1858)
- ↑ "Fédéralisme, Socialisme et Antithéologisme" de Bakounine(1867)
- ↑ à ne pas confondre avec le socialisme autoritaire pour qui "en général, la réglementation a été la passion commune de tous les socialistes d'avant 1848, moins un seul : Cabet, Louis Blanc, Fouriéristes, saint simoniens, tous avaient la passion d'endoctriner et d'organiser l'avenir, tous ont étés plus ou moins autoritaires. Mais voici que proudhon parut : et dans le fait et d'instinct cent fois plus révolutionnaire que ces socialistes doctrinaires et bourgeois, il s'arma d'une critique aussi profonde et pénétrante qu'impitoyable, pour détruire tous leurs systémes. Opposant la liberté à l'autorité, contre ces socialistes d'État, il se proclama hardiment anarchiste" Bakounine ; Plus tard, Bakounine, connaissant mieux Marx, le considerera comme un de ces autoritaires
- ↑ 31.0 31.1 Daniel Guérin dans "l'anarchisme - de la doctrine à l'action -" aux éditions Gallimard "idées nrf" (1965)
- ↑ qu'il qualifiera de "fantomes" : « Ce serait ici le lieu de faire défiler ces fantômes [...] Nous pouvons donc nous borner à en citer quelques-uns en guise d'exemples : ainsi le Saint-Esprit, ainsi la Vérité, le Roi, la Loi, le Bien, la Majesté, l'Honneur, le Bien public, l'Ordre, la Patrie, etc. » Lire le CH. les dépossédés
- ↑ "[l'anarchie se propose] la libération de l'humanité actuellement asservie, au triple point de vue économique, politique et social" Malatesta
- ↑ proudhon, dans (?)
- ↑ Élisée Reclus dans un Discours à la séance solennelle de rentrée du 22 octobre 1895 de l’Université Nouvelle de Bruxelles
- ↑ Léo Ferré, dans (?)
- ↑ "Croyant, sous l'influence de l'éducation autoritaire reçue, que l'autorité est l'âme de l'organisation sociale, pour combattre celle-là ils ont combattu et nié celle-ci (...). L'erreur fondamentale des anarchistes adversaires de l'organisation est de croire qu'une organisation n'est pas possible sans autorité - et de préférer, une fois admise cette hypothése, renoncer à toute organisation plutôt que d'accepter la moindre autorité (...). Si nous croyions qu'il ne pourrait pas y avoir d'organisation sans autorité, nous serions des autoritaires, parce que nous préférerions encore l'autorité qui entrave et rend triste la vie à la désorganisation qui la rend impossible" Malatesta. Lire également "L’ordre et la liberté" de Fayolle
- ↑ Proudhon, dans "du principe fédératif"
- ↑ Bakounine
- ↑ "La vie et l'action spontanée, suspendues pendant des siécles par l'action, par l'absorption toute-puissante de l'État seront rendues aux communes par l'abdication de l'État" Bakounine.
"L'organe de cette vie locale sera la fédération des corps de métier et c'est cette fédération locale qui constituera la future commune" District de courtelary de la fédération jurassienne (1880) - ↑ Bakounine
- ↑ "Le travail, étant seul producteur des richesses sociales, quiconque en jouit sans travailler est un exploiteur du travail d'autrui, un voleur, et le travail étant la base fondamentale de l'humaine dignité, l'unique moyen par lequel l'homme conquiert réellement et crée sa liberté, tous les droits politiques et sociaux ne devront appartenir désormais qu'aux seuls travailleurs." Bakounine.
- ↑ "Tout travail humain résultant nécessairement d'une force collective, toute propriété devient, par la même raison, collective et indivise : en termes plus précis, le travail détruit la propriété" : Proudhon dans "Qu'est ce que la propriété ?" (1840).
"La propriété, comme les libéraux bourgeois la comprennent, mérite les attaques des communistes et de Proudhon" Stirner.
