Difference between revisions of "Anarchisme"

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L'abolition de la [[propriété]] privée<ref>"''Tout travail humain résultant nécessairement d'une force collective, toute propriété devient, par la même raison, collective et indivise : en termes plus précis, le travail détruit la propriété''" : [[Proudhon]] dans son oeuvre "Qu'est ce que la propriété ?" (1840), question à laquelle il répondra "''La propriété, c'est le vol !''".</ref> et la possession des moyens de production<ref>"'' La possession individuelle est la condition de la vie sociale ; cinq mille ans de propriété le démontrent : la propriété est le suicide de la société. La possession est dans le droit ; La propriété est contre le droit''" : [[Proudhon]]. Proudhon variera parfois dans ses déclarations sur la propriété (la soutenant parfois contre la puissance de l'État : lire "théorie de la propriété" CH VI), mais il restera constant à faire la différence entre la possession individuelle et la propriété privée. À ce sujet, lire également "''Prise de possession''" (1890) de [[Louise Michel]]</ref>, uniquement par ceux (individu ou collectif) qui les travaillent<ref>"''il n'y a plus ni fort ni faible ; il n'existe que des travailleurs dont les facultés et les moyens tendront sans cesse par la solidarité individuelle et la garantie de circulation à s'égaliser''". Proudhon.</ref>, sont des points essentiels de la [[liberté économique]] que préconisent les anarchistes. Proudhon considére la nécessité de la "''suppression de tous les revenus du capital''", et préconise qu'au sein de la commune "''l'atelier remplace[ra] le gouvernement''"<ref>selon une formule socialiste assez proche de celle de saint-simon : "''Remplacer le gouvernement des hommes par l’administration des choses''"</ref><ref>"''La base de cette organisation est toute trouvée : ce sont les ateliers et la fédération des ateliers; la création des caisses de résistance, instruments de lutte contre la bourgeoisie, et leur fédération non seulement nationale, mais internationale; la création de chambre de travail, comme en belgique''" Bakounine, dans "de la guerre à la commune"</ref>. En cela, seul le travail (en opposition au capital) se doit d'être la base pour produire et répartir selon les besoins. Les anarchistes s'opposent par cela aux économies [[autoritaire]]s (et notamment au [[capitalisme]] qui est l'économie actuelle), dans lequel un propriétaire (maitre / seigneur / patron) [[exploitation|exploite]] des travailleurs ([[esclavage salarié|esclave / serf / salarié]]) par le travail pour se faire une plus-value de capital au détriment de ceux qui travaillent<ref>"''Or ce ferment reproducteur, ce germe eternel de vie, cette préparation d'un fonds et d'instruments de production, est ce que le capitaliste doit au producteur, et qu'il ne lui rend jamais ; et c'est cette dénégation frauduleuse qui fait l'indigence du travailleur, le luxe de l'oisif et l'inégalité des conditions. C'est en cela surtout que consiste ce que l'on a si bien nommé exploitation de l'homme par l'homme.''" Proudhon, dans "Qu'est ce que la propriété ?"</ref> <ref>"''Le travail, étant seul producteur des richesses sociales, quiconque en jouit sans travailler est un exploiteur du travail d'autrui, un voleur, et le travail étant la base fondamentale de l'humaine dignité, l'unique moyen par lequel l'homme conquiert réellement et crée sa liberté, tous les droits politiques et sociaux ne devront appartenir désormais qu'aux seuls travailleurs.''" Bakounine.</ref>.