" La possession individuelle est la condition de la vie sociale ; cinq mille ans de propriété le démontrent : la propriété est le suicide de la société. La possession est dans le droit ; La propriété est contre le droit" : Proudhon. Proudhon variera parfois dans ses déclarations sur la propriété (la soutenant parfois contre la puissance de l'État : lire "théorie de la propriété" CH VI), mais il restera constant à faire la différence entre la possession individuelle et la propriété privée.
"Les capitaux, les établissements d'industrie, les matiéres premiéres et les instruments de travail (...) deviendront la propriété collective des associations ouvriéres productives, tant industrielles qu'agricoles, librement organisées et fédérées entre elles." Bakounine. - ↑ Proudhon
- ↑ Bakounine, dans "de la guerre à la commune"
- ↑ Diego Abad de Santillán. Lire également l'article Anarchisme sans qualificatif, qui explique l'attitude de tolérance proclamé entre les diverses tendances économiques défendues au sein de l'anarchisme, et l'article graduellisme révolutionnaire comme nécessité de prendre une position de circonstance selon la situation.
- ↑ "le travail se mesure en raison composée de sa durée et de son intensité. [...] il ne faut comprendre dans le salaire du travailleur ni l'amortissement de ses frais d'éducation et du travail qu'il a fait sur lui-même comme apprenti non-payé ni la prime d'assurance contre les risques qu'il court, et qui sont loin d'être les mêmes dans chaque profession." Proudhon ; Daniel Guérin énonce que le "salaire" dont parle proudhon est "une répartition des bénéfices, librement décidés entre travailleurs associés et coresponsables".
- ↑ "il n'y a plus ni fort ni faible ; il n'existe que des travailleurs dont les facultés et les moyens tendront sans cesse par la solidarité individuelle et la garantie de circulation à s'égaliser". Proudhon.
- ↑ "Ce que nous mettons à la place de la centralisation politique, c'est la centralisation économique" Proudhon.
- ↑ "Science et industrie, savoir et application, découverte et réalisation pratique menant à de nouvelles découvertes, travail cérébral et travail manuel, - pensée et oeuvre des bras - tout se tient. Chaque découverte, chaque progrès, chaque augmentation de la richesse de l'humanité a son origine dans l'ensemble du travail manuel et cérébral du passé et du présent. Alors, de quel droit quiconque pourrait-il s'approprier la moindre parcelle de cet immense tout, et dire : ceci est à moi, non à vous ?" Pierre Kropotkine, La conquête du pain (Chapitre I : Nos Richesses).
- ↑ Kropotkine, en 1879, propose "le communisme anarchiste [...] avec le collectivisme comme forme transitoire de la propriété". Malatesta proposera en 1884 dans un programme pour une internationale anarchiste, que dans les secteurs où le potentiel communiste soit impossible, le collectivisme pourra être une solution « à titre transitoire »
- ↑ Élisée Reclus posera de nombreux textes écologistes, notamment dans "la terre" où il expose un point de vue écologiste : "Notre liberté, dans nos rapports avec la terre, consiste à en reconnaitre les lois pour y conformer notre existence. Quelle que soit notre relative facilité d'allures que nous ont conquise notre intelligence et notre volonté propres, nous n'en restons pas moins des produits de la planéte attachés à sa surface comme d'imperceptibilites animacules, nous sommes emportés par tous ses mouvements et nous dépendons de ses lois."
- ↑ Lire notamment "Vers une société écologique" de Murray Bookchin
- ↑ Lire "la presse anarchiste" dans "le mouvement anarchiste en france - des origines à 1914" de jean Maitron
- ↑ "L'homme s'est émancipé, il s'est séparé de l'animalité et s'est constitué comme homme ; il a commencé son histoire et son dévellopement proprement humain par un acte de désobéissance et de science, c'est à dire par la révolte et par la pensée" Bakounine dans "L'empire Knouto-germanique et la révolution sociale"
- ↑ "L'anarchisme est né d'une révolte morale contre l'injustice sociale" : Malatesta.
- ↑ "Lorsque nous combattons la société actuelle, nous opposons, à la morale bourgeoise individualiste, la morale de la lutte et de la solidarité, et nous cherchons à établir des institutions qui correspondent à notre conception des rapports entre les hommes" Malatesta, dans le réveil du 5 novembre 1904
- ↑ Selon Proudhon, La justice c'est "Le respect spontanément éprouvé et réciproquement garanti, de la dignité humaine, en quelque personne et dans quelque circonstance qu'elle se trouve comprise, et à quelque risque que nous expose sa défense"
- ↑ Voir notamment l'article "Techniques de lutte" qui expose les moyens et techniques de lutte, ici en rapport au syndicalisme, mais ces moyens peuvent également être transposables pour d'autres domaines...
- ↑ Stirner prenant en exemple une gréve de laboureurs salariés : "Il faut que tous les garçons de charrue marchent la main dans la main. Aussi, il n'y a que cet accord qui puisse donner un résultat"
- ↑ "tout anarchiste [...] comprend les fatalités économiques qui obligent aujourd'hui l'homme à lutter contre l'homme [...] Mais [...] sans la révolte de l'individu, s'associant à d'autres individus révoltés pour résister au milieu et chercher à le transformer, ce milieu ne changerait jamais." Malatesta, dans le réveil du 5 novembre 1904
- ↑ "Qui donc, pasteurs des peuples, vous autorise à penser que le problême de la contradiction des interêts et de l'inégalité des facultés ne peut être résolu ? Que la distinction des classes en découle nécessairement ? Et que, pour maintenir cette distinction, naturelle et providentielle, la force est nécessaire, légitime ? J'affirme au contraire, et tous ceux que le monde appelle utopistes, parce qu'ils repoussent votre tyrannie, affirment avec moi que cette solution peut être trouvée" Proudhon, dans "idées générales de la révolution"
- ↑ "Une seule voie vous est ouverte si vous voulez donner tort aux puissants : c'est la force ; dépouillez-les de leur puissance, vous les aurez réellement mis dans leur tort et privés de leurs droits ; sinon, vous ne pouvez rien, vous vous ferez de la bile en silence ou vous serez sacrifiés comme des fous encombrants." Stirner, dans "l'unique et sa propriété"
- ↑ "L'État garantit toujours ce qu'il trouve : aux uns leur richesse, aux autres leur pauvreté ; aux uns la liberté fondée sur la propriété, aux autres l'esclavage, conséquence fatale de leur misére ; et il force les misérables à travailler toujours et à se faire tuer au besoin pour augmenter et pour sauvegarder cette richesse des riches, qui est la cause de leur misére et de leur esclavage. Telle est la vraie nature et la vraie mission de l'État" Bakounine
- ↑ "[Cela] veut dire action des ouvriers eux-mêmes, c'est-à -dire action directement exercée par les interessés. C'est le travailleur qui accomplit lui-même son effort ; il l'exerce personnellement sur les puissances qui le dominent, pour obtenir d'elles les avantages réclamés [...]" dans "l'action syndicaliste" de Victor Griffuelhes (1907)
- ↑ sujet à débats, puisque cette métropole a eus des pratiques et des perspectives devenues peu libertaires
- ↑ "Du moment que Dieu, l'Être parfait et suprême, se pose vis-à -vis de l'humanité, les intermédiaires divins, les élus, les inspirés de Dieu sortent de terre pour éclairer, pour diriger et pour gouverner en son nom l'espèce humaine" Bakounine, dans "Dieu et l'État"
- ↑ "l'idée de Dieu implique l'abdication de la raison et de la justice humaines, elle est la négation la plus décisive de l'humaine liberté et aboutit nécessairement à l'esclavage des hommes, tant en théorie qu'en pratique. [...] Si Dieu est, l'homme est esclave ; or l'homme peut, doit être libre, donc Dieu n'existe pas." Bakounine, dans "Dieu et l'État"
- ↑ Alors que cette expression vient du journal "Ni dieu ni maitre" que fonda Auguste Blanqui, un socialiste adepte des "coups d'États", lequel passera la plus grande partie de sa vie en prison
- ↑ l'éducation libertaire ou la pédagogie freinet seront des méthodes tendant à laisser la responsabilité à l'éléve de son éducation, l'éducateur n'étant là que pour aider aux démarches d'apprentissage (note à synthétiser de meilleure façon)
- ↑ "La Hiérarchie durera tant qu'on croira à des principes, tant qu'on y pensera ou même qu'on les critiquera, car la critique, même la plus corrosive, celle qui ruine tous les principes admis, le fait en définitive encore au nom d'un principe." Stirner
- ↑ Au sein de la FORA (et en parti au sein de la CNT peu avant la révolution espagnole), le finalisme révolutionnaire (ex : définir la perspective libertaire de l'organisation selon une économie communiste) sera posé comme nécessité révolutionnaire vers une société anarchiste.