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L'abolition de la [[propriété]] privée<ref>"''Tout travail humain résultant nécessairement d'une force collective, toute propriété devient, par la même raison, collective et indivise : en termes plus précis, le travail détruit la propriété''" : [[Proudhon]] dans son oeuvre "Qu'est ce que la propriété ?" (1840), question à laquelle il répondra "''La propriété, c'est le vol !''".</ref> et la possession des moyens de production<ref>"'' La possession individuelle est la condition de la vie sociale ; cinq mille ans de propriété le démontrent : la propriété est le suicide de la société. La possession est dans le droit ; La propriété est contre le droit''" : [[Proudhon]]. Proudhon variera parfois dans ses déclarations sur la propriété (la soutenant parfois contre la puissance de l'État : lire "théorie de la propriété" CH VI), mais il restera constant à faire la différence entre la possession individuelle et la propriété privée. À ce sujet, lire également "''Prise de possession''" (1890) de [[Louise Michel]]</ref>, uniquement par ceux (individu ou collectif) qui les travaillent<ref>"''il n'y a plus ni fort ni faible ; il n'existe que des travailleurs dont les facultés et les moyens tendront sans cesse par la solidarité individuelle et la garantie de circulation à s'égaliser''". Proudhon.</ref>, sont des points essentiels de la [[liberté économique]] que préconisent les anarchistes. Proudhon considére la nécessité de la "''suppression de tous les revenus du capital''", et préconise qu'au sein de la commune "''l'atelier remplace[ra] le gouvernement''"<ref>selon une formule socialiste assez proche de celle de saint-simon : "''Remplacer le gouvernement des hommes par l’administration des choses''"</ref><ref>"''La base de cette organisation est toute trouvée : ce sont les ateliers et la fédération des ateliers; la création des caisses de résistance, instruments de lutte contre la bourgeoisie, et leur fédération non seulement nationale, mais internationale; la création de chambre de travail, comme en belgique''" Bakounine, dans "de la guerre à la commune"</ref>. En cela, seul le travail (en opposition au capital) se doit d'être la base pour produire et répartir selon les besoins. Les anarchistes s'opposent par cela aux économies [[autoritaire]]s (et notamment au [[capitalisme]] qui est l'économie actuelle), dans lequel un propriétaire (maitre / seigneur / patron) [[exploitation|exploite]] des travailleurs ([[esclavage salarié|esclave / serf / salarié]]) par le travail pour se faire une plus-value de capital au détriment de ceux qui travaillent<ref>"''Or ce ferment reproducteur, ce germe eternel de vie, cette préparation d'un fonds et d'instruments de production, est ce que le capitaliste doit au producteur, et qu'il ne lui rend jamais ; et c'est cette dénégation frauduleuse qui fait l'indigence du travailleur, le luxe de l'oisif et l'inégalité des conditions. C'est en cela surtout que consiste ce que l'on a si bien nommé exploitation de l'homme par l'homme.''" Proudhon, dans "Qu'est ce que la propriété ?"</ref><ref>"''Le travail, étant seul producteur des richesses sociales, quiconque en jouit sans travailler est un exploiteur du travail d'autrui, un voleur, et le travail étant la base fondamentale de l'humaine dignité, l'unique moyen par lequel l'homme conquiert réellement et crée sa liberté, tous les droits politiques et sociaux ne devront appartenir désormais qu'aux seuls travailleurs.''" Bakounine.</ref>.
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L'[[autogestion]], que défendent les anarchistes, est l'affirmation de l'aptitude des humains à s'associer pour gerer ensemble leurs affaires. La condition de base est que les membres d'un projet renoncent à penser, vouloir et décider pour les autres, mais qu'ils se centrent au contraire sur ce qu'ils veulent pour eux-mêmes, qu'ils assument pleinement dès le départ le caractère personnel et situé de leurs demandes, leur statut de participants. Les rapports sociaux d'autorité disparaissent dès le départ, aux niveaux économique, politique et sociales. Un projet autogéré se doit de se doter de structures permettant à chaque participant de faire connaître et valoir ses besoins et désirs.
  