- ↑ Lire l'article de Gaston Leval : Bakounine, fondateur du syndicalisme révolutionnaire. À noter que le syndicalisme révolutionnaire n'est pas spécifique à l'anarcho-syndicalisme. Des composantes marxistes, socialistes voire nationalistes ayant eus à utiliser cette forme de syndicalisme.
- ↑ dans l'idée que le syndicalisme se suffit à lui-même comme moyen de lutte et comme outil post-révolutionnaire (remplacant l'État). À ce sujet, lire l'article Anarchisme Globaliste contre "syndicalisme révolutionnaire" ou L’Anarcho-Syndicalisme est-il soluble dans le Syndicalisme Révolutionnaire ? qui énoncent la question de l'apolitisme du syndicalisme révolutionnaire vis à vis de l'anarchisme.
- ↑ Stirner, dans un dialogue entre patron et salarié : "Eh bien, moi je suis ton valet de charrue, et dorénavant, je ne labourerai plus ton champ qu'au prix d'un écu par jour. - Alors, j'en prendrai un autre - Tu n'en trouveras pas, car nous autres, laboureurs, nous ne travaillons plus dans les mêmes condition, et s'il s'en présente un qui demandera moins, qu'il prenne garde à lui !".
" La grève générale m’a toujours paru un excellent moyen pour ouvrir la révolution sociale. Toutefois, gardons-nous bien de tomber dans l’illusion néfaste qu’avec la grève générale, l’insurrection armée devient une superfétation. [...] Ou bien l’ouvrier, crevant de faim après trois jours de grève, rentrera à l’atelier, la tête basse, et nous compterons une défaite de plus. Ou bien il voudra s’emparer des produits de vive force. Qui trouvera-t-il devant lui pour l’en empêcher ? Des soldats, des gendarmes, sinon des bourgeois eux-mêmes et alors il faudra bien que la question se résolve à coups de fusils et de bombes. Ce sera l’insurrection, et la victoire restera au plus fort. [...] Préparons-nous donc à cette insurrection inévitable, au lieu de nous borner à préconiser la grève générale comme une panacée s’appliquant à tous les maux. [...] Il faudra donc s’emparer par la force des moyens d’approvisionnement, et cela tout de suite, sans attendre que la grève se soit développée en insurrection. [...] Encore une fois, l’organisation ouvrière, la grève, la grève générale, l’action directe, le boycottage, le sabotage et l’insurrection armée elle-même, ce ne sont là que des moyens. L’anarchie est le but. " Errico Malatesta - ↑ "S'il y a derrière toi quelques millions d'autres pour te protéger, vous formez ensemble une puissance importante et vous aurez facilement la victoire." Stirner, dans "l'unique..."
- ↑ "la préparer au sens de faire avancer le processus évolutionnaire, d'éclairer le peuple sur les maux de la société actuelle et de le convaincre qu'une vie sociale fondé sur la liberté est désirable et possible, juste et pratique ; de la préparer en faisant clairement prendre conscience aux masses de ce dont elles ont besoin et de comment l'obtenir" Alexandre Berkman, dans "Qu'est ce que l'anarchisme ?".
- ↑ Point d'autorité, point de gouvernement, même populaire : la Révolution est là " - "Toutes les révolutions se sont accomplies par la spontanéité du peuple [...] Une révolution sociale (...) n'arrive pas au commandement d'un maître ayant sa théorie toute faite, ou sous la dictée d'un révélateur" Proudhon, dans "idées générales de la révolution"
"La révolution sociale anarchiste (...) surgit d'elle même, au sein du peuple, en détruisant tout ce qui s'oppose au débordement généreux de la vie populaire, afin de créer ensuite, à partir des profondeurs mêmes de l'âme populaire, les nouvelles formes de la vie sociale libre." Bakounine.
"il ne faut pas que tu confondes la révolution sociale et l'anarchie. La révolution, au cours de certaines de ses étapes, prend la forme d'un violent soulévement ; l'anarchie est la condition sicale de la liberté et de la paix. La révolution est le moyen qui permettra d'établir l'anarchie, mais elle n'est pas l'anarchie elle-même. Elle ouvrira la voie à l'anarchie, établira les conditions qui rendront possible une vie en liberté" Alexandre Berkman, dans "Qu'est ce que l'anarchisme ?" - ↑ "pour moraliser la société actuelle, nous devons commencer d'abord par détruire de fond en comble toute cette organisation politique et sociale fondée sur l'inégalité, sur le privilège, sur l'autorité divine et sur le mépris de l'humanité ; et après l'avoir reconstruite sur les bases de la plus complète égalité, de la justice, du travail, et d'une éducation rationnelle uniquement inspirée par le respect humain, nous devons lui donner l'opinion publique pour garde et, pour âme, la liberté la plus absolue." Michel Bakounine, dans "Catéchisme Révolutionnaire", en 1865.
"Révolution et insurrection ne sont pas synonymes. La première consiste en un bouleversement de l'ordre établi, du status de l'État ou de la Société, elle n'a donc qu'une portée politique ou sociale. La seconde entraîne bien comme conséquence inévitable le même renversement des institutions établies, mais là n'est point son but, elle ne procède que du mécontentement des hommes ; elle n'est pas une levée de boucliers, mais l'acte d'individus qui s'élèvent, qui se redressent, sans s'inquiéter des institutions qui vont craquer sous leurs efforts ni de celles qui pourront en résulter. La révolution avait en vue un régime nouveau, l'insurrection nous mène à ne plus nous laisser régir mais à nous régir nous-mêmes et elle ne fonde pas de brillantes espérances sur les « institutions à venir ». Elle est une lutte contre ce qui est établi, en ce sens que, lorsqu'elle réussit, ce qui est établi s'écroule tout seul. Elle est mon effort pour me dégager du présent qui m'opprime ; et dès que je l'ai abandonné, ce présent est mort et tombe en décomposition. En somme, mon but n'étant pas de renverser ce qui est, mais de m’élever au-dessus de lui [...]" Stirner, dans l'unique. - ↑ "La révolution telle que nous l’entendons devra dès le premier jour détruire radicalement et complètement l’Etat et toutes les institutions de l’Etat. Les conséquences naturelles et nécessaires de cette destruction seront : a) la banqueroute de l’Etat ; b) la cessation du paiement des dettes privées par l’intervention de l’Etat, en laissant à chaque débiteur le droit de payer les siennes s’il veut ; c) la cessation des paiements de tout impôt et du prélèvement de toutes les contributions, soit directes, soit indirectes ; d) la dissolution de l’armée, de la magistrature, de la bureaucratie, de la police et des prêtres ; e) l’abolition de la justice officielle, la suspension de tout ce qui juridiquement s’appelait droit [...] Par conséquent abolition et auto-da-fé de tous les titres de propriété, actes d’héritage, de vente, de donation, de tous les procès - de toute la paperasse juridique et civile en un mot. Partout et en toute chose le fait révolutionnaire au lieu du droit créé et garanti par l’Etat ; f) la confiscation de tous les capitaux productifs et instruments de travail au profit des associations de travailleurs, qui devront les faire produire collectivement ; g) la confiscation de toutes les propriétés de l’Eglise et de l’Etat aussi bien que des métaux précieux des individus au profit de l’Alliance fédérative de toutes les associations ouvrières - Alliance qui constituera la Commune." (Statuts secrets de l’Alliance : Programme et objet de l’organisation révolutionnaire des Frères internationaux 1868)