 
Les libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire selon une économie mutuelliste, collectiviste ou communiste<ref>"''Dans chaque localité, dans chaque milieu sera résolu le degré de communisme ou de collectivisme ou de mutuellisme qui pourra être atteint''" [[Diego Abad de Santillán]]. Lire également l'article [[Anarchisme sans qualificatif]]</ref>, et plus récemment le mouvement écologiste préconise une économie d'auto-subsistance ou de décroissance.
 
Les libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire selon une économie mutuelliste, collectiviste ou communiste<ref>"''Dans chaque localité, dans chaque milieu sera résolu le degré de communisme ou de collectivisme ou de mutuellisme qui pourra être atteint''" [[Diego Abad de Santillán]]. Lire également l'article [[Anarchisme sans qualificatif]]</ref>, et plus récemment le mouvement écologiste préconise une économie d'auto-subsistance ou de décroissance.
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L'économie anarchiste [[Mutualisme Libertaire|mutualiste]] est développé initialement par [[proudhon]] (et ses successeurs, dont [[James Guillaume]]), elle défend l'[[autogestion]] fédéraliste et propose l'échange équitable entre deux parties. Selon cette proposition économique, le travail, fondement de la société, devient le levier (l'atelier remplacant le gouvernement.) de la politique, le réalisateur de la liberté. Cette tendance socialiste intégrera l'[[association internationale des travailleurs]], puis, plus tard, elle sera minoré par la proposition collectiviste (qui s'inspirera du mutualisme en y associant un collectivisme révolutionnaire). Nombreux mutualistes proudhoniens seront convaincus par les arguments collectiviste de bakounine, et s'y associeront. Cependant, des [[Anarchiste individualiste|anarchistes individualistes]] et des socialistes libertaires, continueront à défendre le mutualisme libertaire (comme moyen transitoire au sein de la société capitaliste pour aller vers une société socialiste libertaire).
 
L'économie anarchiste [[Mutualisme Libertaire|mutualiste]] est développé initialement par [[proudhon]] (et ses successeurs, dont [[James Guillaume]]), elle défend l'[[autogestion]] fédéraliste et propose l'échange équitable entre deux parties. Selon cette proposition économique, le travail, fondement de la société, devient le levier (l'atelier remplacant le gouvernement.) de la politique, le réalisateur de la liberté. Cette tendance socialiste intégrera l'[[association internationale des travailleurs]], puis, plus tard, elle sera minoré par la proposition collectiviste (qui s'inspirera du mutualisme en y associant un collectivisme révolutionnaire). Nombreux mutualistes proudhoniens seront convaincus par les arguments collectiviste de bakounine, et s'y associeront. Cependant, des [[Anarchiste individualiste|anarchistes individualistes]] et des socialistes libertaires, continueront à défendre le mutualisme libertaire (comme moyen transitoire au sein de la société capitaliste pour aller vers une société socialiste libertaire).
  
Varlin et [[bakounine]] développeront au sein de l'[[AIT]] l'idée d'une économie [[collectiviste]]. Le [[collectivisme libertaire]], propose une gestion collective égalitaire de la société, selon l'adage « À chacun selon son travail ». le coût du travail étant alors mesuré à l'heure ou à la tache. '''(à développer)'''
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Varlin et [[bakounine]] développeront au sein de l'[[AIT]] l'idée d'une économie [[collectiviste]]. Le [[collectivisme libertaire]], propose l'autogestion et selon des valeurs égalitaires de la société, de par l'adage « À chacun selon son travail ». le coût du travail étant alors mesuré à l'heure ou à la tache. '''(à développer)'''
  
Plus tard, fin [[1876]], des anarchistes des sections italiennes (Costa, [[Malatesta]], Cafiero et Covelli), au sein du "Bulletin de la Fédération jurassienne" (N° 49), organe de l'AIT anti-autoritaire, préconiseront une économie [[communiste]] anarchiste (en opposition ou en complément<ref>Kropotkine, en 1879, propose "''le communisme anarchiste [...] avec le collectivisme comme forme transitoire de la propriété''"</ref> au collectivisme anti-autoritaire). Un grand nombre de mouvement anarchiste s'associeront alors à cette perspective communiste (à l'exception des anarchistes espagnols qui jusqu'en [[1932]] défendront le collectivisme). Le [[anarcho-communisme|communisme libertaire]], part de l'adage « À chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités », et veut, d'un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre.
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Plus tard, fin [[1876]], des anarchistes des sections italiennes (Costa, [[Malatesta]], Cafiero et Covelli), au sein du "Bulletin de la Fédération jurassienne" (N° 49), organe de l'AIT anti-autoritaire, préconiseront une économie [[communiste]] anarchiste (en opposition ou en complément<ref>Kropotkine, en 1879, propose "''le communisme anarchiste [...] avec le collectivisme comme forme transitoire de la propriété''"</ref> au collectivisme anti-autoritaire). Un grand nombre de mouvement anarchiste s'associeront alors à cette perspective autogestionnaire communiste (à l'exception des anarchistes espagnols qui jusqu'en [[1932]] défendront le collectivisme). Le [[anarcho-communisme|communisme libertaire]], part de l'adage « À chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités », et veut, d'un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre.
  