- ↑ "L'expropriation, voilà donc le mot d'ordre qui s'impose à la prochaine révolution sous peine de manquer à sa mission historique. L'expropriation compléte de tous ceux qui ont le moyen d'exploiter des êtres humains" [mais, à partir du moment où il n'y a pas exploitation, il n'est pas question de toucher] "au lopin de terre [du paysan] ni à la bicoque [du manouvrier]" Pierre Kropotkine, dans "Paroles d'un révolté"
- ↑ "[...] faire main basse sur la richesse sociale, d'appeler les déshérités à s'emparer des magasins, de l'outillage, du sol ; de s'installer dans les locaux salubres en détruisant les trous où on les force à pourrir aujourd'hui" jean Grave, dans "La société mourante et l'anarchie"
- ↑ "Les révoltés devront détruire les paperasses qui assurent le fonctionement de la propriété : études d'huissiers, de notaires, cadastres, enregistrement, état civil devront être visités et « nettoyés »" jean Grave, dans "La société mourante et l'anarchie"
- ↑ Lissagaray, historien de la commune, énoncera qu'une des erreurs lors de la commune de paris aura été d'oublier l'expropriation des reserves d'or ou monétaires des banques centrales. Cette erreur sera renouvelé, malgré des discussions internes sur cette question, lors de la révolution espagnole. Vernon richard, dans "enseignement de la révolution espagnole" énoncera la question ainsi :"Plus on étudie l'histoire de la guerre d'espagne, plus on est frappé de la gravité de l'erreur commise par les organisations ouvriéres en ne s'emparant pas de cette reserve d'or, pendant les premiers jours où elles étaient aussi fortes que le gouvernement étaient faibles.". Actuellement, les réseaux informatiques bancaires sont les centres névralgiques des capitalistes, et doivent certainement avoir de l'interet pour les pirates informatiques.
- ↑ "Entre juin et octobre 1917, alors que le gouvernement provisoire s'obstinait à discuter interminablement de «réformes», les paysans commencérent à confisquer les biens des grands propriétaires terriens et les ouvriers prirent possession des industries. On appela cela l'expropriation de la classe capitaliste, c'est à dire le fait de priver les maitres des choses qu'ils n'avaient pas le droit de monopoliser, des choses qu'ils avaient volées aux classes laborieuses, au peuple.", Alexandre Berkman, dans "qu'est ce que l'anarchisme ?"
- ↑ "L'activité constructive des paysans ne se borna pas à ces ébauches du communisme libre [...] " Voline, dans "la révolution inconnue"
- ↑ "Les généraux blancs ou les contre-révolutionnaires n'auraient aucune chance s'ils n'avaient pas la possibilité d'exploiter l'oppression et l'injustice pour monter le peuple contre la révolution. Seul le mécontentement populaire peut alimenter la contre-révolution." Alexandre Berkman, dans "Qu'est ce que l'anarchisme?"
- ↑ "C'est dans le sentiment qu'éprouvent les masses de faire elles-mêmes la révolution, d'avoir la maîtrise de leurs vies, d'être devenues libre et d'accroître leur bien-être, que se trouve la plus grande force de la révolution." Alexandre Berkman, dans "Qu'est ce que l'anarchisme?"
- ↑ "[...] en placant une autorité au dessus d'eux, que ce soit un parti politique ou une organisation militaire, et tu porteras un coup fatal à la révolution. tu lui voleras sa principale source d'énergie, les masses. Tu la laisseras sans défense." Alexandre Berkman, dans "Qu'est ce que l'anarchisme?"
- ↑ "Les ouvriers et les paysans armés constituent la seule défense efficace de la révolution. S'appuyant sur leurs syndicats et leurs coopératives, ils devront toujours être sur leurs gardes face aux attaques contre-révolutionnaires" Alexandre Berkman, dans "Qu'est ce que l'anarchisme?"