L'[[Écologisme libertaire]], mouvement ancien<ref>[[Élisée Reclus]] posera de nombreux textes écologistes, notamment dans "la terre" où il expose un point de vue écologiste : "''Notre liberté, dans nos rapports avec la terre, consiste à en reconnaitre les lois pour y conformer notre existence. Quelle que soit notre relative facilité d'allures que nous ont conquise notre intelligence et notre volonté propres, nous n'en restons pas moins des produits de la planéte attachés à sa surface comme d'imperceptibilites animacules, nous sommes emportés par tous ses mouvements et nous dépendons de ses lois.''"</ref> mais réactualisé depuis les années 1960's<ref>Lire notamment "Vers une société écologique" de [[Murray Bookchin]]</ref>, rejette toute forme d'économie industrielle et d'exploitation du monde naturel (mouvement proche de certaines composantes [[Communautarisme de lieu de vie|communautaire]]) dans une mesure plus ou moins importante, et forment un autre pôle économique de la pensée anarchiste. Les anarchistes écologistes proposent, selon la tendance, soit le [[anarcho-primitivisme|retour à la nature]] sous forme de société "primitive", soit la mise sous controle, par les individus associés, de la technologie, ceci par une économie d'auto-suffisance.
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L'[[Écologisme libertaire]], mouvement ancien<ref>[[Élisée Reclus]] posera de nombreux textes écologistes, notamment dans "la terre" où il expose un point de vue écologiste : "''Notre liberté, dans nos rapports avec la terre, consiste à en reconnaitre les lois pour y conformer notre existence. Quelle que soit notre relative facilité d'allures que nous ont conquise notre intelligence et notre volonté propres, nous n'en restons pas moins des produits de la planéte attachés à sa surface comme d'imperceptibilites animacules, nous sommes emportés par tous ses mouvements et nous dépendons de ses lois.''"</ref> mais réactualisé depuis les années 1960's<ref>Lire notamment "Vers une société écologique" de [[Murray Bookchin]]</ref>, rejette toute forme d'économie industrielle et d'exploitation du monde naturel (mouvement proche de certaines composantes [[Communautarisme de lieu de vie|communautaire]]) dans une mesure plus ou moins importante, et forment un autre pôle économique de la pensée anarchiste. Les anarchistes écologistes proposent, selon la tendance, soit le [[anarcho-primitivisme|retour à la nature]] sous forme de société "primitive", soit la mise sous controle, par les individus associés, de la technologie, ceci par une économie autogéré d'auto-suffisance.
 
<!--( dont des Auteurs : [[Fredy Perlman]], [[John Zerzan]], [[John Moore]], etc.)-->
 
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Revision as of 19:21, 20 October 2007

Catégorie:Anarchisme L'anarchisme est une philosophie qui prône l'abolition de toute forme d'autorité et de domination, et qui appelle à la réalisation (par la lutte et l'association) d'une société libertaire.

Anarchisme
Anarchie.png
« la plus haute expression de l’ordre »
Fondements

Action directe • Autogestion • Fédéralisme
Liberté • Révolte • Solidarité

Tendances

sociale : collectiviste • individualiste
économique : mutualiste • communiste
politique : syndicaliste • communaliste • associationiste

Histoire de l'anarchisme

Précurseurs de l'anarchisme
Chronologie de l'anarchisme
Presse anarchiste
Association internationale des travailleurs
Congrès de Saint-Imier
Fédération jurassienne
Commune de Paris
1er mai
Illégalisme
Révolution mexicaine
Makhnovtchina • Révolte de Kronstadt
Révolution espagnole
Mai 68

Organisations

Alternative libertaire
Anarchists Against the Wall
CNT-AIT-E • CNT-AIT-F • CNT-V • CGA • Fédération anarchiste
NEFAC
GARAS
OCL • OLS • OSL

Anarchistes

Pierre-Joseph Proudhon • Max Stirner
Michel Bakounine • Pierre Kropotkine
Errico Malatesta • Sébastien Faure
Emma Goldman

Luttes sociales

Anti-capitalisme • féministe
Anti-fascisme • Abolition des prisons
Écologisme

FAQ anarchiste
Anarchy-symbol.svg
« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
A - Qu'est-ce que l'anarchisme ?

Introduction
A.1 - Qu'est ce que l'Anarchisme ?



A.2 - Que représente l'Anarchisme?



A.3 - Quelles sortes d'anarchisme existe-t-il ?



A.4 - Qui sont les penseurs reconnus dans l'anarchisme ?



A.5 - Quels sont les exemples "d'anarchie en action" ?



Sommaire complet et détaillé

Étymologie

- Pour plus de détails, voir l'article : Anarchie -

Le terme anarchisme est issu du mot latin anarchia. "An" est la marque du privatif (sans, privé de, absence de, ...) et "archè" définit ce qui se rapporte à l'autorité, au pouvoir et au rapport social de domination "commandement / obéïssance". Le suffixe isme désigne une doctrine.

Étymologiquement, l’anarchie peut également être expliquée comme l'absence de tout principe premier/transcendental, de toute cause supérieure (Dieu, Nature, Loi, Droit, Nation, Peuple, ...). L'anarchie est une maniére immanente d'être au monde, sans intermédiaire de principe.

Parfois, le mot anarchisme (ou anarchie) est utilisé usuellement, à tort, pour décrire les partisans du chaos, du désordre, des guerres civiles. Cependant, de telles situations correspondraient plutôt à un état d'anomie.

Les anarchistes[1] ne prônent donc absolument pas l'absence d'ordre[2], de règles et de structures organisées, mais un ordre libre[3], organisé et multiple, sans determinisme autoritaire...

Pour éviter cette confusion, entre anarchie et anomie[4], qui entretient une mauvaise compréhension des idées de l'anarchisme, les anarchistes utilisent parfois le terme d'« acratie » [5] ou du terme libertaire[6], comme synonymes d'anarchi.st.e.

Philosophie

À la source de la philosophie anarchiste, on retrouve une recherche et une volonté de bien-être[7], d'harmonie et d'émancipation individuelle et sociale [8], vis à vis de toutes autorités (politique[9], économique[10], social[11]). Cette philosophie nous apprend qu'il est possible de vivre dans une société libéré de toute contrainte[12]. Les rapports sociaux autoritaire (commandement / obéissance), qui sont, de fait, aliénants, oppressifs, nuisibles, générateurs de désordre, et qui entravent inutilement les libertés et initiatives individuelles et collectives, seraient également amenés à disparaître.

Le passage à l'anarchie implique une lutte sociale[13] menant à une rupture radicale avec l'ordre autoritaire. Dans cette perspective d'émancipation vers une société libertaire, l'injustice sociale qui caractérise les sociétés et institutions autoritaire[14] sont à abolir.

Au delà de ces positions et luttes anti-autoritaires, les anarchistes projettent l'organisation[15] d'une société fédéraliste et autogestionnaire, dans laquelle la liberté économique, politique et sociale permettrait à chacun(e)s de réaliser pleinement sa souveraineté individuelle.