- ↑ "l'autodéfense exclut tout acte de coercition, de persecution ou de vengeance. Elle ne consiste qu'à repousser les attaques et à empêcher l'ennemi de nous agresser." Alexandre Berkman, dans "qu'est ce que l'anarchisme ?"
- ↑ "Les véritables combats et la lutte armée impliquent des sacrifices humains, et les contre-révolutionnaires qui perdront leurs vies dans de telles circonstances subiront les conséquences inévitables de leurs actes." Alexandre Berkman, dans "Qu'est ce que l'anarchisme?"
- ↑ "La révolution se défendra avec la plus grande détermination contre la vraie contre-révolution, contre tous ses ennemis actifs, contre toute tentative agressive ou violente de la ruiner ou de la saboter. La révolution a le droit et le devoir de le faire." Alexandre Berkman, dans "Qu'est ce que l'anarchisme?"
- ↑ Abraham Guillén, s'inspirant de la guérilla qu'il pratiquera durant la révolution espagnole, écrira notamment "Stratégie de la guérilla urbaine".
- ↑ Luttes armées pour défendre les zones, d'autonomie et de liberté, libérées lors de l'insurrection, ou pour liberer et aider des zones soumises à l'autorité
- ↑ Luttes armées pour reconquérir les zones perdues, afin de réaffirmer leur autorité politique nationale, aprés avoir écrasé leur ennemi libertaire. L'attitude repressive dans la révolution russe ou espagnole, de l'autorité rouge ou blanche vis à vis de la population paysanne ou prolétarienne, dont entre autre, les partisans libertaires (makhnovchtchina, cronstdat, barcelone mai 1937, etc) est exemplaire quant aux idées qui les animent.
sources sur l'anarchisme
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Sur l'anarchisme
- "bibliographie de l'anarchisme, par "anarlivres".
- "Qu'est ce que l'anarchisme ?", Alexandre Berkman, 1929.
- "L'encyclopédie Anarchiste" initié par Sébastien Faure en 1934.
- "Histoire de l'anarchie" de Claude Harmel et Alain Sergent, 1949.
- "Le mouvement anarchiste en france - tome 1 et 2 -", Jean Maitron, 1951.
- "l'anarchisme - de la doctrine à l'action -", Daniel Guérin, aux éditions Gallimard "idées nrf", N°85, 1965.
- "Réflexions sur l'anarchisme" de Maurice Fayolle, 1965.
- "La révolution anarchiste" de André Nataf, 1968.
- "Ni dieu Ni maitre. Anthologie de l'anarchisme", Daniel Guérin, aux éditions Maspero, 1970.
- "L'anarchisme aujoud'hui" de Jean Barrué, 1970.
- "L'Increvable Anarchisme" de Luis Mercier Vega, 1970. (voir aussi "anarchie / Anarchisme sur "increvables anarchistes").
- "Histoire de l'anarchie" de Max Nettlau, 1971.
- "Études sur le mouvement anarchiste en france (1848-1914)", de gaetano manfredonia, Thése à l'Institut d'Études Politiques, Paris, 1990.
- "Histoire de l'anarchisme", jean préposiet, 1993.
- "L'ordre moins le pouvoir - Histoire et actualité de l'anarchisme -", Normand Baillargeon, 1999.
Textes anarchistes
- "qu'est ce que la propriété ?" (1840), Proudhon.
- "idées générales de la révolution", Proudhon.
- "du principe fédératif", Proudhon.
- "l'unique et sa propriété", Stirner.
- "L'empire Knouto-germanique et la révolution sociale", Bakounine.
- "Étatisme et anarchie", Bakounine.
- "Articles politiques", Malatesta : tiré du "1018" de l"union générale d'éditions" : textes traduits, réunis et présentés par Israël RENOF
Liens sur l'anarchisme
- Qu'est-ce que l'anarchisme ? par Anne Archet.
- L'anarchisme : une idéologie ou une méthodologie ? par Xavier Bekaert.
- l'anarchisme en perspective par subsociety.
- Réflexions sur l'anarchisme par maurice Fayolle.