Liberté et Organisation

- Pour plus de détails, voir l'article : Liberté -

Les anarchistes pensent qu'une fois la société libérée[16] des entraves artificielles qu'impose l'autorité, un « ordre » s'organiserait librement, et de maniére spontané ou volontaire. L'anarchie est d'ailleurs souvent énoncé comme « la plus haute expression de l’ordre » [17], ou comme « l'ordre moins le pouvoir » [18], «Le plus haut degré de liberté et d'ordre auquel l'humanité puisse parvenir»[19].

Individu et Société

- Pour plus de détails, voir les articles : souveraineté individuelle, liberté sociale / autorité sociale -

Les anarchistes revendiquent la liberté individuelle, au sein d'un ordre social libre[20]. La question essentielle étant la réalisation de la souveraineté individuelle au sein de la société, et l'organisation sociale permettant d'instaurer cette possibilité[21]. Proudhon énonce ainsi cette question : "Il ne s’agit pas de supprimer la liberté individuelle mais de la socialiser".

Comme peut l'exposer bakounine, la liberté que défendent les anarchistes, est avant tout une relation sociale solidaire[22] , évolutive et volontariste, menant petit à petit, vers une plus grande liberté des individus au sein de la société : "Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m'entourent, hommes ou femmes, sont également libres. La liberté d'autrui, loin d'être une limite ou une négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens vraiment libre que par la liberté des autres, de sorte que, plus nombreux sont les hommes libres qui m'entourent, et plus étendue et plus large est leur liberté, plus étendue et plus profonde devient la mienne. C'est au contraire l'esclavage des autres qui pose une barrière à ma liberté, ou, ce qui revient au même, c'est leur bestialité qui est une négation de mon humanité parce que, encore une fois, je ne puis me dire libre vraiment que lorsque ma liberté, ou ce qui veut dire la même chose, lorsque ma dignité d'homme, mon droit humain, qui consiste à n'obéir à aucun homme et à ne déterminer mes actes que conformément à mes convictions propres, réfléchit par la conscience également libre de tous, me reviennent confirmés par l'assentiment de tout le monde. Ma liberté personnelle ainsi confirmée par la liberté de tous s'étend à l'infini."[23]. Bakounine considére également que pour instaurer un régime de liberté et éviter des régimes d'autorité, la liberté doit s'associer au principe d'égalité (et inversement) : "la liberté sans le socialisme conduit à des priviléges et à l'injustice ; le socialisme sans la liberté conduit à l'esclavage et à la brutalité"[24].

Max Stirner dans son ouvrage "L'unique et sa propriété" (oeuvre redécouverte à la fin du XIX éme siécle) se dressera contre toutes les doctrines, tous les dogmes, toutes les idées [25] qui exigent le sacrifice de l'individu à une cause prétenduement supérieure à lui-même, influencera en partie la philosophie sociale de l'anarchisme par la réhabilitation de l'individu[26].

L'individualisme est prégnant dans tout l'anarchisme, allant d'un individualisme social (nommé habituellement de "sociétaire", "altruiste" ou de "socialiste libertaire", dont bakounine est en quelque sorte la référence), à un individualisme égoïste (nommé couramment d'"égoïstes" ou tout simplement d'"anarchistes individualistes", dont Stirner est généralement la référence). En effet, pour les anarchistes, tout part de l'individu et tout doit lui revenir. l'individu est au centre de la société. Cependant, cet individu est en corrélation constante avec la société, il fait parti de cette association et/ou en est le co-créateur contractuel[27] ; Comme l'énoncait Proudhon: "Plus d'autorité, cela veut dire [...] accord de l'intérêt de chacun avec l'intérêt de tous, identité de la souveraineté collective et de la souveraineté individuelle" et "comme l' individualisme est le fait primordial de l' humanité, l'association en est le terme complémentaire". Néanmoins, comme l'énonce Daniel Guérin, la sensibilité individuelle/sociale fait que "L'anarchiste est, selon le cas, plus individualiste que sociétaire ou plus sociétaire qu'individualiste [...] [cependant] on ne peut concevoir un libertaire qui ne soit pas individualiste" [28]


Fédéralisme Libertaire